raï. n.m., forme de chant populaire du Maghreb. À l'origine

raï. n.m., forme de chant populaire du Maghreb. À l'origine du raï, qui s'est développé dans l'Oranais à partir des années trente, on trouve les chants traditionnels des bergers et surtout des cheikhates ( femmes troubadours). L'une d'elles, cheikha Rimiti Ghizlania, est considérée comme la pionnière du raï urbain pratiqué dans les cafés d'Oran. D'abord accompagné exclusivement par la flûte ( gasba) et par des percussions (derbouka et bendir ), le raï, devenu « pop raï », a intégré des instruments européens (trompette, puis guitare, basse, batterie et claviers). Les jeunes chanteurs ( chebs) et chanteuses ( chabbas) en ont fait, depuis les années soixante-dix, une version locale très inventive du rock qui, de l'Algérie (cheb Khaled, cheb Mami), a gagné le Maroc, la Tunisie et la communauté française d'origine maghrébine (les « Beurs »). Expression marginale et sulfureuse dans la société musulmane, le raï chante l'amour, la liberté et les vertiges de l'alcool.