restaurer les finances.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
Ledru-Rollin
et37 106 àRaspail.
De tels résultats révèlentàla classe politique l'ampleur dumouvement dontLouis Napoléon estlebénéficiaire.
Les ouvriers, notamment, ontvoté enmajorité pourlui.Mais, auxyeux detous, c'estl'irruption duvote paysan
qui constitue lefait majeur.
Ilcontinuera d'ailleursdepeser pendant plusd'un siècle...
Selon KarlMarx, l'élection du10décembre futbien «une réaction despaysans quiavaient dûpayer lesfrais de
la révolution defévrier, réaction dirigéecontrelesautres classes delanation, réaction delacampagne contrela
ville ».«Napoléon, ajoute-t-il,étaitleseul homme représentant jusqu'auboutlesintérêts etl'imagination dela
nouvelle classepaysanne que1789 avaitcréée...
Le10décembre futlecoup d'État despaysans qui
renversaient legouvernement existant...Unmoment hérosactifsdudrame révolutionnaire, ilsne pouvaient plus
être relégués aurôle passif etservile duchoeur.
»
Mais, pourMarx, ily eut davantage encore:la candidature deLouis Napoléon «trouva ungrand échod'abord
dans l'armée àqui lesrépublicains duNational n'avaientpufournir nigloire nihaute paie,puisdans lagrande
bourgeoisie quivoyait enBonaparte lepont quilaconduirait àla monarchie, enfinchezlespetits bourgeois et
les prolétaires quisaluaient enluilefléau deCavaignac ».
Que lamajorité rassemblée fûthétérogène, celasautait aux
yeux.
LaVoix duPeuple, quotidien démocrate deMarseille, relevaitdanssonnuméro des18et19 décembre
qu'elle secomposait, «indépendamment desvéritables bonapartistes quisont peunombreux, dedeux
éléments tellementdistinctsqu'ilsensont hostiles l'unàl'autre, àsavoir: unegrande partiedelaclasse ouvrière
qui avoté pour lecandidat impérialiste enhaine deCavaignac etlacoalition detous lesintérêts réactionnaires
qui auraient toutaussi bienvotépour leGrand Moghol sile Grand Moghol leuravait offert sécurité etprotection
».
Et, Guizot, danssesMémoires, décrivaitainsil'alchimie subtilequiavait étéàl'origine delavictoire deLouis
Napoléon: «L'expérience arévélé laforce duparti bonapartiste, oupour direplus vrai, dunom deNapoléon.
C'est beaucoup d'êtreàla fois une gloire nationale, unegarantie révolutionnaire etun principe d'autorité.
Ilya
là de quoi survivre àde grandes fautesetàde longs revers.
»
Or, précisément, LouisNapoléon, toutaulong duprocessus, estresté irréprochable.
Ilfut de plus enplus clair
aux yeux dechacun quecette victoire étaitlasienne, etseulement lasienne.
Ilne devait rienàpersonne.
Etil
allait bientôt lesignifier etledémontrer àtous.
Il est vrai que leserreurs deses adversaires l'ontservi :les massacres dejuin, lesbévues deséquipes
républicaines quisesont succédé aupouvoir ontfavorisé sonsuccès, acquis,selonlaformule deTudesq, par«
enthousiasme, vengeance,résignation».
Mais sonmérite neseréduit pasàs'être présenté.
Ila su mener sabarque d'unemainferme, nepas dévier
d'un pouce delastratégie qu'ils'était fixée,etpousser toussesopposants àla faute.
C'était unefaute demettre encause sonélection dejuin etcelle deseptembre, etde prétendre queceux qui
avaient votépour luiavaient étéabusés.
C'étaitunefaute defaire deces élections l'enjeududébat
constitutionnel.
C'étaituneautre fautedeméconnaître qu'ens'opposant àsa candidature onnefaisait quela
fortifier.
Tocqueville n'apas euraison delaisser sarancoeur l'emporter sursalucidité coutumière, enécrivant que«si
Louis Napoléon eûtétéunhomme sage,ouunhomme degénie, ilne fûtjamais devenu Président dela
République ».
En fait, ileut legénie decomprendre leparti qu'ilpouvait
tirer delasituation.
Ileut lasagesse delaisser leschoses s'accomplir.
***
Le 20décembre, àl'Assemblée, lesrésultats sontproclamés.
Immédiatement, Cavaignacdéposesespouvoirs
sur lebureau del'Assemblée.
Etl'on introduit leprince pourunebrève cérémonie d'investiture.
Ilest 16heures.
Il fait sombre.
L'atmosphère estcomme irréelle.
VictorHugoaraconté cettescène plusqu'imprévisible,
impensable, inimaginable quelquessemaines plustôt:
« Le Président fitun signe etlaporte dedroite s'ouvrit.
Onvitalors entrer danslasalle etmonter rapidement à
la tribune unhomme jeuneencore, vêtudenoir, ayant surl'habit, laplaque etlegrand cordon delaLégion
d'Honneur.
« Toutes lestêtes setournèrent verscethomme.
« Un visage blême, dontleslampes àabat-jour faisaientsaillirlesangles osseux etamaigris, unnez gros et
long, desmoustaches, unemèche friséesurunfront étroit, l'oeilpetitetsans clarté, l'attitude timideetinquiète,
nulle ressemblance avecl'Empereur, c'étaitlecitoyen LouisNapoléon Bonaparte.
».
»
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