pas de méthode.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
Louis
Napoléon estimeradonc—etde plus enplus, aufur etàmesure qu'ilsera confronté auxréalités —que
des dispositions spécifiquess'imposentetque leprogrès socialnesaurait résulter seulement duprogrès
économique.
Ilcreuse ainsil'idée d'une association ducapital etdu travail, seplaçant dumême coupdansla
lignée decesocialisme évolutifetnational, parfoisquelque peuanarchiste, despremiers théoriciens français.
Entre Marxetlui, ledivorce estdonc total.Comme l'aécrit excellemment legénéral Georges Spillmann, «dès
le début, Marxtientpour dangereuses etradicalement fausseslesvues deLouis Napoléon, qu'ilqualifie
d'enfantines, d'utopiques,denuageuses.
Ceprince quiprétendait réconcilier lesabeilles prolétariennes etles
frelons capitalistes neluidisait rienquivaille ».
Aversion largement partagéeaudemeurant.
« Louis Napoléon n'éprouve aucunesympathie pourMarx.
L'antisémitisme outrancierdecejuif converti, petit-
fils derabbin, lechoque profondément etiltient son "Pamphlet surlaquestion juive",écritetpublié àParis en
1844, pourunemauvaise action.Bref,ily a entre lesdeux hommes antinomie complète.Plustard, Marx
reprochera d'ailleursàNapoléon IIIses excellentes relationsaveclesgrands capitalistes juifs,telsles
Rothschild, lesPereire, lesFould.
»
Au fort deHam, Louis Napoléon n'apas restreint lechamp deses lectures.
Ila lu Adam SmithetJean-Baptiste
Say.
Ila découvert l'Organisation dutravail deLouis Blanc etconsulté régulièrement leslivraisons del'Atelier,
qui était alors l'organe del'élite ouvrière.
C'estdire,sil'on considère qu'ilaétudié aussiPierre Joseph
Proudhon, lepère Enfantin, VictorConsidérant etPierre Leroux, qu'iln'yapas unauteur, pasune analyse, pas
une proposition économique ousociale del'époque quiaitéchappé àson attention etdont iln'ait prisla
mesure.
Le résultat, cesera donc l'Extinction dupaupérisme.
Onasouvent ditque celivre valait moins parson
contenu queparson titre, enforme deslogan, etque l'important, c'estqu'ilaitété écrit, nonqu'il aitété lu.
Ce n'est sans doute pastout àfait inexact.
Pourtant, l'ouvragenevaut pasque parl'intention etladétermination qu'ilexprime.
Sicertaines deses
propositions peuventprêteràdiscussion etsembler carrément irréalistes, beaucoupdeses analyses ne
peuvent manquer d'impressionner encoreparleur exactitude etleur modernité.
Réduit àl'essentiel, leprojet dulivre ressemble àune véritable proclamation: «Laclasse ouvrière n'estrien,il
faut larendre propriétaire.
Ellen'aderichesse quesesbras, ilfaut donner àces bras unemploi utilepour tous.
Elle estcomme unpeuple d'ilotes aumilieu d'unpeuple desybarites.
Ilfaut luidonner uneplace danslasociété
et attacher sesintérêts àceux du
sol.
Enfin, elleestsans organisation etsans liens, sansdroits etsans avenir: ilfaut luidonner desdroits etun
avenir etlarelever àses propres yeuxparl'association, l'éducation,ladiscipline.
»
Comment s'étonner, dèslors, deceque sera lapolitique socialedeLouis Napoléon? Comments'étonneraussi
de l'attraction qu'unteldiscours exercera, unjour oul'autre, surune partie nonnégligeable delaclasse
ouvrière? Comment s'étonnerenfindel'ampleur dessuffrages populaires quiseporteront surlui,lors desa
candidature àla magistrature suprême?
Pourtant ilne s'agit pasdesimples rêveries oud'un catalogue debonnes intentions.
LouisNapoléon, quoiqu'on
en aitdit, sait être réaliste etne sepaye pasdemots.
Qu'on enjuge: «LesCaisses d'Épargne sontutiles sans
doute pourlaclasse aiséedesouvriers, maispourlaclasse laplus nombreuse, quin'aaucun moyen defaire
des économies, cesystème estcomplètement insuffisant.Vouloir,eneffet, soulager lamisère deshommes qui
n'ont pasdequoi vivre enleur proposant demettre touslesans decôté unquelque chosequ'ilsn'ontpasest
une dérision ouune absurdité...
»
De même, ily a tout lieud'être frappé parlaqualité deson analyse delaquestion fiscale,àla faveur de
laquelle, dansdeslignes remarquablement écrites,ilpose leprincipe d'unevéritable politiquedesrevenus.
« Le prélèvement del'impôt peutsecomparer àl'action dusoleil quiabsorbe lesvapeurs delaterre pourles
répartir ensuite, àl'état depluie, surtous leslieux quiont besoin d'eaupourêtrefécondés etpour produire.
Lorsque cetterestitution s'opèrerégulièrement, lafertilité s'ensuit, maislorsque leciel, dans sacolère, déverse
partiellement enorages, entrombes eten tempêtes, lesvapeurs absorbées, lesgermes deproduction sont
détruits etilen résulte lastérilité...
C'esttoujours lamême quantité d'eauquiaété prise etrendue.
Larépartition
seule faitdonc ladifférence.
Équitableetrégulière, ellecrée l'abondance; prodigueetpartielle, elleamène la
disette.
« Ilen est demême d'unebonne oumauvaise administration.
Siles sommes prélevées chaqueannéesurla
généralité deshabitants sontemployées àdes usages improductifs, commeàcréer desplaces inutiles, àélever
des monuments stériles,àentretenir aumilieu d'unepaixprofonde, unearmée plusdispendieuse quecelle qui
vainquit àAusterlitz, l'impôt,danscecas,
devient unfardeau écrasant, ilépuise lepays, ilprend sansrendre...
C'estdanslebudget qu'ilfauttrouver le.
»
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