Parmi les villes les plus visitées au monde, Venise est toujours, selon le mot de Proust, le « haut lieu de la religion de la Beauté ». Avec les peintres de vedute (vues de ville) du XVIIIe siècle, les photographes et les cinéastes du XXe siècle, s'est répandue partout l'image de cette ville éternelle, profondément vivante et pourtant minée par son déclin, comme si le destin de Venise, sa gloire, ses ors et ses palais menaçant ruine, le soleil qui la baigne et l'humidité qui la ronge épousaient tous les rêves et les regrets de l'âme humaine. Venise, en italien Venezia. est une ville de l'Italie septentrionale, s'étendant au milieu d'une lagune de l'Adriatique, à 4 km de la terre ferme à laquelle elle est reliée par un pont ferroviaire et routier. Elle est bâtie sur trois îles : les deux plus grandes, au nord, sont séparées par le Grand Canal ; la Giudecca, au sud, est plus petite et un peu à l'écart ; toutes trois sont divisées en îlots par plus de 150 canaux, que franchissent 400 ponts. Cette situation, ainsi que la beauté de ses monuments font de Venise une ville unique. La commune, dont font aussi partie les îles Malamocco, Burano, Murano et Pellestrina, ainsi que les cités côtières de Marghera, Mestre, Chirignano, Favaro, Zelarino et Malcontenta, compte un peu moins de 330 000 habitants. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adriatique (mer) Italie - Géographie - L'organisation de l'espace Murano Torcello Vénétie Les livres Venise éternelle, page 5456, volume 10 La Venise moderne La ville est préservée de toute circulation automobile. En revanche, une multitude d'embarcations sillonnent les canaux principaux : gondoles noires, effilées, menées d'une seule rame et, de plus en plus, bateaux à moteur (motoscafi). Les transports publics s'effectuent aussi par les canaux, au moyen de vaporetti, embarcations introduites par une compagnie française à la fin du XIXe siècle. La ville doit, pour être sauvée des eaux qui la menacent, faire l'objet d'un entretien continu et coûteux, car les pilotis sur lesquels sont construites les maisons tendent à s'enfoncer dans les vases de la lagune. La vie économique de Venise et de ses environs immédiats ne se résume pas à une activité touristique, même si celle-ci est de plus en plus intense : la ville se trouve en effet au centre d'une région industrielle. Sans doute le trafic maritime souffre-t-il de la double concurrence de Gênes et de Trieste, mieux reliées à l'arrière-pays et mieux équipées. Cependant, le port (plus de 20 millions de tonnes par an) a connu un essor nouveau en raison du développement de la zone industrielle de Venise-Mestre-Porto Marghera. À côté des industries artisanales traditionnelles (verreries de Murano, dentelles, orfèvrerie, faïencerie, cristallerie), que le tourisme entretient et qui sont implantées dans les îles de la lagune, sont apparues des industries modernes : raffineries de pétrole (Agip à Marghera) et pétrochimie, usines de traitement des pyrites et des métaux non ferreux, aciéries électriques, industries mécaniques, chantiers navals à Mestre. Un oléoduc relie Porto Marghera à Mantoue. La zone industrielle est rattachée à la ville ancienne par un viaduc pour le chemin de fer, doublé par le pont de la Liberté (Ponte della Libertà), dont les 228 arches franchissent la lagune. Venise possède une école supérieure de commerce, un observatoire astronomique, des archives, qui comptent parmi les plus riches du monde, une importante bibliothèque et de très beaux musées, notamment l'Accademia di Belle Arti et le Civico Museo Correr, auquel est rattaché le musée du Verre de Murano. Le Lido, cordon qui sépare la lagune de la mer, est le site d'une plage élégante et de l'aéroport. C'est là que se trouve le palais du Cinéma, construit en 1937 pour abriter le festival du cinéma, premier en date des grands festivals cinématographiques (1932). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats carnaval festival gondole lagune lido masque - Le carnaval Murano tourisme - Anciennes et nouvelles activités touristiques Les livres Venise - gondoles sur un canal secondaire, page 5456, volume 10 Venise - inondation sur la Piazzetta, devant le palais des Doges, page 5457, volume 10 Venise - le Lido, page 5457, volume 10 Venise dans l'histoire La naissance de la ville demeure mystérieuse pour les historiens. Le site, qui semble avoir accueilli dès l'Antiquité des pêcheurs et des sauniers, pouvait certes servir de refuge. Cependant, au début du Moyen Âge, la double proximité des terres germaniques et d'une mer parcourue de vaisseaux sarrasins multipliait les dangers d'invasion, tandis que l'eau, dont le niveau a sans cesse varié en fonction du climat et de l'accumulation d'alluvions descendues des Alpes, constituait une menace constante. La fortune de la ville est donc difficilement explicable par les seules conditions géographiques, historiques ou économiques. Les origines. Malgré la légende qui attribue la fondation de Venise au Troyen Anténor, c'est seulement au VIe siècle que les populations romanisées de Vénétie, chassées par les invasions lombardes, se réfugièrent définitivement dans la lagune, se répartissant en différents foyers. Elles passèrent sous la dépendance de l'Empire byzantin, représenté par l'exarque de Ravenne. Tandis que ce dernier perdait peu à peu ses possessions terrestres au profit des Lombards, les populations vénètes des îles maintinrent des liens avec l'Empire d'Orient. Le gouvernement de Constantinople accepta en 697 l'élection du premier doge, chargé de défendre la province maritime, et, en 742, le siège du duché fut transféré à Malamocco, qui devait constituer le premier centre de Venise. À la fin du VIIIe siècle, la menace vint des Francs, mais ceux-ci se heurtèrent à l'empereur d'Orient Nicéphore Ier et, en 814, ils durent conclure un pacte reconnaissant l'appartenance de Venise à l'Empire byzantin. La ville, qui obtint rapidement une large autonomie à l'égard de Byzance, était désormais le point de contact entre les deux empires. En 828, elle reçut des reliques supposées de saint Marc, dérobées à Alexandrie par deux marchands de Torcello et de Murano, et déposées au Rialto. Venise disposait alors du mythe autour duquel elle allait se rassembler pour bâtir sa puissance future, symbolisée par la basilique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats doge Italie - Histoire - Le morcellement politique Marc La République marchande du Moyen Âge. Au début du IXe siècle, sous le règne des doges de la famille Partecipazio, le centre politique et religieux de Venise fut transféré dans l'île de Rialto, dans un site d'accès difficile. Dès lors, le pouvoir de l'État vénitien naissant commença de s'affirmer. Le développement du commerce, que favorisait la position d'intermédiaire entre Byzance et l'Occident, encouragea le désir d'indépendance des doges, qui monnayaient désormais leur soutien aux empereurs byzantins en difficulté. Ainsi, le chrysobulle (acte officiel scellé d'une bulle d'or) d'Alexis Ier Comnène (1082) accordait aux marchands vénitiens des avantages fiscaux considérables et le droit de se déplacer librement dans tout l'Empire, en échange de l'aide de Venise contre les Normands. Occupée à s'enrichir en trafiquant indifféremment avec les croisés, les Byzantins et les musulmans, Venise se désintéressa des conflits entre les guelfes et les gibelins qui ravageaient alors l'Italie. En revanche, profitant des querelles qui affaiblissaient la cour de Constantinople, elle sut détourner à son bénéfice la quatrième croisade, qui aboutit à la prise de Constantinople en 1204 et au partage de l'Empire byzantin. Venise, sous la conduite du doge Enrico Dandolo, se retrouva à la tête du premier empire colonial maritime, s'adjugeant les îles Ioniennes, celles de la mer Égée, le Péloponnèse, une partie de la Thrace et, bientôt, la Crète. Au faîte de sa puissance, la « Sérénissime » était la maîtresse du « quart et demi de la Romanie », et ses commerçants n'hésitaient pas à lancer des expéditions jusqu'en Chine (Marco Polo). Par la suite, elle dut lutter constamment contre Pise et, surtout, contre Gênes (vaincue en 1381), deux républiques italiennes rivales qui appuyèrent la reconquête byzantine après la reprise de Constantinople en 1261. Malgré ces conflits, malgré l'apparition du péril turc au XIVe siècle, malgré enfin les destructions dues aux grandes épidémies de peste noire, Venise, qui connut un développement démographique et industriel extraordinaire, demeura jusqu'à la fin du Moyen Âge la grande cité cosmopolite d'Occident. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Byzance - Histoire - L'Empire hellénique (717-1204) - Le siècle des Comnènes (1081-1185) Byzance - Histoire - La dernière renaissance (1204-1453) - L'Empire éclaté (1204-1261) Dandolo - Dandolo Enrico doge épice Gênes Italie - Histoire - Les communes et la lutte entre les papes et les empereurs Marco Polo Les livres Venise - le pont du Rialto, au centre du quartier commerçant de Venise, page 5458, volume 10 Italie - Venise au XIIIe siècle, à l'époque de Marco Polo, page 2620, volume 5 Les institutions vénitiennes. C'est entre le XIe et le XIVe siècle que se fixèrent les institutions de la République. Favorisant d'abord un pouvoir personnel (bien qu'une assemblée populaire, l'Arengo, élût théoriquement le doge), elles furent, en quelques décennies, reprises en main par l'aristocratie, qui parvint à diminuer l'autorité ducale et à restreindre le pouvoir populaire pour fonder un régime véritablement oligarchique. Vers la fin du XIIe siècle furent institués auprès du doge un Petit et un Grand Conseils formés de nobles, le tribunal suprême de la Quarantia et le Sénat (les Pregadi), tandis que l'élection du doge était confiée à un collège de quarante nobles (l'assemblée se bornant désormais à l'acclamer). Le doge se voyait offrir un train de vie fastueux, mais la réalité du pouvoir exécutif appartenait au Petit Conseil ; le Grand Conseil jouait le rôle d'organe législatif, ses prérogatives diminuant progressivement au profit du Sénat, dont il élisait les membres. La réforme de 1297 ferma définitivement l'accès au Grand Conseil, désormais réservé aux descendants de quelque deux cents familles privilégiées. L'échec d'une conspiration permit en 1310 de renforcer encore le pouvoir oligarchique par l'instauration du Conseil des Dix, lequel, formé en son sein par le Grand Conseil, fut désormais la police politique d'un régime réellement dictatorial. Enfin, la tentative de coup d'État du doge Marino Faliero, en 1355, marqua la victoire définitive de l'oligarchie vénitienne : condamné pour avoir tenté, en s'appuyant sur le peuple, de renverser les institutions de la République, le doge fut exécuté. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bucentaure doge Falier De l'apogée de la Renaissance au déclin. La conquête ottomane devait, malgré l'opiniâtre résistance des amiraux vénitiens, porter un premier coup à l'expansionnisme de Venise en Méditerranée. Cependant, la République, consciente de sa vulnérabilité, mise en évidence lors de la guerre de Chioggia (1378-1381) contre Gênes, avait entrepris d'asseoir sa puissance continentale. Poursuivant un mouvement amorcé dès le XIVe siècle, le doge Francesco Foscari (1423/1457) encouragea l'expansion de la ville vers la « Terre ferme » grâce à une armée de mercenaires commandée par des condottieri. Et, dès le milieu du siècle, les investissements des riches familles vénitiennes dans leurs domaines de Lombardie rapportaient plus que le commerce du Levant. La paix de Lodi, conclue en 1454 avec Milan et Florence, entérina le nouvel équilibre instauré entre ces trois puissances d'Italie du Nord. La Venise de la Renaissance connut alors son « siècle d'or » artistique qui devait durer jusqu'à la fin du XVIe siècle : l'imprimeur Aldo Manuce réunissait autour de lui l'élite intellectuelle du temps ; Titien, le Tintoret, Véronèse décoraient les palais de la ville ; Palladio jetait les bases d'une architecture dépouillée qui devait avoir une influence durable. Cependant, l'armée vénitienne devait affronter l'Espagne, l'Autriche, la France et la papauté, réunies contre elle dans la ligue de Cambrai (1508). La République fut proche de la défaite (Agnadel, en 1509), avant de se relever une fois encore. Mais la guerre continuelle contre les Turcs, durant laquelle alternèrent revers et succès (perte de Chypre en 1571, après une domination de presque quatre-vingts ans ; victoire de Lépante la même année), ruina lentement l'économie de Venise. La suprématie commerciale de la République était en outre mise à mal par la montée des puissances atlantiques après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et l'ouverture par Vasco de Gama d'une nouvelle route vers les Indes. Restée neutre dans le conflit qui opposait la France et les Habsbourg, la République ne devait désormais plus jouer aucun rôle politique en Europe. Elle devint toutefois l'un des centres de l'art baroque et le lieu de naissance de l'opéra (Monteverdi fut organiste de Saint-Marc après 1613). Le XVIII e siècle fut pour la Venise décadente une époque de fêtes et de carnavals, l'Europe libertine venant s'amuser sans retenue dans la ville ruinée. Les personnalités de Vivaldi, Goldoni ou Casanova brillèrent alors d'un éclat particulier, tandis que la République, qui avait perdu ses dernières possessions d'outre-mer (Péloponnèse, 1739), s'enfonçait rapidement dans le déclin. Lorsque Bonaparte déposa le dernier doge en 1797, il ne fit qu'entériner la désagrégation de fait des institutions. Venise, cédée à l'Autriche par le traité de Campoformio, rattachée à l'Italie (1805-1814), puis de nouveau à l'Autriche, devint l'un des principaux centres du Risorgimento (révolte de Daniele Manin, qui fonda une éphémère république indépendante en 1848), avant son rattachement définitif au royaume d'Italie en 1866. Mais la ville fut surtout un lieu privilégié pour les artistes romantiques ou postromantiques : Byron, Shelley, Chateaubriand, Musset et George Sand, Wagner, Turner. Plus tard, Proust, Thomas Mann, Hemingway, Visconti, contribuèrent, à leur tour, à faire de Venise le symbole universel d'une beauté révolue. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bembo Pietro Cambrai Cambrai - La ligue de Cambrai Campoformio (traité de) Casanova Giovanni Giacomo, dit Jean-Jacques Casanova de Seingalt casino - Un plaisir des élites européennes Chioggia condottiere Directoire Gênes Goldoni Carlo Italie (campagnes d') - Les campagnes d'Italie de Bonaparte Italie - Histoire - Des seigneuries à la domination étrangère Lépante Manuce - Manuce (Alde, dit l'Ancien) masque - Le carnaval Monteverdi Claudio Palladio (Andrea di Pietro dalla Gondola, dit) Renaissance - Les quattrocento et cinquecento (vers 1400-vers 1550) en Italie Risorgimento Tintoret (Iacopo Robusti, dit il Tintoretto, dit en français le) Titien (Tiziano Vecellio, dit en français) Véronèse (Paolo Caliari, dit Paolo Veronese, en français) verre - L'art du verre - Introduction Vivaldi Antonio Lucio Les livres Venise - les Noces de Venise et de la mer (XVIIIe siècle), tableau de Canaletto, page 5459, volume 10 Les monuments de Venise De la gare à la place Saint-Marc, sur 3 km de long, serpente le Grand Canal, large de 30 à 60 m. Il est bordé de palais du Moyen Âge et de la Renaissance : Ca' d'Oro, la « Maison dorée » (XVe siècle), palais Vendramin-Calergi (1481-1509), Corner della Ca' Grande, de Sansovino (XVIe siècle), Ca' Pesaro, de Baldassare Longhena (1679-1710, aujourd'hui musée d'Art moderne), palais Rezzonico (commencé en 1660, aujourd'hui musée du XVIIIe siècle). Le Grand Canal est également bordé d'églises, parmi lesquelles Santa Maria della Salute et l'église des Scalzi, toutes deux conçues par Longhena, représentant majeur du baroque vénitien. Sur le trajet du canal se trouve le célèbre pont du Rialto, construit à la fin du XVIe siècle. La place Saint-Marc, coeur de la ville, est entourée de monuments : palais des Procuraties (XVIe -XIXe siècle) ; tour de l'Horloge ; église Saint-Marc, fondée au IXe siècle et complètement transformée dans le style byzantin au XI e siècle sur le modèle des SaintsApôtres de Constantinople, et qui demeure le chef-d'oeuvre de ce que John Ruskin (18191900), l'un des inspirateurs de Proust, appelle l'« architecture incrustée ». En effet, la décoration, au lieu d'être sculptée dans la masse, est rapportée. La place est dominée par un campanile, au pied duquel se trouve la Loggetta (XVIe siècle), qui s'écroula en 1902, mais fut reconstruite aussitôt. Elle se prolonge, à l'est, par la Piazzetta, qui s'ouvre sur la lagune entre le palais des Doges et la bibliothèque Saint-Marc, érigée par Sansovino de 1536 à 1553. Sur la Piazzetta, au bord de la lagune, se dressent deux colonnes, dont l'une porte le lion ailé de saint Marc et l'autre saint Théodore. Le palais des Doges présente deux façades de marbre blanc et rose, l'une sur la Piazzetta, l'autre sur la lagune, construites aux XIV e et XVe siècles dans un style gothique modifié par l'influence orientale ; il renferme des oeuvres de Véronèse, de Titien et du Tintoret. Parmi les monuments les plus célèbres, il faut encore citer l'église franciscaine des Frari, de style gothique (XIVe siècle), la plus vaste de Venise, qui contient de très beaux tableaux de Titien et devant laquelle se trouve la célèbre statue équestre du « Colleone » que l'on doit à Verrocchio (fin du XVe siècle), l'église Santi Giovanni e Paolo (ou San Zanipolo), où l'on enterrait les doges, l'église San Giorgio Maggiore (XVIe siècle), due à Palladio, et les palais édifiés par les confréries, notamment la Scuola di San Marco (fin du XV e siècle) et la Scuola di San Rocco (XVI e siècle), dont les décorations, réalisées par le Tintoret, comptent parmi les chefs-d'oeuvre de cet artiste. Ce patrimoine artistique exceptionnel est menacé par la montée des eaux et par la pollution de la lagune. La première alerte sérieuse fut déclenchée par les inondations de novembre 1966. En 1973, une loi spéciale pour la sauvegarde de Venise fut adoptée. Mais l'avenir de la ville n'est pas assuré, et le centre historique se dépeuple. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chevaux de Saint-Marc Doges (palais des) Fenice (La) Palladio (Andrea di Pietro dalla Gondola, dit) Plombs (les) Procuraties Ruskin John Saint-Marc (place) Sansovino (Andrea Contucci, dit il) Scamozzi Vincenzo Tintoret (Iacopo Robusti, dit il Tintoretto, dit en français le) Titien (Tiziano Vecellio, dit en français) Véronèse (Paolo Caliari, dit Paolo Veronese, en français) Verrocchio (Andrea di Cione, dit Andrea del) Les livres Canaletto - Vue de Venise, du Palais ducal et de le piazetta San Marco, page 846, volume 2 Palladio - église del Redentore, page 3677, volume 7 Renaissance - San Giorgio Maggiore, oeuvre de Palladio, page 4303, volume 8 Turner - San Benedetto vu de Fusina (1843), page 5315, volume 10 voûte - coupole de la Pentecôte, basilique Saint-Marc à Venise, page 5589, volume 10 La peinture à Venise Ralliée tardivement à l'art de la Renaissance, Venise fut dès le XVIe siècle un des foyers artistiques les plus importants d'Italie. Héritière de Byzance, mais ouverte aux influences padouanes et toscanes, elle fut très tôt partagée entre la rigueur humaniste de l'esprit renaissant et l'exubérance décorative de l'Orient. Dès le XIVe siècle, les Primitifs vénitiens (Paolo et Lorenzo Veneziano, Nicolo di Pietro, Jacobello del Fiore, Michele Giambono) ajoutèrent des éléments plus naturalistes à l'abstraction et au raffinement byzantins, avant que l'école de Murano, représentée par Antonio Vivarini (1415-1480) et Carlo Crivelli (1430-1493), ne tentât un premier accord entre tradition et nouveauté, en associant l'héritage byzantin et les apports du gothique international. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Crivelli Carlo Murano Veneziano Paolo Vivarini Antonio Les livres Venise - la Translation du corps de saint Marc, page 5459, volume 10 La première Renaissance. Dans la seconde moitié du XVe siècle, l'exemple d'artistes toscans, comme Paolo Uccello et Andrea del Castagno, ou celui d'Andrea Mantegna, venu de Padoue, servit à introduire à Venise l'esprit de la Renaissance. Tandis que Jacopo Bellini (1400-1471) copiait les antiques dans ses cahiers de dessins, son fils aîné, Gentile (1429-1507), se faisait le chroniqueur des cérémonies et des fêtes officielles de la ville (Procession sur la piazza San Marco, 1496). Le traitement de la lumière et des couleurs constitua la préoccupation essentielle de Giovanni Bellini (1430-1516), le demi-frère de Gentile, dont l'oeuvre ouvrit la voie aux rénovations de Giorgione et de Titien (Transfiguration, 14801485). Au même moment, Vittore Carpaccio (1460-1526) mit en scène un monde à la fois réel et féerique dans un décor souvent emprunté aux paysages vénitiens (la Légende de sainte Ursule, 1490). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Italie - Arts - Beaux-arts - La Renaissance Les livres Venise - la Guérison du possédé (1494), tableau de Carpaccio, page 5458, volume 10 Le « siècle d'or. » Au XVIe siècle, alors que Venise accueillait les talents les plus divers, Giorgione (14781510) s'affirma comme un maître dans l'art de traiter la lumière et la couleur. Dans ses compositions équilibrées, les personnages se fondent dans un vaste paysage dont l'éclairage évoque la fugacité de l'instant (la Tempête). Si le luminisme de Giorgione se retrouve chez la plupart des peintres de l'époque, depuis Palma le Vieux (1480-1528) jusqu'à Sebastiano del Piombo (1485-1547), c'est dans l'oeuvre de Titien (1490-1576) qu'il atteint son plus bel épanouissement. Protégé de Charles Quint et de Philippe II d'Espagne, Titien excella dans l'art du portrait et se servit des jeux de couleur et de lumière pour souligner l'expression des visages (Charles Quint à la bataille de Mühlberg, 1548). Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la peinture vénitienne évolua vers le maniérisme. Tandis que le Tintoret (1518-1594) exploitait les contrastes de l'ombre et de la lumière dans des mises en scène pathétiques, traversées de perspectives obliques (le M iracle de l'esclave , 1548), Véronèse (1528-1588) se servit d'une gamme plus claire dans de grandes compositions où les fausses architectures organisent l'espace ( le Repas chez Lévi, 1573). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Italie - Arts - Beaux-arts - La Renaissance maniérisme - L'extension du maniérisme en Italie Le baroque. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'art de Venise se mit à l'heure des fastes baroques. Le goût du trompe-l'oeil, des effets théâtraux et des clairs-obscurs contrastés caractérisent les oeuvres d'Andrea Pozzo (1642-1709), de Sebastiano Ricci (1650-1734), de Giambattista Piazzetta (1683-1754) et, surtout, de Giambattista Tiepolo (1696-1770), consacré comme le plus grand décorateur de son siècle. Dans les multiples envols de figures, Tiepolo exploita, notamment sur plafond, les architectures en trompe l'oeil et les effets de perspective. Tandis que Giandomenico Tiepolo (1727-1804) recueillait l'héritage de son père, la peinture de genre fut représentée à Venise par Pietro Longhi (1702-1785), dont les petits formats évoquent les côtés pittoresques de la vie vénitienne. Au même moment, le genre de la veduta ( « vue de ville ») connut un immense succès grâce aux paysagistes Canaletto (1697-1768) et Francesco Guardi (1712-1793), qui cherchèrent à rendre les vibrations de la lumière et le caractère fugitif des paysages. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats fresque - La fresque depuis la Renaissance Italie - Arts - Beaux-arts - Rococo et néoclassicisme Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Andrea del Castagno (Andrea di Bartolo, dit) Antonello da Messina Bellini - Bellini Gentile Bellini - Bellini Iacopo Canaletto - Canaletto (Antonio Canal, dit le) Carpaccio Vittore Castagno (Andrea del) Concert champêtre (le) Crivelli Carlo Giorgione (Giorgio da Castelfranco, dit) Guardi Francesco Italie - Arts - Beaux-arts - La Renaissance Italie - Arts - Beaux-arts - Le Moyen Âge Italie - Arts - Beaux-arts - Rococo et néoclassicisme Longhi (Pietro Falca, dit Pietro) Lotto Lorenzo maniérisme - L'extension du maniérisme en Italie Mantegna Andrea mosaïque - De la Renaissance à l'époque moderne Murano Pozzo (Andrea, dit le Père) Renaissance - Les quattrocento et cinquecento (vers 1400-vers 1550) en Italie Sansovino (Iacopo Tatti, dit il) Scamozzi Vincenzo Sebastiano del Piombo (Sebastiano Luciani, dit) Tempête (la) Tiepolo Tintoret (Iacopo Robusti, dit il Tintoretto, dit en français le) Titien (Tiziano Vecellio, dit en français) trompe-l'oeil Turner Joseph Mallord William Uccello (Paolo di Dono, dit Paolo) Ursule Veneziano Paolo Véronèse (Paolo Caliari, dit Paolo Veronese, en français) Vivarini Antonio Les livres masque - le masque à Venise, page 3086, volume 6 Italie - Giovanni Bellini, page 2625, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les natifs de ce lieu Alberti Domenico Albinoni Tomaso Baïf (Jean Antoine de) Basaglia Franco Bembo Pietro Caldara Antonio Carpaccio Vittore Casanova Giovanni Giacomo, dit Jean-Jacques Casanova de Seingalt Christine de Pisan Crivelli Carlo Dandolo - Dandolo Andrea Dandolo - Dandolo Enrico Donato Baldassare Gabrieli - Gabrieli Andrea Gabrieli - Gabrieli Giovanni Gardano Goldoni Carlo Gozzi Carlo Grégoire - Grégoire XII Guardi Francesco Longhi (Pietro Falca, dit Pietro) Lotto Lorenzo Maderna Bruno Malipiero Gian Francesco Marcello Benedetto Marco Polo Nono Luigi Piombo (Sebastiano Luciani, dit Sebastiano del) Polo Marco Scarpa Carlo Tintoret (Iacopo Robusti, dit il Tintoretto, dit en français le) Veneziano Domenico Vivaldi Antonio Lucio Les médias Europe - carte physique Europe - carte politique Italie - carte physique Italie - carte politique Les indications bibliographiques Ph. Braunstein et R. Delort, Venise : portrait historique d'une cité, Seuil, Paris, 1989 (1971). Ch. Diehl, la République de Venise, Flammarion, Paris, 1985. P. Morand, Venises, Gallimard, Paris, 1987 (Tallandier, Paris, 1971). A. Zorzi, la République du lion : histoire de Venise, Payot, Paris, 1996.