Palestrina (Giovanni Pierluigi da), vers 1525-1594, né à Palestrina, compositeur italien.
Publié le 18/11/2013
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Palestrina (Giovanni Pierluigi da), vers 1525-1594, né à Palestrina, compositeur italien. Il fut formé dans sa jeunesse par des musiciens français qui se succédèrent comme maîtres de chapelle à la basilique de Sainte-Marie-Majeure de Rome, où il était entré en 1537. Il étudia ainsi les oeuvres de Josquin Des Prés, Jean Mouton, Pierre de La Rue et de nombreux autres compositeurs franco-flamands et italiens. Sa carrière le conduisit à divers postes, dans sa ville natale, puis à Rome, où il demeura près de trente années à la basilique Saint-Pierre. Il dirigea également l'enseignement musical au séminaire romain fondé au lendemain du concile de Trente par Pie IV. Palestrina composa un nombre considérable d'oeuvres, parmi lesquelles on compte une centaine de messes de quatre à huit voix, près de mille motets de quatre à douze voix, de nombreuses pièces religieuses (lamentations, psaumes, hymnes, litanies, offertoires, cantiques, et une soixantaine de madrigaux spirituels). Il écrivit également des madrigaux profanes et une dizaine de ricercari pour orgue. Ses oeuvres furent parfois éditées à plusieurs reprises de son vivant et le firent reconnaître et admirer dans toute l'Europe par ses contemporains. Le style. Une grande part de la musique de Palestrina respecte les exigences du concile de Trente : elle recherche avant tout l'intelligibilité des paroles et ne s'écarte pas du texte sacré. Le Gloria et le Credo des messes sont ainsi fréquemment traités dans un style syllabique, très homorythmique, afin que doctrine et profession de foi soient clairement entendues. Mais son écriture sut prendre un tour plus riche et gracieux dans d'autres prières, jusque dans des passages jubilatoires aux longues vocalises. Rompu à l'art du contrepoint franco-flamand, Palestrina s'est parfois lancé dans l'écriture de canons complexes, voire de doubles canons. Toutefois, seules cinq de ses messes sont écrites suivant ce principe. La plupart sont plutôt fondées sur un cantus firmus, c'est-à-dire un fragment de chant grégorien établi comme « chant ferme », sur lequel se déploie la polyphonie. Les messes sont alors désignées par leur incipit grégorien (messe Veni Creator , Regina Coeli ...). Cette technique peut aussi se pratiquer à partir de mélodies de chansons populaires, dont la plus célèbre fut l'Homme armé , fondement de quantité de messes de la Renaissance. Enfin, une trentaine des messes de Palestrina sont construites suivant le procédé de la parodie : ce n'est plus une simple mélodie, mais tout un fragment de polyphonie préexistant (souvent un motet) qui est réutilisé et à partir duquel est écrite la nouvelle composition (messes O sacrum Convivium , Tu es Petrus ...). Les motets comprennent une série de pièces consacrées à la Vierge et des compositions remarquables comme le cycle sur le Cantique des cantiques ou le motet de Noël Hodie Christus natus est . Chaque phrase littéraire est mise en musique dans une incise particulière reprise en imitation par toutes les voix, auxquelles s'enchaînent en tuilage les autres incises correspondant à la suite du texte. Palestrina était attentif à l'expression des sentiments et des images, et il usa dans ses madrigaux d'une écriture plus libre aux rythmes variés, ménageant des contrastes. Son oeuvre demeure celle d'un compositeur attaché à la tradition contrapuntique savante héritée des Franco-Flamands. Son art en reprend les procédés et recherche avant tout la construction, la clarté et l'équilibre. Les générations suivantes le considérèrent comme un modèle, sur lequel elles crurent, hélas à tort, s'appuyer lorsqu'elles cherchèrent au XVIIIe siècle à retrouver cet art du contrepoint. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Italie - Arts - Musique Italie - Arts - Musique - L'âge d'or : XVIe-XVIIIe siècle litanies magnificat Maillard Jean messe - Musique Monte (Philippe de) m otet Renaissance - La Renaissance : un âge d'or ? requiem
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