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policier (film).

Publié le 23/11/2013

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policier (film). genre cinématographique dans lequel on classe tout film dans lequel s'affrontent, violemment, représentants de l'ordre et hors-la-loi, dans un contexte généralement contemporain et urbain. Le western situe ce conflit au XIXe siècle et dans l'Ouest sauvage américain ; le film de science-fiction, dans l'avenir et les espaces intergalactiques ; le burlesque, dans la dérision et le rire. Dès sa naissance, le cinéma a raconté des « histoires de gendarmes et de voleurs » : Pickpocket et policeman (1899), de Méliès, était déjà un film policier. C'est dans les années dix, avec les cinéromans de Feuillade ( Fantômas, 1913-1914 ; les Vampires, 1915-1916) et les serials américains (les Mystères de New York, 1915) que le genre conquit la popularité : les uns et les autres tenaient en haleine des millions de spectateurs en privilégiant action et mystère tout au long d'épisodes feuilletonesques, dont le décor était planté dans les basfonds des grandes villes où la pègre se cache et prolifère. Le film de gangsters. Au début du siècle, le truand était encore un artisan, souvent solitaire et plus astucieux que violent. Mais, avec la loi du 16 janvier 1919 interdisant la vente et la consommation d'alcool sur le territoire des États-Unis, la délinquance entra dans l'ère industrielle, le truand devint gangster et le film policier, un produit typiquement américain. À partir des Nuits de Chicago (1927), le cinéma, miroir de la réalité, décrivit le processus de concentration et d'organisation d'une pègre désormais responsable de l'approvisionnement en alcool d'un pays assoiffé. Les bootleggers (contrebandiers) se constituèrent en gangs (bandes) dirigés par d'impitoyables machines à tuer : Al Capone, Dillinger, Legs Diamond, industriels du crime auxquels James Cagney (l'Ennemi public, 1931), Edward G. Robinson (le Petit César, 1931), Paul Muni (Scarface, 1932) prêtèrent un visage et une silhouette. Certes, dans la réalité des années vingt et trente comme à l'écran, on pouvait encore prétendre que « le crime ne paie pas » : nombre de ces tueurs en complet trois pièces finirent en prison (Big House, 1932 ; Je suis un évadé, 1932) et de dévoués éducateurs croyaient possible d'enrayer la montée de la délinquance chez les jeunes (Rue sans issue, 1937 ; Des hommes sont nés, 1938). Mais l'abolition, en 1933, de la prohibition allait donner un nouvel élan à l'industrie du crime. Le film noir. Pour bâtir leur empire sur des bases solides, les caïds de la pègre, manipulés par la Mafia sicilienne, achetèrent, par la menace et les pots-de-vin, la complicité ou le silence de politiciens véreux, d'avocats marrons, d'industriels dépravés, voire de policiers dévoyés. Dans un corps social corrompu par l'argent, où la frontière entre le bien et le mal a disparu, le policier officiel, trop connu et compromis, n'a plus les coudées franches. En revanche, le détective privé, au feutre mou et à l'imperméable mastic, manoeuvre avec cynisme et efficacité dans ces eaux troubles, sans illusions ni idéal. Marlowe, Spade ou Hammer, les détectives privés fatigués et désabusés des romans de Chandler, Hammett ou Spillane, ont à l'écran le masque et l'allure d'Humphrey Bogart (le Faucon maltais, 1941 ; le Grand Sommeil, 1946), d'Alan Ladd (le Dahlia bleu, 1946) ou de Dick Powell (Adieu ma belle, 1944). Tous les coups leur sont permis, comme à l'adversaire qu'ils craignent le plus, la femme fatale à la beauté vénéneuse (Lauren Bacall, Ava Gardner, Rita Hayworth), qui précipitera leur perte s'ils ne savent s'en faire une complice. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hollywood - Autant en emporte... Orson Welles Les livres policier (film) - Le Grand sommeil (1946), de Howard Hawks, page 3992, volume 7 policier (film) - Le Faucon maltais (1941), de John Huston, page 3992, volume 7 La jungle des trottoirs. Dans les années quarante et cinquante, ces films pessimistes qui concluaient à la disparition de la loi et de l'ordre dans la jungle des trottoirs (The Asphalt Jungle, 1950, en français Quand la ville dort) furent qualifiés de « films noirs ». Et l'évolution anarchique de la délinquance dans les dernières décennies du siècle a justifié leur diagnostic désespéré. Les professionnels du crime, avec leur organisation et leur code auxquels le Parrain (1971) et Il était une fois en Amérique (1983) ont trouvé, rétrospectivement, de singulières vertus, se sont vus supplantés par des amateurs brouillons (Bonnie et Clyde, 1967), des psychopathes de cauchemar (le Silence des agneaux, 1990 ; Seven, 1995) et des hordes de marginaux mues par la misère, la haine raciale et le besoin de drogue (les Rues de feu, 1984 ; Boyz'n the hood, 1991). Avec eux, la violence armée déferle, aveugle et gratuite, débordant police, justice et citoyens affolés. C'est alors qu'apparaissent ces héros des temps modernes, incarnés par Clint Eastwood dans Inspecteur Harry (1971) ou par Charles Bronson dans le Justicier dans la ville (1974), partisans de l'autodéfense. Il n'existe plus rien d'humain dans la vengeresse croisade contre le crime de ces centaures, qui seront bientôt remplacés par des robots : Robocop (1987), Terminator (1991)... Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hollywood - Le déclin d'un empire Policiers d'ailleurs. Aux États-Unis, l'industrie du cinéma a donné un visage à celle du crime, créant des mythes et des héros dont on ne sait plus s'ils transcendent la réalité ou lui servent de modèles. Ailleurs, en revanche, le film policier ne constitue pas un genre autonome doté de codes et de conventions, mais s'inscrit dans une tradition littéraire nationale ou prête son cadre et ses péripéties à l'expression d'une vision du monde. Ainsi, les nombreuses adaptations de romans « policiers » de Simenon, Agatha Christie, Stanislas-André Steeman ou Maurice Leblanc privilégient la pertinence d'une atmosphère citadine ou provinciale, bourgeoise ou équivoque, et la complexité des personnages, avec leurs humeurs, tics et faiblesses : Maigret, Poirot, Wens et Arsène Lupin sont bien des individus à part entière plutôt que les archétypes d'une mythologie. Le jour se lève (Marcel Carné, 1939), Quai des orfèvres (Henri-Georges Clouzot, 1947), Plein soleil (René Clément, 1960), les films anglais d'Alfred Hitchcock, comme Une femme disparaît (1938), et les Docteur Mabuse tournés en Allemagne par Fritz Lang, peuplés de justiciers, de cadavres et d'assassins, sont davantage des oeuvres personnelles, marquées par l'univers stylistique de leur auteur, plutôt que des films policiers au sens strict et étroit de l'expression. Quant aux cinéastes qui, dans leurs oeuvres, font explicitement référence aux maîtres du film « noir » américain - comme Jacques Becker (Touchez pas au grisbi, 1954), Jean-Pierre Melville (le Samourai, 1967), Francesco Rosi (Lucky Luciano, 1973), Alain Corneau (Police Python 357 , 1976) ou Jean-Pierre Mocky (Solo, 1970) -, c'est à l'évidence en manière d'hommage et pour enrichir leur langage propre : intimiste chez Becker, tragique chez Melville, réaliste chez Rosi, humaniste chez Corneau, satirique chez Mocky. D'autres films, enfin, se veulent « policiers » et rien d'autre : Mélodie en sous-sol (1963), Borsalino (1969), la Balance (1982) ou Un poisson nommé Wanda (1988) ; tous, français, anglais, et en tout cas non américains, cultivent leurs différences - dans le ton, le rythme, les décors et personnages - et ne sont pas réductibles à un genre que seuls renouvellent les cinéastes hollywoodiens (Pulp Fiction, 1994). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats France - Arts - Cinéma - Classiques ou conservateurs Les livres policier (film) - Une femme disparaît (1938), d'Alfred Hitchcock, page 3992, volume 7 policier (film) - Le Samourai (1967), de Jean-Pierre Melville, page 3992, volume 7 policier (film) - Le Crime de l'Orient-Express (1974), de Sidney Lumet, page 3992, volume 7 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bogart Humphrey Cagney James États-Unis - Arts - Cinéma Fantômas Feuillade Louis France - Arts - Cinéma France - Arts - Cinéma - Classiques ou conservateurs Giovanni José Hitchcock Alfred Hollywood - Autant en emporte... Orson Welles Hollywood - Le déclin d'un empire Lang Fritz Philip Marlowe policier (roman) prohibition Scarface serial western Les livres Psychose, page 4159, volume 8

« policier (film) - Le Grand sommeil (1946), de Howard Hawks, page 3992, volume 7 policier (film) - Le Faucon maltais (1941), de John Huston, page 3992, volume 7 La jungle des trottoirs. Dans les années quarante et cinquante, ces films pessimistes qui concluaient à la disparition de la loi et de l'ordre dans la jungle des trottoirs ( The Asphalt Jungle , 1950, en français Quand la ville dort ) furent qualifiés de « films noirs ».

Et l'évolution anarchique de la délinquance dans les dernières décennies du siècle a justifié leur diagnostic désespéré.

Les professionnels du crime, avec leur organisation et leur code auxquels le Parrain (1971) et Il était une fois en Amérique (1983) ont trouvé, rétrospectivement, de singulières vertus, se sont vus supplantés par des amateurs brouillons ( Bonnie et Clyde , 1967), des psychopathes de cauchemar ( le Silence des agneaux , 1990 ; Seven , 1995) et des hordes de marginaux mues par la misère, la haine raciale et le besoin de drogue ( les Rues de feu , 1984 ; Boyz'n the hood , 1991).

Avec eux, la violence armée déferle, aveugle et gratuite, débordant police, justice et citoyens affolés.

C'est alors qu'apparaissent ces héros des temps modernes, incarnés par Clint Eastwood dans Inspecteur Harry (1971) ou par Charles Bronson dans le Justicier dans la ville (1974), partisans de l'autodéfense.

Il n'existe plus rien d'humain dans la vengeresse croisade contre le crime de ces centaures, qui seront bientôt remplacés par des robots : Robocop (1987), Terminator (1991)... Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hollywood - Le déclin d'un empire Policiers d'ailleurs. Aux États-Unis, l'industrie du cinéma a donné un visage à celle du crime, créant des mythes et des héros dont on ne sait plus s'ils transcendent la réalité ou lui servent de modèles. Ailleurs, en revanche, le film policier ne constitue pas un genre autonome doté de codes et de conventions, mais s'inscrit dans une tradition littéraire nationale ou prête son cadre et ses péripéties à l'expression d'une vision du monde.

Ainsi, les nombreuses adaptations de romans « policiers » de Simenon, Agatha Christie, Stanislas-André Steeman ou Maurice Leblanc privilégient la pertinence d'une atmosphère citadine ou provinciale, bourgeoise ou équivoque, et la complexité des personnages, avec leurs humeurs, tics et faiblesses : Maigret, Poirot, Wens et Arsène Lupin sont bien des individus à part entière plutôt que les archétypes d'une mythologie.

Le jour se lève (Marcel Carné, 1939), Quai des orfèvres (Henri-Georges Clouzot, 1947), Plein soleil (René Clément, 1960), les films anglais d'Alfred Hitchcock, comme Une femme disparaît (1938), et les Docteur Mabuse tournés en Allemagne par Fritz Lang, peuplés de justiciers, de cadavres et d'assassins, sont davantage des œuvres personnelles, marquées par l'univers stylistique de leur auteur, plutôt que des films policiers au sens strict et étroit de l'expression.

Quant aux cinéastes qui, dans leurs œuvres, font explicitement référence aux maîtres du film « noir » américain – comme Jacques Becker ( Touchez pas au grisbi , 1954), Jean-Pierre Melville ( le Samourai , 1967), Francesco Rosi ( Lucky Luciano , 1973), Alain Corneau ( Police Python 357 , 1976) ou Jean-Pierre Mocky ( Solo , 1970) –, c'est à l'évidence en manière d'hommage et pour enrichir leur langage propre : intimiste chez Becker, tragique chez Melville, réaliste chez Rosi, humaniste chez Corneau, satirique chez Mocky. D'autres films, enfin, se veulent « policiers » et rien d'autre : Mélodie en sous-sol (1963), Borsalino (1969), la Balance (1982) ou Un poisson nommé Wanda (1988) ; tous, français, anglais, et en tout cas non américains, cultivent leurs différences – dans le ton, le rythme, les décors et personnages – et ne sont pas réductibles à un genre que seuls. »

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