Pompéi, en italien Pompei, ville d'Italie, en Campanie, au sud-est de Naples et au pied du Vésuve, proche de la mer.

Pompéi, en italien Pompei, ville d'Italie, en Campanie, au sud-est de Naples et au pied du Vésuve, proche de la mer. 25 000 habitants. On reconnaît aujourd'hui deux ensembles : la ville moderne, qui s'organise autour du sanctuaire de pèlerinage de la Madonna del Rosario (XIXe siècle), et le site archéologique de la ville antique, dit Pompei Scavi (fouilles de Pompéi). Fondée vers le VIe siècle avant J.-C. par les Osques, une population italique, Pompéi fut occupée un siècle plus tard par les Samnites et devint colonie romaine au I er siècle avant J.C. ; elle était alors un port de mer très prospère, en relations étroites avec la Narbonnaise, et serait peut-être à l'origine du fameux vignoble qui devait s'y constituer. Ville aristocratique, fréquentée par les riches Romains, mais non « ville de plaisir » comme on l'a longtemps prétendu, elle devait compter environ 25 000 habitants, comme la ville d'aujourd'hui, lorsqu'en août 79 de notre ère une terrible explosion du Vésuve l'ensevelit à jamais, en même temps que les cités voisines de Stabiae et d'Herculanum. Après un tremblement de terre qui fit fuir une partie des habitants, le cratère du volcan explosa et une pluie de cendres et de pierres ponces incandescentes recouvrit la cité en deux jours. La couche atteignit bientôt 6 m d'épaisseur, se solidifia et forma une croûte de tuf qui protégea jusqu'au XVIIIe siècle les restes de la ville, transformée en colline stérile ; cependant, dès 1495, des travaux de voirie avaient permis de découvrir des tablettes et des statues. Mais ce n'est qu'en 1748 qu'un ingénieur du roi de Naples, Alcubierre, entreprit de fouiller la colline (à l'aide de poudre à canon). Un témoignage de la vie antique. En 1763, l'Allemand Johann Joachim Winckelmann parvint, après maintes difficultés, à classer la masse de restes découverts au hasard et attira l'attention de tous les spécialistes sur Pompéi. Les fouilles furent par la suite menées avec plus de méthode et de délicatesse ; elles eurent un retentissement considérable, amenant un retour des arts vers l'Antiquité (le néoclassicisme) et la formation d'un style dit pompéien. Les trois cinquièmes de la ville antique, construite sur un plan en damier, sont aujourd'hui dégagés, apportant à l'histoire d'inestimables renseignements sur l'urbanisme, l'architecture, la vie quotidienne et les arts des Romains de l'époque impériale, car la gangue de cendres a bien conservé ce qui subsiste de la ville, et elle a enseveli en pleine action de nombreux habitants : on a ainsi retrouvé des convives encore assis autour de la table du festin, sans doute asphyxiés par les vapeurs sulfureuses ; un homme gisant dans la rue, la main crispée sur des pièces d'or ; la fournée d'un boulanger, etc. On peut aujourd'hui retrouver le cadre complet de la vie romaine, depuis les portes d'entrée de la ville, les rues encaissées et les passages pour piétons entre les hauts trottoirs, les boutiques de blanchisseurs, les admirables villas aux peintures uniques par la fraîcheur du coloris et la grâce du mouvement, aux mosaïques admirablement conservées (villas des Vettii, des Mystères, des Petits Amours dorés, etc.), jusqu'aux monuments publics, forum, théâtres, basilique, marché, thermes de Stabies, temples, casernes, et le fameux lupanar, qui traduisent de façon étonnamment vivante le luxe et les moeurs de l'époque impériale.