Or que nous dit de Gaulle, en juin 1968?
Publié le 31/10/2013
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«
III
LE POLITIQUE
Un exilé quiconnaît àpeine laFrance etque lesFrançais neconnaissent guèremieux; undoux rêveur, un
imprévisible hurluberluquis'est ridiculisé dansdeuxoutrois équipées dontonasurtout retenulesaspects
dérisoires, mêmesielles ontpuluivaloir quelques raressympathies; unprétendant auxvisées d'autant plus
anachroniques qu'onestenplein triomphe delaRépublique; unhomme seul,sans l'appui nefût-ce quede
l'ébauche d'unparti organisé oudumoindre comitédesoutien, aupoint quelepréfet depolice qui,dans son
rapport desynthèse surlesopposants etagitateurs detoutes obédiences, s'envoudrait d'oublier lesplus
marginaux, neditpourtant pasunmot desbonapartistes; telest l'homme quivadébarquer enFrance àla fin de
février 1848,aveclafolle etincroyable prétentiondefaire saconquête.
Neuf moisetquelques joursplustard, cetexilé, cethurluberlu, ceprétendant anachronique, cethomme seul,
sera lepremier président delaRépublique française.
On conviendra quel'exploit estprodigieux.
Etque, pour leréussir, ilne suffit pas,comme certains ontpu
longtemps lesoutenir, d'arborer ungrand nom:sicela était, l'affaire auraitétéconclue depuislongtemps.
Ily
fallait desurcroît unsens politique, uneintelligence, unehabileté horsducommun.
Car cecombat insensé, LouisNapoléon valeremporter àla loyale, avecsesseules armes.
***
Au début de1848, iln'est riche quedeses handicaps, dans
cette villedeLondres oùils'est installé depuissonévasion dufort deHam.
Évasion qu'ilatentée pourrevoir
une dernière foisson père; même sibeaucoup n'ontvulàqu'un prétexte, c'estunfait qu'il vaessayer de
rejoindre Florence.
Pour cela,ilse montre douxcomme unagneau devantl'ambassadeur deFrance àLondres, àqui ilessaie
d'expliquer sonévasion: «Je n'ai cédé àaucun projetderenouveler contreleGouvernement françaisles
tentatives quim'ont étésidésastreuses.
Jevous pried'informer leGouvernement demes intentions pacifiques.
»
Il est sans doute sincère etn'a pas l'intention derecommencer, aumoins dansl'immédiat, lesfacéties quiluiont
valu seslongues annéesdeprison.
Iléprouve lebesoin dereprendre sonsouffle, comprenant qu'ildevra,
demain, s'yprendre autrement pourparvenir àses fins, encherchant àprofiter descirconstances plutôtqu'en
s'échinant àles créer, àses risques etpérils.
Ses propos lénifiants neserviront pourtantderien.
Iln'obtiendra depasseport nide laFrance nid'aucune
puissance, etilsera interdit deséjour enToscane.
C'estenAngleterre qu'ilapprendra lamort duroiLouis,
survenue le25 septembre 1846.
Son père faitdeluison légataire universel, cequi valuiapporter unesomme de1200 000francs, quiest
assurément labienvenue, car,icietlà, ila des pensions àservir.
Ila même acheté uncabinet pourlefidèle
docteur Conneau.
Très vite,Louis Napoléon retrouveuneplace dechoix danslasociété anglaise, quisemble s'êtredépartie des
réactions sarcastiques quiavaient étélessiennes aprèsl'affaire deBoulogne.
Les années deprison ontébranlé sasanté.
Desrhumatismes, unearthrite, deshémorroïdes lefont souffrir, et
même boiter.
Aprèsunecure thermale àBath, ilse rend àBrighton, pourrécupérer.
Bientôt, soncousin, Napoléon Jérôme,lerejoint et,quelques moisdurant, vapartager savie.
Ilspartagent
aussi desmaîtresses et,parmi elles,Rachel, quijoue àla fois Phèdre etles égéries.
Lasdevivre dans des
hôtels londoniens, LouisNapoléon s'installedanslequartier deSaint James, surKing Street.
Savie mondaine
reprend...
Ilappartient àplusieurs clubs,fréquente Dickens,renoueavecDisraeli, vaau théâtre, chasseà
courre.
Onlereçoit partout...
Mais voilàqu'il«se fixe »:chez ladyBlessington, quelques
mois après sonretour, ila rencontré unejeune femme detoute beauté, spirituelle, raffinée,quil'avite fasciné:
Elizabeth AnnHoward., connueplutôtsoussonnom descène d'Harriet Howard.
Le théâtre adonné àcette filled'un bottier deBrighton uneraison sociale ou,mieux, unecouverture.
Enfait
c'est unefemme entretenue; entretenueparunofficier richissime.
Elleavingt-trois ansetva tomber
éperdument amoureusedeLouis Napoléon aupoint dedécider deluiconsacrer savie.
Elle reprend doncsa
liberté, toutenconservant lafortune dontsonprotecteur l'avaitdotée, etmet l'une etl'autre àla disposition du
prétendant dontelleépouse lacause avecledouble zèledesnéophytes etdes amoureuses.
Désormais, Harrietpartage toutavec lui.Etpour fairebonne mesure, ellerecueille sesdeux bâtards.
Louis.
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