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République (IVe).

Publié le 06/12/2013

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République (IVe). régime politique de la France qui succéda en 1946 au Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et qui fut remplacé par la Ve République en 1958. La naissance de la IVe République (1944-1947). La IVe République ne fut jamais proclamée, puisque le général de Gaulle, niant toute légitimité à l'État français instauré par le maréchal Pétain, considérait avoir assuré la continuité républicaine. Le GPRF, qui avait pris à Alger en juin 1944 la suite du Comité français de libération nationale (CFLN), s'installa à Paris à la Libération (août 1944). Il rétablit la légalité républicaine en abolissant les « actes constitutionnels de l'État français » et fut officiellement reconnu par les Alliés en octobre 1944. Il était assisté d'une Assemblée consultative provisoire (créée à Alger en 1943 et qui resta en fonction jusqu'à l'élection de la première Assemblée constituante, fin octobre 1945). Entre autres tâches (poursuite de la guerre aux côtés des Alliés, réformes économiques et sociales), le GPRF devait mettre en place de nouvelles institutions. En effet, seuls quelques hommes politiques radicaux et du centre droit souhaitaient un rétablissement pur et simple de la IIIe République. Mais ni de Gaulle ni les mouvements de la Résistance intérieure ne voulaient de ce régime discrédité par sa faiblesse face à l'Allemagne avant la guerre et par son « suicide » du 10 juillet 1940, lorsque le Congrès avait voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Le 21 octobre 1945 se déroula la première consultation des Français (depuis 1936) et des Françaises (le droit de vote avait été accordé aux femmes par ordonnance, en 1944, par le GPRF). La nouvelle Assemblée élue, à laquelle les électeurs accordaient par référendum le pouvoir constituant, était dominée par trois grands partis : le parti communiste français (PCF), le parti socialiste (SFIO), allié à l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), et le mouvement républicain populaire (MRP). Elle désigna le général de Gaulle comme chef de gouvernement (13 novembre 1945). Celui-ci fut rapidement en désaccord avec la majorité de l'Assemblée, car il préconisait un renforcement de l'exécutif. Aussi démissionna-t-il le 20 janvier 1946. Le socialiste Félix Gouin lui succéda (janvier-juin 1946) et inaugura une alliance de gouvernement appelée « tripartisme », qui associait communistes, socialistes et MRP. Mais le projet de Constitution, prévoyant un régime d'Assemblée (une seule Chambre), fut refusé par le référendum du 5 mai 1946. Après de nouvelles élections (2 juin 1946), une nouvelle Constitution, fruit de laborieux compromis entre le PCF, la SFIO et le MRP, fut adoptée par référendum le 13 octobre 1946 avec une faible majorité (36,1 % de oui, 31,2 % de non et 31,4 % d'abstention). La IVe République, qui avait donc tardé à se pourvoir d'une Constitution, paraissait finalement très proche de la III e République, en dépit des grands espoirs de rénovation nés au lendemain de la Libération : le président de la République y était doté quasiment des mêmes pouvoirs, et les deux Chambres (appelées désormais Assemblée nationale et Conseil de la République) étaient élues, l'une au suffrage universel direct, l'autre au suffrage universel indirect. Elles assumaient le pouvoir législatif et contrôlaient le gouvernement. La première Assemblée de la IVe République fut élue le 10 novembre 1946 (le PCF devint alors le premier parti de France), et Léon Blum forma un dernier gouvernement provisoire (16 décembre 1946-16 janvier 1947) jusqu'à l'élection, par le Parlement, du président de la République, Vincent Auriol, qui désigna le socialiste Paul Ramadier comme premier président du Conseil de la IVe République. Échec du tripartisme, Troisième Force et centre droit (1947-1954). C'est dans le nouveau contexte de la guerre froide que les communistes, opposés de plus à la politique économique et sociale de Ramadier, furent exclus du gouvernement en mai 1947. Le PCF était donc rejeté dans l'opposition alors même que se déroulaient de grandes grèves et qu'était fondé, en avril 1947, un autre mouvement d'opposition : le Rassemblement du peuple français (RPF), gaulliste. Une coalition du centre, la « Troisième Force », fut alors constituée, qui regroupa jusqu'en 1952 les socialistes, le MRP, les radicaux et les modérés. Cette alliance de circonstance était cependant fragile en raison des tensions entre les socialistes et les radicaux laïcs, d'une part, et les MRP favorables à l'enseignement religieux, d'autre part, ou entre les radicaux, les modérés et les MRP libéraux, d'une part, et les socialistes, plus interventionnistes en économie, d'autre part. Il en résulta une grande instabilité gouvernementale : de novembre 1947, date d'entrée en fonctions de Robert Schuman (successeur de Ramadier), jusqu'en février 1952 (chute du gouvernement Edgar Faure, le dernier de la Troisième Force), dix gouvernements se succédèrent au pouvoir. Durant cette période, l'adhésion à l'Alliance atlantique fut ratifiée (1949) et une oeuvre de redressement économique fut accomplie avec l'aide du plan Marshall (le plan Monnet de modernisation et d'équipement fut appliqué de 1947 à 1952). En outre, les fondements d'une Europe unie furent mis en place avec la création, en 1951, de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Mais l'action de ces gouvernements fut caractérisée par un grand immobilisme quant au problème crucial de la situation dans les colonies. Depuis 1946, en effet, la guerre d'Indochine se poursuivait sans qu'aucun projet politique clair fût élaboré et sans que le statut des colonies fût négocié avec les intéressés (une Union française formée par la France métropolitaine et les pays d'outre-mer avait été définie de façon unilatérale en 1946). Quand, après les élections législatives de 1951, la rupture fut consommée entre le MRP et la SFIO, la Troisième Force fut remplacée par une coalition de centre droit. Antoine Pinay, président du Conseil de mars à décembre 1952, réussit à améliorer la situation financière et à susciter une certaine confiance populaire. Mais les institutions paraissaient paralysées : il fallut treize tours de scrutin aux députés et aux conseillers de la République (sénateurs) pour élire le président de la République René Coty en décembre 1953. Or le mouvement nationaliste se développait en Tunisie (arrestation de Hab?b Bourguiba, février 1952) et au Maroc (déposition du sultan Mohammed V en août 1953), tandis que la situation militaire devenait catastrophique en Indochine (Diên Biên Phu, 7 mai 1954). Complétez votre recherche en consultant : Les livres République (IVe) - les usines Michelin en grève, en juin 1948, page 4318, volume 8 Du gouvernement Mendès France à la chute du régime (1954-1958). Pierre Mendès France, qui avait vivement critiqué la politique menée jusqu'alors en Indochine, fut appelé à former un nouveau gouvernement. Sous son ministère (juin 1954février 1955), les principales hypothèques qui pesaient sur le régime furent levées : la guerre d'Indochine prit fin avec la conclusion des accords de Genève le 20 juillet 1954 ; la déclaration de Carthage (31 juillet 1954) affirma la souveraineté interne de la Tunisie ; enfin, la question de la Communauté européenne de défense (CED), qui empoisonnait la vie parlementaire, fut réglée (rejet du projet par le Parlement le 30 août 1954). Mendès France avait su éveiller un enthousiasme dans l'opinion, auprès de la jeunesse surtout, en manifestant une véritable volonté politique de s'attaquer aux grands problèmes du moment. Mais il n'avait pas su se concilier l'appui d'une majorité de parlementaires et fut renversé le 5 février 1955 alors que la situation en Algérie s'aggravait depuis l'insurrection de novembre 1954. Après un gouvernement Edgar Faure (février 1955-janvier 1956) qui prépara l'indépendance du Maroc (effective en mars 1956), les élections de février 1956 furent marquées par l'apparition du mouvement poujadiste (UDCA) et portèrent au pouvoir une majorité de gauche (le Front républicain, constitué de socialistes et de radicaux). Le gouvernement Guy Mollet (février 1956-mai 1957) fit adopter des mesures sociales (troisième semaine de congés payés). Il jeta les bases d'une émancipation sans heurt de l'Afrique noire (adoption de la loi-cadre Defferre en juin 1956) et signa le traité de Rome créant le Marché commun (mars 1957). En revanche, sa politique algérienne fut caractérisée par l'engrenage de la violence, et l'expédition de Suez (novembre 1956) fut interrompue sous la pression des États-Unis et par un ultimatum de l'URSS. Ces graves échecs devaient conduire au renversement de Guy Mollet (mai 1957) sans qu'une autre politique algérienne fût engagée par ses successeurs. De surcroît, le pays subissait une véritable vacance du pouvoir avec plusieurs crises ministérielles. L'ultime crise, née de l'insurrection algéroise du 13 mai 1958, habilement utilisée par le général de Gaulle, provoqua la disparition de la IVe République. Le 1er juin 1958, en effet, l'Assemblée investit le général de Gaulle comme président du Conseil et lui accorda les pleins pouvoirs. De Gaulle soumit au référendum du 28 septembre 1958 la Constitution de la Ve République, qui fut adoptée par plus de 79 % des suffrages. La IVe République, qui avait engagé la France sur la voie de la modernisation et de l'expansion économique, mais n'avait pas su rencontrer l'adhésion des Français, tomba dans l'indifférence générale. Voir aussi mai 1958 (crise du 13). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats République (Ve) - Introduction Les livres Mendès France Pierre, page 3143, volume 6 République (IVe) - la chute de Diên Biên Phu à la une de France-Soir et de ParisPresse, page 4318, volume 8 République (IVe) - incidents à Alger en février 1965, page 4318, volume 8 Maroc - signature du traité d'indépendance du Maroc, à Paris, page 3064, volume 6 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Algérie - Histoire - L'émergence du nationalisme algérien et la guerre d'Algérie Assemblée constituante (1945-1946) Assemblée constituante (1946) Assemblée nationale (1946-1958) Auriol Vincent Blum Léon communiste (parti) Conseil de la République Coty René Faure Edgar France - Histoire - Guerre et après-guerre ; croissance et crises - La IVe République (1946-1958) Gaillard d'Aimé Félix Gaulle (Charles André Joseph Marie de) Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) mai 1958 (crise du 13) Maroc - Histoire - Le protectorat français (1912-1956) Marshall George Catlett Mendès France Pierre Mollet Guy MRP (Mouvement républicain populaire) Pétain Philippe Pinay Antoine radicalisme Ramadier Paul Résistance Schuman Robert SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) tripartisme Tunisie - Histoire - Le protectorat français Viêt-nam - Histoire - Guerre d'Indochine et guerre du Viêt-nam Les livres Coty René, page 1286, volume 3

« (1949) et une œuvre de redressement économique fut accomplie avec l'aide du plan Marshall (le plan Monnet de modernisation et d'équipement fut appliqué de 1947 à 1952). En outre, les fondements d'une Europe unie furent mis en place avec la création, en 1951, de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA).

Mais l'action de ces gouvernements fut caractérisée par un grand immobilisme quant au problème crucial de la situation dans les colonies.

Depuis 1946, en effet, la guerre d'Indochine se poursuivait sans qu'aucun projet politique clair fût élaboré et sans que le statut des colonies fût négocié avec les intéressés (une Union française formée par la France métropolitaine et les pays d'outre-mer avait été définie de façon unilatérale en 1946).

Quand, après les élections législatives de 1951, la rupture fut consommée entre le MRP et la SFIO, la Troisième Force fut remplacée par une coalition de centre droit.

Antoine Pinay, président du Conseil de mars à décembre 1952, réussit à améliorer la situation financière et à susciter une certaine confiance populaire.

Mais les institutions paraissaient paralysées : il fallut treize tours de scrutin aux députés et aux conseillers de la République (sénateurs) pour élire le président de la République René Coty en décembre 1953.

Or le mouvement nationaliste se développait en Tunisie (arrestation de Habīb Bourguiba, février 1952) et au Maroc (déposition du sultan Mohammed V en août 1953), tandis que la situation militaire devenait catastrophique en Indochine (Diên Biên Phu, 7 mai 1954). Complétez votre recherche en consultant : Les livres République (IVe) - les usines Michelin en grève, en juin 1948, page 4318, volume 8 Du gouvernement Mendès France à la chute du régime (1954-1958). Pierre Mendès France, qui avait vivement critiqué la politique menée jusqu'alors en Indochine, fut appelé à former un nouveau gouvernement.

Sous son ministère (juin 1954- février 1955), les principales hypothèques qui pesaient sur le régime furent levées : la guerre d'Indochine prit fin avec la conclusion des accords de Genève le 20 juillet 1954 ; la déclaration de Carthage (31 juillet 1954) affirma la souveraineté interne de la Tunisie ; enfin, la question de la Communauté européenne de défense (CED), qui empoisonnait la vie parlementaire, fut réglée (rejet du projet par le Parlement le 30 août 1954).

Mendès France avait su éveiller un enthousiasme dans l'opinion, auprès de la jeunesse surtout, en manifestant une véritable volonté politique de s'attaquer aux grands problèmes du moment.

Mais il n'avait pas su se concilier l'appui d'une majorité de parlementaires et fut renversé le 5 février 1955 alors que la situation en Algérie s'aggravait depuis l'insurrection de novembre 1954.

Après un gouvernement Edgar Faure (février 1955-janvier 1956) qui prépara l'indépendance du Maroc (effective en mars 1956), les élections de février 1956 furent marquées par l'apparition du mouvement poujadiste (UDCA) et portèrent au pouvoir une majorité de gauche (le Front républicain, constitué de socialistes et de radicaux).

Le gouvernement Guy Mollet (février 1956-mai 1957) fit adopter des mesures sociales (troisième semaine de congés payés).

Il jeta les bases d'une émancipation sans heurt de l'Afrique noire (adoption de la loi-cadre Defferre en juin 1956) et signa le traité de Rome créant le Marché commun (mars 1957).

En revanche, sa politique algérienne fut caractérisée par l'engrenage de la violence, et l'expédition de Suez (novembre 1956) fut interrompue sous la pression des États-Unis et par un ultimatum de l'URSS.

Ces graves échecs devaient conduire au renversement de Guy Mollet (mai 1957) sans qu'une autre politique algérienne fût engagée par ses successeurs.

De surcroît, le pays subissait une véritable vacance du pouvoir avec plusieurs crises ministérielles.

L'ultime crise, née de l'insurrection algéroise du 13 mai 1958, habilement utilisée par le général de Gaulle, provoqua la disparition de la IV e République.

Le 1 er juin 1958, en effet, l'Assemblée investit le général de Gaulle comme président du Conseil et lui accorda les pleins pouvoirs.

De Gaulle soumit au référendum du 28 septembre 1958 la Constitution de la V e République, qui fut adoptée par plus de 79 % des suffrages.

La IV e République, qui avait engagé la France sur la voie de la modernisation et de l'expansion économique, mais n'avait pas su rencontrer l'adhésion des Français, tomba dans l'indifférence générale.

Voir aussi mai 1958 (crise du 13) . Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats. »

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