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Richelieu (Armand Jean du Plessis.

Publié le 06/12/2013

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Richelieu (Armand Jean du Plessis. cardinal de), 1585-1642, né à Paris, prélat et homme d'État français. Cadet de noblesse, il était destiné d'abord à la carrière des armes, qu'il abandonna pour des raisons de famille. Évêque de Luçon en 1607, député du clergé aux états généraux en 1614, il fut nommé peu après aumônier de la jeune reine Anne d'Autriche, que Louis XIII venait d'épouser ; il devint un des conseillers de la régente, Marie de Médicis, qui lui confia un poste de secrétaire d'État. Dès ce moment, Richelieu affirma sa volonté de restaurer l'autorité royale. L'assassinat de Concini et l'arrivée au pouvoir d'Albert de Luynes l'éloignèrent de la cour ; il suivit la reine mère dans son exil à Blois, puis se retira dans la solitude de son prieuré de Coussay (Poitou). En 1622, Richelieu obtint le cardinalat. En avril 1624, Louis XIII, après bien des hésitations, le fit entrer au Conseil ; quatre mois après, il le nomma Premier ministre. Richelieu consacra dès lors toute son énergie à réaliser le programme qu'il avait mûri dans ses années de solitude et de méditation, et pour lequel il obtint le soutien indéfectible du roi : donner à la France une place prépondérante en Europe. Pour ruiner le parti huguenot, qui s'était organisé militairement et qui formait un État dans l'État, il entreprit et dirigea lui-même le siège de La Rochelle, sa principale place forte : il bloqua la ville du côté de la terre et tenta de barrer l'entrée du port par une digue pour empêcher la flotte anglaise de ravitailler les habitants. Au bout d'un an d'une résistance héroïque, La Rochelle, réduite à la famine, capitula (28 octobre 1628). Peu après, en 1629, la grâce d'Alès laissa aux protestants la liberté de célébrer leur culte, que leur avait reconnue l'édit de Nantes, mais leur retira toutes leurs places de sûreté et interdit, sauf autorisation royale, toutes les assemblées protestantes, ou « synodes ». Richelieu voulut aussi plier les grands seigneurs, à l'esprit féodal, au rôle de sujets devant obéissance au roi : c'est pourquoi, par exemple, il interdit les duels. Cette lutte dura pendant tout son ministère, et il dut faire face à de multiples cabales et complots où se trouvèrent mêlés les plus hauts personnages du royaume, et, parmi eux, le frère du roi, Gaston d'Orléans, la reine mère, Marie de Médicis, et la reine Anne d'Autriche elle-même. Chaque fois, Richelieu, invoquant l'intérêt supérieur de l'État, se montra d'une sévérité implacable : le marquis de Chalais, le comte de Montmorency-Bouteville furent décapités. En 1630, on put croire que la carrière du cardinal était finie. La reine mère avait obtenu de Louis XIII, qu'on croyait quasi mourant, le renvoi de Richelieu. Mais, au dernier moment, le roi se ressaisit et renouvela sa confiance à son Premier ministre (journée des Dupes, 10 novembre 1630). La lutte reprit, plus dure encore, contre les nobles récalcitrants et les animateurs de complots : le maréchal Michel de Marillac, le duc de Montmorency, le jeune Cinq-Mars, l'ami de Louis XIII, furent décapités ; Marie de Médicis, exilée ; d'autres personnages importants, jetés en prison. Le parlement, qui en 1632 tenta de présenter des remontrances, fut rudement ramené à ses attributions judiciaires. Des « intendants de Justice, Police et Finances », munis de pouvoirs très étendus, furent envoyés dans les provinces pour faire exécuter les volontés royales. Richelieu affirma de même les droits souverains de l'État à l'égard du Saint-Siège. Malgré les tempêtes qu'il souleva et les protestations du pape, il imposa au clergé, en dépit de ses antiques franchises, une contribution financière, dont le montant fut fixé par le roi, en échange de la jouissance des biens de mainmorte qui lui était concédée. Richelieu réforma aussi le Conseil royal, qu'il scinda en quatre sections spécialisées et auquel il superposa un Conseil secret, composé de quelques personnes seulement, qui étudiait toutes les questions importantes de politique intérieure ou extérieure. Les membres des Conseils furent choisis d'après leurs mérites, en dehors de toute considération de naissance. C'est ainsi qu'il y fit entrer le père Joseph, son agent en politique étrangère (son « éminence grise »), et Mazarin, qu'il devait désigner pour lui succéder. Les « frontières naturelles ». Dans le domaine de la politique extérieure, Richelieu eut pour ambition de reculer les frontières de la France jusqu'au Rhin et de s'assurer les passages des Alpes et des Pyrénées. Cette politique ne pouvait être réalisée qu'aux dépens des maisons d'Autriche et d'Espagne, puissances catholiques contre lesquelles il noua des alliances avec les princes protestants, au scandale de toute la cour. Il intervint d'abord dans l'Italie du Nord, par où les maisons d'Autriche et d'Espagne pouvaient joindre leurs forces. Il fit occuper la Valteline par une armée qui en chassa les garnisons espagnole et pontificale. Un peu plus tard, à l'occasion de la succession du duc de Mantoue, il franchit les Alpes à la tête d'une armée, s'empara de Pignerol et imposa à ses adversaires une paix qui assurait à un prince français, le duc de Nevers, le duché de Mantoue et le Montferrat, tandis que la France gardait Pignerol et le val de Pérouse. En 1629, lorsque l'empereur Ferdinand II, au faîte de sa puissance, voulut bâtir un immense empire catholique et, par l'édit de Restitution, obliger les princes protestants à rendre les biens ecclésiastiques qu'ils avaient sécularisés, Richelieu poussa le roi de Suède, Gustave-Adolphe, dans le conflit et contribua ainsi au déclenchement de la guerre de Trente Ans. Quand celui-ci, après de brillantes victoires, fut tué à Lützen et que les princes protestants furent sur le point de succomber, Richelieu, qui s'était assuré l'alliance de la Hollande, de la Suède, des princes de l'Italie du Nord et le concours de l'armée du duc Bernard de Saxe-Weimar, fit entrer la France dans la guerre, en 1635. Les débuts furent désastreux : Corbie et Saint-Jean-de-Luz furent occupées par les Espagnols et la Bourgogne, envahie par les Impériaux. Mais l'énergie de Richelieu, le soutien des princes protestants, la révolte de la Catalogne permirent de redresser la situation : Corbie fut reprise, Arras occupée, la Bourgogne dégagée, l'Alsace conquise, ainsi que le Roussillon. Peu après, le 4 décembre 1642, Richelieu mourut, laissant à Mazarin le soin de parachever son oeuvre. L'activité organisatrice et créatrice du cardinal s'est aussi exercée dans bien d'autres domaines : il a doté l'armée d'un service civil de l'intendance ; il a reconstitué la marine et créé des ports, tel Brouage ; il a encouragé le commerce extérieur et l'établissement de comptoirs par la création de compagnies de commerce ; dans le domaine des lettres, il a créé l'Académie française et lui a assigné pour tâche de fixer les règles du langage. Sa grande politique nécessita des dépenses considérables. Il fallut augmenter les impôts, d'où des révoltes paysannes (les « croquants », dans le Limousin et le Poitou ; les « va-nu-pieds », en Normandie), qui furent durement réprimées. Cette oeuvre exigea de Richelieu un labeur immense, en dépit de la maladie qui fit de sa vie une longue suite de souffrances, et il la réalisa en exerçant une véritable dictature. Mais, pendant les dix-huit années de son ministère, il fut constamment soutenu par Louis XIII, qui ne cessa de lui témoigner sa confiance et même son amitié ; car le roi reconnaissait, dans les décisions qui lui étaient proposées, la volonté de sauvegarder le principe monarchique et l'unité française, et d'assurer la grandeur de son trône. Richelieu fut l'un des plus grands serviteurs de la monarchie française et un des créateurs de la monarchie absolue. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats académie Anne d'Autriche Boisrobert (abbé François Le Métel de) censure Dupes (journée des) France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Vers l'absolutisme royal : le temps des cardinaux Joseph (François Le Clerc du Tremblay, dit le Père) Louis - FRANCE - Louis XIII le Juste Marie - FRANCE - Marie de Médicis Marillac (Michel de) Marillac (Michel de) - Marillac (Louis de) marine - La marine nationale française - Histoire de la marine de guerre française Richelieu (Louis Armand François de Vignerot du Plessis, duc de) Rochelle (La) Soissons - Soissons - (Louis de Bourbon, comte de) Sorbonne Trente Ans (guerre de) Les livres Richelieu, page 4389, volume 8 Richelieu (cardinal de), page 4390, volume 8 France - Louis XIII et Richelieu levant le siège de l'île de Ré, page 2010, volume 4
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« les princes protestants à rendre les biens ecclésiastiques qu'ils avaient sécularisés, Richelieu poussa le roi de Suède, Gustave-Adolphe, dans le conflit et contribua ainsi au déclenchement de la guerre de Trente Ans.

Quand celui-ci, après de brillantes victoires, fut tué à Lützen et que les princes protestants furent sur le point de succomber, Richelieu, qui s'était assuré l'alliance de la Hollande, de la Suède, des princes de l'Italie du Nord et le concours de l'armée du duc Bernard de Saxe-Weimar, fit entrer la France dans la guerre, en 1635.

Les débuts furent désastreux : Corbie et Saint-Jean-de-Luz furent occupées par les Espagnols et la Bourgogne, envahie par les Impériaux.

Mais l'énergie de Richelieu, le soutien des princes protestants, la révolte de la Catalogne permirent de redresser la situation : Corbie fut reprise, Arras occupée, la Bourgogne dégagée, l'Alsace conquise, ainsi que le Roussillon.

Peu après, le 4 décembre 1642, Richelieu mourut, laissant à Mazarin le soin de parachever son œuvre. L'activité organisatrice et créatrice du cardinal s'est aussi exercée dans bien d'autres domaines : il a doté l'armée d'un service civil de l'intendance ; il a reconstitué la marine et créé des ports, tel Brouage ; il a encouragé le commerce extérieur et l'établissement de comptoirs par la création de compagnies de commerce ; dans le domaine des lettres, il a créé l'Académie française et lui a assigné pour tâche de fixer les règles du langage. Sa grande politique nécessita des dépenses considérables.

Il fallut augmenter les impôts, d'où des révoltes paysannes (les « croquants », dans le Limousin et le Poitou ; les « va-nu-pieds », en Normandie), qui furent durement réprimées.

Cette œuvre exigea de Richelieu un labeur immense, en dépit de la maladie qui fit de sa vie une longue suite de souffrances, et il la réalisa en exerçant une véritable dictature.

Mais, pendant les dix-huit années de son ministère, il fut constamment soutenu par Louis XIII, qui ne cessa de lui témoigner sa confiance et même son amitié ; car le roi reconnaissait, dans les décisions qui lui étaient proposées, la volonté de sauvegarder le principe monarchique et l'unité française, et d'assurer la grandeur de son trône.

Richelieu fut l'un des plus grands serviteurs de la monarchie française et un des créateurs de la monarchie absolue. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats académie Anne d'Autriche Boisrobert (abbé François Le Métel de) censure Dupes (journée des) France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Vers l'absolutisme royal : le temps des cardinaux Joseph (François Le Clerc du Tremblay, dit le Père) Louis - FRANCE - Louis XIII le Juste Marie - FRANCE - Marie de Médicis Marillac (Michel de) Marillac (Michel de) - Marillac (Louis de) marine - La marine nationale française - Histoire de la marine de guerre française Richelieu (Louis Armand François de Vignerot du Plessis, duc de) Rochelle (La) Soissons - Soissons - (Louis de Bourbon, comte de) Sorbonne Trente Ans (guerre de) Les livres Richelieu, page 4389, volume 8 Richelieu (cardinal de), page 4390, volume 8 France - Louis XIII et Richelieu levant le siège de l'île de Ré, page 2010, volume 4. »

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