Ponge Francis, 1899-1990, né à Montpellier, poète français.
Publié le 29/11/2013
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Ponge Francis, 1899-1990, né à Montpellier, poète français. Il a écrit l'une des oeuvres les plus originales du XXe siècle : attentive aux choses plus qu'aux sentiments ou aux symboles, sa poésie cherche à donner aux mots le tour exact de l'objet décrit (le Parti pris des choses, 1942). Il s'agissait, pour lui, non seulement de parvenir à cerner la « vérité » de l'objet, mais aussi de faire l'épreuve de la langue elle-même. Quant à cette « vérité » de l'objet, elle n'existe pas en soi, mais dans le langage qui en formule la perception. Ainsi, loin du jaillissement de « l'image choc » des surréalistes qu'il a un temps fréquentés, Ponge polit sa phrase, à la recherche de la plus juste formulation, se servant de la musique des mots autant que de leur « mémoire », l'étymologie (d'où un recours obsessionnel au dictionnaire Littré). La médiation des choses. Dégagé de tout lyrisme, il se tourna vers Malherbe pour saisir comment, par un objet, toute une culture peut apparaître (Pour un Malherbe, 1965). Le monde de Ponge n'est en effet pas déshumanisé : les choses ne nous dominent pas, elles nous parlent. Contemporain de l'essor de la phénoménologie et de l'existentialisme, le poète partagea l'intérêt de ces mouvements pour la description des choses et des êtres, mais se trouva en fait plus proche encore de la puissance accordée depuis Nietzsche, Charles Sanders Peirce ou Ferdinand de Saussure aux effets de langage. Son goût de la description le porta naturellement à apprécier le travail des peintres (l'Atelier contemporain, 1977). Longtemps proche du parti communiste, militant syndical, résistant, il prôna une poésie qui ne se situe pas hors du monde, mais qui, au contraire, invite à s'y engager. Chez Ponge, la morale politique n'est jamais loin (Nous, mots français. Essai de prose civique, 1978). Son oeuvre, restée discrète et confidentielle pendant de nombreuses années (les Douze Petits Écrits, 1926, furent tirés à 718 exemplaires), mûrit à l'ombre de la NRF, puis de la Résistance. C'est après la guerre qu'il connut la célébrité et multiplia les publications poétiques et théoriques (Proèmes, 1948 ; la Rage de l'expression, 1952 ; le Grand Recueil, 1961 ; Pratiques d'écriture ou l'Inachèvement perpétuel, 1984). Tout au long de son parcours, il s'intéressa moins au « produit fini » qu'au devenir de l'écriture, ce dont témoignent ses titres mêmes (« esquisse... », « note... », « essais... »), ainsi que les publications des dossiers de son travail poétique, s'étendant parfois sur de longues années pour un poème d'une page ou deux : la Fabrique du pré (1971), Comment une figue de paroles et pourquoi (1977). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Arts - Littérature - Le XXe siècle nature - 2.LITTÉRATURE poésie - Poésie, vie et expérience réalisme - Le réalisme socialiste
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