Resnais Alain, né en 1922 à Vannes (Morbihan), cinéaste français. Il a été le grand rénovateur du cinéma français, donnant à la Nouvelle Vague son essor et, d'emblée, son chef-d'oeuvre, avec Hiroshima mon amour (1959). Se tenant loin des modes et des engouements passagers, insaisissable (ce réalisateur souvent considéré comme un « intellectuel » est plutôt un instinctif, puisant volontiers son inspiration dans le théâtre de boulevard, la comédie américaine, le surréalisme et la bande dessinée), préparant minutieusement ses tournages (six ans séparent Je t'aime, je t'aime de Stavisky), Alain Resnais est un créateur exigeant et sensible, dont l'oeuvre domine la production nationale des trente dernières années. Après une longue période d'apprentissage, durant laquelle il a tourné de petits films d'amateur, aujourd'hui perdus (dont un Fantômas, à l'âge de 14 ans !), et s'est initié aux techniques de la photographie et du montage, il s'est lancé dans le documentaire sur l'art, qu'il a traité avec une rare intelligence du fond et de la forme : Van Gogh (1948), Guernica (1950), Les statues meurent aussi (coréalisé avec Chris Marker, 1953). En 1955, il a tourné Nuit et brouillard, bouleversante méditation sur l'univers concentrationnaire, et, en 1958, la ballade humoristique du Chant du Styrène, avec un commentaire en alexandrins de Raymond Queneau. Voyages intérieurs. Son premier long métrage, Hiroshima mon amour, dont le scénario a été écrit par Marguerite Duras, a fait éclater les conventions du récit cinématographique et a intégré avec brio la fiction romanesque au réquisitoire social. Tous les films qui ont suivi ont été autant de jalons posés sur la voie d'une quête de l'imaginaire, où la cocasserie va de pair avec l'émotion ; pour l'accompagner dans ces voyages intérieurs, Alain Resnais a fait appel à des écrivains de talent, tels Alain Robbe-Grillet (l'Année dernière à Marienbad, 1961), Jean Cayrol (Muriel, 1963), Jorge Semprun (La guerre est finie, 1966 ; Stavisky, 1974), Jacques Sternberg (Je t'aime, je t'aime, 1968), David Mercer (Providence, 1974) ou encore à un homme de science, le professeur Henri Laborit (Mon oncle d'Amérique, 1980). Il a orchestré ses oeuvres de musiques raffinées, dues à Giovanni Fusco, Krzysztof Penderecki, Hans Werner Henze, Stephen Sondheim, Miklos Rosza. Dans sa dernière période, Resnais a semblé privilégier la fiction pure, les prestiges du théâtre et de l'opéra, sans jamais pour autant s'écarter des fascinants méandres de la rêverie : La vie est un roman (1983), l'Amour à mort (1984), Mélo (1986), Smoking et No Smoking (1993), On connaît la chanson (1997). Il a lui-même défini sa conception du cinéma : « Mes films sont une tentative, encore très grossière et très primitive, d'approcher de la complexité de la pensée, de son mécanisme... Il me paraît intéressant d'explorer ce monde de l'inconscient, du point de vue de la vérité sinon de la morale. » Complétez votre recherche en consultant : Les livres Resnais Alain - l'Année dernière à Marienbad, page 4345, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Azema Sabine bande dessinée - Censure et censeurs bande dessinée - Neuvième art ? Cayrol Jean cinéma - L'art - Nouvelles vagues court métrage Delerue Georges Duras (Marguerite Donnadieu, dite Marguerite) film - Ceux du générique - Le monteur France - Arts - Cinéma France - Arts - Cinéma - Nouvelle vague, nouvelle donne Hiroshima mon amour Jarre Maurice Robbe-Grillet Alain science-fiction - Le cinéma de science-fiction - Métaphysique et effets spéciaux Seyrig Delphine surréalisme - Le surréalisme au cinéma - Le surréalisme sans surréalistes Les livres France - No Smoking, d'Alain Resnais (1993), page 2049, volume 4