savoir-vivre.
Publié le 08/12/2013
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savoir-vivre. n.m., ensemble d'usages en vigueur dans un groupe ou une société pour régler, d'une manière plus ou moins explicite, les relations entre ses membres. Chaque société édicte et tend à inculquer à ses membres des règles de savoir-vivre, par lesquelles elle maintient une forme de cohésion sociale. En général, ce sont les manières d'être et de faire des groupes dominants qui s'imposent ainsi aux autres comme les seules « bonnes manières ». Mais, dans l'histoire des sociétés développées, le processus de codification systématique du savoir-vivre est lié, comme l'a montré Norbert Élias, à la naissance de « la société de cour » (selon le titre d'un de ses ouvrages paru en 1969), qui obligeait les courtisans à se comporter d'une manière contrôlée (selon ce que l'on appelait l'« étiquette »). Progressivement, les sociétés occidentales répudièrent des moeurs qui paraissaient jusqu'alors naturelles et elles devinrent plus policées. Des « traités de savoirvivre » apparurent (le plus célèbre est celui d'Érasme, De la civilisation des moeurs puériles, en 1529), dans lesquels on explicitait les bonnes façons de manger, de boire, de dormir, de se comporter avec les autres, en public comme en privé. La « civilisation des moeurs » (selon le titre d'un autre ouvrage d'Élias, paru en 1938) était en marche. Le savoir-vivre de la cour ne s'imposa, pour autant, qu'à ceux qui prétendaient y vivre ou s'en recommander et ne se diffusa que lentement dans l'ensemble du corps social. Savoir-vivre et distinction sociale. Par la suite, le développement des sociétés industrielles a permis aux classes moyennes et aux classes populaires de légitimer leurs propres valeurs sous la forme de savoir-vivre spécifiques, relativement étrangers les uns aux autres : ainsi, la réserve des classes moyennes semble trop rigide aux classes populaires, plus portées à la convivialité joviale. D'où le malaise de tous ceux que la mobilité sociale confronte à des modes de vie dont ils ne comprennent pas les règles parce qu'ils ne les ont pas intériorisées et dont ils cherchent vainement l'énoncé : plus personne ne se risque à écrire ce qui va sans dire (sauf lorsque énoncer un savoir-vivre sert à le dénoncer). Malgré cette hétérogénéité, de nombreuses règles de savoir-vivre se sont diffusées dans le corps social tout entier. Il s'agit, notamment, des règles préservant l'intimité corporelle et sociale des personnes, ainsi que leur hygiène, mais également des règles gouvernant les rapports hiérarchiques, etc. Chacun peut s'y référer comme à un minimum de civilité, qui reste malgré tout aisément dénonçable. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats culture [1] éducation Elias Norbert La Rochefoucauld rites - La ritualisation de la vie quotidienne - La déférence Scudéry (de) - Scudéry (Madeleine de)
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