Préambule Le second Empire et Napoléon III n'occupent pas une place très enviable dans notre conscience collective.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
qu'il
améditées, mûries,etqu'il vaimposer àun entourage rétifetune opinion versatile, sansjamais céderàla
tentation duconfort etdu conformisme.
Ce qui faitdeLouis Napoléon unhomme àla fois attachant etrespectable, cen'est passeulement sonoeuvre,
aussi impressionnante quemalcomprise, passeulement sonhabileté etlaforce decaractère dontila fait
montre pourpasser del'exil aupouvoir, c'estaussi etsurtout safidélité àses convictions.
Touthomme public,à
la faveur demille petites lâchetés successives etsubreptices, n'ayantchacune quepeudeportée apparente,
est exposé aurisque d'oublier lesraisons etles idéaux quiont justifié sonengagement.
Riendetelchez Louis
Napoléon Bonaparte.
Et,lorsque parfois,dufait des circonstances, ilsemble s'écarter delaligne qu'ils'était
fixée, levoilà bientôt quiprocède àdes corrections plusoumoins brutales, ensorte quel'heure oùl'on croit qu'il
s'est égaré n'estautre quecelle desretrouvailles.
D'où vient, dèslors, quepeud'hommes aurontétésimal traités parl'histoire, etsimaltraités parleshistoriens?
Bien sûr,tout n'est pasexemplaire danslerègne deNapoléon III.Les erreurs, lesinsuffisances n'ymanquent
pas.
L'homme ases défauts, sesfaiblesses.
Etpuis, Sedan estlà.
Pour autant, leSedan de1940 nesemble pasavoir suffiàemporter condamnation detoute laIIIe
République.
Le désastre deWaterloo a-t-illui-même entamélagloire dupremier Empireetterni lalégende deNapoléon Ier
?
Jean-Pierre Rioux,danslesBonaparte, s'estattaché àdéfinir ceque pouvaient avoirencommun lesdeux
hommes, l'oncleetleneveu.
« Napoléon, jusqu'àSainte-Hélène, sedéfinit comme unfils delaRévolution etcertains ontpuvoir enluile
dernier "despote éclairé"duXVIII e
siècle; Napoléon IIIveut rester le"carbonaro", le"socialiste" etle"saint-
simonien" desajeunesse.
Parcequ'ilssonthommes deprogrès, lesBonaparte saventcapteretréaliser les
désirs d'unesociété française eteuropéenne enmue.
Ilsrendent possible cettevolonté dechangement enlui
donnant l'ordrepolitique, lapaix sociale etlaprospérité économique qu'ellesouhaite, enforgeant uncadre
étatique nouveau danslequel lessouhaits deviennent réalité.»
La thèse, onenconviendra, estbrillante.
Elleestgénéralement acceptéepourlepremier empereur, beaucoup
plus contestée pourlesecond.
Etpourtant, c'estsans doute bienàcelui-ci qu'elles'applique lemieux.
Quels qu'aient étélesobjectifs poursuivis parNapoléon Ier
, les moyens qu'ilamis enoeuvre semblent avoir
progressivement prislepas sureux etimposé leurpropre logique.
Audépart, lerecours auxarmes, lagloire
militaire, lapuissance politiqueontsans doute étémis auservice d'unecertaine conception delaFrance etde
l'Europe.
Maisàla longue, toutcela enest arrivé àse suffire àlui-même etàtenir lieudefinalité.
Rien deteldu côté deLouis Napoléon.
Ila toujours gardélecap eten est arrivé même àse dépouiller
volontairement denombre desmoyens qu'ils'était forgés, parcequec'était àses yeux leprix àpayer pour
tenter d'atteindre leport.
Après coup,danslecalme deSainte-Hélène, NapoléonIer
aessayé dereplacer toutesonaction dansune
perspective defidélité àses origines.
Maisenlisant leMémorial, onaparfois quelque peineàle croire, etson
plaidoyer estloin d'entraîner toujourslaconviction.
Louis Napoléon, quantàlui, n'éprouva aucunbesoin dejustification, sebornant àattendre lejugement dela
postérité.
Alorsd'oùvient quecejugement —équitable —tarde tantàvenir? Pourrépondre àla question, il
faut comprendre qu'uneréputation posthumen'estpastoujours cellequ'on améritée, maissouvent cellequ'on
vous fabrique pourlesbesoins delacause.
S'agissant deNapoléon Ier
, a joué ensafaveur l'ambiguïté deses rapports aveclaRévolution: pourlaplupart
des commentateurs, lepremier empereur lacontinue, lastabilise eten consolide lesconquêtes.
Ambiguïté savamment entretenue.Certes,PierreLarousse, l'auteurdudictionnaire, présentaBonaparte comme
« un général delaRépublique...
mortàSaint-Cloud, le18 brumaire anVIII »;mais, loindelesuivre, les
républicains dansleurensemble, parcequecela servait leursintérêts, s'accordèrent poursoutenir que
Bonaparte survivaitenNapoléon.
Le 18Brumaire eût-ilétéperpétré contreRobespierre, onaurait parlédeliberticide, maissonauteur eutla
chance den'interrompre quelacomédie duDirectoire.
Etpuis lepremier Empiredoitbeaucoup desa
renommée àla médiocrité destemps quiluisuccèdent.
LouisXVIII, Charles Xforgent etentretiennent, àleur
corps défendant, unelégende queLouis-Philippe, bongrémal gré, segarde biendebattre enbrèche etva
même officiellement consacrer.
Et cette légende esttelle queVictor Hugon'hésitera pasàutiliser l'onclepourmieux abattre leneveu.
Car, pour sonmalheur, LouisNapoléon, lui,s'intercale entredeuxrépubliques: l'unequ'ilestcensé avoir
renversée, l'autrequis'édifie surlesdécombres présumésdeson règne.
Qu'importe si,le2Décembre, laRépublique estdéjà morte etbien morte.
Laprétendue république queLouis
Napoléon vabrutaliser n'arien, strictement rienàvoir avec larépublique duprintemps 1848.Cavaignac, aux.
»
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