passée par la guerre, Bismarck en porte toute la responsabilité devant l'Histoire.
Publié le 31/10/2013
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«
VII
LE RÉNOVATEUR
Dans lediscours deBordeaux, LouisNapoléon avaitditson projet pourlaFrance.
Ilne s'était pascontenté de
faire rêver lesFrançais: illeur avait détaillé, parlemenu, sesintentions etses espoirs.
Sansdoute lepays
avait-il surtout retenudeson propos cequi avait traitauproblème delaforme dugouvernement :il avait encela
quelque excuse.Pourtant jamaisencore undiscours politique n'avaitdessiné avecautant denetteté les
contours del'action future.Etjamais plusprobablement unhomme publicneparviendrait àaccorder si
parfaitement etsidurablement sesactes avecsesparoles.
On avouera d'ailleurs nepas savoir cequi estleplus remarquable :les résultats delapolitique conduite par
Louis Napoléon ouson exceptionnelle fidélitéauxprincipes qu'ilavait posés etaux lignes d'action qu'ilavait
tracées dèsl'abord.
Finalement, leplus étonnant estpeut-être qu'uneoeuvre aussiconsidérable n'aitjamais
obtenu laconsécration qu'elleméritait.
La France vaconnaître, eneffet, enmoins devingt ansderègne, l'unedestransformations lesplus radicales
de son histoire, peut-être laplus décisive detoutes.
En1852, elleétait, comme onditaujourd'hui, enétat de
sous-développement.
Autourd'elle,despays, desrégions commel'Angleterre, l'Allemagnerhénane,laSaxe, la
Silésie avaient engagé leurrévolution économique.
Poursapart, handicapée parson instabilité politique,
retardée parlamédiocrité deson personnel dirigeant,engoncée dansseshabitudes etses préjugés, souffrant
psychologiquement ducontraste entresonpassé siglorieux etson présent simédiocre,
elle était restée aubord duchemin.
Cen'était qu'une juxtaposition deprovinces repliéessurelles-mêmes ;un
pays oùl'on avait dumal àcirculer, communiquer, échanger,dufait del'insuffisance desroutes, descanaux et
du réseau ferroviaire dontl'essor avaitétécomme étouffédansl'oeuf; unpays oùl'esprit d'entreprise selimitait
à la spéculation foncière,fauted'unsystème bancaire efficaceetcohérent; unpays essentiellement paysanet
rural, dontl'industrie chétiverecherchait latranquillité sousl'abrid'unprotectionnisme frileux.Oui,telle estbien
la nation dont,endix-huit ansàpeine, LouisNapoléon vafaire larivale directe del'Angleterre pourlepremier
rang mondial.
Lanation qui,en1855, etsurtout en1867, conviera lemonde entieràdes Expositions
universelles oùses progrès économiques apparaîtrontenpleine lumière.
Louis Napoléon n'aévidemment pastout faitàlui seul.
Ceserait absurde deleprétendre, maismoins absurde
que delaisser croire,comme onl'afait depuis centvingt ans,quel'efflorescence del'économie françaiseentre
1852 et1870 neluidoit rien.
Il est plus queprobable que,depuis longtemps enFrance, descapacités d'initiative immenses n'attendaient
pour s'exprimer qu'uneoccasion propice.Encorefallait-ilfournircetteoccasion àtous ceux quelesincertitudes
du temps inclinaient àl'apathie.
L'appréhension deslendemains, néedepériodes successives detroubles,
suffisait àexpliquer laréticence desinvestisseurs et,pour engager laFrance surlavoie dudéveloppement
économique, ilfallait commencer parluidonner lastabilité.
Louis Napoléon, etlui seul, apporta l'apaisement etlesentiment desécurité.
Ilfaut luien reconnaître lemérite.
Et saluer comme ilconvient sonpremier bulletindevictoire présenté —iln'avait pasfallu attendre longtemps —
à l'ouverture delasession législative de1853: «La richesse nationale s'estélevée àun telpoint quelapartie
de lafortune mobilière s'estaccrue àelle seule dedeux milliards environ.L'activité dutravail s'estdéveloppée
dans toutes lesindustries.
»
Dans leclimat favorable ainsicréé, laréussite impliquait assurément uneheureuse conjoncture maiscelle-ci
n'aurait pasétésuffisante sansl'action del'État.
Certes, ilexiste peudegouvernements aussienclins quecelui-
ci àfaire appel àl'initiative privée;comme iln'en estprobablement aucunàmanifester autantdevolontarisme,
sans d'ailleurs jamaissombrer dansl'interventionnisme.
Quelle modernité danslaméthode alorsretenue! Uneméthode qu'onsemble redécouvrir aujourd'hui, aprèstant
de fâcheux errements.
LouisNapoléon s'enestdéjà expliqué: legouvernement doitêtre «le moteur bienfaisant
de tout l'organisme social».L'État définit lecadre général, fixel'objectif, donnel'impulsion, organisecequi
relève delui, etpour lereste seborne àinfluencer, orienter,stimuleretcorriger lecas échéant.
Carc'est à
l'initiative privéequ'ils'en remet pourtoutcequ'il ya àaccomplir, veillantseulement àéviter lesdéviances et
les égarements.
Combien estsignificatif que,pendant cesannées dechangements intensifs,oùlerythme destravaux publics
connaît uneaccélération sansprécédent, lesdépenses del'État et,du coup, lapression fiscalerestent, tout
compte fait,rapportées àla croissance générale,dansleslimites duraisonnable.
Seul,parfois, lerecours àdes
crédits extrabudgétaires donneuneimpression desurchauffe.
Maislephénomène restelimité.
Encore fallait-ilorganiser l'évolution demanière rationnelle.
Or,précisément, cequi frappe toutaulong decette
période, c'estlacohérence qu'onimpose àl'effort général, etqui luifait gagner enefficacité.
Cohérence.
»
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