qu'ils n'empêchèrent pas les crises: on dut ainsi interrompre la cure de 1867 pour rapatrier d'urgence Louis Napoléon à Saint-Cloud.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
avait
choisi d'accomplir sansexcès deprécipitation.
C'estprobablement lapremière, etlaprincipale
conséquence delamaladie del'empereur.
Loind'affaiblir sadétermination, ellelarenforce.
D'autantque,pour
lui, désormais, ilne s'agit passeulement deparachever uneoeuvre àsoumettre aujugement delapostérité,
mais aussi d'affermir letrône qu'on valaisser àun successeur, sijeune encore.
Decet affermissement desa
volonté, ontrouve lapreuve danslefait que toutcequ'il entreprend danslesens decequ'on
appelle lalibéralisation relèveradesaseule initiative, contrelesentiment etl'avis deses proches etde son
entourage.
Sasolitude estplus grande quejamais après1865:car, desdeux hommes quiauraient pul'aider
dans cettevoieun,Morny, estmort, l'autre, Napoléon Jérôme,aachevé desedéconsidérer.
La deuxième conséquence politiquedelamaladie, c'estque,faceauxespoirs detoutes lesoppositions qui
croient pouvoir sepréparer àla curée, LouisNapoléon estconfronté àdes difficultés encoreplusgrandes
qu'auparavant.
Qu'ilsespèrent ouredoutent sesinitiatives, partisansprésumés etadversaires déclarésvont
considérer sesgestes lesplus réfléchis commeautantdeconcessions etde preuves defaiblesse.
L'empereur
n'en aura queplus dedifficultés àtenir ferme legouvernail.
Quoiqu'on enaitdit, l'immobilisme luieût
probablement causémoinsdedifficultés.
Reste às'interroger surlatroisième conséquence potentielle:les capacités personnelles del'empereur sont-
elles affaiblies? Nombred'observateurs, parmilesplus indulgents, estimèrentque,sil'intelligence del'empereur
ne futpas affectée, iln'en allapas demême desavolonté.
On pourrait secontenter d'opposer àde telles affirmations lefait qu'en 1860, aumoment oùsesituerait
l'inflexion durégime, LouisNapoléon setrouve danslaforce del'âge etque sacondition physiqueestplus
qu'acceptable; ouencore, quec'est beaucoup plustardquesescrises seront traitées auchloral, avecleseffets
de somnolence apathiquequeprovoquera cetraitement.
Maislepoint important, c'estquetous lestémoins
s'accordent àreconnaître qu'ilatoute satête.
Certes, aufur etàmesure queladouleur sefait plus présente,
plus lancinante, plusfulgurante, ila tendance ànégliger volontairement l'accessoirepours'entenir àl'essentiel.
Émile Ollivier qui,àpartir de1867, estencontact permanent avecLouis Napoléon noteque:« L'Empereur est
évidemment ignorantdeschoses etne s'en préoccupe pas[...].
C'est laconfiance personnelle quil'entraîne, et
entraîné, pourledétail, illaisse faireceux qu'ilécoute.
»Quitte, relève-t-il, àprétendre ensuite«qu'on l'a
trompé ».Ce disant, Ollivier penseàRouher.
Et,pensant àlui, ilse laisse probablement conduireparlahaine
qu'il voue àun homme qui,c'est vrai,joue alors unrôle considérable, seprésente commeunrival encore
heureux, etconstitue ledernier obstacle sursaroute verslepouvoir.
Si l'on peut admettre cettedescription d'unLouis Napoléon rassemblant sesforces surlesquestions
principales, parquelle aberration pourrait-on leconsidérer commedominé parlesévénements etpar son
entourage? Quines'aperçoit que,s'ilaparfois unmoment defaiblesse, ilsait, ensuite, reprendre enmain ce
qu'il aprovisoirement lâché,notamment dansledomaine delapolitique intérieure dontila toujours conservé la
maîtrise? Dira-t-onjamaisassezquetoutcequ'il afait etva faire lesera contre ceuxquisont supposés le«
tenir »?Ne faut-il pasdès àprésent reconnaître quecethomme, sansdoute éprouvé etfatigué, et
prétendument découragéetdésillusionné, s'ilconnaîtra deséchecs comme celuidelaloi militaire —mais à
part lui-même, quienvoulait? —,mènera finalement lenavire àbon port enréussissant cettegageure de
réaliser sonprogramme delibéralisation, toutenseretrouvant, en1870, plusfortque jamais.
Sur l'influence deRouher, Ollivierseméprend.
Rouhern'estqu'en apparence levice-empereur quel'onadécrit.
Il ne sesubstitue enaucune manière àLouis Napoléon.
Enfait, celui-ci l'utilisepourlever, l'uneaprès l'autre,
toutes leshypothèques.
C'estleplus grand service qu'aura renducethomme, quipeut eninscrire àson actif
beaucoup d'autresaussinombreux queconsidérables.
Ministre chargédelaparole, avocatdel'ensemble desministres, iltient leCorps législatif commepersonne.
Sa
connaissance magistraledesdossiers etlaprécision deson éloquence luipermettent deregrouper les
majorités incertaines, enusant àla fois auprès desdéputés delamenace etde laséduction.
Ildéfend tout,
même l'indéfendable, etreste doncindispensable.
Aprèslamort deBillault, ildevient levéritable chefdu
gouvernement.
Profitant deson dévouement etde safidélité sansfaille, Louis Napoléon joueavec luiun jeu subtil, enle
contraignant àdéfendre unepolitique quimanifestement n'apas safaveur —car ilest tout entier acquis à
l'esprit de1852 —eten l'usant jusqu'à lacorde, pourfinalement confieràd'autres lacharge de
développements ultérieursquesonministre, àson corps défendant, n'aurapaspeu contribué àpréparer.
***
Le moment estprécisément venudes'interroger surlesrapports entrel'Empire etlanotion deliberté.
Ils'agit de
se
demander s'ilexiste effectivement un«Empire libéral»dont l'inspiration seraitencontradiction aveccequi l'a
précédé.
Laquestion estd'importance :de saréponse dépendlepoint desavoir siLouis Napoléon asubi
l'évolution deschoses ousicette évolution étaitinscrite danssonprojet initial..
»
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