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qu'ils n'empêchèrent pas les crises: on dut ainsi interrompre la cure de 1867 pour rapatrier d'urgence Louis Napoléon à Saint-Cloud.

Publié le 31/10/2013

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qu'ils n'empêchèrent pas les crises: on dut ainsi interrompre la cure de 1867 pour rapatrier d'urgence Louis Napoléon à Saint-Cloud. près coup, il est facile d'imaginer ce qu'il a enduré. Une fois les faits connus dans le détail, Rouher, par xemple, le 11 janvier 1873, eut ce cri du coeur: « L'autopsie a démontré les terribles ravages faits dans la anté de l'empereur par les maladies de 1866, 1867, 1869. Les deux reins et l'intérieur de la vessie étaient ravement attaqués. Issue du résultat de ces désordres irrémédiables, la pierre était ancienne et de lente ormation ; elle était énorme. « omment ne pas éprouver quelque émotion à la pensée des souffrances que ce malheureux souverain a stoïquement supportées, sans doute pendant plus de dix années? Dans le choix de leur dissimulation intervient sûrement le contrecoup, plus ou moins conscient, de préoccupations politiques. L'empereur ne pouvait pas être malade parce qu'il ne devait pas l'être. Girardin a bien résumé la crainte générale des conséquences incalculables que pouvait avoir la simple confirmation des difficultés de santé de Louis Napoléon. En 1866, les bruits colportés sur la gravité présumée du mal ayant eu pour effet une baisse des fonds d'État, il écrit : « ... Si la maladie de l'Empereur venait à traîner en longueur et s'il était démontré qu'il ne peut plus prendre part aux affaires du pays, un coup terrible serait porté à la dynastie. Les partis hostiles auraient du temps devant eux pour organiser la résistance. L'impuissance de l'Empereur serait un prétexte tout trouvé pour demander le retour au régime parlementaire et à la responsabilité des Ministres. Ces idées trouveraient bien vite de l'écho dans l'opinion. Avant que l'Empereur eût rendu le dernier soupir, l'Empire serait ébranlé sur ses bases. « Il faut donc prendre en compte les conséquences politiques de la maladie. Comme toujours en semblables circonstances, on dément, et, dans le cas d'espèce, on ne mentira vraiment que sur le tard. Ollivier le dira : « Je jure que mes collègues et moi, nous ignorions la maladie de l'Empereur. « En 1866, on invite l'empereur à s'exhiber et à se montrer au peuple dans sa calèche -- ce qui produit des effets contraires à ceux qui étaient escomptés car, ainsi, chacun peut découvrir sur son visage les stigmates de la souffrance. Alors, on sévit : par exemple, un avertissement est infligé au Courrier de la Vienne, à l'occasion d'un article exprimant, selon les censeurs, « l'intention manifeste et mauvaise de répandre, contrairement à la vérité, des alarmes sur la santé de l'Empereur «. Toutes ces précautions se révèlent inutiles. Les problèmes de santé de Louis Napoléon sont devenus un secret de polichinelle. En 1869, il faut recourir à la sonde pour le faire uriner. On continuera contre toute raison à parler officiellement de rhumatisme. Le Journal officiel s'en mêle : « Des bruits alarmants ont été répandus sur la santé de l'Empereur. Ces bruits sont inexacts. Les douleurs rhumatismales de Sa Majesté tendent à disparaître. Une enquête est ouverte dans le but de découvrir les propagateurs d'une nouvelle qui ne peut être attribuée qu'à de regrettables manoeuvres. « Le même jour, l'Indépendance belge publie d'autres informations qui, elles aussi, se veulent rassurantes, mais ont le mérite de l'exactitude : « Il y a une amélioration dans la santé de l'Empereur. Un sondage a été pratiqué et a donné des résultats favorables. « Rochefort, dans les colonnes de son journal, se tord de rire et se déchaîne: « Sonder un rhumatisme! Jamais, depuis le Médecin malgré lui, on n'avait assisté à une médication pareille! « Cette cruauté, comment le malade pourrait-il ne pas en souffrir? Songe-t-on, dans de semblables circonstances, à celui qui souffre, qui lutte contre la mort, qui, pour être homme d'État, n'en est pas moins homme, et qui dans son combat désespéré reçoit de tels coups? Y songeait-on, un peu plus de cent ans plus tard, quand un hebdomadaire français, quelques semaines avant la fin de Georges Pompidou, publia une photographie à la « une « qui lui annonçait sa disparition? Il est certain que Louis Napoléon, depuis qu'il sent progresser un mal dont il ignore la nature, songe à la mort, dont il pense visiblement qu'elle peut le saisir à tout moment. Partant pour l'Algérie en 1865, il décide de confier la régence à Eugénie, ce qui, en temps ordinaire, ne serait aucunement justifié: il n'y court aucun danger particulier, ne quitte pas le sol français, et les communications avec la métropole sont faciles. Pourtant, il fait plus encore: il rédige son testament, le 24 avril. Et le ton pathétique du propos qu'il adresse à son fils confirme la conscience qu'il a de la gravité de son état : que son fils « n'oublie jamais la devise: "Tout pour le peuple français". « Il poursuit : « Le pouvoir est un lourd fardeau parce que l'on ne peut pas toujours faire le bien qu'on voudrait et que vos contemporains vous rendent rarement justice ; aussi faut-il pour accomplir sa mission, avoir en soi la foi et la conscience de son devoir. « Puisqu'il lui reste si peu de temps, son devoir est d'aller vite et de réaliser plus rapidement que prévu ce qu'il avait choisi d'accomplir sans excès de précipitation. C'est probablement la première, et la principale conséquence de la maladie de l'empereur. Loin d'affaiblir sa détermination, elle la renforce. D'autant que, pour lui, désormais, il ne s'agit pas seulement de parachever une oeuvre à soumettre au jugement de la postérité, mais aussi d'affermir le trône qu'on va laisser à un successeur, si jeune encore. De cet affermissement de sa volonté, on trouve la preuve dans le fait que tout ce qu'il entreprend dans le sens de ce qu'on appelle la libéralisation relèvera de sa seule initiative, contre le sentiment et l'avis de ses proches et de son entourage. Sa solitude est plus grande que jamais après 1865 : car, des deux hommes qui auraient pu l'aider dans cette voie un, Morny, est mort, l'autre, Napoléon Jérôme, a achevé de se déconsidérer. La deuxième conséquence politique de la maladie, c'est que, face aux espoirs de toutes les oppositions qui croient pouvoir se préparer à la curée, Louis Napoléon est confronté à des difficultés encore plus grandes qu'auparavant. Qu'ils espèrent ou redoutent ses initiatives, partisans présumés et adversaires déclarés vont considérer ses gestes les plus réfléchis comme autant de concessions et de preuves de faiblesse. L'empereur n'en aura que plus de difficultés à tenir ferme le gouvernail. Quoi qu'on en ait dit, l'immobilisme lui eût probablement causé moins de difficultés. Reste à s'interroger sur la troisième conséquence potentielle : les capacités personnelles de l'empereur sontelles affaiblies? Nombre d'observateurs, parmi les plus indulgents, estimèrent que, si l'intelligence de l'empereur ne fut pas affectée, il n'en alla pas de même de sa volonté. n pourrait se contenter d'opposer à de telles affirmations le fait qu'en 1860, au moment où se situerait 'inflexion du régime, Louis Napoléon se trouve dans la force de l'âge et que sa condition physique est plus qu'acceptable; ou encore, que c'est beaucoup plus tard que ses crises seront traitées au chloral, avec les effets de somnolence apathique que provoquera ce traitement. Mais le point important, c'est que tous les témoins s'accordent à reconnaître qu'il a toute sa tête. Certes, au fur et à mesure que la douleur se fait plus présente, plus lancinante, plus fulgurante, il a tendance à négliger volontairement l'accessoire pour s'en tenir à l'essentiel. Émile Ollivier qui, à partir de 1867, est en contact permanent avec Louis Napoléon note que : « L'Empereur est évidemment ignorant des choses et ne s'en préoccupe pas [...]. C'est la confiance personnelle qui l'entraîne, et entraîné, pour le détail, il laisse faire ceux qu'il écoute. « Quitte, relève-t-il, à prétendre ensuite « qu'on l'a trompé «. Ce disant, Ollivier pense à Rouher. Et, pensant à lui, il se laisse probablement conduire par la haine qu'il voue à un homme qui, c'est vrai, joue alors un rôle considérable, se présente comme un rival encore heureux, et constitue le dernier obstacle sur sa route vers le pouvoir. Si l'on peut admettre cette description d'un Louis Napoléon rassemblant ses forces sur les questions principales, par quelle aberration pourrait-on le considérer comme dominé par les événements et par son entourage? Qui ne s'aperçoit que, s'il a parfois un moment de faiblesse, il sait, ensuite, reprendre en main ce qu'il a provisoirement lâché, notamment dans le domaine de la politique intérieure dont il a toujours conservé la maîtrise? Dira-t-on jamais assez que tout ce qu'il a fait et va faire le sera contre ceux qui sont supposés le « tenir « ? Ne faut-il pas dès à présent reconnaître que cet homme, sans doute éprouvé et fatigué, et prétendument découragé et désillusionné, s'il connaîtra des échecs comme celui de la loi militaire -- mais à part lui-même, qui en voulait? --, mènera finalement le navire à bon port en réussissant cette gageure de éaliser son programme de libéralisation, tout en se retrouvant, en 1870, plus fort que jamais. Sur l'influence de Rouher, Ollivier se méprend. Rouher n'est qu'en apparence le vice-empereur que l'on a décrit. l ne se substitue en aucune manière à Louis Napoléon. En fait, celui-ci l'utilise pour lever, l'une après l'autre, outes les hypothèques. C'est le plus grand service qu'aura rendu cet homme, qui peut en inscrire à son actif eaucoup d'autres aussi nombreux que considérables. inistre chargé de la parole, avocat de l'ensemble des ministres, il tient le Corps législatif comme personne. Sa connaissance magistrale des dossiers et la précision de son éloquence lui permettent de regrouper les majorités incertaines, en usant à la fois auprès des députés de la menace et de la séduction. Il défend tout, même l'indéfendable, et reste donc indispensable. Après la mort de Billault, il devient le véritable chef du ouvernement. rofitant de son dévouement et de sa fidélité sans faille, Louis Napoléon joue avec lui un jeu subtil, en le ontraignant à défendre une politique qui manifestement n'a pas sa faveur -- car il est tout entier acquis à 'esprit de 1852 -- et en l'usant jusqu'à la corde, pour finalement confier à d'autres la charge de éveloppements ultérieurs que son ministre, à son corps défendant, n'aura pas peu contribué à préparer. *** e moment est précisément venu de s'interroger sur les rapports entre l'Empire et la notion de liberté. Il s'agit de e demander s'il existe effectivement un « Empire libéral « dont l'inspiration serait en contradiction avec ce qui l'a récédé. La question est d'importance : de sa réponse dépend le point de savoir si Louis Napoléon a subi 'évolution des choses ou si cette évolution était inscrite dans son projet initial. Revenons donc à cette année 1860, celle où pour les uns tout commence, et où, pour les autres, se dessinent à tout le moins les linéaments de ce qui va s'accomplir. C'est une année qui correspond précisément à l'apparent apogée du régime -- même si les difficultés sont en germe. Louis Napoléon a été, l'année précédente, vainqueur en Italie. Il s'est senti assez fort pour amnistier, sans aucune exception, les proscrits du 2-Décembre. Il a jugé possible de prendre la mesure la plus impopulaire qui soit : le traité de commerce avec l'Angleterre. Rien de cela n'est subi. Tout est voulu. Pourquoi en irait-il autrement s'agissant de la politique de libéralisation? Cette politique marque-t-elle à proprement parler une rupture ? La réponse à cette question passe par certaines précisions d'ordre sémantique, qu'on empruntera à l'historien Jacques Rougerie qui en quelques lignes de brillante facture, fait clairement apparaître que, dans le domaine des libertés, les libéraux de l'époque et Louis Napoléon ne parlent pas tout à fait le même langage: « Il faudrait, nous dit-il, s'entendre sur le sens des mots. Il y a d'un côté les libertés des "Libéraux"; leur libéralisme est un système précis, qui a vécu ses beaux jours sous la Monarchie constitutionnelle, fondé sur le respect des libertés "individuelles", reposant en fait sur la supériorité politique des élites, culminant avec le régime parlementaire. Et il y a de l'autre, dans un registre absolument différent, les libertés napoléoniennes, des changes, de la grève (voire, si dénaturé qu'il soit, le suffrage universel), libertés non moins essentielles, non oins "nécessaires"; mais elles sont celles précisément que les "Libéraux" ont toujours inébranlablement efusées ; ils ne les connaissent pas, elles ne sont pas de leur monde. « i l'on accepte cette distinction, force est de convenir que Louis Napoléon n'a pas attendu 1860 pour mettre en euvre sa propre conception des libertés. e rétablissement, dès 1851, du suffrage universel en est la première illustration... Cela lui a valu aussitôt des éactions de haine de la part des vaincus du 2 Décembre. Guizot en fut le meilleur interprète, et laissa transparaître du ême coup son mépris pour le régime : « On réprime une émeute avec des soldats, on fait une élection avec es paysans. Mais les soldats et les paysans ne suffisent pas. Il y faut le concours des classes supérieures qui ont naturellement gouvernantes. « our sa part, Louis Napoléon, en vrai démocrate, croit à la souveraineté du peuple. A ceci près que, selon lui, our éviter l'anarchie, la démocratie doit s'incarner dans un homme, qui en est l'initiateur et le garant. De ce oint de vue, 1860 n'est donc pas un tournant mais, sur une ligne droite, le point de départ d'une accélération u'autorise le bon fonctionnement du régime. C'est sur cette ligne qu'il convient de situer la politique de librechange, l'aide aux nationalités ainsi que les multiples décisions prises dans le domaine des libertés conomiques et sociales, qu'il s'agisse de l'abolition de la contrainte par corps en matière de dettes, de la remière reconnaissance du droit de grève, de l'agrément des syndicats ou de l'aménagement du livret uvrier... ans toutes ces matières, Louis Napoléon ne fait que poursuivre le développement logique du « projet impérial . La seule novation, c'est qu'il constate à présent qu'il a suffisamment attendu, qu'il a trop et trop longtemps oncédé au parti de l'Ordre, et que le « pli réactionnaire « du régime doit désormais disparaître. ela dit, on peut à bon droit se demander si Louis Napoléon envisageait de donner un jour, par surcroît, atisfaction à la conception des libéraux en matière de libertés. Ces libertés que Thiers, dans un grand discours rononcé en 1864, allait décrire comme autant de nécessités : la liberté individuelle, la liberté de la presse, la iberté de l'électeur, la liberté de l'élu, la liberté parlementaire. oilà en effet une importante question car, en cas de réponse négative, on pourrait valablement prétendre -- our reprendre encore une expression de Rougerie -- qu'il y aurait bien contradiction entre « l'Empire des ibéraux « et le « Libéralisme impérial «. Mais, précisément, la réponse ne paraît pas négative. ne phrase que Louis Napoléon prononça en 1853 devant le Corps législatif doit retenir l'attention: « La liberté 'a jamais aidé à fonder d'édifice politique durable, elle le couronne quand le temps l'a consolidé. « e « couronnement de l'édifice «! L'expression allait faire fortune. Tout le problème était donc de savoir quand, our l'empereur, le moment serait venu. Il était clair qu'à ses yeux la liberté « libérale « était seconde, mais econde dans l'ordre d'écoulement des choses et nullement secondaire. l'ouverture de la session de 1861 du Corps législatif, Morny se chargea d'expliciter la pensée de Louis apoléon : « La liberté politique est le couronnement de toute société civilisée, elle grandit la Nation et le itoyen, il est de notre honneur d'en favoriser la durée et le développement, mais elle ne s'implante éfinitivement qu'avec l'ordre et la sécurité. « ès lors, le calendrier retenu n'offre pas de surprises: d'abord les libertés économiques et sociales, puis les ibertés civiles, ensuite et enfin les libertés politiques. Bref, c'est bien à une synthèse qu'aspirait Louis apoléon, à terme, entre les valeurs du bonapartisme, dont il était à la fois le théoricien et le praticien, et les aleurs libérales, dans toute la mesure de la compatibilité des unes et des autres.

« avait choisi d'accomplir sansexcès deprécipitation.

C'estprobablement lapremière, etlaprincipale conséquence delamaladie del'empereur.

Loind'affaiblir sadétermination, ellelarenforce.

D'autantque,pour lui, désormais, ilne s'agit passeulement deparachever uneoeuvre àsoumettre aujugement delapostérité, mais aussi d'affermir letrône qu'on valaisser àun successeur, sijeune encore.

Decet affermissement desa volonté, ontrouve lapreuve danslefait que toutcequ'il entreprend danslesens decequ'on appelle lalibéralisation relèveradesaseule initiative, contrelesentiment etl'avis deses proches etde son entourage.

Sasolitude estplus grande quejamais après1865:car, desdeux hommes quiauraient pul'aider dans cettevoieun,Morny, estmort, l'autre, Napoléon Jérôme,aachevé desedéconsidérer. La deuxième conséquence politiquedelamaladie, c'estque,faceauxespoirs detoutes lesoppositions qui croient pouvoir sepréparer àla curée, LouisNapoléon estconfronté àdes difficultés encoreplusgrandes qu'auparavant.

Qu'ilsespèrent ouredoutent sesinitiatives, partisansprésumés etadversaires déclarésvont considérer sesgestes lesplus réfléchis commeautantdeconcessions etde preuves defaiblesse.

L'empereur n'en aura queplus dedifficultés àtenir ferme legouvernail.

Quoiqu'on enaitdit, l'immobilisme luieût probablement causémoinsdedifficultés. Reste às'interroger surlatroisième conséquence potentielle:les capacités personnelles del'empereur sont- elles affaiblies? Nombred'observateurs, parmilesplus indulgents, estimèrentque,sil'intelligence del'empereur ne futpas affectée, iln'en allapas demême desavolonté. On pourrait secontenter d'opposer àde telles affirmations lefait qu'en 1860, aumoment oùsesituerait l'inflexion durégime, LouisNapoléon setrouve danslaforce del'âge etque sacondition physiqueestplus qu'acceptable; ouencore, quec'est beaucoup plustardquesescrises seront traitées auchloral, avecleseffets de somnolence apathiquequeprovoquera cetraitement.

Maislepoint important, c'estquetous lestémoins s'accordent àreconnaître qu'ilatoute satête.

Certes, aufur etàmesure queladouleur sefait plus présente, plus lancinante, plusfulgurante, ila tendance ànégliger volontairement l'accessoirepours'entenir àl'essentiel. Émile Ollivier qui,àpartir de1867, estencontact permanent avecLouis Napoléon noteque:« L'Empereur est évidemment ignorantdeschoses etne s'en préoccupe pas[...].

C'est laconfiance personnelle quil'entraîne, et entraîné, pourledétail, illaisse faireceux qu'ilécoute.

»Quitte, relève-t-il, àprétendre ensuite«qu'on l'a trompé ».Ce disant, Ollivier penseàRouher.

Et,pensant àlui, ilse laisse probablement conduireparlahaine qu'il voue àun homme qui,c'est vrai,joue alors unrôle considérable, seprésente commeunrival encore heureux, etconstitue ledernier obstacle sursaroute verslepouvoir. Si l'on peut admettre cettedescription d'unLouis Napoléon rassemblant sesforces surlesquestions principales, parquelle aberration pourrait-on leconsidérer commedominé parlesévénements etpar son entourage? Quines'aperçoit que,s'ilaparfois unmoment defaiblesse, ilsait, ensuite, reprendre enmain ce qu'il aprovisoirement lâché,notamment dansledomaine delapolitique intérieure dontila toujours conservé la maîtrise? Dira-t-onjamaisassezquetoutcequ'il afait etva faire lesera contre ceuxquisont supposés le« tenir »?Ne faut-il pasdès àprésent reconnaître quecethomme, sansdoute éprouvé etfatigué, et prétendument découragéetdésillusionné, s'ilconnaîtra deséchecs comme celuidelaloi militaire —mais à part lui-même, quienvoulait? —,mènera finalement lenavire àbon port enréussissant cettegageure de réaliser sonprogramme delibéralisation, toutenseretrouvant, en1870, plusfortque jamais. Sur l'influence deRouher, Ollivierseméprend.

Rouhern'estqu'en apparence levice-empereur quel'onadécrit. Il ne sesubstitue enaucune manière àLouis Napoléon.

Enfait, celui-ci l'utilisepourlever, l'uneaprès l'autre, toutes leshypothèques.

C'estleplus grand service qu'aura renducethomme, quipeut eninscrire àson actif beaucoup d'autresaussinombreux queconsidérables. Ministre chargédelaparole, avocatdel'ensemble desministres, iltient leCorps législatif commepersonne.

Sa connaissance magistraledesdossiers etlaprécision deson éloquence luipermettent deregrouper les majorités incertaines, enusant àla fois auprès desdéputés delamenace etde laséduction.

Ildéfend tout, même l'indéfendable, etreste doncindispensable.

Aprèslamort deBillault, ildevient levéritable chefdu gouvernement. Profitant deson dévouement etde safidélité sansfaille, Louis Napoléon joueavec luiun jeu subtil, enle contraignant àdéfendre unepolitique quimanifestement n'apas safaveur —car ilest tout entier acquis à l'esprit de1852 —eten l'usant jusqu'à lacorde, pourfinalement confieràd'autres lacharge de développements ultérieursquesonministre, àson corps défendant, n'aurapaspeu contribué àpréparer. *** Le moment estprécisément venudes'interroger surlesrapports entrel'Empire etlanotion deliberté.

Ils'agit de se demander s'ilexiste effectivement un«Empire libéral»dont l'inspiration seraitencontradiction aveccequi l'a précédé.

Laquestion estd'importance :de saréponse dépendlepoint desavoir siLouis Napoléon asubi l'évolution deschoses ousicette évolution étaitinscrite danssonprojet initial.. »

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