roman, art - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
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Dans le dernier tiers du XIe siècle, on assiste à une phase de stabilité et d’exploitation des recherches menées précédemment (les églises dites de pèlerinage, Saint-Martin de Tours, Saint-Martial de Limoges, Sainte-Foy de Conques, Saint-Sernin de
Toulouse, Saint-Jacques de Compostelle) : le déambulatoire à chapelles rayonnantes s’impose ; l’édifice est entièrement voûté et divisé en cellules nettement individualisées à la fois sur la voûte, grâce aux arcs doubleaux, et par les colonnes
engagées sur les parois.
En outre, à chaque espace correspond un type de voûte déterminé : voûtes en berceau pour la nef centrale, les bras du transept et le déambulatoire ; voûtes d’arêtes pour les bas-côtés ; demi-berceau pour les tribunes ; cul-
de-four pour l’abside et les absidioles et coupole sur trompe à la croisée du transept.
Extérieurement, la silhouette du monument se caractérise par un étagement des masses que domine la tour de croisée.
2. 2 La maturité ou le second art roman
Un peu avant 1100, l’architecture romane entre dans une nouvelle phase, marquée essentiellement par des innovations techniques, les réflexions se concentrant plus particulièrement sur la recherche de nouveaux types de voûtement et sur
l’allégement du mur.
En outre, on assiste à l’émergence de véritables groupes régionaux.
2.2. 1 Le roman bourguignon
En Bourgogne, nombre de monuments subissent l’attrait du modèle imposé par l’abbatiale de Cluny III, élevée à partir de la fin du XIe siècle.
L’élévation comprend trois niveaux : grandes arcades en arc brisé et piles composées pourvues de pilastres
cannelés ; ouvertures sous comble ; fenêtres hautes.
Une voûte en berceau brisé couvre le vaisseau central.
Ces principaux traits se retrouvent à la basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial (v.
1100) et à la cathédrale Saint-Lazare d’Autun
(v.
1110).
Toutefois, l’abbatiale de la Madeleine à Vézelay est conçue sur un parti différent, avec une élévation à deux niveaux et une voûte en berceau à pénétration.
2.2. 2 Le roman tourangeau et poitevin
Les grands édifices de la vallée de la Loire sont caractérisés par l’allègement de la structure et les nombreux percements réduisant pratiquement le mur à un simple squelette (Fontgombault, v.
1120).
Dans le chevet de Fontevraud (v.
1110-1120), les
grandes arcades occupent les deux tiers de l’élévation, tandis qu’à Cunault (v.
1110-1120), elles montent jusqu’à la naissance de la voûte.
2.2. 3 Le roman auvergnat
L’Auvergne offre une série de monuments extrêmement proches les uns des autres jusque dans le détail (Notre-Dame d’Orcival, Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, Sainte-Austremoine à Issoire).
Tous possèdent une structure parfaitement
contrebutée, permettant un très grand allégement de l’édifice.
La nef est à deux niveaux : grandes arcades et tribunes voûtées.
Les supports sont très minces, même pour la croisée du transept.
L’élévation du chevet — à déambulatoire — comprend
des grandes arcades surhaussées, surmontées d’arcatures aveugles et de fenêtres hautes.
Quant à la tour de la croisée transept, elle est contrebutée par un massif barlong.
Ces monuments cultivent aussi certains archaïsmes : goût pour les espaces
inarticulés (berceaux sans doubleaux), colonnettes en délit contre le mur extérieur du déambulatoire et, à l’extérieur, emploi d’un appareil décoratif inspiré du haut Moyen Âge.
2.2. 4 Le roman normand
Dans les régions normandes, il n’existe pas de rupture profonde entre les deux phases de l’architecture romane, certains traits apparus tôt au XIe siècle se poursuivant dans la première moitié du siècle suivant.
Les nefs sont le plus souvent
charpentées, alors que les bas-côtés sont voûtés (Notre-Dame de Jumièges, fin du XIe siècle).
Le type de chevet le plus courant reste celui à chapelles échelonnées (Boscherville, v.
1120).
L’élévation est à trois niveaux, avec au centre soit des
tribunes (Saint-Étienne de Caen, seconde moitié du XIe siècle), soit des arcatures aveugles ou ouvrant sous les combles (abbatiale du Mont-Saint-Michel), le mur étant dédoublé au niveau des fenêtres hautes afin de créer des jeux de transparence
lumineuse (mur ouest du transept de Bernay, v.
1040 ; nef de Cerisy-la-Forêt, fin du XIe siècle).
Le seul changement notable des architectes normands autour de 1100 est l’adoption de la voûte d’ogives pour couvrir le vaisseau central, sans que cela
modifie la structure générale de l’édifice.
2.2. 5 Le roman en Aquitaine
Dans le sud-ouest de la France, la solution la plus couramment adoptée consiste à couvrir le vaisseau unique de la nef par une file de coupoles sur pendentifs ; elles reposent sur des arcs très larges, légèrement brisés et portés par de puissantes piles
(Saint-Étienne de Cahors et Saint-Pierre d’Angoulême, v.
1110).
2.2. 6 Le roman dans la vallée du Rhin
Dans les régions du Rhin et de la Meuse, le poids de la tradition ottonienne est encore très présent ( voir art ottonien).
2.2. 7 Le roman dans le reste de l’Europe
Les pays germaniques sont très imprégnés de l’art ottonien.
Ainsi, à Maria Laach (en Rhénanie), l’abbatiale bénédictine est dotée de deux sanctuaires opposés.
L’Angleterre subit quant à elle la même évolution architecturale que les régions normandes.
Caractéristique de ce style anglo-normand, la cathédrale de Durham (édifiée à partir de 1093) est l’un des premiers exemples de voûtes en ogives
surmontant la nef.
Durant la période romane, l’Espagne revient au christianisme après la conquête de Tolède (1085).
C’est avec le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle que l’art espagnol va prendre de l’ampleur.
Si elle est achevée durant la période suivante du.
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