poste, n.

poste, n.f., service chargé du transport et de la distribution du courrier. En France, l'établissement assurant ce service se nomme depuis 1991 La Poste. Historique. La poste est née des besoins de l'administration publique. Les grands empires de l'Antiquité (Chine, Rome) furent sans doute à l'origine des premiers services de poste. À la Renaissance, des familles de banquiers et de marchands créèrent leurs propres services de poste. En France, Louis XI fonda en 1470-1480 un service de postes fondé sur les relais de chevaux, qui fut mis à la disposition des particuliers un siècle plus tard. Au XVIIIe siècle, l'État étendit son autorité sur l'ensemble des services de postes. En 1775, le roi racheta toutes les exploitations de messageries du royaume. Les postes devinrent un monopole d'État en 1793. Une loi du 2 mai 1837 confia également à l'État le monopole de transmission « des signaux à un autre, soit à l'aide de machines télégraphiques, soit par tout autre moyen ». Fondée sur ce monopole, l'administration postale gagna progressivement en rapidité (première utilisation du chemin de fer en 1844, de l'avion en 1911), en simplicité (timbres-poste à tarif fixe remplaçant les sommes variables payées par le destinataire en 1848). Des conventions furent passées entre pays pour faciliter le courrier international (création de l'Union postale universelle à Berne, en 1874). En 1879, les activités postales furent intégrées au ministère des Postes et Télégraphes. La poste devint un des services publics essentiels de l'État. Elle étendit ses activités à la finance (création d'une Caisse nationale d'épargne, 1881). Elle disposa de ses propres personnels (création de l'École supérieure des PTT en 1888), qui formèrent de puissants syndicats de fonctionnaires. En 1923, les PTT (ministère des Postes, Télégraphes et Téléphones) devinrent un budget annexe de l'État. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats techniques (histoire des) - La Chine du Ve au Xe siècle Progrès et problèmes de la poste. En 1942, le ministère créa deux directions générales, l'une pour la poste, l'autre pour les télécommunications. Après la guerre, et surtout dans les années soixante, le développement du téléphone passa au premier plan, reléguant dans l'ombre les activités de la poste. Celle-ci pourtant ne cessa de progresser : introduction de la mécanisation du tri en 1960, création du code postal à cinq chiffres en 1972, automatisation du tri par la lecture optique des adresses en 1973. En 1986 fut créé un service accéléré (Chronopost). En 1997, la France disposait de 14 000 bureaux de poste, soit un bureau pour environ 3 500 habitants. Noyau dur du secteur des télécommunications, La Poste dispose en effet d'un monopole sur la collecte, le transport et la distribution du courrier jusqu'à un kilo. Elle n'en est pas moins soumise à la pression de la concurrence : sur le courrier, en raison de la généralisation de la télécopie ; sur les messageries, en raison de l'apparition de messageries privées, qui sont celles d'entreprises travaillant pour leur compte ou pour celui d'autres entreprises ; sur les services financiers qu'elle propose à travers la caisse d'épargne, en raison de l'apparition d'un livret jeunes disponible dans les établissements bancaires. Concurrente elle-même de ces derniers, La Poste était devenue, en 1991, un établissement public autonome afin de développer la vente de produits financiers. Restant le premier employeur de France après l'État, elle doit faire l'objet d'une réforme qui ne peut qu'illustrer les difficultés de changement dans le secteur public français. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats aviation - L'aviation civile - L'aviation commerciale PTT (Postes, Télégraphes et Téléphones) quasi-monnaie techniques (histoire des) - La Chine du Ve au Xe siècle télécommunications - La gamme des services télécommunications - Le statut : du monopole à la déréglementation timbre-poste Union postale universelle Les médias poste - volume du courrier déposé en métropole Les livres poste - les chiffres-clés, page 4075, volume 8