russe, art - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
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sculpture — discipline jusqu’alors négligée.
5. 2 Le XIX e siècle
Durant la première moitié du XIXe siècle, la peinture russe trace sa propre voie même si l’on y décèle encore les manifestations les plus académiques des arts français et allemand.
Parmi les grandes figures de cette époque, citons le romantique Karl
Brioullov (1799-1852) et le peintre religieux Aleksandr Ivanov (1806-1858), tous deux formés à Rome, ainsi que Alekseï Venetsianov (1780-1847), qui peint des scènes de genre champêtre, et Pavel Fedotov (1815-1852), auteur de tableaux de satire
sociale.
En 1868, treize peintres et un sculpteur quittent l’Académie des arts pour fonder un mouvement indépendant : la Société des expositions itinérantes des œuvres d’artistes russes (Tovarishchestvo peredvizhnykh vystavok proizvedenii russkikh
khudozhnikov) — qui survit jusqu’en 1923.
Proposant un art réaliste et social, le groupe attire progressivement les artistes les plus prestigieux comme les peintres de genre Ivan Kramskoï (1837-1887) et Ilya Repine — Ivan le Terrible étreignant le
cadavre de son fils (1885, galerie Tretiakov, Moscou) —, le peintre d’histoire Vassili Sourikov (1848-1916) ou le peintre satirique Vassili Perov (1833-1882).
Défendant un art plus populaire, ces « Ambulants » contribuent à l’épanouissement de la
peinture réaliste aux dépens du néoclassicisme guindé et repoussent les limites traditionnelles de la peinture (abandon du portrait formel et des sujets mythologiques pour une peinture de genre, de paysage ou d’histoire de culture russe).
Symboles de tout un art populaire, les premières poupées gigognes en bois peint (les « matriochkas ») datent de la fin du XIXe siècle.
Enfin, on ne peut parler du XIXe siècle sans évoquer l’œuvre de l’orfèvre et joaillier Carl Fabergé, créateur en
particulier des célèbres œufs de Pâques dorés et émaillés.
5. 3 L’avant-garde russe
Au tournant des XIXe et XXe siècles, on assiste à l’épanouissement de la scénographie.
De nombreux grands peintres russes se lancent dans les décors et les costumes de ballet, discipline qui représente en Europe l’étendard d’une avant-garde aussi
vitale qu’exotique aux yeux de l’Occident : Léon Bakst et Aleksandr Benois lient pour toujours leur célébrité à celles de l’impresario Serge de Diaghilev et du compositeur Igor Stravinski.
Les vingt premières années du XXe siècle constituent une période
exceptionnelle de l’histoire de l’art européen, et de l’art russe en particulier.
C’est dans une atmosphère de grande vitalité culturelle — le groupe « Mir Iskousstva » (« Monde de l’art », fondé en 1898 par Léon Bakst, Aleksandr Benois et Serge de
Diaghilev) et la revue du même nom y jouent un rôle de premier plan — que se dessinent les premières expériences de l’art abstrait.
En 1909, Alexeï von Jawlensky participe à la fondation de la Nouvelle Association des artistes de Munich et, en 1924, crée le groupe des Quatre Bleus avec son compatriote Wassily Kandinsky, le Suisse Paul Klee et l’Américain Lyonel Feininger.
En 1908, Michel Larionov et son épouse Natalia Gontcharova élaborent le rayonnisme — un mouvement éphémère qu’eux seuls expérimentent — et, deux ans plus tard, organisent une exposition révolutionnaire : le Valet de carreau.
En 1913, ils
publient le Manifeste rayonniste, fortement influencé par le futurisme italien.
S’inspirant pour sa part du néo-primitivisme, Kazimir Malevitch collabore et expose avec eux.
Disciple des fauves jusqu’en 1910 et adepte du cubisme jusqu’en 1913, il fonde
le suprématisme, mouvement artistique majeur dans l’histoire de l’abstraction géométrique.
Dérivée du cubisme, la série des « contre-reliefs » de Vladimir Tatline (1916) conduit ce dernier à théoriser le constructivisme avec son ami Aleksandr
Rodtchenko.
Ce mouvement n’est pas étranger à l’expérience picturale d’El Lissitzky.
Tous ces artistes s’essayent également aux arts appliqués, à la scénographie et à la photographie.
6 L’ART SOVIÉTIQUE (DE 1917 AUX ANNÉES 1980)
Avec la révolution russe de 1917, la guerre civile et la nouvelle politique économique, de nombreux artistes émigrent en Occident où certains Russes sont déjà installés (comme Chaïm Soutine ou Serge Poliakoff).
Les préceptes révolutionnaires
freinant les impulsions et l’esprit libertaire pour privilégier des canons rigides, les artistes ont en effet le choix entre s’autocensurer ou quitter le pays.
C’est ainsi que Marc Chagall (qui a pourtant adhéré avec enthousiasme à la révolution), Aleksandr
Benois, El Lissitzky, Michel Larionov et Natalia Gontcharova prennent le chemin de l’exil.
Vladimir Tatline et Aleksandr Rodtchenko — qui réalisent de nombreux reportages photo pour la revue Lef à partir de 1923 — décident pour leur part de rester,
séduits par l’idéologie du gouvernement socialiste qui encourage la créativité artistique.
6. 1 L’art stalinien
Cependant, le vent de liberté qui souffle sur la Russie soviétique est de courte durée et, à partir de 1928, artistes et intellectuels ont pour obligation de se mettre au service du régime stalinien.
L’art est bientôt subordonné malgré lui à la réalité socio-
politique.
L’architecture et l’art soviétique doivent en effet répondre aux exigences précises de la collectivisation et se limitent à une monumentalité officielle.
Jusqu’en 1932, le rationalisme architectural occidental est substantiellement repris en Union
soviétique.
Par la suite, l’art tend de plus en plus à un classicisme empreint de grandiloquence.
Dans le domaine des arts figuratifs, la description de la réalité quotidienne et des valeurs du peuple soviétique est le seul mode d’expression autorisé par l’association des artistes de la révolution.
Du front uni de l’art au réalisme socialiste, il n’y a
qu’un pas qui est vite franchi.
Réduite à l’affiche, la peinture devient un instrument de propagande, à l’image du Lénine à Smolny d’Isaak Brodski (1930, galerie Tretiakov, Moscou) ou du Staline et Vorochilov au Kremlin d’Aleksandr Guerassimov
(1938, galerie Tretiakov, Moscou).
L’un des plus fervents partisans du réalisme socialiste est le peintre Boris Ioganson qui obtient à deux reprises le prix Staline, en 1941 et 1951.
6. 2 L’art post-stalinien
Après la mort de Staline (1953), le réalisme socialiste se « régénère » : la fin de l’expérience Jdanov dans les arts permet aux grands artistes d’avant-guerre de sortir de l’ombre (Aleksandr Deïneka, Iouri Pimenov et Arkadi Plastov).
Parallèlement à
l’art officiel émerge un art alternatif, toléré par le régime (E.
Moïssenko et l’école de Leningrad, Oscar Rabine).
Dans les années 1960-1970, l’art abstrait est présenté dans des appartements privés, d’où sa dénomination d’« apt-art ».
Cependant la censure se durcit de nouveau et les brimades se multiplient : mise à mal d’une exposition en plein air à Moscou (1974, « exposition des bulldozers » à laquelle participent vingt-quatre artistes non-conformistes, notamment Oscar Rabine
et V.
Toupitzine), fermeture du musée d’art moderne de Moscou (1977) et du musée Pouchkine (1979).
Dans les années 1970, des artistes comme Melamid et Komar réussissent à exposer à l’étranger des œuvres conceptuelles et de soc-art d’où se
dégage une critique sociale acerbe.
Des groupes se forment : le groupe « Pétersbourg » redécouvre l’art de l’icône comme étant l’expression ultime du spirituel ; le groupe de « Lianozovo » prône une connaissance de l’histoire artistique et / ou.
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