Pays longtemps féodal, et toujours demeuré indépendant, le Japon ne s'ouvrit au monde qu'avec l'ère Meiji, à partir de 1868. Cet archipel volcanique instable, très peuplé mais aux ressources naturelles faibles, a connu une modernisation à marche forcée tout en suivant une évolution impérialiste qui le mena à la ruine en 1945. Devenu une superpuissance économique grâce à la révolution des transports maritimes, à l'essor d'industries de haute technologie, et à une structure sociale hiérarchisée, le Japon n'en continue pas moins de cultiver avec fierté ses traditions. Le Japon, en japonais Nippon ou Nihon. est un empire d'Extrême-Orient constitué de près de 4 000 îles et bordé à l'ouest par la mer du Japon, et à l'est par l'océan Pacifique. Formé par la combinaison de plusieurs arcs insulaires à l'est du continent asiatique, le pays s'étire sur 3 000 km et compte 30 000 km de côtes. Quatre îles principales occupent la quasi-totalité de sa superficie : Hokkaid? , Honsh?, qui porte la capitale T? ky? - l'une des trois plus grandes villes du monde -, Ky?sh? et Shikoku. Le Japon, qui est l'une des plus grandes puissances économiques mondiales, a su tirer parti d'un environnement peu hospitalier. La Constitution de 1946 a posé les bases d'un régime démocratique. Même si son pouvoir n'est plus un pouvoir de décision politique, l'empereur reste le « symbole de l'État et de l'unité du peuple «. Le pouvoir exécutif est exercé par le cabinet, qui est solidairement responsable devant la Diète (Parlement). Cette dernière comprend deux Chambres : la Chambre des conseillers (Sénat) et la Chambre des représentants, ces derniers étant élus pour quatre ans au scrutin majoritaire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hokkaido Honshu Kyushu Shikoku Géographie Les conditions naturelles Le Japon se situe à la convergence de plusieurs plaques tectoniques : celles du Pacifique, d'Eurasie et de la mer des Philippines. Cette zone de subduction est à l'origine d'un fossé tectonique d'importance majeure, la Fossa Magna, grande fracture transversale qui partage le Japon en une zone externe, correspondant à la façade sur le Pacifique, et une zone interne, le long de la mer du Japon. Le plateau continental, très étroit (27 km contre une moyenne mondiale de 70 km), est bordé sur le Pacifique par les fosses du Japon et des Kouriles, qui atteignent respectivement 9 900 m et 10 500 m de profondeur. Les mouvements tectoniques et les variations du niveau des mers ont eu pour conséquence la formation, sur les côtes, de terrasses marines. Le relief. Les trois quarts du territoire sont occupés par des chaînes de montagnes datant de l'ère tertiaire et hachées de failles. Le volcanisme, très actif, a édifié dans tout le pays de nombreux volcans, qui correspondent aux sommets les plus élevés, tels ceux des « Alpes japonaises « et ceux qui surplombent la Fossa Magna, parmi lesquels culmine le mont Fuji-Yama (3 776 m), montagne sacrée au cône parfaitement régulier. Le caractère très disséqué des montagnes et la très grande densité des vallées s'expliquent par la combinaison des facteurs climatiques (le Japon étant une des régions les plus arrosées du globe, l'érosion y est très importante) et des mouvements de l'écorce terrestre. Les plaines, qui sont presque toujours périphériques et souvent recouvertes de limons d'origine volcanique, sont rares (moins d'un cinquième de la superficie totale), à l'exception de celles du Kant? (dans laquelle se trouve T? ky? ), de Niigata (sur la mer du Japon), de N? bi (où se situe Nagoya) ou de Ishikari (plaine de Sapporo). Ces zones basses se raccordent aux hauteurs par des cônes d'alluvion qui constituent des reliefs de collines ou de terrasses. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Fuji-Yama Kanto Sapporo Tsukuba Les livres Japon - la mer Intérieure (ou Seto Naikai), page 2652, volume 5 Le volcanisme . En raison de la persistance des forces tectoniques, le Japon est frappé par de nombreux cataclysmes sismiques. Plusieurs grandes régions volcaniques sont ainsi dominées par l'activité d'un ou de plusieurs volcans, comme, dans l'île de Ky?sh?, les monts Aso, Kirishima, Sakurajima et, en 1991, Unzen. L'accumulation, sur des épaisseurs considérables, de cendres issues de ces volcans entraîne la formation de terrasses et de plateaux. Lors d'une éruption volcanique en 1914, l'île de Sakurajima, constituée par le volcan du même nom au milieu de la baie de Kagoshima, se transforma en une presqu'île raccordée à la rive par une gigantesque coulée de lave. De 1640 à 1992, 28 graves éruptions ont eu lieu. Le Japon vit aussi constamment sous la menace des tremblements de terre et des raz de marée, ou tsunamis, qui les accompagnent. Ces derniers affectent ainsi gravement, tous les quinze ans environ, la côte de Sanriku, au nord-est du Japon. En 1988, 2 331 séismes d'une force supérieure à 3 sur l'échelle de Richter ont été dénombrés. Le tremblement de terre de force 7,8 qui survint à T? ky? en 1923 entraîna la mort de 142 000 personnes et celui de force 7,2 qui affecta la région de K? be en 1995 fit plus de 5 000 victimes. Outre la destruction totale ou partielle des constructions et des moyens de transport, les séismes provoquent également des glissements de terrain qui peuvent entraîner de nouvelles catastrophes. La menace constante que font peser ces cataclysmes constitue une source de handicaps pour ce pays. Mais les Japonais se sont efforcés de mettre en place un système de prévention : surveillance permanente, normes de construction très strictes pour les immeubles, conditionnement de la population à une réaction immédiate en cas d'alerte, élaboration de plans d'intervention et d'évacuation. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kobe Kouriles Kyushu raz Ryu-Kyu séisme séisme - Localisation et répartition des séismes tsunami Les livres solfatare, page 4825, volume 9 Japon - le mont Usu (à l'arrière-plan), volcan dans l'île d'Hokkaido, page 2652, volume 5 Japon - le volcan Sakurajima, à Kyushu, page 2652, volume 5 Japon - centre national de recherches pour la prévention des catastrophes naturelles, à Tsukuba, page 2657, volume 5 Climat et végétation. Le Japon se rattache à la zone des moussons, mais, en raison de l'étirement considérable de l'archipel en latitude (du 27e au 46e degré) et des contrastes d'altitude, le climat est caractérisé par de grandes variations d'une région à l'autre. De type continental au nord, il devient semi-tropical tout au sud, avec des écarts de température considérables. Ainsi, en hiver, tandis que la banquise se forme dans l'extrême nord du pays, les températures de l'archipel de Ry?ky?, notamment l'île d'Okinawa, restent élevées (16 o C en moyenne au mois le plus froid). Le climat est fortement influencé par deux grands courants marins : l'Oyashio, froid, qui longe le nord-est du Japon, et le Kuroshio, chaud, qui se dirige vers le sud et se divise en deux branches au sud de Ky?sh?. En hiver, des vents de direction nord-est, chargés d'humidité sur la façade de la mer du Japon, y provoquent d'abondantes chutes de neige, tandis qu'ils retombent asséchés sur la côte Pacifique, qui jouit alors d'un temps froid et ensoleillé. En été, les vents du sud-est entretiennent sur l'ensemble du pays un air chaud et humide et apportent des pluies diluviennes qui sont maximales en juin et surtout en septembre, où des cyclones tropicaux ravagent les côtes du sud de l'archipel (Ky?sh? et le sud de Honsh?). Le volume des précipitations du Japon est d'ailleurs l'un des plus importants au monde (1 800 mm par an en moyenne). Le paysage japonais est avant tout dominé par la forêt qui, couvrant les montagnes, même sur de fortes déclivités, occupe plus des deux tiers de la surface du pays et comprend de très nombreuses espèces liées à la nature du climat. De type boréal au nord (conifères mêlés de frênes et de bouleaux sur les hauteurs de Hokkaid? ), elle devient de type tempéré au centre avec des conifères et des arbres à feuilles caduques (érables, cyprès, hêtres, châtaigniers), puis tempérée chaude au sud, avec des arbres sempervirents (chênes verts, camphriers, magnolias à Ky?sh? et Shikoku). Malgré ces variations régionales, la présence dans tout le pays du bambou confère une certaine homogénéité aux paysages japonais. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kuroshio mousson Okinawa typhon Les livres forêt - reboisement au Japon, page 1963, volume 4 Hydrographie. Les fleuves et les rivières, au débit rapide et fort, sont peu navigables. Les hommes les ont toujours évités en s'installant sur les terrasses et les cônes d'alluvion. Depuis l'Antiquité, les cours d'eau font l'objet de travaux d'aménagement. Le redressement de leur cours, la construction de canaux de dérivation, l'endiguement d'une partie de leur lit ont été bien souvent, dans l'histoire japonaise, les étapes préalables à l'établissement d'une ville. Cette politique d'aménagement hydrographique a abouti à la création de barrages et de cours d'eau totalement artificiels. Des projets de grandes digues destinées à régulariser le débit à l'embouchure des fleuves, afin de répondre aux besoins en eau des villes et des industries, sont en cours. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Japon (mer du) Les aspects humains À l'exception des Aïnous, aborigènes relégués dans l'île d'Hokkaid? , la population japonaise est homogène. Il existe cependant une classe d'intouchables, les burakumins, descendants de bouchers et de tanneurs considérés comme souillés par la mort et le sang liés à leurs métiers, et faisant aujourd'hui encore l'objet de ségrégation. Longtemps menacé de surpeuplement, le Japon a essayé à partir de l'ère Meiji de remédier à ce problème : mise en valeur des régions montagneuses et de l'île d'Hokkaid? , incitation à l'émigration (notamment en Mandchourie et en Amérique latine), politique eugénique de 1948 visant à réduire la natalité. Dans les années quatre- vingt-dix, la croissance démographique est inférieure à 0,3 % par an, et devrait devenir négative à partir de 2010. Mais le vieillissement très rapide de la population constitue maintenant un lourd handicap pour l'avenir. Celle-ci a diminué dans dix-huit départements sur quarante-six, en particulier dans les régions périphériques. La densité moyenne de population est faible au Japon, mais elle ne reflète pas la réalité, car une grande partie des régions montagneuses -qui couvrent l'essentiel du pays -est difficilement habitable. La population, massivement urbaine, se concentre surtout dans les plaines, qui constituent souvent une suite ininterrompue d'agglomérations sur des centaines de kilomètres, comme entre T? ky? et ? saka. La prospérité économique a en effet entraîné à partir des années soixante des migrations vers la capitale et les autres grandes villes. Les densités de peuplement sont donc très inégales d'une région à l'autre : 5 450 habitants/km2 à T? ky? contre moins de 70 habitants/km 2 sur l'île d'Hokkaid? . La société japonaise, qui a conservé la même structure sociale depuis ses origines, est marquée par une forte hiérarchisation et par l'importance de la cellule familiale ; celle-ci sert de modèle à l'organisation des entreprises ou de tout autre groupement, les relations personnelles entre individus régissant tous les rapports collectifs. La grande homogénéité culturelle de cette société et l'insertion étroite de chacun au sein de la collectivité nationale expliquent la très grande efficacité du système japonais. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aïnous Hokkaido intouchables Osaka Tokyo - Une ville en perpétuel développement Les livres sumo - tournoi de sumo, à Bercy (1991), page 4950, volume 9 sumo - sumotori, page 4950, volume 9 Japon - Fukuoka, page 2653, volume 5 Japon - la piscine de Korakuen, à Tokyo, page 2653, volume 5 Japon - une ruelle de Kyoto, page 2654, volume 5 Japon - scène de rue dans un quartier d'affaires, page 2654, volume 5 La vie économique Agriculture et pêche. Malgré les terres gagnées sur la mer, l'agriculture ne peut se développer que sur moins d'un sixième de la surface du pays. Très intensive, elle se pratique sur de petites exploitations et consiste, pour une part importante, en riziculture, subventionnée par l'État ; le riz vient loin devant les autres céréales (blé, orge, avoine, soja), le thé et le tabac. Mais, en raison de la modification du régime alimentaire des Japonais depuis 1945, la production de riz tend à diminuer chaque année, au profit d'autres productions : cultures fruitières et maraîchères, élevage. L'agriculture ne couvre cependant pas les besoins du pays, et sa part diminue régulièrement dans le revenu national. Le Japon est devenu le premier importateur mondial de produits agroalimentaires. Pays insulaire, il bénéficie d'eaux poissonneuses enrichies par la prolifération du plancton que favorise la rencontre de deux courants marins froid et chaud. Bien qu'il doive importer une partie des produits de la mer qu'il consomme, le Japon se situe au troisième rang mondial pour la pêche, ainsi qu'au premier pour l'aquaculture. Celle-ci s'est développée pour pallier la perte de zones de pêche en bordure de mer, asséchées ou transformées en terre-pleins artificiels pour l'implantation d'industries lourdes, extrêmement polluantes. Dans le secteur de la pêche, comme dans celui de l'industrie, coexistent de petites affaires familiales à l'équipement souvent rudimentaire et d'énormes sociétés au matériel très sophistiqué. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats intensive (agriculture) Les livres perle - parc à huîtres perlières dans la baie d'Ise, près de Taba, au Japon, page 3807, volume 7 Shikoku, page 4770, volume 9 Japon - rizières en terrasses, dans le Japon central, page 2655, volume 5 Japon - un marché aux poissons à Tokyo, page 2656, volume 5 Les activités industrielles. Complètement ruiné après la Seconde Guerre mondiale, le Japon est devenu dès le début des années quatre-vingt la deuxième puissance industrielle du monde, malgré le lourd handicap que constitue l'absence presque totale de matières premières sur son sol. Il importe ainsi l'ensemble du pétrole, du gaz, de l'uranium, de la laine, du coton, la quasi-totalité du fer, une grande partie du charbon et du cuivre, etc. En dépit de son extrême dépendance envers les pays étrangers pour les sources d'énergie, le Japon a pourtant mieux résisté que l'ensemble des pays développés aux deux chocs pétroliers de 1973 et 1979. Après avoir été la base de la croissance dans les années cinquante et soixante, les industries lourdes sont entrées dans une période de stagnation, cédant la place aux industries à haute technologie (électronique, optique, aéronautique...). Le Japon occupe le premier rang mondial pour la sidérurgie et la construction navale, le deuxième pour la construction automobile, l'électronique, les bio-industries et les nouveaux matériaux. Les industries chimiques et pétrochimiques sont également en plein essor. En relation avec l'intensité des échanges et la situation des principales villes sur des plaines côtières, le Japon figure au deuxième rang mondial pour le trafic portuaire. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats électronique - L'importance économique de l'électronique Les livres sidérurgie - une aciérie au Japon, page 4778, volume 9 Japon - la baie d'Osaka, page 2656, volume 5 Japon - complexe pétrolier, page 2657, volume 5 Les activités commerciales. À la troisième place pour les importations (qui sont faites en grande majorité de matières premières), le Japon est aussi le troisième exportateur au monde. Les exportations constituent l'une des grandes forces de son économie et lui permettent d'avoir un fort excédent commercial. La quasi-totalité des exportations consiste en produits manufacturés, mais l'effort japonais se concentre sur un petit nombre de produits de grande diffusion, d'un excellent rapport qualité/prix (voitures, ordinateurs, appareils haute-fidélité), d'où un impact très sensible sur les producteurs étrangers. Pour certains produits de haute technologie tels que les photocopieurs, appareils photo ou magnétoscopes, la production est presque totalement axée sur l'exportation. Le dynamisme de l'économie japonaise repose sur des structures capitalistes originales et notamment sur la collaboration du MITI (ministère de l'Industrie et du Commerce extérieur), qui met en place la stratégie industrielle, et d'un combinat de plusieurs grandes firmes extrêmement puissantes, les zaibatsu (Mitsubishi, Mitsui, Sumitomo, Fuyo, Sanwa et quelques autres). Celles-ci sont relayées au niveau mondial par les sogo-shosha, sociétés de commerce international qui jouent un rôle prépondérant dans les exportations. Les délocalisations, opérées en vue de trouver une main-d'oeuvre meilleur marché, touchent moins de 10 % des potentialités industrielles nippones, mais les investissements du Japon ont tendance à s'accroître en Chine et en Asie du Sud-Est, développant ainsi le rôle qu'il aspire à jouer dans l'espace Asie-Pacifique. Au total, l'aide publique internationale qu'il fournit le place en tête des pays du monde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats MITI Mitsubishi Mitsui zaibatsu Les livres Japon - fabrication de matériel électronique chez Seiko, page 2657, volume 5 Japon - fabrication de robots (Fanuc), page 2657, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Tokyo - Une ville à la suprématie surtout économique Yomiuri Shimbun L'organisation de l'espace L'organisation rationnelle de l'espace habitable et la recherche de nouvelles terres a été de tout temps l'une des préoccupations majeures des Japonais : occupation systématique des plaines et des terrasses littorales, versants transformés en terrasses, assèchement de baies, création de polders pour l'installation de rizières. Depuis quelques décennies, en relation avec la diminution de la consommation de riz, l'urbanisation et l'industrialisation, des rizières situées en basse altitude ont été asséchées et des zones conquises sur des pentes à risque, autrefois évitées par l'homme, sont désormais convoitées du fait de la raréfaction des zones constructibles dans les plaines. En outre, le passage des typhons provoque chaque année de nouvelles catastrophes. Après avoir été, jusqu'au début du XVIIe siècle, situé dans le sud-ouest du Japon avec les capitales de Nara et de Ky? to, le centre historique du pays a glissé vers l'est avec le développement de l'ancienne Edo, l'actuelle capitale T? ky? . L'essentiel des villes a pour origine l'ancien réseau urbain constitué durant la seconde époque féodale de 1600 à 1868. Beaucoup d'entre elles sont devenues des préfectures à l'époque Meiji (1868-1912), durant laquelle le Japon s'est industrialisé et modernisé en s'aidant de références occidentales. Certaines se sont transformées en importantes capitales régionales, voire en grandes villes industrielles. Les trois quarts des Japonais résident dans des zones urbaines. Sur les 3 245 communes japonaises, 655 comptent plus de 50 000 habitants et 10 dépassent le million d'habitants. Le Japon présente un fort contraste entre une mégalopole qui s'étire sur environ 1 200 km, de T? ky? au nord de Ky?sh?, et des régions périphériques encore très rurales. Cette mégalopole est dominée par deux énormes agglomérations regroupant respectivement les villes de T? ky? , Kawasaki et Yokohama, et celles d'? saka, K? be et Ky? to. Après la Seconde Guerre mondiale, les industries se sont installées essentiellement le long de la côte Pacifique et de la mer Intérieure, au détriment de la côte de la mer du Japon, qui reste beaucoup moins développée et ne compte aucune ville de plus de 300 000 habitants. L'étalement des villes et, récemment, le desserrement au sein des grandes conurbations au profit de villes de banlieue accentuent les phénomènes de rurbanisation. La modernisation des infrastructures de transport a toujours été privilégiée par la politique d'aménagement. Les lignes de train à grande vitesse, Shinkansen, constituent l'épine dorsale du pays. L'un des plus denses au monde, le réseau routier est complété par un programme de grands travaux : ponts, tunnels gigantesques reliant les quatre îles. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kagoshima Kawasaki Kobe K yoto Nara Osaka polder Seto Naikai Tokyo - Introduction Tokyo - Une ville en perpétuel développement Yokohama Les livres Tokyo - vue générale de Tokyo, page 5214, volume 10 Tokyo - le nouvel hôtel de ville de Tokyo, page 5217, volume 10 Japon - Kobe, port d'Osaka, page 2658, volume 5 Japon - la ligne ferroviaire Yurikamome, à Tokyo, page 2658, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amagasaki Fukuoka Fukuyama Hakodate Hamamatsu Hokkaido Kagoshima Kamakura Kansai Kanto Kawasaki Kouriles Kuroshio Minamata Nagoya Nikko Oita Okayama Omuta Ryu-Kyu Sapporo Sendai Takamatsu Tsushima Wakayama Yamagata Yokkaichi Yokohama Histoire Dans la préhistoire du Japon, on distingue la période J? mon (10 000 à 300 avant J.-C.), qui est celle de la poterie à décor cordé, de l'économie de cueillette et du règne de l'empereur mythique Jimmu tenn? , et la période Yayoi (300 avant J.-C.-300 après J.-C.), caractérisée par l'introduction de la riziculture, l'usage généralisé du tour de potier et l'apparition de la métallurgie. Naissance de l'État japonais et influences chinoises La période dite des « anciens tertres « (300-552) a laissé de gigantesques sites funéraires ornés de statuettes, appelés kofun, qui témoignent d'un saut technique important et d'une organisation sociale supérieure connue sous le nom d'État du Yamato. La société du Yamato, située dans la partie centrale de Honsh?, réunissait de puissants clans familiaux, dotés dans leurs domaines d'une large autonomie, autour d'un souverain dont les fonctions étaient autant politiques que religieuses. Les plus anciennes sources écrites japonaises, le Kojiki et le Nihon-shoki, font descendre le premier empereur de la déesse du Soleil Amaterasu. L'influence de la Chine et de la Corée ne cessa de s'affirmer du VI e au VIIIe siècle, par l'intermédiaire d'immigrants et d'ambassadeurs venus de ces pays, hommes souvent lettrés qui arrivaient avec une culture déjà ancienne, une écriture, des modèles de villes et d'administration. Le bouddhisme, introduit au Japon vers 538, devint religion d'État en 594 sous la régence du prince Sh? toku, qui imposa également une nouvelle organisation politique issue de l'idéologie du confucianisme chinois, instaurant notamment la centralisation de l'État autour de l'empereur et la hiérarchie des fonctionnaires. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amaterasu Confucius Yamato Les livres Japon - le prince Shotoku Taishi et deux suivants, page 2659, volume 5 L'ordre des Codes Du VIIe au IXe siècle, cette tendance à un contrôle et à une formalisation accrue du pouvoir culmina avec le régime bureaucratique des Codes. Équivalent séculier des rites qui régissaient le monde immuable, les Codes aboutirent au renforcement de la fonction impériale et de la cour, qui fut assimilée à l'État. En 710, la cour, jusqu'alors itinérante, se fixa à Nara, ville quadrillée de rues perpendiculaires (sur le modèle de la métropole chinoise de l'Empire Tang), où s'élevèrent de riches temples et palais. Mais, en raison de l'influence grandissante des moines de Nara, la capitale fut transférée un peu plus au nord, entre ? saka et le lac Biwa, d'abord à Nagaoka en 784, puis, dès 793, à Heianky? , à l'emplacement de la future Ky? to. Les organes de l'administration furent vite dominés par les grandes familles, et plus particulièrement par le clan des Fujiwara, dont le chef prit le titre de régent et en vint progressivement à régner à la place de l'empereur. Cette première période fut marquée par l'influence des Classiques chinois, et la constitution, dans tous les domaines, d'anthologies. Elle fut dominée par la personnalité brillante de Sugawara no Michizane (845-903), conseiller de modeste extraction, mais qui sut s'attirer l'appui de la lignée des Fujiwara. Les premières oeuvres de la littérature, reflets de la sensibilité japonaise, commencèrent dès lors à se défaire du moule chinois. Mais un fort contraste opposait alors la vie de cour à celle de la grande majorité des paysans. Face à l'évasion fiscale (fuite des contribuables), il fallut asseoir l'impôt sur la terre et renforcer les pouvoirs des gouverneurs provinciaux. Malgré des reprises en main par le gouvernement central, ceux-ci conquirent leur autonomie face à la cour. Cette emprise de l'aristocratie finit par faire avorter le principe d'un État bureaucratique. À la fin du Xe siècle, la maison des Fujiwara dominait l'ensemble de l'appareil d'État, et, à travers sa clientèle, tout le pays. Associée à un bouddhisme influent et en pleine effervescence doctrinale, à une vie de cour luxueuse et hautement ritualisée, la culture raffinée des Fujiwara fut un des sommets de la civilisation japonaise. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Fujiwara Fujiwara - Fujiwara no Sadaie Nara Vers un Moyen Âge féodal Le Moyen Âge japonais, qui dura jusqu'à la fin du XVIe siècle, fut une période de bouleversements profonds et d'expériences politiques sociales et culturelles nouvelles. Les XIe et XIIe siècles accentuèrent le déclin de l'État bureaucratique, tandis que la cour se repliait sur un monde esthétisant et que les grands monastères se disputaient grâces et prébendes. Un système complexe de remises de droits aboutit à la création de grands domaines échappant au contrôle de l'État. Les Fujiwara perdirent progressivement leur prépondérance au profit de deux grands clans, les Taira et les Minamoto, dont la lutte armée, racontée par le Heike monogatari, se solda par l'introduction du féodalisme. Alimentée par le mécontentement des notables locaux face au pouvoir sans partage des grandes familles de la cour, la guerre entre ces deux clans s'acheva, en 1185, par la victoire de Minamoto no Yoritomo. Les structures sociales apparues dans l'est du Japon faisaient du guerrier, dont l'influence était fondée sur son art militaire, un petit fonctionnaire intégré à l'État mais aussi le propriétaire d'un domaine qui permettait de subvenir à de longues campagnes. Yoritomo prit le pouvoir et, entouré de ses hommes liges (inscrits comme tels sur un registre et dotés de terres), il s'installa à Kamakura, qui allait rester la capitale politique jusqu'en 1333. Reconnu par la cour, il fut nommé sh?gun (généralissime) en 1192, titre qui devint héréditaire. L'empereur, demeuré à Ky? to, perdit alors tout pouvoir effectif. De 1219 à 1333, le pouvoir politique fut dominé par une nouvelle dynastie, les H? j? , qui, se substituant au sh? gun, prirent le titre de régents du sh ? gun. Dans ce système, en échange d'un fief concédé par charte shogunale - révocable -, le vassal devait le service militaire. Le rôle de pacificateur reconnu au sh? gun s'étendit à la police et de nouveaux règlements juridiques furent créés. L'épreuve des invasions mongoles menées par Q?b?l?i Kh?n en 1274 et 1281 permit alors au sh? gun d'étendre son emprise à l'ensemble du territoire et de ressouder les liens de vassalité. À ces mutations politiques répondit, en relation avec la réouverture du Japon vers la Chine, la pénétration de sectes bouddhiques, et en particulier d'une nouvelle philosophie religieuse, le zen, fondée avant tout sur l'austérité et la réflexion personnelle et qui convenait très bien aux guerriers, dont le comportement était déjà régi par un code, le bushido. À cette époque, à la jonction de la culture orale et de l'écrit, commença de se diffuser, déclamée par des bardes aveugles, l'épopée du Heike. Les structures économiques et productives laissèrent à partir du XIII e siècle une plus grande part aux échanges commerciaux. Certes, les activités agricoles restèrent prépondérantes, dominées par une classe de paysans aisés et des techniques déjà remarquablement intensives. Elles permirent, outre l'amélioration générale des conditions de vie, de dégager des excédents commercialisables. De même, dans les deux capitales politiques, un monde urbain, creuset de la nouvelle culture, s'esquissa. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats H ojo Kamakura mikado Minamoto Qubilai Khan shogun Taira Takauji zen Les livres Japon - l'attaque du palais de Sanjo par les hauts dignitaires dans leurs chars, page 2659, volume 5 Guerres, ligues et mutations culturelles L'instabilité revint au XIVe siècle. Les guerriers, indisposés par le despotisme des H? j? et la baisse de leurs revenus, pratiquèrent la guérilla et le banditisme. En 1333, le sh? gunat s'effondra sous l'égide de l'empereur Daigo, qui ramena le gouvernement à Ky? to, inaugurant la période de Muromachi (1333-1573), du nom d'un quartier de Ky? to. Mais la lutte entre Daigo et le candidat du sh? gunat, un membre du clan féodal d'Ashikaga, plongea le pays, à partir de 1336, dans le chaos d'une scission dynastique et d'une guerre civile de soixante ans. Nommé sh? gun en 1338, Ashikaga Takauji s'installa aussi à Ky? to, mais détrôna Daigo et mit en place un nouvel empereur. Jusqu'en 1392, date de la mort de Daigo, il y eut deux empereurs dans le pays. Ces désordres politiques furent accompagnés de graves troubles sociaux. Les vassaux du sh? gun Ashikaga parurent moins tenus par leurs liens de soumission, et, pour faire face aux grands seigneurs (daimy?), on vit se multiplier, surtout dans le monde rural, des ligues (ikki), égalitaires, de petits seigneurs. Les trois sh ? gun Ashikaga qui suivirent parvinrent, entre 1368 et 1441, à rétablir l'équilibre politique en rapprochant l'ancienne aristocratie de la nouvelle noblesse guerrière et en mettant fin, en 1392, à la scission dynastique. Appelé « roi « par la Chine, le sh? gun consolida sa fortune grâce aux vigoureux échanges commerciaux qui s'établirent alors entre le Japon et le continent après l'élimination de la piraterie. Mais les échanges intérieurs aussi se développèrent, encadrés par de puissantes guildes de marchands et de prêteurs. L'apparition de cette économie monétaire déstabilisa profondément les campagnes, qui réclamèrent la suppression de leurs dettes et s'insurgèrent contre la fiscalité féodale. Le malaise s'accrut en 1461, année de récoltes catastrophiques et de famines durant laquelle on vit renaître les ligues paysannes révolutionnaires. Peu à peu, le Japon s'enfonça dans les guerres que se livrèrent les grands féodaux (guerres d'? nin, 1467-1477). Cette période connut pourtant un apogée culturel : favorisée par des sh? guns mécènes, la nouvelle culture urbaine inventa le théâtre n? , l'art du thé et des jardins, et renouvela totalement les formes et les espaces de l'architecture civile japonaise. Entre 1480 et 1570, le Japon fut déchiré par les révoltes populaires et les guerres féodales. Dans cette atmosphère d'anarchie sociale émergèrent pourtant des groupements d'une nature nouvelle, aspirant à l'autonomie : groupements de paysans en armes (samurai), ligues provinciales, congrégations religieuses et communes urbaines fortifiées (sakai). À l'ouest, autour des vestiges du sh? gunat, ni Hosokawa, ni Ouchi, les deux clans dominants, ne parvinrent à se départager. À l'est, un guerrier d'extraction modeste, usurpant le nom de H? j? , réussit à se tailler un domaine considérable. Ces nouveaux puissants ne tiraient leur autorité que de la force de leurs armées. Ils se dotèrent d'une clientèle de vassaux dont les plus modestes, pour la première fois, furent récompensés en espèces et non en fiefs. Ils entreprirent de briser les mouvements communaux pour donner naissance au Japon moderne. Enfin, en 1543, l'Occident et le Japon entrèrent en relation par l'intermédiaire des Portugais. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ashikaga daimyo jardins - Les jardins d'Asie no samourai thé Le sh?gunat moderne Trois hommes issus de clans différents présidèrent à la naissance du Japon moderne. Oda Nobunaga (1534-1582), à l'ouest, tirant parti des mousquets nouvellement importés dans le pays, défit les ligues populaires et religieuses et, à partir de 15651570, occupa Ky? to où il régna bien que n'ayant aucun titre. L'un de ses lieutenants, Toyotomi Hideyoshi (1536-1598), parvenu au pouvoir en 1582, continua l'unification et se lança avec ses guerriers à l'attaque de la Corée. Tokugawa Ieyasu (1542-1616), à l'est, battit les derniers féodaux en 1600 à la bataille de Sekigahara. Une fois le pays pacifié et réunifié, il obtint le titre de sh? gun et s'installa à Edo, future T? ky? (période Edo-Tokugawa). Sa dynastie devait durer jusqu'en 1867. Les campagnes en direction de la Corée et de la Chine (1592 et 1597) avaient permis une connaissance directe du continent. Mais c'est surtout l'arrivée des Portugais qui changea le visage du Japon. Le pays montra dans un premier temps une étonnante capacité à tirer parti des techniques nouvelles et à comprendre l'intérêt des énormes bénéfices du commerce international ; les missionnaires purent même l'évangéliser (François Xavier). Pourtant, par souci d'indépendance, le sh? gun expulsa ceux-ci, proscrivit peu à peu le christianisme, contrôla le commerce international et imposa en 1635 la fermeture totale du pays. À l'intérieur, les Tokugawa consolidèrent leur pouvoir : le sh? gun se réservait le droit d'intervenir dans les problèmes posés par la dévolution des fiefs, multiplia les destitutions en cas de désobéissance et imposa aux seigneurs, les daimy? , de séjourner dans sa capitale, Edo, un an sur deux. À ce régime policier et oppressif s'ajoutaient des lois somptuaires et une étiquette rigide. Le gouvernement sh? gunal, gérant le domaine du sh? gun, allia les caractéristiques de la féodalité (les daimy? étaient indépendants dans leur domaine et géraient 75 % du territoire) à celles d'une bureaucratie moderne, technicienne et salariée.(représentée par les samourais, qui avaient perdu leur fonction guerrière). Il ne resta plus à l'empereur, affaibli, mais toujours investi de ses fonctions rituelles, que le rôle de symbole du génie national (kokutai). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats daimyo François - François Xavier mousquet Portugal - Histoire - Le Portugal des découvertes samourai shogun Tokugawa Tokyo - Histoire d'une capitale impériale - Introduction Expansion urbaine et culture bourgeoise Le XVIIe siècle japonais fut à tous les points de vue un beau siècle. La population passa de 10 millions en 1600 à 30 millions au début du XVIIIe siècle. De grands travaux, d'importants défrichements, mais aussi l'amélioration des techniques agraires permirent une augmentation proportionnelle des moyens de subsistance. Ce furent cependant l'expansion des villes et l'apparition d'une classe et d'une culture bourgeoises qui marquèrent la période. Au début du XVIIIe siècle, ? saka comptait 300 000 habitants et Edo un million d'habitants. Monzaemon (1653-1724) créa le théâtre populaire kabuki, Bash? (1644-1694) donna ses lettres de noblesse à la poésie des haikai et Saikaku (1642-1693) inventa le roman réaliste bourgeois. Parallèlement, on assista à la progression rapide de l'alphabétisation et à l'apparition de livres et d'estampes nombreux et bon marché. La prospérité fut suivie, au XVIIIe siècle, par une période de conjoncture défavorable. Les aléas climatiques, le piétinement des techniques agraires et un relatif surpeuplement provoquèrent de graves famines, qui suscitèrent une nouvelle vague de révoltes, rurales et urbaines, inspirées souvent par un désir millénariste de renouveau. La capacité de réforme du sh ? gunat était à cette époque limitée. En revanche, les grands daimy? , contrôlant et taxant les échanges intérieurs en plein essor et développant, sur leurs domaines, des industries de transformation, renforcèrent leur influence. Le sh? gunat se trouva d'autant plus affaibli qu'au milieu du XIXe siècle de nouvelles puissances, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis, se pressèrent aux portes du Japon. En 1854, il fallut renoncer à la politique d'isolement : par le traité de Kanagawa, le Japon acceptait d'ouvrir les ports de Shimoda et Hakodate aux bateaux américains. L'entrée des étrangers au Japon provoqua des émeutes xénophobes. Face à l'inertie des derniers Tokugawa, les riches daimy? du sud-ouest cautionnés par la cour impériale, se révoltèrent contre le pouvoir d'Edo. Le sh? gun fut vaincu en 1868 et la monarchie absolue rétablie. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats daimyo haiku Hakodate kabuki shogun Tokugawa Tokyo - Histoire d'une capitale impériale - Introduction Yoshinobu Les livres Japon - paravent des « Barbares du Sud «, peint au début du XVIIe siècle par Kano Naizen, page 2660, volume 5 Japon - vaisseaux et soldats occidentaux dans la baie de Yokohama, page 2661, volume 5 L'ère Meiji L'empereur Mutsuhito (1868-1912) transféra sa capitale à Edo, qui prit le nom de T? ky? , et imposa la modernisation du pays. Dès 1871, la féodalité fut abolie. Sur le plan économique, le Japon eut recours aux spécialistes et technologies (filatures, chemin de fer) de l'étranger, et devint un concurrent sérieux dans le commerce de la soie. Le coût de ces infrastructures provoqua dans les années 1870 des difficultés financières, et l'État, sauf pour l'armement, se désengagea de l'industrie en laissant se créer de grands groupes (Mitsui, Mitsubishi). Il conçut enfin le développement d'un système d'enseignement de masse (1890). Cette première modernisation, balayant les anciennes structures sociales, aboutit à la promulgation en 1889 d'une Constitution parlementaire. Inspirée par les anciennes élites du sh? gunat, elle créait un régime censitaire garanti par un empereur sacré, au pouvoir inviolable. Restait la menace extérieure des Occidentaux, qui s'intéressaient de près à la Chine, et le problème des petits samurai auxquels la modernisation avait retiré leurs fonctions. La voie impérialiste et militariste s'imposa. Dès 1876, la Corée dut ouvrir ses portes. La supériorité militaire du Japon fut établie dès la première guerre sino-japonaise (18941895), puis lors de la guerre contre la Russie (1904). La Corée fut annexée en 1910 au Japon qui, à la faveur de la Première Guerre mondiale, ayant soutenu les Alliés, hérita des colonies allemandes du Pacifique et extorqua des privilèges économiques en Mandchourie. Le pays était ainsi devenu la première puissance asiatique. Il accentua ensuite son industrialisation (textile) en bénéficiant du large éventail de main-d'oeuvre issue des campagnes, exploitée et entretenue dans le culte de l'intérêt national (produire et épargner). Si, dans la foulée, les élites politiques et économiques tendirent à s'interpénétrer davantage, le phénomène nouveau du début du XXe siècle fut l'apparition de classes moyennes urbaines et éduquées. Celles-ci, appuyées par une presse de masse, parvinrent à atténuer le caractère oligarchique du régime politique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie - Histoire - L'émergence du Japon Chine - Histoire - La fin de l'Empire Corée - Histoire - Déclin et renouveau Corée - Histoire - La colonisation japonaise Meiji Mitsubishi Mitsui Mutsuhito russo-japonaise (guerre) Sakhaline samourai sino-japonaises (guerres) Taiwan Tokyo - Histoire d'une capitale impériale - Introduction Les livres Japon - le gratte-ciel de Ryogokou, page 2661, volume 5 Japon - combat naval devant Port-Arthur, en 1905, estampe japonaise, page 2662, volume 5 Le tournant totalitaire Sous l'empereur Yoshihito (1912-1926), incapable de régner, la vie politique finit par opposer dans un jeu à trois les anciens oligarques de Meiji, l'armée, constitutionnellement indépendante du gouvernement, et les nouveaux partis politiques aux aspirations démocratiques, représentés à la Chambre (le suffrage universel fut instauré en 1925). Dans un Japon bouleversé par ces changements économiques et sociaux et frustré, lors des traités de paix (1920), de ses ambitions impérialistes sur la Chine, le nationalisme devint la seule référence commune à tous les citoyens. Sans prendre la forme de mouvement de masse, ce sentiment nationaliste gagna de nombreux officiers qui ne voyaient pas de sécurité pour le Japon sans une base territoriale élargie, permettant en outre de s'assurer les matières premières indispensables au pays. À partir des colonies japonaises, l'armée recommença au début de l'ère Sh? wa (règne de Hirohito, 1926-1989) ses coups de force contre la Chine. En 1931, le Japon se lança, contre l'avis de l'empereur, à la conquête de la Mandchourie, qu'il occupa bientôt entièrement, et quitta en 1933 la Société des Nations qui l'avait condamné. Ces victoires furent bien accueillies : elles compensaient le chaos politique et les difficultés économiques. Paralysé par les luttes de partis, gêné par l'armée, le gouvernement fut en butte aux attentats terroristes des nationalistes et à l'indécision de l'empereur. L'emprise de l'armée sur la nation, étouffant ce qui restait de vie démocratique et contrôlant peu à peu les grands conglomérats, s'accrut lors de l'attaque contre la Chine en 1937, qui contribua à détériorer encore les relations du Japon avec les États-Unis. Allié aux puissances fascistes (Italie, Allemagne) en 1936, le Japon multiplia alors les agressions, de l'Indochine à l'Indonésie, et annonça en 1941 la création d'une « Sphère de coprospérité asiatique «. Fort de ce potentiel nouveau de richesses (pétrole, minerais), il se résolut à attaquer la flotte américaine à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, conquérant par la suite la quasi-totalité de l'Asie et du Pacifique. La puissance continentale américaine parvint pourtant, dès 1943, à isoler les différentes parties de cet Empire japonais distendu et fragile. Malgré la destruction de T? ky? par l'aviation américaine au printemps 1945, il fallut les bombardements nucléaires de Hiroshima (6 août) et de Nagasaki (9 août) pour que le Japon cesse les combats et capitule sans conditions le 14 août. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Axe (puissances de l') Chine - Histoire - La Chine de Mao Zedong Chine - Histoire - La fin de l'Empire guerres mondiales - La Seconde Guerre mondiale Hirohito Hiroshima kamikaze Konoe Fumimaro Mandchoukouo Mandchourie Mandchourie - Histoire Nagasaki Pacifique (guerre du) Pearl Harbor Taisho tenno (Yoshihito, empereur sous le nom de) Tanaka Giichi Tojo Hideki zaibatsu Les livres guerres mondiales - les offensives alliées dans le Pacifique entre 1942 et 1945, page 2276, volume 4 guerres mondiales - la IIIe flotte américaine en route vers l'île d'Iwo Jima, page 2277, volume 4 États-Unis - l'attaque japonaise sur la base de Pearl Harbor, page 1761, volume 4 Japon - l'empereur Hirohito (ère Showa) passant en revue les cadets de l'Académie militaire (1933), page 2662, volume 5 Japon - l'explosion nucléaire sur Nagasaki, le 9 août 1945, page 2662, volume 5 Naissance d'une superpuissance économique La guerre fit près de 2 millions de morts au Japon, détruisit environ la moitié des villes et laissa le pays épuisé matériellement et moralement. Elle lui fit perdre en outre toutes ses possessions étrangères : Formose et la Mandchourie, restituées à la Chine, le sud de Sakhaline et les îles Kouriles, celles-ci étant occupées par l'URSS et dont le Japon revendique, aujourd'hui encore, les quatre les plus méridionales. Il dut aussi se résoudre à accepter ce contre quoi il avait lutté depuis les débuts de l'ère Meiji : l'occupation du pays par une puissance étrangère. Mais, contre toute attente, la cohabitation de la population japonaise, qui admettait sa défaite, et des autorités d'occupation américaines dirigées par le général MacArthur se déroula sans heurts. Une Constitution fut promulguée par les Américains (1946). Elle installait un régime parlementaire, ne reconnaissait plus aucun pouvoir à l'empereur et limitait les capacités militaires du Japon. Les grandes structures de l'époque totalitaire (propriété foncière, conglomérats) furent démantelées, tandis qu'était encouragée, avec de nouveaux programmes d'éducation, la renaissance de la société civile. Concerné au premier chef par la guerre froide lors du déclenchement de la guerre de Corée (1950), le Japon fut restauré dans sa souveraineté par le traité de San Francisco (1951) et admis à l'ONU en 1956. Après le démarrage difficile des années cinquante, au début desquelles les 80 millions de Japonais subirent encore des pénuries malgré l'aide économique américaine, la prospérité s'installa dans les années soixante, et le pays, procédant à une profonde transformation de l'appareil de production, connut le taux de développement le plus rapide du monde. Au cours de la prodigieuse décennie de la haute croissance (19651975), c'est bien l'économie, grâce à la conquête des marchés, qui a guidé la puissance du Japon. Il restait à ce dernier à acquérir une position politique internationale à sa mesure : le traité de paix et d'amitié signé avec la Chine en 1978 lui a permis d'accroître son influence en Asie du Sud-Est. Si la vie politique, dominée par les libéraux, n'a pas connu d'alternance pendant plus de 40 ans, la société japonaise a su se mobiliser en dehors du système des partis sur des enjeux nouveaux (pacifisme, féminisme, « environnementalisme «), et le parti libéral démocrate a perdu la majorité absolue lors des élections législatives de 1993. Il est toutefois revenu au pouvoir dès juin 1994, dans le cadre d'un gouvernement de coalition dirigé par le socialiste Tomiichi Murayama. Puis, en janvier 1996, c'est son leader, Ryutaro Hashimoto, représentant l'aile droite du parti, qui a pris la tête du cabinet à la faveur d'élections anticipées. Ce succès ne dissipe pas pour autant la crise de confiance qui est celle d'une grande partie de la société japonaise à l'égard de son système politique, et dont les attentats au gaz imputés à la secte Aum Shinri-kyo, en 1995, ont été l'un des tragiques révélateurs. Le Japon est à la recherche de la voie qui lui permettrait de prolonger sa réussite économique sans aggraver le malaise social. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Akihito Kouriles MacArthur Douglas Mandchourie Mandchourie - Histoire Nakasone Yasuhiro Sakhaline Takeshita Noboru Les livres Japon - le Chinois Deng Xiaoping et le Premier ministre japonais Fukuda Takeo, page 2663, volume 5 Japon - manifestation à Tokyo, en 1968, page 2663, volume 5 Japon - forum de l'APEC à Osaka, page 2663, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats daimyo mikado samourai shogun Société et religion Depuis les origines, la vie des Japonais est conditionnée par leurs croyances religieuses, qui sont soit indigènes comme celles du Shint? , soit importées de Corée et de Chine comme le bouddhisme, le taoïsme et le confucianisme. La première religion du Japon, et la plus fondamentale, est le shint? (« la voix des dieux «), religion au polythéisme exubérant qui tire son origine des croyances chamaniques apportées à la fin du IIIe siècle par des groupes de cavaliers venus de Sibérie en passant par la Corée. Ces croyances se mélangèrent à celles, probablement animistes, des plus anciens habitants des îles du Japon. Le shint? rend un véritable culte à la nature par la vénération de divinités naturelles, les kami, forces supérieures, bonnes ou mauvaises, qui représentent la vie sous toutes ses formes et participent au destin des hommes. Le shint? (religion des esprits) ne concevant pas de vie dans l'au-delà, le bouddhisme, introduit au Japon vers 538, compléta sa philosophie en lui apportant une métaphysique et le sentiment d'« impermanence « de toute chose. Du mélange de ces croyances diverses naquit une éthique de la pensée individuelle, à laquelle le confucianisme (dont les premiers éléments arrivèrent au Japon bien avant le bouddhisme) ajouta une éthique de comportement social et politique. Des bribes de taoïsme se greffèrent en même temps ; elles influencèrent les croyances populaires, mais n'eurent aucun poids sur la société. Tout d'abord religion aristocratique, le bouddhisme, en se propageant, s'associa au shint? en une sorte de syncrétisme populaire. Alors que toutes les manifestations heureuses de la vie étaient censées appartenir au monde des kami, tout ce qui se rapportait à la mort et à l'au-delà fut considéré comme appartenant au bouddhisme. Ce dernier, en se répandant dans le peuple et en simplifiant ses doctrines, apportait une espérance de survie après la mort apte à consoler les hommes des aléas de la vie. Le sentiment bouddhique de l'« impermanence « de toute chose conditionna en revanche les esprits et devint rapidement dominant dans toutes les classes de la société. Il y eut ainsi un comportement moral à deux voies, celle du pragmatisme presque matérialiste issu du shint? , et celle d'une acceptation passive de la destinée humaine. Tout le devenir de la société japonaise allait osciller sans cesse d'un pôle à l'autre, chaque Japonais étant par essence (et du fait même d'être né au Japon, domaine des kami) shint? , tout en étant bouddhiste ou même parfois chrétien. Le confucianisme apporta en outre une certaine éthique sociale et politique qui « encadra « les croyances diverses du peuple et autorisa les dirigeants à élaborer des hiérarchies qui sont encore à notre époque une des caractéristiques de la société japonaise. C'est en définitive cette synthèse religieuse, toujours existante, qui a donné au peuple japonais son caractère à multiples facettes et lui a permis de surmonter les crises sociales et politiques les plus graves. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bouddhisme - Évolution et expansion du bouddhisme Confucius shinto taoïsme zen Les livres bouddhisme - mains du grand Bouddha de Kamakura (Japon, 1252), page 710, volume 2 bouddhisme - Taho-to, ou « pagode-stupa «, page 712, volume 2 temple bouddhiste de Chion-In (Japon), page 5111, volume 9 thé - cérémonie du thé dans une « maison de thé «, au Japon, page 5152, volume 9 Japon - le grand torii (portique de bois) du sanctuaire shintoïste d'Itsukushima, page 2650, volume 5 Japon - prêtres shinto dans le jardin d'un sanctuaire, page 2664, volume 5 Japon - rangée de torii (portiques votifs) du sanctuaire shinto d'Inari à Fushimi (Kyoto), page 2664, volume 5 jardins - jardin zen au Japon, page 2671, volume 5 bouddhisme - Bouddha assis, page 711, volume 2 Japon- Bouddha en bois doré de la période Kamakura, page 2664, volume 5 shinto - cérémonie dans un temple de Kyoto, page 4771, volume 9 Arts Beaux-arts L'architecture. Profondément influencé à ses débuts par les cultures coréenne et chinoise, le Japon trouva progressivement des modes d'expression originaux. Les seuls monuments notoires antérieurs au VIIe siècle sont des tumuli en forme de « trou de serrure «. La conversion au bouddhisme de l'empereur Y? mei (587) entraîna la fondation de nombreux établissements religieux dont la réalisation, sur le modèle chinois, fut souvent confiée à des artisans coréens (monastère H? ry?-ji du début du VIIe siècle). Le plan de la première capitale fixe, Nara, fondée en 710, s'inspira de celui de la capitale chinoise Changan. Par ses dimensions, le T? sh? dai-ji fut le plus ambitieux des monastères de la capitale, manifestation de la volonté des Japonais de rivaliser avec l'architecture chinoise. Parallèlement, tandis que des temples bouddhiques étaient édifiés dans l'ensemble du pays, les sanctuaires shint? préservèrent de nombreuses particularités autochtones : plancher surélevé, couverture d'écorce, combles sur pignons prolongés de projections en X. À l'époque de Heian (IXe -XIIe siècle) s'affirma un style national : la partie résidentielle du palais impérial de Ky? to, décentrée, présentait des constructions légères, élevées de manière traditionnelle, au plan parfois irrégulier et s'articulant librement. Ces mêmes tendances, dictées par le cadre montagneux, sont sensibles dans les temples fondés à l'écart de la capitale. Le raffinement de la cour est illustré par le H?? -d? (pavillon du Phénix) du By? d? -in à Uji (1053), qui évoque le paradis d'Amida dont il abrite la statue. La période de Kamakura (1185-1333) se signala par son éclectisme : les sanctuaires de Nara furent reconstruits, la secte zen introduisit un nouveau style chinois et influença l'art des jardins, qui se développa à l'époque Muromachi (1333-1573) ; des aménagements intérieurs nouveaux virent alors le jour : tokonoma (niche), étagères, portes coulissantes. À la fin du XVIe siècle surgirent d'impressionnants et luxueux châteaux forts alors même que s'élaboraient l'art du thé et son rituel raffiné. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats K yoto temple temple - Civilisations et temples La sculpture. À partir du VIe siècle, les cylindres d'argile (haniwa) entourant les tumuli furent ornés parfois de figures humaines ou animales et, plus rarement, de maisons. Après l'adoption officielle du bouddhisme, on fit appel à des artistes coréens et chinois pour réaliser les premières oeuvres bouddhiques, telle la triade du Bouddha (bronze, H? ry?-ji, 623) qui s'inspire des statues en pierre réalisées en Chine au début du VIe siècle. À la fin du VIIe siècle, sous l'influence de la statuaire tang, les représentations devinrent plus individualisées et gagnèrent en souplesse (triade en bronze du Yakushi-ji). À l'époque de Nara (710-794), la sculpture en argile ou en laque sec fit son apparition, tandis que s'affirmait un réalisme plus prononcé, sensible dans le développement de l'art du portrait (Ganjin, laque sec, T? sh? dai-ji). Au XIe siècle, J? ch? élabora une technique révolutionnaire : la sculpture par pièces assemblées (Bouddha Amida en bois doré, icône du By? d? -in à Uji, 1053). Enfin, l'époque de Kamakura fut celle d'une renaissance de la sculpture dont témoignent la puissance, le réalisme et le caractère dramatique des oeuvres d'Unkei. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Enku Kamakura La peinture. Les Paradis des Quatre Orients (du pavillon d'H? ry?-ji, fin du VIIe siècle), ensemble de peintures murales anciennes, reflètent le premier style tang. Le Paradis d'Amida, sur les parois du H??-d? du By? d? -in, représente une étape vers la création d'un style national, tant par les types humains (têtes arrondies) que par la richesse des coloris. C'est aux XIIe et XIIIe siècles que le « style japonais « trouva sa pleine expression avec les kakemono, rouleaux verticaux, illustrant des s?tra ou des romans et caractérisés par l'immobilité des personnages, la simplification des visages et la riche harmonie des couleurs opaques. Au début du XVe siècle, le moine zen Sessh? donna à la peinture à l'encre (suiboku) de tradition chinoise une expression tout à fait japonaise en s'intéressant prioritairement au trait, souvent abrupt. Les vastes salles des châteaux forts de la fin du XVIe siècle sont caractérisées par un décor vigoureux aux couleurs vives sur fond d'or, dont Kan? Eitoku (1543-1591) fut le meilleur interprète. La tradition nationale s'affirma de nouveau à l'époque d'Edo (16031867) : stylisation décorative des formes et couleurs vives en à-plat, telles qu'on les trouve chez K? rin (1658-1716), auteur d'Iris et pont. La bourgeoisie marchande fut le moteur de cette évolution qui favorisa la naissance de l'estampe (ukiyo-e) au XVIIIe siècle, à laquelle restent attachés les noms de Harunobu, Utamaro, Hokusai, Hiroshige. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats estampe Hiroshige (Utagawa Ichiryusai Ando, dit) Hokusai Katsushika k akemono Suzuki Harunobu ukiyo-e Utamaro Kitagawa Les livres ukiyo-e, page 5335, volume 10 Japon - Utamaro, page 2665, volume 5 Japon - Hokusai, page 2665, volume 5 Japon - Hiroshige, page 2665, volume 5 La période contemporaine. En 1868, le Japon amorça une ère de dialogue artistique avec l'Occident. Alors que les Occidentaux apprenaient à connaître la tradition japonaise (qu'attestèrent la mode du japonisme, les Goncourt, les impressionnistes), les artistes japonais découvraient la peinture à l'huile. Il en résulta une peinture de style occidental influencée par les grands courants du néo-impressionnisme. Au XXe siècle, le surréalisme eut un important écho, avec notamment le peintre Koga Harue. L'art abstrait, l'art informel, l'art conceptuel etc., toutes les avant-gardes eurent leurs correspondants au Japon. De 1955 à 1972 le mouvement Gutai (« concret «) a devancé bien des expériences occidentales. Les artistes japonais appartiennent désormais à la scène internationale (On Kawara, par exemple). L'art traditionnel n'en a pas pour autant disparu, et il est souvent entré en concurence avec la tendance occidentale. Mais la personnalité particulière du Japon subsiste dans ses réalisations les plus avancées ; l'esprit moderne se trouve en harmonie avec des tendances de l'art japonais. Ainsi la calligraphie ou l'art des jardins ont-ils pu se développer, et l'art de la céramique est resté très vivace. Les lampes Akari de Noguchi, qui exploitaient des ressources traditionnelles, ont pénétré les intérieurs occidentaux les plus modernes. L'architecture de style international s'est également souvent trouvée en accord avec l'esprit du Japon. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats art floral - Les fleurs dans les rites de la vie quotidienne calligraphie calligraphie - En Orient Gutaï japonisme jardins - Les jardins d'Asie Noguchi Isamu Littérature Le plus ancien texte de littérature japonaise qui nous soit parvenu est une chronique historique, le Kojiki (Récit des choses anciennes), compilé en 712 puis récrit et complété huit ans plus tard par le Nihon-shoki (Chronique du Japon), écrit en chinois, la langue japonaise n'ayant pas encore d'écriture propre. Cependant, c'est à partir du IXe siècle que la littérature commença véritablement, avec la première grande anthologie poétique impériale, le Man y? sh? (Livre des dix mille feuilles), qui réunit non seulement des poèmes composés par des empereurs et par des paysans, mais également des invocations aux divinités de la religion ancestrale du shint? , les norito. Apparurent au début du Xe siècle des recueils de contes, les Uta-monogatari, alors que les oeuvres poétiques du genre waka se précisaient dans les grandes anthologies impériales (Kokinwaka-sh?, 905). De grands poètes, hommes et femmes, illustrèrent cette période, tels Ono no Komachi (834-900) ou Sugawara no Michizane (845-903). La littérature se divisait alors en trois genres, ceux de la poésie (waka), des récits (monogatari) et des journaux poétiques et intimes (nikki), dans lesquels se mêlent prose et poèmes. Les femmes surtout excellaient dans ces genres, grâce à l'écriture syllabique (kana), plus souple d'emploi que les caractères chinois (kanji), surtout utilisés par les hommes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Ariwara Narihira Kakinomoto no Hitomaro monogatari O-no-Yasumaro Récits et épopées. Deux oeuvres majeures ont dominé la production littéraire aux Xe et XIe siècles : l'essai intitulé Makura no S?shi (Propos de l'oreiller), de Sei Sh? nagon (fin du Xe siècle), et surtout le Genji monogatari (le Dit du Genji, vers 1005-1010), de Murasaki Shikibu (morte après 1004), dame d'honneur de l'impératrice Akiko, qui est véritablement un des premiers romans au monde et qui fut largement imité par la suite. Dès la fin du XIe siècle apparut un genre différent, celui des recueils de contes et légendes populaires ou d'inspiration bouddhique, les setsuwa, dont le plus célèbre est le Konjaku monogatari (Contes qui sont maintenant du passé), qui met en scène des moines, des guerriers et le petit peuple. Aux XIIe et XIIIe siècles, avec la montée au pouvoir des clans guerriers, la littérature s'orienta vers les récits épiques, dont le type est le Heike monogatari, geste guerrière relatant la gloire et la décadence du clan des Taira, et chantée par des bardes aveugles itinérants, qui fut largement imitée dans le Taiheiki (Chronique de la grande paix, fin du XIVe siècle) et le Soga monogatari (fin du XIVe siècle), entre autres. La poésie continua cependant d'être en vogue, de même que les nikki et les « notes diverses « (zuihitsu) comme le Tsurezuregusa (les Herbes de l'ennui) de Kenk? H? shi (vers 1283-1350). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Genji monogatari Ise monogatari [Récits de la province d'Ise] monogatari Murasaki Shikibu Les livres Japon - Saigyo Hoshi, page 2666, volume 5 La naissance du théâtre. C'est à l'époque suivante, celle des sh? gun Ashikaga (XIVe -XVIe siècle), que se développa le théâtre, avec les livrets de n? (ou Sarugaku no N? ) inspirés des anciennes formes théâtrales et des danses populaires, dus notamment à Zeami (1363-1443) et à ses disciples. Les ky?gen qui y sont associés correspondent quelque peu à nos « farces « du Moyen Âge. Aux siècles suivants, la création littéraire se répandit dans les classes populaires des ch?nin, ou « gens des villes «, surtout par l'intermédiaire des s?shi, petits textes pseudoépiques sans ambition littéraire et destinés à être lus à haute voix, et par l'adaptation des « fables « d'Ésope. Le J?rurij?nidans?shi (vers 1570) donna naissance à un nouveau genre, le j?ruri. Il s'agit de récits issus de la tradition épique et accordant une place de plus en plus importante au dialogue ; ils étaient accompagnés non plus comme auparavant au biwa, mais au shamisen, instrument nouvellement introduit au Japon. Vers 1630, des chanteurs de j? ruri s'associèrent à des montreurs de marionnettes, créant un nouvel art dramatique, le ningy?-j?ruri (théâtre de poupées), qui connut un grand succès avec les pièces de Chikamatsu Monzaemon (1653-1724), auteur que l'on a justement surnommé le « Shakespeare du Japon «. Cette nouvelle forme de théâtre fut à l'origine du spectacle actuel, le kabuki, théâtre d'acteurs né au XVIIe siècle à Ky? to d'abord, puis à Edo et ? saka. En même temps, la vogue des « poèmes enchaînés « (renga) se répandit, et un genre poétique nouveau, le haikai (ou haiku), fit son apparition, illustré par Bash? ( 1644-1694). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Basho (Matsuo Munefusa, dit) biwa Chikamatsu Monzaemon (Sugimori Nobumori, dit) haiku kabuki no Les livres kabuki, page 2723, volume 5 masque - théâtre no japonais, page 3085, volume 6 théâtre - une représentation de kabuki, à Kyoto, page 5166, volume 9 Japon - Basho, page 2666, volume 5 Japon - une représentation de kabuki moderne, page 2667, volume 5 Vers la littérature moderne. Bien que l'étude des lettres chinoises continuât d'être pratiquée dans les milieux aristocratiques, le peuple s'engoua pour un genre nouveau de romans, les Kana z?shi, qui fut amené à la perfection par Ihara Saikaku (1642-1693). Ces romans traitaient de sujets populaires et d'actualité. Le roman populaire connut au XVIIIe siècle un grand essor ; Ueda Akinari fut l'initiateur des yomi-hon (« livres de lecture «), sortes de récits historiques où se mêlent légendes et aventures fantastiques, parfois rocambolesques et sentimentales. Sant? Ky? den (1761-1816), Jippensha Ikku (1766-1831) et Shikitei Samba (1776-1822) en furent d'excellents représentants, dont le style eut la faveur populaire jusqu'à l'ère Meiji (1868-1912), moment de l'éclosion de la littérature moderne et d'inspiration occidentale, avec de multiples écoles, naturalistes, romantiques, réalistes. Citons comme grands auteurs de cette période, Shimazaki T? son (1872-1943), Izumi Ky? ka (1873-1939), Mori ? gai (1862-1922), Natsume S? seki (1867-1916), Akutagawa Ry?nosuke (18921927) ou Nagai Kaf? (1879-1959), entre autres. Certains, en réaction contre le naturalisme, lui opposèrent, dans les années dix, un idéalisme quelque peu utopique, tels Arishima Takeo (1878-1923) ou Shiga Naoya (1883-1971), auteur d'un des grands romans de l'époque : Anyak?r? (la Route dans les ténèbres, 1921-1937). À partir de 1920, les théories socialistes influencèrent de nombreux auteurs, qui se groupèrent en 1928 au sein de la NAPF (« Fédération d'artistes prolétaires «, initiales d'un nom en espéranto), mais ne tardèrent pas à se diviser sur des questions de politique. Le théâtre (shingeki) se renouvela également. Après 1937, la NAPF disparut et, dès 1945, de nouveaux écrivains ont occupé le devant de la scène : Tanizaki Junichir? ( 1886-1965), Dazai Osamu (1909-1948), Noma Hiroshi (19151991), Kawabata Yasunari (1899-1972), qui reçut le prix Nobel en 1968, Abe K? b? (1924-1993), End ? Sh?saku (né en 1923), Mishima Yukio (1925-1970) ou encore ? e Kenzabur? (né en 1935), qui reçut le prix Nobel en 1994. La littérature moderne, libérée des tabous anciens, connaît une période d'une fécondité extrême. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Akinari Ueda Akutagawa Ryunosuke Bakin (Takizawa Kai, dit Kyokutei) Dazai Osamu (Tsushima Shuji, dit) Jippensha Ikku Kawabata Yasunari Mishima Yukio réalisme - Le réalisme en littérature - Le réalisme au XXe siècle Shiga Naoya Shimazaki Toson (Shimazaki Haruki, dit) symbolisme - Le symbolisme en littérature - La multiplicité du symbolisme Tanizaki Junichiro Les livres Japon - Kawabata Yasunari (1899-1972), page 2668, volume 5 Musique Au Japon, la musique est intimement liée à la poésie, au mime et à la danse, et le théâtre n'a jamais isolé le drame parlé du drame lyrique, comme ce fut le cas en Occident. La musique japonaise offre à la fois un modèle de fidélité à une tradition séculaire et un exemple d'assimilation créative des écoles occidentales contemporaines. Trois gammes pentatoniques construisent la mélodie : le hirajoshi, le kumoi et le iwato. Dérivées des gammes chinoises, elles sont apparues au Japon vers le XIIIe ou XIVe siècle. La pratique instrumentale complète ces cinq notes de variables supplémentaires qui enrichissent la mélodie et facilitent la modulation. Les formes de la composition sont soumises à des règles fixes de développement concernant la mesure (binaire) et définissant des schémas propres aux différents instruments. Les combinaisons harmoniques sont peu développées et naissent, là encore, de la symbiose des instruments, en un contrepoint souvent limité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats danse - Danses sacrées hirajoshi pentatonique Une tradition vivante. Le caractère héréditaire de la profession artistique, le respect profond de la tradition dans la société japonaise expliquent la pérennité de genres anciens comme le gagaku, musique de cour interprétée en plein air avec une douzaine d'instruments ; le n?, drame lyrique né au XIVe siècle ; le danmono, créé au XVIIe siècle pour le koto ; les poèmes chantés ha-uta et naga-uta, interprétés depuis le XVIIe siècle. Les instruments sont souvent d'origine étrangère (Chine, Corée). Chaque type offre plusieurs variétés : il existe 23 sortes de koto, 16 tambours, 8 gongs... Excepté la voix, les flûtes et le koto, tous les instruments (même les cordes) ont une fonction essentiellement percussive. Parmi les principaux instruments, citons le biwa, l uth à quatre cordes, lourd et peu maniable, remplacé au XVIIe siècle par le shamisen, comptant trois cordes, l'instrument des geishas ; le koto, ou grande cithare, le plus complet des instruments japonais ; le shakuhachi, flûte droite d'une exécution complexe, réservé aux parties solistes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats biwa danmono gagaku instruments de musique - La tradition occidentale - Le XXe siècle k oto no Yatsuhashi Kengyo Les médias k oto Les livres ethnomusicologie - la tradition japonaise, page 1778, volume 4 Japon - musiciennes du sanctuaire d'Inari, à Fushimi (Kyoto), page 2668, volume 5 L'apport occidental. La musique européenne, introduite par les missionnaires espagnols et portugais, fut réprimée jusqu'à la restauration des Meiji (1868). Le Comité d'étude de la musique, fondé en 1887 et dirigé par Izawa Shuji, accueillit des enseignants étrangers, et le premier opéra occidental fut représenté en 1894 (Faust de Gounod). Des compositeurs japonais, comme Rentaro Taki, commencèrent à écrire des chansons. Vers 1912, Yamada K? saku se lança dans la composition symphonique et l'opéra. Prokofiev, réfugié au Japon pendant la révolution russe, et de nombreux visiteurs européens donnèrent une grande impulsion à la présence musicale occidentale. Dans le même temps, certains compositeurs, dont Miyagi Michio avec le Shin Nihon Ongaku (la Nouvelle Musique japonaise), mêlèrent à leurs oeuvres des éléments traditionnels japonais ou adaptèrent les oeuvres occidentales aux instruments japonais. Après la Seconde Guerre mondiale, le développement s'accéléra. Dès 1946, le ministère de l'Éducation sponsorisa un festival d'art, tenu chaque automne, qui donne lieu à de nombreux événements musicaux. Fondé en 1958, le festival international d'? saka est devenu un événement musical majeur. De nombreux groupes sont nés : Shinsei Kai, Shin Sakkyokuha Kyokai (avec Takemitsu Toru, en 1951), le Groupe des Trois (1953), etc. La musique concrète fut introduite à son tour et, en 1955, un studio de musique électronique fut créé à T ? ky? . Depuis les années soixante, les compositeurs japonais participent à la vie musicale internationale à la faveur des réussites japonaises dans le domaine du mécénat et dans celui de la technique instrumentale (création de l'école de violon Suzuki, arrivée de nombreux musiciens japonais dans les conservatoires et orchestres occidentaux, derrière la figure symbolique de Ozawa Seiji). En outre, l'industrie japonaise conquiert aujourd'hui la facture instrumentale (Yamaha, Gakkai et Kawai). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Osaka Ozawa Seiji Taira Yoshihisa Takemitsu Toru Cinéma Au Japon comme ailleurs, le cinéma apparut vers 1895, avec d'abord essentiellement des actualités filmées. Le premier film de fiction, Promenade sous les feuilles d'érable, fut réalisé en 1902. Le cinéma japonais se donna très tôt des structures industrielles, avec la création de compagnies regroupant plusieurs studios : Nikkatsu (1912), Sh? chiku (1921), plus ambitieuse artistiquement, T? h? (1936), et Daiei (1943), parmi les principales. Les oeuvres ont toujours été classées par genres au contenu strictement défini ; les deux plus importants, le jidai-geki (film historique) et le gendai-geki (film contemporain), se subdivisent eux-mêmes en de nombreuses catégories, telles que le chambara (film de sabre), le yakusa-ciga (film de gangster), le shomin-geki (film concernant le petit peuple). Des débuts à l'apogée. D'abord lié aux traditions scéniques locales, le cinéma de fiction conserva un temps une des caractéristiques du théâtre kabuki : les rôles féminins tenus par des hommes. En outre, le grand public, souvent illettré, appréciait les commentateurs (ou benshi) qui lisaient à haute voix les intertitres des films muets et dont certains devinrent, grâce à leur bagout, de véritables vedettes. Les actrices n'apparurent à l'écran que vers 1920, sous l'influence occidentale (la Fille du fond de la montagne, 1919, avec dans le rôle principal, Hanayagi Harumi, qui allait devenir une des grandes vedettes japonaises). Dans le même temps, le cinéma commença à se libérer de la tradition japonaise, adaptant notamment à l'écran des romans étrangers. La production fut considérable au temps du muet (875 films en 1924). Dans les années vingt débutèrent plusieurs des futurs maîtres du cinéma japonais : Mizoguchi Kenji (1922), Gosho Heinosuke (1925), Ozu Yasujir? (1927), Mikio Naruse (1930). Le parlant apparut en 1931 avec une comédie satirique, Mon amie et épouse, ou Madame et voisine, de Gosho Heinosuke. Le cinéma des années trente, en plein essor, produisit des oeuvres de qualité, mais fut bientôt marqué par le contrôle du gouvernement qui, après l'invasion de la Chine par le Japon, réclamait des films militaires à tendance nationaliste (la Guerre navale de Hawaii à la Malaisie, de Yamamoto Kajir? , 1942). Les années cinquante constituèrent une période extrêmement florissante pour le cinéma japonais : apparition du film en couleurs (le Retour de Carmen de Kinoshita Keisuke, 1951), création de nombreux films de grande valeur, parmi lesquels les Contes de la lune vague après la pluie (1953) de Mizoguchi, l'Idiot (1951) ou encore les Sept Samouraïs (1954) de Kurosawa Akira, qui avait fait ses débuts en 1943, Ok?san (1952) de Naruse Mikio, Voyage à T?ky? (1953) de Ozu, Quartier sans soleil, (1954) de Yamamoto Satsuo. Plusieurs films de cette période remportèrent d'ailleurs des succès internationaux ; ainsi Rash?mon de Kurosawa, couronné à Venise en 1951, et la Porte de l'enfer de Kinugasa Teinosuke, primé à Cannes en 1954. La production se stabilisa entre 1950 et 1960 à un niveau moyen de 500 films par an, ce qui maintint assez longtemps le pays au premier rang mondial, avec l'Inde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Kinugasa Teinosuke Kurosawa Akira Mizoguchi Kenji Naruse Ozu Yasujiro Rashomon Les livres Japon - les Contes de la lune vague après la pluie (1953), de Mizoguchi Kenji, page 2669, volume 5 Le déclin. À partir de 1960, la crise frappa l'industrie cinématographique, et n'a fait que s'amplifier depuis lors, du fait de l'essor de la télévision et de l'augmentation des coûts de production. Vétérans (Kurosawa : Kagemusha, 1980 ; Ran, 1985) et nouveaux venus, tel Oshima Nagisa (l'Empire des sens, 1976 ; l'Empire de la passion, 1981), furent obligés de chercher des concours financiers à l'étranger. La multiplication des films sans ambition artistique, érotiques ou fantastiques, a constitué un remède temporaire à la crise, mais les grandes compagnies, pour survivre, ont dû diversifier leurs activités dans l'audiovisuel et la télévision, l'hôtellerie, l'immobilier et les loisirs. La plupart des grands metteurs en scène japonais ont cessé de tourner ou travaillent désormais pour la télévision. La production cinématographique s'est stabilisée dans les années quatre-vingt-dix autour de 250 films par an. Un très petit nombre de films est diffusé à l'étranger. Parmi ceux-ci : la Ballade de Narayama (Shoei Imamura, 1983), les Feux d'Imatsuri (Mitsui Yanamigachi, 1985), Promesse (Yoshihige Yoshida, 1986), l'Aiguillon de la mort (Kohei Oguri, 1990). Certains réalisateurs renouvellent les genres et acquièrent une audience internationale : ainsi Takeshi Kitano (Sonatine, Kids return, Hana-Bi). Quant au public japonais (126 millions de spectateurs par an, soit autant qu'en France, mais avec une population deux fois plus importante), il accorde sa préférence aux films américains... Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Imamura Shohei Oshima Nagisa Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hayakawa Sesshu Ichikawa Kon Mifune Toshiro Shindo Kaneto Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats costume - Une histoire du costume européen - Le costume des autres.. Les médias Japon - tableau en bref Japon - carte physique Japon - tableau en chiffres Asie - carte politique Les indications bibliographiques J.-M. Bouissou, le Japon depuis 1945, Armand Colin, Paris, 1992. D. Nora, l'Étreinte du samouraï, Calmann-Lévy, Paris, 1991 (le Livre de poche, 1992). E.O. Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais. Des origines à 1945 (t. I) ; De 1945 à 1970 (t. II), Seuil, Paris, 1988 (1973). J.-F. Sabouret, le Japon quotidien, Seuil, Paris, 1993. J. Stanley-Baker, l'Art japonais, Thames Hudson, Paris, 1990. M. Tessier, Images du cinéma japonais, Henri Veyrier, Paris, 1981.