Devoir de Philosophie

Proust Marcel, 1871-1922, né à Paris, écrivain français.

Publié le 29/11/2013

Extrait du document

proust
Proust Marcel, 1871-1922, né à Paris, écrivain français. Il est sans doute l'un des écrivains français dont l'oeuvre a suscité et suscite encore le plus d'exégèses et de travaux critiques, non seulement en France, mais aussi à l'étranger. Issu d'un père professeur de médecine et d'une mère appartenant à une riche famille juive cultivée, Proust fit des études brillantes mais interrompues par des crises d'asthme chronique. Il se lia avec Jacques Bizet, Robert de Flers et Daniel Halévy, collabora à des revues de lycéens, puis au Banquet et, surtout, à partir de 1893, à la Revue blanche où il fit la connaissance de Robert de Montesquiou. Parallèlement à ses études de droit et de lettres, et grâce aux relations de ses amis, il fréquenta les salons littéraires et pénétra dans ceux, plus aristocratiques, du faubourg Saint-Germain. Licencié ès lettres en 1895, il réussit le concours d'attaché à la bibliothèque Mazarine, mais il renonça à son poste en raison de sa maladie. En 1896, il publia les Plaisirs et les Jours avec une préface d'Anatole France, recueil des articles qu'il avait déjà fait paraître isolément. Au moment de l'affaire Dreyfus, il fit partie du camp « dreyfusard » sans pour autant s'engager dans une littérature de combat. Ayant découvert l'oeuvre esthétique de John Ruskin, il lui consacra plusieurs écrits et traduisit, avec d'importantes préfaces, la Bible d'Amiens (1904) et Sésame et les lys (1906). Ces années furent aussi marquées par la mort de sa mère à laquelle il était très attaché. Incapable de surmonter sereinement ce deuil, il s'isola alors de plus en plus, rédigeant, en 1909, un ouvrage sur la critique telle que la pratiquait Sainte-Beuve (Contre Sainte-Beuve, publié seulement en 1954), qu'il délaissa pour mettre en chantier son oeuvre majeure, À la recherche du temps perdu. En 1913, le premier volume (Du côté de chez Swann) parut à compte d'auteur chez Grasset. Mais, l'année suivante, la guerre interrompit le rythme de la publication et permit à Proust de retravailler la structure de l'oeuvre, qui passa des trois volumes prévus à sept, publiés aux éditions de la Nouvelle Revue française (NRF) : À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1918), qui obtint le prix Goncourt en 1919, le Côté de Guermantes I et II (1920-1921), Sodome et Gomorrhe I et II (1921-1922), la Prisonnière (1923), la Fugitive (1925), publiée aussi sous le titre d'Albertine disparue et que Proust n'eut pas le temps de réviser complètement, le Temps retrouvé (1927). Usé par la maladie, Proust se cloîtra dans son domicile, consacrant ses dernières forces à l'achèvement de son oeuvre. Les prémices. Tout ce qu'écrivit Proust sembla essentiellement profiter à la maturation de la Recherche. Il articula sa réflexion esthétique au fil de ses articles sur la peinture ou la littérature, sur Ruskin (certainement l'esprit anglais le plus novateur du moment) ou sur la critique littéraire à la manière de Sainte-Beuve, à laquelle il s'opposait (refusant le raccourci trop prompt qui prétend passer de l'oeuvre d'un écrivain à sa biographie sans rupture majeure). Toutes ces sources irriguèrent maintes pages de la Recherche, soit par le biais de la digression théorique, soit par le choix des structures (stylistiques et narratives). Les pastiches auxquels se livra Proust lui permirent aussi de comprendre les ressorts et la fabrication de l'écriture tout en assouplissant ses propres dons (Pastiches et mélanges, 1919). Surtout, ce fut la rédaction inachevée de Jean Santeuil de 1895 à 1900 (publié en 1952), où apparaissent maints épisodes et jusqu'à la trame narrative de la Recherche, qui fournit la meilleure preuve du grand laboratoire où l'écrivain concevait la Recherche. Cependant, si l'analyse du sentiment de « déjà vécu » apparaît (le narrateur, par l'expérience du goût ou d'une odeur, se trouve transporté par le souvenir dans un moment antérieur de sa vie où il a déjà connu cette même expérience, repliant ainsi le présent sur le passé), elle n'est pas encore liée dans Jean Santeuil à la grande découverte du Temps retrouvé, à savoir une recréation similaire de la mémoire par l'écriture et l'art. « À la recherche du temps perdu ». C'est cette notion de « repli » qui paraît fondamentale chez Proust : elle ne régit pas seulement le rapport au temps, mais la structure narrative (Swann devient l'écho du narrateur, le côté de chez Swann rejoint le côté de Guermantes alors qu'on les croyait hermétiquement séparés) ou la matière stylistique (la phrase proustienne multiplie les incises et les sinuosités, ajoute adjectif sur adjectif pour le moindre nom, non pour éblouir ou prouver un suprême raffinement, mais pour faire se rejoindre en un univers nouveau ce qu'on avait longtemps cru disjoint). Le regard que le narrateur jette sur le monde ne porte pas seulement sur les salons nobles ou « nouveaux riches », il parcourt toutes les couches sociales, en décèle les tics, en explore les styles, en exhibe les ridicules et les poses. Il attire surtout l'attention sur cette lente dégradation due au temps. Si l'inconstance et l'infidélité ne cessent de perturber les amours jalouses de Swann ou du narrateur, elles se rapportent en fait à l'inconstance même du temps. C'est en ce sens que l'art permet de sauver ce qui peut l'être : non pas les gens ni les choses, mais les événements. À la recherche du temps perdu est aussi la recherche de l'écriture, histoire d'une vocation qui se perd longtemps dans les sables de la vie quotidienne avant de trouver la stabilité de la mémoire. C'est ce qui fait de la Recherche, au-delà de la magie du style, de l'ironie des descriptions, du grandiose de l'architecture et de la réflexion sur l'art, une oeuvre historiquement déterminante : elle se trouve à la conjonction de deux dynamiques récentes à l'époque, celle d'une attention privilégiée au rôle de la mémoire (Henri Bergson, Nietzsche, Freud) et celle d'une thématisation de l'écriture par elle-même (Stéphane Mallarmé). Complétez votre recherche en consultant : Les livres roman - le comte Robert de Montesquiou (1855-1921), page 4431, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats À la recherche du temps perdu Blanche Jacques Émile France - Arts - Littérature - Le XXe siècle Grasset Laboureur Jean Émile Mallarmé Stéphane Montesquiou - Montesquiou-Fezensac (Robert de) pastiche réalisme - Le réalisme en littérature - Le réalisme au XXe siècle roman - Le temps de la fiction Ruskin John Sainte-Beuve Charles Augustin Schlöndorff Volker Les livres Proust Marcel - page de titre de À l'ombre des jeunes filles en fleurs, page 4150, volume 8 Proust Marcel - demeure de Proust à Illiers, page 4150, volume 8 Proust Marcel, page 4150, volume 8
proust

« incises et les sinuosités, ajoute adjectif sur adjectif pour le moindre nom, non pour éblouir ou prouver un suprême raffinement, mais pour faire se rejoindre en un univers nouveau ce qu'on avait longtemps cru disjoint).

Le regard que le narrateur jette sur le monde ne porte pas seulement sur les salons nobles ou « nouveaux riches », il parcourt toutes les couches sociales, en décèle les tics, en explore les styles, en exhibe les ridicules et les poses.

Il attire surtout l'attention sur cette lente dégradation due au temps.

Si l'inconstance et l'infidélité ne cessent de perturber les amours jalouses de Swann ou du narrateur, elles se rapportent en fait à l'inconstance même du temps.

C'est en ce sens que l'art permet de sauver ce qui peut l'être : non pas les gens ni les choses, mais les événements.

À la recherche du temps perdu est aussi la recherche de l'écriture, histoire d'une vocation qui se perd longtemps dans les sables de la vie quotidienne avant de trouver la stabilité de la mémoire.

C'est ce qui fait de la Recherche , au-delà de la magie du style, de l'ironie des descriptions, du grandiose de l'architecture et de la réflexion sur l'art, une œuvre historiquement déterminante : elle se trouve à la conjonction de deux dynamiques récentes à l'époque, celle d'une attention privilégiée au rôle de la mémoire (Henri Bergson, Nietzsche, Freud) et celle d'une thématisation de l'écriture par elle-même (Stéphane Mallarmé). Complétez votre recherche en consultant : Les livres roman - le comte Robert de Montesquiou (1855-1921), page 4431, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats À la recherche du temps perdu Blanche Jacques Émile France - Arts - Littérature - Le XXe siècle Grasset Laboureur Jean Émile Mallarmé Stéphane Montesquiou - Montesquiou-Fezensac (Robert de) pastiche réalisme - Le réalisme en littérature - Le réalisme au XXe siècle roman - Le temps de la fiction Ruskin John Sainte-Beuve Charles Augustin Schlöndorff Volker Les livres Proust Marcel - page de titre de À l'ombre des jeunes filles en fleurs, page 4150, volume 8 Proust Marcel - demeure de Proust à Illiers, page 4150, volume 8 Proust Marcel, page 4150, volume 8. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles