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Phaéton et le char d'Hélios

Publié le 22/02/2012

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char
Phaéton est le fils d'Hélios, le Soleil. Mais il vit sur la terre parce que sa mère est une mortelle, et quand il dit qu'il est le fils du Soleil, personne ne le croit. Un jour, il en a assez. Il veut voir de ses yeux son très fameux père, c'est-à-dire le voir de près, dans toute sa simplicité. Phaéton se rend à pied chez Hélios. Au palais d'Hélios, il n'y a qu'une seule heure, midi. Le crépuscule n'ombre jamais les murs ,La nuit n'existe pas. Merveille que ce palais! Eblouissement ! L'or brille si fort, l'ivoire étincelle si puissamment, les joyaux rutilent de tant de feux que Phaéton se cache les yeux et recule... Pour un peu, il ferait demitour, quand une voix de tonnerre se fait entendre: " Tu es là, Phaéton! Que veux tu ? " A ces mots, Phaéton tressaille d'émotion, de crainte, mais aussi d'orgueil. Ce tonnerre, c'est son père! Le Soleil en personne! Alors, dans l'éblouissement orangé de ses paupières fermées, Phaéton ose demander: " Es-tu bien mon père ". Hélios part d'un grand rire et puis il dit: " Veux tu une preuve ? Exprime un souhait, je te l'accorde! " Osera-t-il, Phaéton, en cet instant, dire tout haut l'incroyable pensée qui l'assaille, le souhait insensé qui le saisit tout entier ? Il ose, il le murmure : " Mon père, laisse-moi, pour un jour seulement, conduire ton char à travers le ciel! " Le Soleil a, si l'on peut dire, un haut-le-corps... Il ne s'attendait pas vraiment à cette demande, et pour dire la vérité, il est plutôt ennuyé. Mais il a promis... Et il faut se décider vite. Le temps presse, le temps piaffe, les chevaux hennissent. Déjà les portes de l'Est s'empourprent. L'Aurore arrive, i faut partir. Phaéton saute sur le char , prend les longues rênes, heureux et fier. Il va leur montrer, sur la terre... Et les chevaux s'élancent dans le ciel, tellement rapides que bientôt leurs sabots foulent les derniers nuages de la nuit. Et le char monte, monte. Phaéton est ivre d'air, de gloire, de vitesse, de puissance. Il conduit le char du Soleil! Il se croit le maître du jour ! Mais soudain, tout bascule. Les chevaux s'emportent, ils accélèrent, prennent le mors aux dents et s'écartent de leur course habituelle. Ils ont reconnu que la main qui les conduit n'est pas celle de leur Maître et ils n'obéissent plus à Phaéton. Et voilà le char qui déraille, qui bondit à travers le ciel, heurte la constellation du Cancer , évite de justesse la collision avec le Lion, bouscule la Vierge... Phaéton s'affole, s'affale sur le siège, paralysé de terreur. C'est le signal d'une course encore plus folle. Cette fois, les chevaux plongent vers la terre, ils touchent presque les montagnes, de leurs sabots de feu. Et les plaines s'embrasent, les vallées ne sont plus qu'une buée. Bientôt, les forêts sont en flammes, le char du Soleil glisse comme un traîneau fou juste au dessus de la terre qui se transforme en brasier . La Terre-Mère pousse un long cri de détresse. Zeus en a assez vu. Il faut faire vite. Il saisit sa foudre et la jette sur Phaéton, pauvre conducteur étourdi et repentant... Il le tue, fracassant le char et précipitant les chevaux affolés dans la mer. Tout en feu, Phaéton tombe à travers l'espace jusqu'à la terre.

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