Rossini Gioacchino, 1792-1868, né à Pesaro, compositeur italien. Son humour légendaire a éclipsé un réel sens dramatique, exercé tant dans le style comique, sur lequel se fonda la popularité internationale qui est restée la sienne, que dans le genre opera seria, auquel il apporta une vitalité nouvelle, issue, précisément, de l'opera buffa. Sa vie et ses principales oeuvres. De parents musiciens, il manifesta rapidement des dons musicaux indéniables et eut, très tôt, la vocation du théâtre. Il composa son premier opéra à l'âge de 14 ans (Demetrio et Polibio, 1806), bientôt suivi d'une série d'opéras bouffes, le genre alors à la mode (le Contrat de mariage, 1810 ; l'Heureux Stratagème, 1812 ; etc.). Ces premières compositions pour la scène furent bien accueillies du public. Sa première oeuvre importante, un opera seria, Tancrède (1813), ouvrit une série de succès : l'Italienne à Alger (1813), Élisabeth, reine d'Angleterre (1815), Othello et le Barbier de Séville (1816). En 1824, Rossini fut appelé à diriger le Théâtre-Italien de Paris ; il occupa également, jusqu'à la révolution de 1830, les charges de premier compositeur du roi et d'inspecteur général du chant. Cette période fut celle du triomphe à l'Opéra de ses dernières oeuvres pour la scène : Moïse (1827) et Guillaume Tell (1829). De 1836 à 1848, Rossini vécut en Italie, puis il se fixa définitivement à Paris. Surtout célèbre pour ses opéras, Rossini a aussi laissé des oeuvres instrumentales et vocales. Parmi ces dernières, l'une des plus réussies est le Stabat Mater ( 1832-1842), dont le style est proche de celui de l'opéra. Le style. Les oeuvres de Rossini, empreintes de vie, de gaieté et de mouvement, témoignent d'une technique achevée, d'un remarquable sens du théâtre et d'une étonnante invention mélodique et rythmique. Admirateur inconditionnel de Mozart, qui avait réalisé avant lui une parfaite fusion des genres buffa et seria, Rossini créa à partir de ces deux genres un art original, fixant à l'opéra italien des bases qui allaient aboutir aux oeuvres de Verdi. Il utilisa les effets comiques obtenus par la déclamation rapide (« A un dottor delle mia sorte », Bartholo, le Barbier de Séville), les répétitions mécaniques ou les contrastes de tempos dans les airs comme dans les ensembles (spécifiques à l'opera buffa). La pratique rossinienne d'interchangeabilité des ouvertures et des airs (ainsi le duo : « Questo cor ti giura amore » de son premier opéra, Demetrio et Polibio, réutilisé cinq fois) n'est pas seulement attribuable à l'urgence créatrice imposée par les contrats avec les imprésarios l'obligeant à produire à un rythme frénétique (le Barbier de Séville fut écrit en trois semaines). Cela démontre la proximité des deux genres pour Rossini qui réalisa, de 1815 à 1823, pour le Teatro San Carlo de Naples, traditionnellement voué à l'opera buffa, la synthèse la plus accomplie des deux styles (la Donna del lago, 1819 ; Semiramide, 1823). Rossini a créé des oeuvres librement agencées selon une structure tonale, musicale et dramatique fortement unifiée, et dans lesquelles le texte est étroitement subordonné à la musique. Il les faisait interpréter par un orchestre éminent et des chanteurs rompus à la technique du bel canto, parmi lesquels Isabella Colbran, sa première femme. Spécialisés dans le canto fiorito, ils pouvaient exécuter les ornements les plus ardus, écrits par le compositeur, qui ne les livrait plus désormais aux hasards de l'improvisation. Élisabeth, reine d'Angleterre (1815) fut ainsi le premier opéra de l'histoire de la musique où tous les éléments ornementaux étaient indiqués avec précision ; de ce fait, la ligne mélodique était également rigoureusement établie. Ces chanteurs furent les derniers représentants d'une technique en voie de disparition, en raison de la nouvelle vocalité suggérée par les compositeurs de l'opéra romantique (Verdi). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alva (Luis Ernesto Alva Talledo, dit Luigi) bel canto Boosey & Hawkes cavatine Cendrillon Fenice (La) Figaro Grisi (les) - Grisi Giuditta Grisi (les) - Grisi Giulia Guillaume Tell Habeneck François Antoine Italie - Arts - Musique Italie - Arts - Musique - Les XIXe et XXe siècles Malibran (María de la Felicidad García, dite María) Nourrit Adolphe opéra - De l'illusion à la vérité dramatique - Introduction Pesaro philhellénisme Scala (Teatro alla) Scribe Eugène Supervia Conchita Zedda Alberto Les livres Rossini Gioacchino, page 4470, volume 8 Italie - Gioacchino Rossini, page 2634, volume 5 romantisme - Liszt au piano (1840), de Joseph Danhauser, page 4448, volume 8