risques technologiques - science.
Publié le 27/04/2013
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accidents aériens d’Habsheim en juin 1988, du mont Sainte-Odile en janvier 1992, du Concorde à l’aéroport Charles-de-Gaulle à Roissy en juillet 2000).
Les accidents liés au transport routier sont nombreux, font de nombreuses victimes et posent des
problèmes de plus en plus aigus ; notamment, la gestion de la sécurité routière dans les tunnels a été mise en cause lors du tragique accident du tunnel du Mont-Blanc en mars 1999.
De même, les accidents maritimes — principalement les naufrages
de navires marchands — deviennent particulièrement préoccupants compte tenu de leurs conséquences sur l’environnement (naufrage des pétroliers Amocco Cadiz en mars 1978, Tanio en mars 1980, Erika en décembre 2000, etc.).
C’est sans doute dans le domaine sanitaire que les « accidents technologiques » les plus importants ont eu lieu en France, en particulier avec la mauvaise gestion des produits sanguins (et notamment les problèmes liés au poolage des dons de sang) à
l’origine de la contamination par le virus du sida ( voir VIH ou HIV) de milliers d’hémophiles et transfusés au milieu des années 1980.
La maîtrise des risques diffère donc selon les secteurs d’activités, sachant que les accidents graves et les catastrophes sont habituellement suivies de mesures visant à améliorer leur gestion.
Mais des difficultés subsistent et d’autres apparaissent.
Les
risques majeurs dans les domaines de haute technologie sont toujours très présents (notamment dans le secteur nucléaire).
Des risques industriels ou de transports classiques peuvent également devenir des risques majeurs en raison de la
vulnérabilité croissante des collectivités humaines de plus en plus concentrées et urbaines.
De même, des risques associés à de nouvelles technologies et bien maîtrisés en raison des hauts niveaux de sécurité appliqués peuvent devenir
problématiques (comme, par exemple, dans l’aviation civile où les accidents vont augmenter du seul fait du développement du trafic).
Par ailleurs, de nombreux risques sont désormais associés à des réseaux ouverts, à des flux de produits, ce qui
rend particulièrement complexe leur gestion (cas des réseaux informatiques, des transports de matières dangereuses, des circulations et usages de produits de toute nature — dont des produits d’origine humaine — et d’objets issus de nouvelles
technologies, etc.).
Enfin, malgré les réflexions engagées et les dispositions qui commencent à être prises, le traitement des menaces à la fois graves et incertaines est encore loin de correspondre à une réelle « gestion ».
5 DES RISQUES DE PLUS EN PLUS ASSOCIÉS À DES CRISES
Il a été longtemps admis qu’il revenait essentiellement aux pouvoirs publics (gouvernement, administration) d’élaborer, avec le concours de leurs experts, des politiques de gestion des risques en prenant en compte divers impératifs, dont celui
d’assurer la sécurité de la population sans entraver l’innovation technologique et le développement économique.
Au début des années 1980, les pouvoirs publics s’avèrent de moins en moins capables d’assumer les conséquences sociales, économiques et politiques des accidents liés aux risques majeurs.
Apparaissent alors de nouvelles réglementations destinées
à mieux évaluer et prévenir les risques technologiques.
En France, jusqu’au naufrage de l’ Erika (2000) et surtout l’explosion de l’usine AZF (2001), les accidents industriels ou de transports n’ont pas été considérés comme des événements
comparables à ceux illustrant à l’étranger la réalité des risques majeurs (comme par exemple la catastrophe de Bhopal en décembre 1984 en Inde — fuite de produits toxiques dans une usine chimique — et celle de Tchernobyl en 1986), ni comme
engageant directement la responsabilité des autorités françaises.
L’« affaire du sang contaminé » correspond à un véritable tournant.
L’action inappropriée ou l’inaction des responsables administratifs et politiques ainsi que le manque de vigilance des experts scientifiques sont vivement critiquées et dénoncées par
les victimes et associations de victimes qui saisissent la justice.
Suite aux polémiques, aux condamnations et au fort retentissement médiatique de cette affaire, nombre de problèmes dans les domaines sanitaire, alimentaire et environnemental
tendent désormais à être analysés en référence à la question du sang contaminé : risques liés à l’amiante, aux hormones de croissance, à l’ESB, aux relâchements de dioxines par les incinérateurs de déchets, etc.
L’émergence de risques et menaces tend donc désormais à s’accompagner de phénomènes de crise alimentés par des controverses scientifiques, des débats publics et des remises en cause des autorités.
Ces crises sont d’autant plus aiguës que les
incertitudes sur les risques sont élevées.
Ainsi, il apparaît aujourd’hui de plus en plus nécessaire de revoir les conditions même de la gestion des risques collectifs (au sens large du terme), notamment en permettant une plus grande participation des
personnes, groupes et publics directement concernés par cette gestion.
Cette évolution s’impose d’autant plus que de nombreux problèmes de société sont désormais traités sous l’angle des risques et menaces pour les collectivités humaines ( voir
bioéthique ; développement durable).
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