romain, art - arts décoratifs.
Publié le 16/05/2013
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2.3. 1 Les temples
Les temples romains présentent des formes variées, dans lesquelles s’expriment les héritages étrusque et grec, mais aussi un goût original pour l’ampleur des volumes, la richesse du décor, la mise en scène.
Les plus nombreux sont rectangulaires,
mais il existe aussi des temples ronds.
Le cœur du temple est la cella, salle qui abrite la statue de culte.
Dans un temple courant, un vestibule (le pronaos) précède la cella ; des portiques bordent certaines faces ou entourent le bâtiment.
Des supports
intérieurs soutiennent la toiture et enrichissent la construction, dont les murs s’ornent éventuellement de niches à frontons et de moulures sculptées.
Le temple se dresse, en général, sur un podium qui contribue à sa majesté.
Le podium est d’origine
étrusque, tandis que le péristyle, assez rare, est grec.
Les constructeurs font un large usage de l’ordre corinthien, des colonnes et des piliers engagés, qui semblent partiellement pris dans les murs.
La sculpture en relief et en ronde-bosse joue un rôle
dans la décoration.
Le temple s’élève habituellement dans un sanctuaire rectangulaire, contre le petit côté opposé à l’entrée, mais le paysage peut être aménagé pour le mettre en valeur, comme au sanctuaire de la Fortuna Primigenia à Préneste
(aujourd’hui Palestrina, fin du IIe siècle av.
J.-C.).
Le Capitole, temple construit à Rome (510 av.
J.-C.) sur la colline du même nom pour la triade Jupiter-Junon-Minerve (divinités majeures de la cité), comportait trois cellas, selon la tradition des Étrusques qui avaient introduit le culte.
Les capitoles
des autres villes conservent ce plan ou adoptent une cella unique.
L’un des premiers temples en marbre de Rome, le temple dit « de Vesta », sur le Forum Boarium (fin du IIe siècle av.
J.-C.), avec sa cella circulaire et sa couronne de colonnes
implantées sur un soubassement à degrés, apparaît comme une adaptation des précieuses tholos (rotondes) grecques.
En revanche, la Maison carrée de Nîmes correspond au temple romain typique, dit « pseudo-périptère » : les colonnes sont
engagées dans les murs de la cella, sauf à l’avant où elles délimitent le pronaos.
Une fois ce type élaboré, les réalisations exceptionnelles ne cessent pas.
Le temple de Vénus et Rome (121-136 apr.
J.-C.), entrepris à Rome par l’empereur Hadrien, réunit dans un péristyle corinthien deux spacieuses cellas voûtées, terminées par
une abside abritant la statue et ouvertes, l’une à l’est, l’autre à l’ouest.
La coupole hémisphérique du Panthéon de Rome est célèbre ; ce temple grandiose, dédié par Hadrien à tous les dieux, a pour cella une rotonde dont le diamètre égale la hauteur
(43 m).
Perçant la coupole en son sommet, un oculus (9 m de diamètre) éclaire l’intérieur, dont les murs sont ornés de niches et, comme le sol, revêtus de marbre coloré.
Le porche rectangulaire en saillie compte huit colonnes corinthiennes sur sa
façade surmontée d’un fronton.
Le décor envahit l’architecture du temple de Bacchus à Baalbek (v.
150 apr.
J.-C., Liban), oriental par ses aménagements particuliers, tandis que le petit temple voisin dit « de Vénus » ( IIIe siècle apr.
J.-C.) propose des
jeux de courbes baroques.
2.3. 2 Les basiliques
La basilique, édifice romain caractéristique, remplit principalement une fonction commerciale et judiciaire.
Il s’agit d’une grande salle rectangulaire, souvent terminée par une abside, et divisée par des colonnades en trois ou cinq nefs, dont celle du
centre est surélevée ; la lumière entre par des fenêtres percées dans les parties hautes.
La plus ancienne est celle de Pompéi ( IIe siècle av.
J.-C.), apparue avant les trois basiliques construites sur le Forum romain, dont la basilique Aemilia (179 av.
J.-
C.).
Les forums impériaux de Rome montrent l’évolution de ce type de bâtiment.
La basilique de Maxence (début du IVe siècle apr.
J.-C.) achevée par Constantin, qui contenait une statue colossale, formait la salle la plus spacieuse de l’Antiquité ;
couverte de voûtes en berceau et de voûtes d’arêtes, à l’imitation des thermes, et faite pour accueillir des foules, elle annonce les cathédrales.
2.3. 3 Les édifices de spectacle
Les premiers théâtres romains datent de la fin de la République.
Le théâtre romain est un édifice compact constitué de trois parties, les gradins (cavea), l’orchestra, en demi cercle, et l’édifice scénique ; les acteurs évoluent sur une scène basse devant
un mur très orné (frons scenae). Les théâtres peuvent être implantés en terrain plat, car les gradins ne s’établissent pas sur une pente naturelle, comme dans les théâtres grecs, mais sur des substructions voûtées.
Pour les concerts, les Romains
disposent d’un bâtiment couvert, l’odéon.
L’amphithéâtre (littéralement « théâtre en rond »), destiné aux chasses et aux combats de gladiateurs, se compose d’une arène et de gradins elliptiques ; certains aménagements, comme les cages des fauves, se trouvent en sous-sol.
L’amphithéâtre
de Pompéi est l’un des plus anciens (70 av.
J.-C.) ; le plus imposant, le Colisée de Rome (70-80 apr.
J.-C.), peut accueillir environ 50 000 spectateurs.
Ces bâtiments, particulièrement représentatifs de la civilisation romaine, se rencontrent dans tout
l’empire, comme en Libye (théâtre de Sabratha, 180 apr.
J.-C.) ou en Tunisie (amphithéâtre de Thysdrus, aujourd’hui El Djem, début du IIIe siècle apr.
J.-C.).
Il en va de même pour le stade et l’hippodrome, appelé cirque ; la spina, sorte de longue base portant divers éléments, marque l’axe de la piste autour de laquelle tournent les chars ; les gradins s’incurvent à une extrémité.
Le palais de Maxence, à
Rome, offre un bon exemple de cirque (512 m sur 81-85 m ; début du IVe siècle apr.
J.-C.).
Il existait aussi des bassins pour les batailles navales.
2.3. 4 Les thermes
Les thermes apparaissent particulièrement représentatifs de la civilisation romaine.
Il s’agit d’établissements de bains qui, au-delà de l’hygiène, favorisent le sport, l’épanouissement du corps et de l’esprit, ainsi que la vie sociale ; par ailleurs, ils
offrent une démonstration brillante des capacités techniques des Romains.
Après des débuts simples, des thermes déjà luxueux sont construits à Pompéi à la fin du IIe siècle av.
J.-C.
ainsi que de grands thermes publics installés à Rome par Agrippa vers 25-19 av.
J.-C.
Aux thermes de Néron, à Rome (v.
52 apr.
J.-C.),
apparaît le plan appelé à devenir caractéristique des thermes impériaux, qui se multiplient dans la capitale et dans les villes de l’empire (Trèves, Lutèce).
Sur l’axe de l’ensemble se succèdent les principaux locaux liés au bain : piscine (natatio), bains
froids (frigidarium), bains tièdes (tepidarium), bains chauds (caldarium), bordés de salles de chauffe.
De part et d’autre s’agencent deux ensembles symétriques qui comprennent l’un et l’autre une entrée, un vestiaire (apodyterium), une grande cour à
péristyle sur laquelle donnent de petites pièces, la palestre, sorte de gymnase.
Des salles de conférences, des bibliothèques et des musées complètent ces ensembles qui bénéficient de progrès techniques sous Trajan (98-117 apr.
J.-C.) et connaissent
un développement spectaculaire sous Septime Sévère (début du IIIe siècle apr.
J.-C.).
Les réalisations tardives occupent des surfaces énormes — 11 ha pour les thermes de Caracalla, à Rome, achevés en 216 apr.
J.-C.
; 14 ha pour ceux de Dioclétien
(298-306 apr.
J.-C.) —, étonnent par la hardiesse de leurs voûtes, ainsi que la richesse des mosaïques et des sculptures qui les décorent.
Naturellement, les thermes privés, et bien des établissements publics, n’avaient ni cette ampleur, ni cette
complexité.
L’architecture de l’eau comprend aussi d’innombrables fontaines ; on distingue les nymphées, fontaines monumentales parées d’un important décor ; Hérode Atticus avait construit à Olympie un nymphée ( IIe siècle apr.
J.-C.) décoré des statues des.
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