Pays de l'Asie du Sud-Est, au coeur de la péninsule Indochinoise, la Thaïlande est l'ancien Siam, unifié au XVe siècle à partir de royaumes thaïs rivaux, imprégné de bouddhisme, modernisé avec l'aide occidentale au XIXe siècle. Cette monarchie constitutionnelle est en fait étroitement dépendante du bon vouloir de l'armée. Grâce à sa brillante réussite économique, fondée sur une agriculture riche, sur une industrie à croissance rapide, tournée vers l'exportation, et sur un tourisme de masse, la Thaïlande aspire à être pleinement un « nouveau pays industriel ». La Thaïlande, en thaï Muang Thaï. anciennement Siam, est un royaume de l'Asie du Sud-Est situé dans la partie centrale de la péninsule Indochinoise. Elle est bordée à l'ouest par la Birmanie, à l'est par le Laos, au sud-est par le Cambodge et au sud par la Malaysia. Les différentes Constitutions promulguées sont restées le plus souvent lettre morte, le pouvoir étant presque constamment exercé par les militaires. Toutefois, à la faveur de la révision constitutionnelle de 1995, le nombre de militaires dans la Chambre basse du Parlement (l'autre étant le sénat) a été réduit à deux tiers, en même temps que la majorité électorale était abaissée à 18 ans. Bien que n'exerçant pas de pouvoir, le roi dispose d'une grande autorité morale, qu'il a, par exemple, utilisée en 1992 pour mettre un terme à la violente répression conduite par l'armée contre les jeunes de Bangkok. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie du Sud-Est Indochine Géographie Les conditions naturelles. La plaine centrale, longue de 460 km et large de 100 à 200 km, drainée par le Ménam (ou Chao Phraya), constitue le coeur du pays. Ouverte au sud sur le golfe de Siam, elle est encadrée au nord et à l'ouest par des chaînons montagneux qui ne dépassent pas 2 500 m et qui se prolongent vers le sud pour former le Siam péninsulaire et l'isthme de Kra ; à l'est s'étend le plateau de Korat, qui est en fait une vaste zone déprimée, d'une altitude variant de 100 à 200 m, drainée par le Mékong et ses affluents et façonnée dans la couverture gréseuse secondaire. Une telle disposition vaut à la Thaïlande un climat d'abri, tropical et toujours chaud comme celui de ses voisins, mais moins arrosé, bien qu'également soumis au régime des moussons : de 800 à 1 500 mm de précipitations annuelles dans les bassins et vallées du Nord ; 1 200 mm dans l'Est aux terres pauvres ; pas plus de 1 600 mm dans la plaine centrale. La partie méridionale du pays, autour du golfe de Siam, est en revanche très arrosée, avec des précipitations annuelles qui peuvent dépasser 3 000 mm. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Mékong Ménam Les livres vallée - type de vallée fluviale : la vallée du Mékong, page 5406, volume 10 Thaïlande - le Mékong, à Chiang Khan, page 5158, volume 9 Thaïlande - une rue inondée pendant la mousson, à Chiang Mai, page 5159, volume 9 Les aspects humains. La majorité de la population appartient au groupe thaï, qui occupe densément la plaine centrale. Les hauteurs du Nord et de l'Ouest sont habitées par diverses tribus, notamment les Karens, qui vivent essentiellement d'agriculture sur brûlis (ray) et de quelques rizières, et les Méos, qui ont introduit la culture du pavot à opium. Quelque 800 000 Malais de religion musulmane sont établis à l'extrême sud, et, dans les régions frontalières de l'est, est installée une population khmère qui a fui la situation politique cambodgienne (dictature des Khmers rouges, puis intervention vietnamienne). Mais, en raison du retrait des occupants vietnamiens du Cambodge (1989) et de l'apaisement de la guerre civile dans ce pays, une grande partie des 360 000 réfugiés cambodgiens installés en Thaïlande rentre progressivement. En outre, de trois à quatre millions de Thaïlandais sont d'origine chinoise, formant une population sino-thaïe remarquablement intégrée et toute-puissante dans la sphère économique, en particulier à Bangkok. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hmongs thaï Thaïs Les livres Thaïlande - bonzes se recueillant avant la cérémonie du thé, page 5163, volume 9 Thaïlande - une rue de Bangkok, page 5160, volume 9 La vie économique. La Thaïlande est le cinquième exportateur mondial de produits agricoles, et notamment le premier en ce qui concerne le riz et le troisième en ce qui concerne le caoutchouc naturel. Elle est également exportatrice de maïs et de manioc, mais au détriment des équilibres écologiques menacés par la déforestation (la surface occupée par la forêt étant passée en quelques décennies de 40 % à moins de 30 %). La production d'énergie s'est accrue grâce à l'exploitation des hydrocarbures, et a été un facteur d'expansion des industries lourdes (pétrochimie en particulier). La qualité de la maind'oeuvre thaïlandaise (alors même que son coût augmente) a attiré dans le pays un flux d'investissements étrangers : japonais, américains, britanniques, mais aussi singapouriens et taiwanais. Le taux de croissance y est l'un des plus forts du monde (plus de 8 % par an), qualifiant la Thaïlande pour être un « nouveau pays industriel » et, aujourd'hui, c'est elle qui investit en Chine et dans tout le Sud-Est asiatique. L'électronique, le textile et l'agroalimentaire sont les branches qui se développent le plus. Bangkok est en outre la cinquième place diamantaire du monde. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats nouveaux pays industriels - Des économies vulnérables Les livres Asie - le séchage du poisson en Thaïlande, page 385, volume 1 Thaïlande - le marché flottant de Wat Sai, à Bangkok, page 5158, volume 9 Thaïlande - pressage du caoutchouc, page 5160, volume 9 Thaïlande - fabrication des nouilles, page 5160, volume 9 Thaïlande - séchage du poisson à Hua Hin, page 5160, volume 9 L'organisation de l'espace. La plaine centrale et les régions périphériques présentent de vigoureux contrastes. Avec l'agglomération de Bangkok (près de 15 % de la population du pays), d'une part, et les étendues consacrées à la grande riziculture, d'autre part, la plaine centrale forme la partie vitale de la Thaïlande ; l'exploitation récente du gaz du golfe de Siam en renforce encore la prééminence, mais l'afflux migratoire ininterrompu et les taux de pollution extrêmes créent des situations dramatiques. À l'est de Bangkok, la province de Chon Buri fait en outre l'objet d'un programme de développement, fondé sur deux pôles portuaires, l'un pour les industries lourdes (Map Ta Phut), l'autre, disposant d'une zone franche, pour les industries légères (Laem Chabang). En revanche, les zones périphériques sont démunies. Les terres laissées aux brûlis et à l'exploitation forestière abusive et destructrice ne peuvent retenir une population paysanne qui prend le chemin de la plaine. Des efforts sont cependant entrepris pour encourager la création d'entreprises industrielles moyennes dans ces territoires, en même temps que l'on cherche à soulager la région de Bangkok : outre la nouvelle zone de développement industriel sur la côte est du golfe de Siam, on a créé, par exemple, un port en eau profonde et une zone de développement industriel sur la mer d'Andaman. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bangkok Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Triangle d'or Histoire L'ancien Siam, connu depuis 1939 sous le nom de Thaïlande, n'accueillit les populations d'ethnie ou de langue thaïe qu'assez tardivement, à partir du XIIIe siècle surtout. Auparavant, le pays avait été occupé par les Môns, fondateurs des royaumes de Dv?ravat? et de Pegu, avant d'être, à partir du XIe siècle, conquis par l'Empire khmer d'Angkor. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Khmers M ôns Thaïs Les premiers royaumes thaïs. Les populations de la famille thaïe étaient, à l'origine, établies dans le Yunnan, au sud de la Chine. Au XIIIe siècle, l'occupation du Yunnan par les Mongols chassa les Thaïs vers le sud. À la faveur des désordres provoqués par la poussée mongole, ils s'enfoncèrent en coin entre les Khmers et les Birmans. Plusieurs royaumes thaïs indépendants émergèrent alors : au centre du pays, celui de Sukhothai, fondé au début du XIIIe siècle et agrandi par R?ma Kamheng à la fin du siècle ; sur les plateaux du Nord, celui de Chiang Mai, un temps allié au précédent ; au sud, enfin, le royaume d'Ayutthaya, fondé en 1350 et qui devait imposer peu à peu sa suzeraineté à l'ensemble du territoire sous le nom de Siam. Pourtant, la pression alternée ou conjuguée des voisins birmans, mais aussi khmers et laos, compromit jusqu'à la fin du XVIe siècle l'indépendance du royaume de Siam et l'intégrité territoriale de l'ensemble thaï. De plus, si le royaume de Sukhothai put être soumis dès 1438, celui de Chiang Mai opposa une forte résistance à l'hégémonie d'Ayutthaya jusqu'en 1595. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Sukhotai L'hégémonie du royaume d'Ayutthaya. Ces difficultés laissèrent assez de répit aux rois d'Ayutthaya pour poser les fondements d'un État monarchique et de la société siamoise. Le roi Trailok (1448/1488) emprunta ainsi aux Khmers leur vision sacrée et cosmique de la fonction royale, sans trouver cependant le mode de succession incontesté, ni limiter efficacement le rôle des princes. Le pays fut organisé en unités administratives relativement indépendantes du centre, et la société fut divisée en cinq classes de nobles-fonctionnaires encadrant une population agricole soumise à la corvée et à la conscription, et profondément pénétrée par le bouddhisme du Petit Véhicule. Au XVIIe siècle, une fois rétablie l'autorité à l'intérieur et face aux Birmans (ces derniers avaient pris Ayutthaya et capturé le roi en 1569), le Siam s'ouvrit au commerce avec les Occidentaux, Hollandais, Portugais et Anglais d'abord, Français plus tardivement. Mais la mort du roi N?r?yana (ou Phra Naray) en 1688 et la réaction nationaliste qui suivit remirent en cause cette politique pour un siècle. Le XVIIIe siècle, après une première période de prospérité, fut celui de la débâcle et de la renaissance. En effet, les Birmans reprirent l'offensive et, en 1767, mirent à sac Ayutthaya et provoquèrent l'éclatement du royaume. Mais la réunification fut entamée dès 1770 par le général Taksin (ou Phya Tak) et aboutit, en 1782, à la fondation par Phya Chakri, couronné sous le nom de R?ma Ier , d'une dynastie nouvelle qui s'installa à Bangkok et devait régner jusqu'à nos jours. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Rama Les livres stupa, page 4911, volume 9 La modernisation. Poursuivant leur expansion au nord, à l'est, puis au sud, les trois premiers souverains Chakri, qui régnèrent de 1782 à 1851, confièrent à la minorité chinoise le soin de leur procurer des revenus stables en développant le commerce (poivre, canne à sucre, étain) et l'industrie. Cette première modernisation permit au Siam de s'opposer aux tentatives de dépeçage des puissances occidentales. L'indépendance fut également préservée par un statu quo accepté par la Grande-Bretagne et par la France, qui fit du pays une zone neutre entre les Indes britanniques et l'Indochine française. R?ma IV (1851/1868), mais surtout R?ma V (1868/1910) décidèrent la modernisation politique du pays, sur le modèle des réformes de l'empereur japonais Meiji Ten? . Avec l'aide d'Occidentaux, au profit desquels le commerce fut libéralisé, une administration plus efficace fut mise en place au service d'un monarque absolu. Le roi R?ma VII, qui régna de 1925 à 1935, fut cependant le dernier souverain absolu du Siam. Le coup d'État de 1932 montra en effet les limites et les ambiguïtés de la mutation siamoise, mise à mal par la crise économique. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Thaïlande - image d'Épinal illustrant la guerre franco-siamoise de 1893, page 5162, volume 9 La Thaïlande contemporaine. Le coup d'État de 1932 traduisait les attentes des nouvelles classes de fonctionnaires et de militaires, soucieuses de participer davantage à la gestion du royaume. Il fut mené par cinquante-trois « promoteurs », parmi lesquels le juriste progressiste Pridi Phanomyong, chef de file des « promoteurs civils ». Le roi R?ma VII fut contraint d'octroyer une Constitution, puis il abdiqua en 1935 en faveur de son neveu Ananda Mahidol, âgé de 10 ans, qui régna sous le nom de R?ma VIII. L'orientation nationaliste (le nom de Thaïlande fut adopté comme désignation officielle du pays), prise surtout aux dépens de la minorité chinoise, et l'attitude projaponaise d'un pouvoir placé sous la domination de plus en plus affirmée des militaires aboutirent à la rupture du front d'apparence libérale constitué en 1932. Le colonel Pibul Songgram, chef du gouvernement depuis 1938, se rangea en effet aux côtés du Japon en 1941. Après la défaite japonaise en 1945, Pridi Phanomyong revint au pouvoir. Toutefois, la mort mystérieuse du roi R?ma VIII, auquel succéda son frère, Bhumibol Adulyadej (R?ma IX), servit de prétexte à un coup d'État militaire appuyé par les États-Unis. Pibul Songgram redevint Premier ministre et se maintint au pouvoir jusqu'en 1957, menant dès lors une politique d'étroite alliance avec les États-Unis. Après avoir participé à la guerre de Corée auprès des forces de l'ONU, la Thaïlande fut en effet, en 1954, l'un des membres fondateurs de l'OTASE (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est). La vie politique thaïlandaise, réduite à une lutte de factions entre les membres de la classe militaro-administrative, fut émaillée de nombreux coups d'État militaires et de rares tentatives d'ouverture démocratique, qui laissèrent toutefois en place la royauté, garante de l'unité du pays. De 1959 à 1973, deux hommes dominèrent ce système : Sarit Thanarat jusqu'en 1963, puis Thanom Kittikachorn. L'ère Sarit-Thanom fut marquée par un réel développement économique, mais aussi par l'essor, dans les régions périphériques, d'une guérilla communiste qui ne réussit pas, toutefois, à ébranler le régime. En 1973, une révolte d'étudiants, signe des profondes transformations sociales qui avaient affecté le pays, reçut le soutien du roi. Mais, les libéraux étant divisés, la parenthèse démocratique prit fin en 1976 lorsque l'amiral Sangad Chaloryu s'empara du pouvoir. Plusieurs militaires furent placés successivement à la tête du gouvernement (principalement, Kriangsak Chamanand, Prem Tinsulanond, Chatichai Choonhavan, puis Suchinda Krapayoon). Pourtant, faute d'autorité autre que policière et répressive, ce pouvoir fort mais instable n'a pas pu totalement faire face aux enjeux économiques du développement régional. Malgré une brillante réussite dans les années quatre-vingt, durant lesquelles la communauté chinoise a joué un rôle moteur dans l'industrialisation du pays, et malgré une politique de grands travaux d'irrigation, l'État n'a su ni enrayer la croissance démographique, ni lutter contre les ravages de la drogue ou de la prostitution faisant suite au développement du tourisme occidental, ni s'engager dans des projets publics de grande envergure pour une meilleure répartition des richesses nouvelles de la Thaïlande. Tels sont les défis auxquels s'est trouvé confronté le nouveau gouvernement civil, formé à la suite des émeutes et des élections de 1992, alors que la fin de la guerre froide, la normalisation des relations avec le Viêt-nam, l'apaisement des tensions au Cambodge et la force des liens tissés au sein de l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique) ont beaucoup ôté de sa raison d'être à l'influence démesurée de l'armée. La coalition au pouvoir, conduite par Chuan Leekpai, ne dispose cependant que d'une marge de manoeuvre réduite, face à des militaires qui ont, malgré leur courte défaite, conservé un grand poids politique. En 1995, à l'issue d'élections législatives anticipées, ce sont les six partis d'opposition réunis au sein du Parti de la nation thaïlandaise qui l'ont emporté sur le Parti national du Premier ministre sortant. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bhumibol Adulyadej OTASE (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est) Les livres Thaïlande - départ de Thaïlande des réfugiés cambodgiens, page 5162, volume 9 Arts Beaux-arts. Dès ses origines, à l'époque du royaume de Dv?ravat?, l'art thaïlandais porta l'empreinte des civilisations voisines : indienne, puis khmère au XIe siècle. La fondation du royaume de Sukhothai, au XIIIe siècle, donna lieu à la création d'un style architectural original ; les tours en forme d'urne funéraire furent bâties sur trois piédestaux superposés. En sculpture domina le goût des formes stylisées et des drapés. D'autres écoles se développèrent ensuite : celle de Chiang Mai, au nord, mêla la tradition issue de l'art de Dv?ravat? aux influences de l'Inde et du royaume de Sukhothai ; celle de U Thong perpétua l'héritage artistique khmer. La fusion de ces diverses tendances fut réalisée par l'école d'Ayutthaya au cours du XIVe siècle et se répandit au cours des siècles suivants dans l'ensemble du pays. Temples et st?pa furent érigés, les murs furent incurvés vers le haut, tandis que les toitures étaient animées de nombreux décrochements ; les bâtiments se couvrirent d'une riche polychromie. Les statues de Bouddha, le plus souvent de bronze, le figurent assis, les jambes repliées, une main posée sur l'un des genoux ; à partir du XVIe siècle se répandit l'effigie du Bouddha à allure princière, dit « Bouddha paré ». La dernière période de l'art thaïlandais commença avec la désignation de Bangkok comme capitale en 1782 et s'est poursuivie jusqu'à nos jours ; la plupart des caractéristiques du style Ayutthaya ont été reprises, enrichies d'éléments empruntés aux arts chinois et indiens. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie du Sud-Est Asie du Sud-Est - Beaux-arts Sukhotai Les livres Thaïlande - un des gardiens du Wat Pra Keo, page 5163, volume 9 Littérature. La littérature thaïlandaise fut longtemps intimement liée à la cour royale, depuis le roi R?ma Kamheng qui inventa, au XIIIe siècle, les caractères écrits propres au thaï, jusqu'à Li Thay, qui composa le premier livre thaï (Trai Phum [les Trois Mondes], 1345), et ces fameux rois-poètes que furent Phra Naray (1656/1688) et R?ma Ier ( 1782/1809). Tous les récits, les contes, les chroniques et le théâtre illustraient aussi l'importance accordée par les écrivains au travail du vers poétique. Les cours royales furent souvent un lieu de réunion et d'échanges pour les poètes, de Kromluang Wongsathiratsamit, qui codifia le langage poétique sous le règne de Phra Naray, à Sunthon Phu sous R?ma II. L'influence occidentale se fit sentir à partir de 1850 et les genres littéraires en prose se diversifièrent grâce à Mongkut, Mom Rachotay et Chulalongkorn. Après le coup d'État de 1932, sous l'influence des princes Damrong Rajanupap et surtout Akat Damkoeng, une école néoréaliste s'affirma avec Malai Chuphinit, Kukrit Pramoj et la romancière Dokmay Sot. Depuis les années soixante, la critique sociale s'est faite plus vive dans les oeuvres de Kritsana Asoksin et Itsara Amantakum, et témoigne d'un engagement politique avec Chit Phumisak. Musique. La musique thaïlandaise, monodique et de tradition orale, s'est constituée sous la triple influence des musiques indienne, chinoise et khmère. Elle est bâtie sur cinq modes pentatoniques et utilise deux formes traditionnelles, le ruang et le thao. Le ruang est fondé sur une mélodie binaire diatonique inlassablement répétée et variée. Plus récent, le thao est lui-même tiré du ruang ; il fait alterner des parties vocales et des parties instrumentales, et repose sur des principes de variations plus complexes. La musique thaïlandaise emprunte à deux corpus thématiques les mélodies thaïes d'une part, anciennes et pentatoniques, et les mélodies môns d'autre part, de conception plus récente et qui reposent sur la division de l'octave en sept degrés tempérés. La tradition musicale thaïlandaise dispose de plusieurs ensembles instrumentaux : le mahori, composé d'instruments à percussion mélodiques, le kruang sai, ensemble d'instruments à cordes, et le p? phat, qui mêle cordes et percussions. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats pentatonique Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie Les médias Thaïlande - carte physique Thaïlande - tableau en chiffres Thaïlande - tableau en bref Asie - carte politique Les indications bibliographiques J. Boisselier, J.-M. Beurdeley et H. Hinz, la Sculpture en Thaïlande, Office du livre, Paris, 1987 (1974). H. Fauville, la Thaïlande et l'Occident : drames et convergences à travers les siècles, Sudestasie, Paris, 1991. M. Hoang, la Thaïlande et ses populations, Complexe, Bruxelles, 1981 (1976). P. de Koninck, l'Asie du Sud-Est, Masson, Paris, 1994. Thaïlande : les larmes de Bouddha, Autrement, Paris, 1990.