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querelle des Anciens et des Modernes.

Publié le 05/12/2013

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querelle des Anciens et des Modernes. débat qui agita la société intellectuelle française à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. L'opposition entre les partisans des Anciens et les tenants des Modernes, si elle tourna beaucoup autour d'auteurs et de questions littéraires, eut des enjeux infiniment plus complexes : il y allait de toute une conception du temps et de l'histoire (répétition du passé ou ouverture sur l'avenir), du rapport à la notion d'imitation, de l'autorité de la religion et de l'État-nation avec pour représentant la personne du roi, de la relation entre savoir et technique, ou entre érudits et mondains ; en somme, c'était toute l'assise de la société du temps qui se trouvait engagée dans le débat. Si la querelle proprement dite n'éclata qu'en 1687 avec un poème de Charles Perrault lu à l'Académie française, où il vantait le Siècle de Louis le Grand au détriment de l'autorité des Anciens, et qui provoqua la colère de Boileau, le débat courait en sourdine depuis la fin du règne de Louis XIII. Les premiers affrontements se firent sur deux terrains : la reconnaissance d'un merveilleux chrétien et la valeur de la langue française. La hiérarchie de la production littéraire réclamait en effet, si l'on voulait hisser la culture française au niveau des lettres latines ou grecques, que l'on composât une épopée (digne d'Homère et de Virgile), mais cela impliquait que l'on usât d'un merveilleux inhabituel dans la religion chrétienne du XVIIe siècle (Louis Le Laboureur, Desmarets de Saint-Sorlin en tentèrent l'expérience et s'attirèrent la satire de Boileau dans son Art poétique, 1674). Par ailleurs, la langue française, très longtemps jugée indigne et pauvre au regard du latin et du grec, commençait à affirmer de plus en plus son importance, voire sa supériorité sur le latin, liant le destin de la langue à l'affirmation nationale et à la reconnaissance de la grandeur de la monarchie française (le père Dominique Bouhours, Entretiens d'Ariste et d'Eugène, 1671 ; Desmarets de Saint-Sorlin, Comparaison de la langue et de la poésie française avec la grecque et la latine, 1670 ; Défense du poème héroïque, 1674). La querelle de 1687-1695. En 1687, Perrault ne fit jamais que reprendre ces arguments, mais en leur donnant la solidité d'une thèse unique : le siècle de Louis XIV valait bien celui d'Auguste. Il s'attira aussitôt la réplique de La Fontaine (Épître à Huet, 1687), soutenu par la plupart des grands écrivains du moment (Racine, Boileau, La Bruyère). Perrault s'engagea alors dans son Parallèle des Anciens et des Modernes (1688-1695), où il tenta de quitter le terrain purement linguistique et littéraire où il n'était pas des plus à l'aise, n'ayant qu'une connaissance limitée des Anciens, pour comparer les incontestables progrès scientifiques et techniques des Temps modernes avec ceux que la littérature et la philosophie pourraient accomplir. Il reçut en cela le soutien de Fontenelle (Digression sur les Anciens et les Modernes, 1688) et, avec lui, du Mercure galant, le journal essentiel dans la vie des lettres à l'époque, ainsi que des salons mondains opposés aux érudits. L'ambiguïté de la querelle était évidente, non seulement parce que les auteurs modernes que Perrault prétendait comparer aux Anciens se réclamaient justement d'eux et prenaient leur parti, mais aussi parce que les tenants des Anciens, Boileau en tête, quoiqu'ils défendissent l'orthodoxie chrétienne, soutenaient en même temps la référence savante à l'Antiquité païenne. La querelle ne s'apaisa que par l'arbitrage du Grand Arnauld (ce qui reflète bien sa dimension religieuse), qui, sans prendre ouvertement parti, ramena néanmoins Perrault sur le terrain de Boileau. La querelle de 1713-1715. Le débat rejaillit autour de la figure exemplaire d'Homère. Alors que MMe Dacier avait traduit avec la plus grande fidélité possible l'Iliade (1699) et l'Odyssée (1708), Houdar de La Motte, critiquant ouvertement Homère qu'il jugeait inconstant et inégal, adaptait librement, voire corrigeait cette même Iliade (l'Iliade en vers français, 1713). Anne Dacier rétorqua par un pamphlet virulent (Des causes de la corruption du goût, 1714), auquel Houdar répondit par une circonspecte Réflexion sur la critique (1715), où il prit parti pour la raison et le plaisir du spectateur plutôt que pour les règles classiques de construction dramatique. Fénelon, quoique penchant du côté des Anciens, tenta de concilier les partis dans sa Lettre à l'Académie (1714). Malgré la poursuite des escarmouches, la querelle s'estompa graduellement, d'autant que les « modernes » devenaient insensiblement des « classiques ». Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boileau Nicolas Dacier - Dacier (Anne Tanneguy Lefebvre, Mme) Fénelon (François de Salignac de La Mothe) Fontenelle (Bernard Le Bovier de) France - Arts - Littérature - Le XVIIe siècle Houdar de La Motte Antoine La Bruyère (Jean de) Perrault Charles roman - L'expérience du nouveau

« chrétienne, soutenaient en même temps la référence savante à l'Antiquité païenne.

La querelle ne s'apaisa que par l'arbitrage du Grand Arnauld (ce qui reflète bien sa dimension religieuse), qui, sans prendre ouvertement parti, ramena néanmoins Perrault sur le terrain de Boileau. La querelle de 1713-1715. Le débat rejaillit autour de la figure exemplaire d'Homère.

Alors que MM e Dacier avait traduit avec la plus grande fidélité possible l' Iliade (1699) et l' Odyssée (1708), Houdar de La Motte, critiquant ouvertement Homère qu'il jugeait inconstant et inégal, adaptait librement, voire corrigeait cette même Iliade (l'Iliade en vers français , 1713).

Anne Dacier rétorqua par un pamphlet virulent ( Des causes de la corruption du goût , 1714), auquel Houdar répondit par une circonspecte Réflexion sur la critique (1715), où il prit parti pour la raison et le plaisir du spectateur plutôt que pour les règles classiques de construction dramatique.

Fénelon, quoique penchant du côté des Anciens, tenta de concilier les partis dans sa Lettre à l'Académie (1714).

Malgré la poursuite des escarmouches, la querelle s'estompa graduellement, d'autant que les « modernes » devenaient insensiblement des « classiques ». Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Boileau Nicolas Dacier - Dacier (Anne Tanneguy Lefebvre, Mme) Fénelon (François de Salignac de La Mothe) Fontenelle (Bernard Le Bovier de) France - Arts - Littérature - Le XVIIe siècle Houdar de La Motte Antoine La Bruyère (Jean de) Perrault Charles roman - L'expérience du nouveau. »

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