Religion (guerres de). guerres qui opposèrent catholiques et protestants, particulièrement en France entre 1562 et 1598. En France, la Réforme calviniste fit d'abord des adeptes dans la bourgeoisie, puis dans certaines provinces de l'Est et surtout du Sud-Ouest, en Poitou, parmi les paysans et les artisans. Aux environs de 1555, elle attira à elle de petits nobles besogneux, mais aussi de grands seigneurs : Antoine de Bourbon, roi de Navarre, son frère, Louis de Bourbon, prince de Condé, l'amiral de Coligny, le cardinal de Châtillon, qui lui apportèrent leur prestige et une force militaire. Dès lors, catholiques et protestants, ou papistes et huguenots, aussi intolérants les uns que les autres, s'acharnèrent à rétablir l'« unité de foi » en écrasant l'adversaire. Mais les troubles qu'ils suscitèrent furent aussi pour les grands seigneurs un moyen d'affaiblir l'autorité royale, et même de la dominer lorsqu'elle fut exercée par Catherine de Médicis, régente du royaume pendant la minorité de son fils, Charles IX. Les Guise et les Montmorency, défenseurs du catholicisme mais néanmoins adversaires, les Bourbons et les Coligny, champions du protestantisme, se disputèrent en réalité le pouvoir. Enfin, chacun des deux partis n'hésita pas à faire appel à l'étranger : les protestants à l'Angleterre, les catholiques à l'Espagne. Au début, aidée de Michel de L'Hospital, la régente pratiqua une politique de conciliation (colloque de Poissy, septembre 1561). Mais la guerre débuta, en 1562, avec le massacre à Wassy, en Champagne, par des soldats du duc de Guise, d'un groupe de protestants qui célébraient leur culte. Pendant près de quarante ans, jusqu'en 1598, le pays fut parcouru par des bandes rivales qui se livrèrent au pillage, à des assassinats, à des tortures, détruisant tout sur leur passage, et s'affrontant parfois en batailles rangées. Dès les premières années, les principaux chefs furent tués au combat ou assassinés : François de Guise, le maréchal de Saint-André, Antoine de Bourbon... La monarchie menacée. Devant ces dangers qui menaçaient l'État, Catherine de Médicis et son chancelier, Michel de L'Hospital, tentèrent de calmer les passions par quelques concessions aux réformés (l'édit de Saint-Germain, en 1570, donna à ceux-ci le droit de célébrer le culte dans les faubourgs de quelques villes et leur octroya des places fortes, dont La Rochelle), mais cela ne fit qu'exaspérer les haines et attiser les ambitions. Pour essayer de sauvegarder l'autorité monarchique et échapper à la domination des grands seigneurs, Catherine les opposa les uns aux autres, puis, pour garder son influence personnelle, elle arracha à son fils, le roi Charles IX, l'ordre de tuer les chefs protestants, ce qui engendra le massacre de la SaintBarthélemy, le 24 août 1572. Deux ans plus tard, Charles IX mourut et Henri III lui succéda. L'anarchie grandit alors dans le royaume, et une « Sainte Ligue » se forma, dirigée par Henri de Guise. La confusion fut à son comble lorsque, en 1584, mourut le duc d'Alençon, frère cadet du roi, lequel n'avait pas d'enfants : Henri de Bourbon, roi de Navarre, chef du parti protestant, devint alors l'héritier présomptif de la couronne de France. Henri III dut quitter Paris dominé par les ligueurs (journée des Barricades, 12 mai 1588). Il gagna Blois, où il convoqua et fit poignarder le duc de Guise et son frère, le cardinal de Lorraine (décembre 1588). Il tomba à son tour, assassiné par un moine fanatique, Jacques Clément, le 1er août 1589. Héritier légitime de la couronne, Henri de Navarre dut reconquérir son royaume, nombre de ses sujets ne reconnaissant pas un roi protestant, et il lui fallut chasser l'armée espagnole, entrée dans Paris à l'appel des ligueurs, qui projetaient de remettre la couronne de France à la maison d'Espagne. Ces excès inquiétèrent de nombreux Français, les « politiques », chez qui se réveilla le sentiment national. Henri IV remporta les victoires d'Arques (1589) et d'Ivry (1590). Le 25 juillet 1593, il abjura le protestantisme à Saint-Denis, afin de dissiper les dernières hésitations. Le 22 mars 1594, il entra en vainqueur dans Paris. Il lui fallait encore vaincre les Espagnols pour leur imposer la paix de Vervins (1598). En avril-mai 1598, la publication de l'édit de Nantes mit fin à cette longue suite de guerres civiles qui avaient ruiné le pays. 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