Devoir de Philosophie

Sarraute Nathalie, née en 1902 à Ivanovo-Voznessenk (Russie), femme de lettres française.

Publié le 08/12/2013

Extrait du document

sarraute
Sarraute Nathalie, née en 1902 à Ivanovo-Voznessenk (Russie), femme de lettres française. C'est à la suite du divorce de ses parents qu'elle émigra en France avec sa mère. Dans Enfance (1983), elle a évoqué ces années partagées entre deux pays et deux langues. Les études traduisent la même difficulté à choisir : une licence de droit l'a conduite à exercer, très provisoirement, la profession d'avocate. Mais son véritable territoire est la littérature - moins objet esthétique qu'instrument d'exploration du monde et des êtres. Le langage en question. En 1939 parut Tropismes, recueil de textes écrits entre 1932 et 1937. Si le livre ne fut pas reconnu, son titre contient en germe l'oeuvre entière de Sarraute. Les « tropismes », que l'écriture cherche à capter comme des ondes radiophoniques, sont ces « mouvements indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience ». Par le refus de la psychologie classique qu'implique un tel projet, par le doute jeté sur la « personne » et donc sur le « personnage », Sarraute s'inscrit dans ce moment littéraire qu'on appelle « nouveau roman ». Elle en a défini elle-même certaines bases théoriques dans son recueil d'articles au titre significatif : l'Ère du soupçon (1956). Dès 1948 avait paru un premier roman, Portrait d'un inconnu - « anti-roman », selon les termes de Sartre qui le préfaça. Le succès vint avec le Planétarium (1959), parfaite illustration romanesque des tropismes. En 1962, les Fruits d'or (prix international de Littérature) ont révélé, à travers la parodie et l'usage de la citation, l'autre aspect de son oeuvre : celui d'une satire sociale qui brocarde le snobisme et les clichés de la conversation (Vous les entendez ? , 1972 ; Disent les imbéciles , 1976). Mais l'ironie ne vise pas tant le « particulier » (milieu ou type social) que le langage comme instrument d'échange : sous les conventions de la vie quotidienne apparaît, au-delà de l'individu dont les contours restent flous (ne demeure qu'une foule de « ils » et « elles »), « la réalité humaine dans son existence même » (Sartre). Le théâtre est alors un instrument d'expression idéal qui permet d'entrelacer - subtil ressort comique - les banalités sociales et les « sousconversations » qui motivent secrètement les actes et les paroles ( le Silence, 1967 ; Pour un oui ou pour un non , 1982). Dramatique ou narrative, l'oeuvre de Sarraute reste une subtile filature du langage « courant », traqué dans ses repaires officieux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Arts - Littérature - Le XXe siècle nouveau roman roman - La quête d'une identité théâtre - Le XXe siècle : les remises en cause Les livres roman - Nathalie Sarraute écrivant, page 4433, volume 8 Sarraute Nathalie, page 4633, volume 9

Liens utiles