se traduire par des gains territoriaux sur la France.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
X
LE RÉPROUVÉ
Il reste auvaincu deSedan avantquelamort neledélivre, àparcourir unsecond etlong chemin decroix:
prisonnier ànouveau, puisexilé encore, ilva devenir auxyeux desFrançais, lentement maisinexorablement,
une sorte depestiféré.
Après sonentretien dramatique avecBismarck, LouisNapoléon arencontré touràtour Moltke puisleroi
Guillaume.
Onluiachoisi comme lieudedétention lechâteau deWilhelmshöhe, prèsdeCassel, quiappartint
un moment auroiJérôme.
Iln'a fait lui-même qu'unesimpledemande: qu'onlefasse passer parlaBelgique,
afin deluiéviter lavue des convois desoldats français captifsoudébandés.
Levoyage, faitpar petites étapes,
sera pourtant effroyable :il souffre danssachair etcroise quand même, poursonmalheur, nombredeses
soldats désemparés, méprisants,hostiles.
« Cette marche futun supplice »,allait-il écrirebientôt àEugénie.
Ilvoit défiler àcôté desavoiture lescanons
français quiavaient étépris l'avant-veille.
Ondirait que,progressivement, ilcomprend lesraisons deladéfaite.
Il convoque sonaide decamp, legénéral Lepic:« Je vous priedevous rendre àParis leplus vitepossible.
Voyez l'Impératrice, voyezlesMinistres, voyeztoutlemonde.
Racontez ceque vous avezvu,dites lavérité
entière, complète.
Lavérité seulepeutexpliquer lacatastrophe.
Seule,ellepeut nous faireabsoudre.
»
C'est àVerviers, oùildoit prendre letrain pour l'Allemagne qu'ilapprend lachute durégime.
Lechoc est
d'autant plusterrible qu'onneluifournit aucune indication surlesort quiapu être réservé àl'impératrice.
Le voilà bientôt àCassel, pratiquement àdestination.
LesAllemands sontcorrects, commeàl'habitude: leroi
n'a-t-il pasrecommandé, partélégramme, «tous égards delapart desautorités etune attitude convenable du
public »?
Malgré unepluie violente, unefoule assez nombreuse stationnaitauxabords delagare.
Legénéral-comte de
Monts —ilaura falluquelegouverneur delaville soitd'origine française !— est làpour l'attendre, accompagné
de hauts fonctionnaires etde hussards.
Unecompagnie d'infanterierendleshonneurs.
LouisNapoléon salue.Il
monte envoiture, pourserendre auchâteau distantdesix kilomètres.
Sait-il,l'ex-empereur, quelefils unique
du général-comte deMonts esttombé auchamp d'honneur àSaint-Privat souslesballes françaises?
Au château, lespremiers jourssontterribles.
Ilest sans nouvelles d'Eugénie etde son filsetilest endroit
d'imaginer lepire.
Comme sile destin voulait l'accabler encore,voilàqu'ildécouvre dansunsalon ungrand
portrait desamère, devant lequelils'abîme enméditations.
Lui-mêmesesouvient peut-être qu'ilagambadé en
culotte courte, danscepalais, àquatre ans,lorsqu'il séjournait chezsononcle.
Le 16septembre arriveenfinlalettre, tantattendue, d'Eugénie luiapprenant qu'ellesetrouve avecleurfilsen
Angleterre.
Ilssont sains etsaufs.
Ilen éprouve unimmense soulagement accompagnéd'unregain d'affection
pour cette femme etce fils qui sont toutcequi luireste.
Eugénie, installéedansunhôtel d'Hastings, netarde
pas àconnaître sessouhaits ;ils sont simples carilsemble neplus aspirer qu'aurepos:
« Lorsque jeserai libre,jevoudrais allervivre avec toietLouis dansunpetit cottage avecdesbow-windows et
des plantes grimpantes.
Jeme suis amusé àfaire unbudget quicorrespondrait àce que nous pourrions avoir
de revenus, jete l'envoie...
»
Son sens pratique, décidément, prendtoujours ledessus.
C'estdanslemême espritqu'ilorganise savie :une
vie deprisonnier.
Guillaume Ier
avait tenuàce qu'il soitbien traité.
Ille fut, encore quesans grâce excessive, pendantlescent
quatre-vingt-quinze joursqu'allait durersacaptivité àWilhelmshôhe :les Allemands quilegardaient étaient,il
est vrai, persuadés qu'ilavait voulu laguerre etqu'il était responsable delamort desleurs.
Sonétatdesanté
s'est amélioré.
Dansl'appartement desix pièces quia
été mis àsa disposition, ilse repose, illit, ilécrit, ilfait des patiences.
Lesjournées sontlongues, mêmes'ila
toute liberté pourrecevoir.
Il a refusé quel'impératrice viennepartager sonsort.
Pour d'autres raisons,iln'a pas voulu voirNapoléon
Jérôme.
Enrevanche, ila demandé augrand quartier généralallemand quelesmaréchaux prisonnierspuissent
le rejoindre :Canrobert, Bazaine,Leboeufviendront ainsiauprès delui.
Par ailleurs, ilreçoit lavisite quasi
quotidienne d'unepersonnalité allemande,Mels-Cohn, quivient recueillir sesconfidences.
Ilfaut croire que
Louis Napoléon n'arien perdu desaforce deséduction :le texte résultant deces entretiens seraenfait un
véritable plaidoyer bonapartiste.
Bientôt lapolitique doitreprendre sesdroits.
Bismarck agardé deuxfersaufeu.
Ila deux interlocuteurs possiblespournégocier.
Ilest prêt àaller auplus
offrant pourpeuqu'on luioffre desgaranties :le nouveau gouvernement enplace àParis oul'Empire —on
verrait bienlemoment venu,danscedernier cas,sice serait avecl'empereur, l'impératrice ouquelque
mandataire qu'ilfaudrait discuter ettraiter..
»
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