réglementé »: il faudra cinq signatures pour que soit enregistrée l'interpellation, puis l'accord de deux bureaux sur cinq au Sénat et de quatre bureaux sur neuf au Corps législatif pour que sa discussion puisse être engagée.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
Peu
detemps après, laloi sur lesréunions publiques estvotée àson tour.
Lesréunions sontautorisées à
condition qu'onn'yfasse pasdepolitique —sauf, fortheureusement, enpériode électorale...
Ollivierapprécie: «
L'Empereur avaitprisson parti [...].Comme ilse piquait dedémocratie, ilcomprenait quecedroit estlaliberté
vraiment démocratique.
»
Voilà doncuneoeuvre courageuse etde grande conséquence, fruitdelaseule volonté deLouis Napoléon.
Il
était endroit derevendiquer sinonlemérite dumoins laresponsabilité deses efforts.
Peineperdue: dansson
entourage même,onpense qu'ilalaissé aller,qu'ils'est faitdéborder, qu'iladérapé.
Rouher lenote, avecuncertain restedeprudence: «Nos amis [...]s'écrient: onne sent pluslamain du
Gouvernement; iln'y aplus niunité niénergie dansl'Administration.
»
Antienne décidément bienconnue: onn'est plusgouverné! Certainsperdentmêmelamesure, telFould qui
s'écrie: «Ilfaut sedébarrasser delui.
»
Ce qui estsûr, c'est quelaviolence del'opposition parisiennecroîtaumême rythme quelalibéralisation.
Onen
arriverait àcroire quesavigueur estproportionnelle auxsatisfactions présuméesqu'onluidonne.
Ilest vrai
qu'elle nesefait pas faute d'exploiter toutesleslibertés nouvelles queconsent lerégime.
Enfait, elledistille un
climat dehaine.
Etelle agit augrand jour.Le10 mai 1868, leprince impérial estl'objet d'unaffront enpleine
cérémonie deremise desprixduConcours général.Al'appel dunom dufils Cavaignac, leprince impérial se
lève pour remettre sondeuxième prixdeversion latineàun lauréat quireste obstinément assis.Le2décembre,
Gambetta, avocatdeDelescluze —poursuivi pouravoir organisé l'agitation autourdelacommémoration du
sacrifice dudéputé Baudin —prononce, enfait deplaidoirie, unvéritable réquisitoire contrel'Empire.
Lesoir
même, LouisNapoléon évoquel'incident devantl'impératrice, etsans quel'onsache sicela procède deson
inclination pourlalitote, deson sens del'humour oud'une touchante naïveté,ila cette interrogation: «
Qu'avons-nous faitàce jeune homme? »
***
On enarrive ainsiàl'échéance électoralede1869.
Enjanvier,
Louis Napoléon, dansunultime discours devantleCorps législatif, situel'enjeu: «La Nation, convoquée dans
ses comices, sanctionnera lapolitique quenous avons suivie; elleproclamera, unefoisdeplus, parses choix
qu'elle neveut pasderévolution maisqu'elle veutasseoir lesdestinées delaFrance surl'intime alliance du
pouvoir etde laliberté.
»
L'empereur n'aplus rienàcacher, etÉmile Ollivier peutàbon droit remarquer qu'ils'agit làdu premier discours
« dans lequel ilmontre quelque compréhension delaliberté.
Ill'accepte avecsesexcès ».
Les excès, cen'est pascequi vamanquer...
Danssondiscours, l'empereur avaitd'ailleurs lui-même relevéque
la presse etles réunions publiques avaientcrééuneatmosphère d'«agitation factice».Factice ounon, cette
agitation futvite portée àson comble, pouratteindre dessommets deviolence.
Pourlapremière fois,des
candidats déclaraient ouvertement leurhostilité àla dynastie.
AParis, lesréunions rassemblèrent jusqu'àvingt
mille personnes; onassista àdes scènes d'émeutes etl'on vits'élever desbarricades.
Finalement, lesrésultats nefurent passimauvais pourLouis Napoléon.
Lesoppositions républicaine et
conservatrice étaientdevancées d'unmillion etdemi devoix.
Sielles l'emportaient dansParis etles grandes
villes, enrevanche lescampagnes étaientrestées fidèles.Surlessoixante-quatorze élusrépublicains, l'«
opposition derenversement »ne comptait guèrequ'une trentaine d'élus,soitautant quelespartisans de
l'Empire autoritaire —les «Mamelouks »— sur lesquelque quatre-vingts bonapartistes déclarés.Ilexistait
donc parmi lereste desdeux centquatre-vingt-douze nouveauxdéputés,l'ébauche d'unemajorité potentielle.
Quelle majorité etpour quoifaire? Rienn'était vraiment clair.
Plutôt quedes'avancer enterrain découvert etde faire connaître aussitôtsespréférences, LouisNapoléon
décida d'attendre laformation d'ungroupe appuyé surunprogramme stable.Ilestimait eneffet quecen'était
pas àlui de lever leshypothèques, attitudequiprésentait quelquerisque,enparticulier celuidefaire croire une
fois deplus, àson irrésolution.
Parmid'autres, LaValette s'ylaissa prendre, enobservant: «L'Empereur nedit
pas cequ'il veut, parce qu'ilnesait pas cequ'il veut.
»En fait, comme l'afort bien souligné WilliamSmith,Louis
Napoléon pensaitquelemeilleur moyenderépondre auxvoeux desdéputés consistait àleur donner les
moyens deles exprimer.
Cettemanière defaire s'avéra efficace.
Faisant fides délais queluioffrait laConstitution, LouisNapoléon convoqua rapidement leCorps législatif pour
une courte session, consacrée enprincipe àla vérification despouvoirs.
C'estlàqu'Ollivier entreenscène.
Le
28 juin 1869, ilréunit centseize députés surletexte d'une interpellation quiévoque notamment «la nécessité
de donner satisfaction ausentiment dupays enl'associant demanière plusefficace àla direction deses
affaires »,etqui réclame «la constitution d'unministère responsable devantl'Empereur etlaChambre ».
Louis Napoléon saisitlaballe aubond.
Ilaccepte leprogramme descent seize etfait lirepar Rouher un
message auCorps législatif.
Rappelant quel'empereur «avait montré plusieurs foiscombien ilétait disposé.
»
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