Pierre II (Don Pedro II)

Né à Rio de Janeiro le 2 décembre 1825, mort à Paris le 5 décembre 1891. Fils de don Pedro Ier et de l'impératrice dona Léopoldine d'Autriche. Orphelin de mère à peine âgé d'un an et de père à neuf ans, il passe son enfance au milieu des troubles politiques, jusqu'à l'abdication de son père. Jusqu'en 1841, où il est couronné empereur, il vit sous la dépendance du Conseil de régence et sous la tutelle de José Bonifacio de Andrada e Silva. Les Etats pacifiés par le duc de Caxias, don Pedro commence à gouverner pacifiquement le Brésil, soit avec des cabinets libéraux, soit avec des cabinets conservateurs. Il s'attache à promouvoir le développement et la prospérité de l'Empire avec intelligence et application. En 1850, il abolit la traite des Noirs. Peu après, le Brésil intervient contre le dictateur argentin Rosas en faveur du Paraguay et de l'Uruguay, obtenant une complète victoire, ainsi que le libre accès au rio de la Plata. En 1862, une action maladroite et trop violente du ministre anglais à Rio provoque la rupture des relations diplomatiques entre le Brésil et l'Angleterre; celles-ci seront rétablies en 1865, grâce à la médiation, favorable au Brésil, du roi Léopold Ier de Belgique. En 1864, le Brésil entreprend une guerre avec le Paraguay qui se termine par sa victoire en 1870. En 1871 est proclamée la première loi visant à l'abolition totale de l'esclavage, qui devient effective en 1888. A partir de 1871, don Pedro II effectue de nombreux et fréquents voyages à l'étranger, visitant de préférence les centres culturels et scientifiques, où il bénéficie d'une grande estime. Malgré la popularité et le respect dont il jouit en général au Brésil, un soulèvement militaire contre le cabinet et non à proprement parler contre l'Empire, le 15 novembre 1889, est transformé en révolution par Deodoro da Fonseca. La République proclamée, don Pedro se voit forcé de quitter le Brésil sans pourtant abdiquer. Le 16 novembre, il s'embarque avec sa famille pour l'Europe. Il mourra à Paris. Don Pedro fut un souverain bon, intelligent et libéral. Le Brésil lui doit, outre l'abolition de l'esclavage, l'adoption du système métrique décimal, la construction de chemins de fer, du télégraphe, l'extension de l'instruction publi-que, le progrès des lettres et des arts, le suffrage universel, etc. De son mariage avec la princesse Thérèse Christine Marie, fille de François Ier, roi des Deux-Siciles, il eut deux fils, tous deux morts en bas âge, et deux filles, Isabelle et Christine.