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Publié le 27/04/2013
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En revanche, certains historiens soutiennent que c’est en Grèce et vers le Ve siècle av.
J.-C.
que sont apparus des traits caractéristiques du savoir scientifique ( voir Grèce antique).
Ceux-ci s’articulent principalement autour d’une exigence nouvelle et
générale de justification.
De façon systématique se manifeste en particulier la tentative d’expliquer un ensemble de phénomènes à l’aide d’un petit nombre de principes.
Le mot grec logos condense cette exigence de rationalité bien qu’il soit difficile
d’en restituer le sens par un seul mot français : discours, rapport, ordre, raison en sont quelques traductions possibles.
En tout cas, c’est bien lui que l’on retrouve en suffixe du nom de nombreuses sciences : géologie, psychologie, zoologie, biologie…
La prolifique activité scientifique grecque est illustrée par une multitude de penseurs et d’écoles confrontant et critiquant leurs divers points de vue.
Les noms de Pythagore, Thalès, Zénon d’Elée, Démocrite, Hippocrate sont devenus célèbres.
Mais
c’est surtout à Platon et à son disciple, puis critique, Aristote que l’on doit un corpus de textes scientifiques particulièrement riche, au point d’exercer une influence décisive au moins jusqu’à la fin du Moyen Âge.
Ensuite, du début du IIIe siècle av.
J.-C.
jusqu’aux invasions barbares, l’activité scientifique d’origine grecque se déplace principalement vers le pourtour méditerranéen oriental, avec un centre particulièrement actif au nord de l’Égypte, Alexandrie.
C’est l’époque d’Euclide et d’Archimède, de l’astronome Ptolémée, mais aussi du médecin Galien et de l’architecte Vitruve, l’un des rares savants romains dont la notoriété puisse rivaliser avec celle des maîtres grecs.
Avec la chute de l’Empire romain d’Occident en 476 apr.
J.-C.
s’ouvrent les premiers siècles du haut Moyen Âge, peu féconds du point de vue scientifique, du moins dans le monde chrétien.
3. 2 Déambulations médiévales
Si l’on s’attache, en effet, à la prolifération et à la fécondité des travaux scientifiques, ce n’est pas vers l’Europe de l’Ouest qu’il convient de se tourner pour la période s’étendant du Ve au XIe siècle, mais plutôt vers l’Orient.
À la chute de Rome, de sombres menaces planent sur les précieux textes scientifiques de l’Antiquité, dont une partie trouvera cependant refuge à Constantinople (aujourd’hui Istanbul) ou en Asie Mineure, sous la protection de sectes chrétiennes.
Après la mort de Mahomet et dès le début des conquêtes arabes, l’héritage scientifique grec bénéficie de la constitution de l’immense empire musulman qui s’étend de la Chine et de l’Inde jusqu’en Espagne, et du Maghreb jusqu’au Caucase.
En effet à
Damas, puis à Bagdad fondée en 762, prospérités économique et commerciale vont de pair avec l’intérêt des califes pour les sciences et les arts.
C’est la raison pour laquelle les Arabes traduisent, commentent, et enrichissent les grands textes savants
de l’Antiquité qui sont alors préservés, transmis et augmentés.
Ainsi, de nombreuses contributions sont apportées principalement aux mathématiques, à l’astronomie, à la chimie (alchimie est un nom d’origine arabe), à l’optique et à la médecine.
Parmi les noms les plus prestigieux de ces savants arabes s’adonnant en général à l’ensemble des sciences, rappelons ceux d’al-Khuwarizmi et Ibn al-Haytham (également connu en Occident sous le nom latinisé d’Alhazen), ainsi que deux autres,
devenus tellement célèbres dans l’Occident chrétien qu’il en a retenu surtout la forme latinisée, Averroès et Avicenne.
C’est surtout du XIe au XIV e siècle que l’Espagne devient une aire de l’Empire arabe particulièrement florissante et rayonnante.
Si l’on fait abstraction des contacts occasionnés par les croisades, c’est par son intermédiaire et par celui de la Sicile, une
autre aire de croisement et de brassage, que le savoir greco-arabe parvient en Europe.
À partir du XII e siècle s’amorce un essor intellectuel et économique en Europe de l’Ouest.
Cette époque, marquée par le développement commercial des villes, voit également la fondation des premières universités.
Entre les mains des universitaires
de l’époque — quasiment tous des hommes d’Église — arrivent alors certains ouvrages de l’Antiquité, véhiculés par la riche tradition arabe.
Le corpus des textes déjà connus s’en trouve considérablement étoffé, et la postérité ironisera de manière
excessive sur le caractère livresque, rigide et formel de la scolastique médiévale.
Mais s’il est vrai que les études sont alors surtout axées sur les arts de la parole — et elles le resteront d’ailleurs pendant des siècles —, il ne faut pas pour autant
négliger l’intérêt porté par la plupart des grands docteurs médiévaux aux phénomènes naturels, c’est-à-dire à la physique — puisqu’en grec physis signifie nature — et en particulier à l’alchimie.
C’est le cas de quatre théologiens de premier plan : les
Anglais Robert Grosseteste et Roger Bacon, l’Allemand Albert le Grand et l’Italien Thomas d’Aquin.
Ces deux derniers enseignent dans leurs pays d’origine, mais aussi à Cologne et à Paris : le service de Dieu n’est alors guère bridé par des
considérations d’appartenance nationale, et la diffusion des sciences — encore bien modeste — se trouve grandement favorisée par l’usage d’une langue savante universelle, le latin.
Le cas de l’alchimie montre aussi combien il est injuste d’identifier, en particulier au Moyen Âge, activité scientifique et activité universitaire.
En effet, la conservation et la mise en valeur du savoir scientifique et technique sont aussi l’affaire d’autres
corps de métier : c’est le cas de l’ensemble de la constellation des artisans, mais aussi d’une jeune corporation encore informelle et au nom récent, celle des « ingénieurs ».
L’alchimie offre ainsi un exemple remarquable de la dispersion du savoir
médiéval puisqu’elle fédère des intérêts souvent hétéroclites, spéculatifs aussi bien que pratiques, allant de préoccupations théologiques et de la recherche fondamentale des ingrédients premiers de la nature jusqu’à l’élaboration de recettes à l’usage
des teinturiers ou des pharmaciens.
3. 3 Une Renaissance ingénieuse
À partir du XVe siècle, voire même du XIV e siècle, la période dite de la Renaissance est marquée en Italie par la prospérité des villes dirigées par des familles princières s’entourant d’artistes et d’artisans.
D’ailleurs, jusqu’au XIX e siècle, la distinction
entre artiste et artisan n’a guère de sens, les uns comme les autres étant des travailleurs manuels, des hommes du concret et du particulier, contrairement aux spéculatifs, aux clercs et doctes divers, dont le domaine de prédilection demeure
l’abstraction et les généralités.
Dans un contexte pacifique, les artistes renaissants sont sollicités surtout comme peintres, sculpteurs, architectes, responsables d’urbanisme ou encore comme organisateurs de spectacles et de fêtes nécessitant
d’ingénieuses machines ( voir Renaissance, art de la).
Dans un contexte plus belliqueux, ils s’occupent de fortifications, de machines et d’armes de guerre ( voir artillerie).
Le plus célèbre d’entre eux, au point d’avoir occulté nombre de ses semblables
restés ainsi longtemps méconnus ou sous-estimés, est Léonard de Vinci, artiste-ingénieur-savant né en 1452 et ayant pratiqué avec le talent que l’on sait l’ensemble des activités énumérées précédemment.
La date de naissance de Léonard de Vinci est à peu de chose près celle des débuts de l’imprimerie, innovation technique majeure devant assurer une diffusion sans précédent aux textes anciens, mais également à des ouvrages nouveaux.
Le
mouvement que le XIX e siècle baptisera « humanisme » va lui aussi stimuler et promouvoir la nouvelle activité scientifique, que ce soit justement par l’intérêt qu’il porte aux Anciens ou encore par les traductions et les commentaires qui vont en
résulter.
En 1453, la prise de Constantinople par les Turcs apporte, elle aussi, une contribution majeure à la diffusion scientifique, car elle est l’occasion de la redécouverte, de l’afflux et de la popularisation de textes anciens inconnus ou méconnus en
Occident.
3. 4 La période dite « Révolution scientifique »
Des historiens du XXe siècle ont appelé « Révolution scientifique » une période s’étendant approximativement de 1550 à 1730, et cela en raison des transformations radicales affectant à peu près toutes les disciplines traditionnelles.
Les dates bornant
cette période de presque deux siècles sont symboliques puisqu’elles correspondent approximativement à la mort de Nicolas Copernic (1543) et à celle d’Isaac Newton (1727).
S’ouvrant sur la toile de fond des conflits religieux engendrés par l’essor du
protestantisme et s’achevant à l’âge des Lumières, la Révolution scientifique est également tributaire d’importantes mutations techniques, institutionnelles et méthodologiques..
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