opéra - musique.
Publié le 16/05/2013
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5 LES PÉRIODES PRÉCLASSIQUE ET CLASSIQUE
Au milieu du XVIII e siècle, plusieurs compositeurs introduisirent d’autres formes que le da capo pour les arias et utilisèrent davantage les chœurs et la musique instrumentale.
Christoph Willibald Gluck, compositeur allemand, fut vraisemblablement le
chef de file de ce mouvement réformateur.
Un autre genre se développa parallèlement au XVIII e siècle et contribua à la réforme de l’opéra : l’opéra léger, connu sous plusieurs noms : ballad opera en Angleterre, opéra-comique en France, singspiel en
Allemagne et opera buffa en Italie.
Tous étaient plus légers que l’ opéra sérieux traditionnel : certains dialogues étaient parlés et non chantés, et les intrigues mettaient en scène des gens et des lieux ordinaires, de préférence à des personnages
mythologiques.
Ces caractéristiques sont manifestes dans l’œuvre du premier maître italien de l’opéra-comique, Giovanni Battista Pergolesi.
Les opéras-comiques, qui mirent l’action sur le naturel et le jeu des acteurs, offrirent aux compositeurs
d’opéras sérieux une solution pour rendre leurs œuvres plus réalistes.
Le premier compositeur à réaliser la jonction entre l’ opera buffa italien et l’opéra sérieux fut Wolfgang Amadeus Mozart, dans son premier opéra la Finta semplice (1768), écrit à l’âge de douze ans.
Ses trois chefs-d’œuvre en italien, le Nozze di Figaro
(1786), Don Giovanni (1787) et Così fan tutte (1790), témoignent d’un incontestable génie de mise en scène musicale.
Par ailleurs, dans Don Giovanni, il a sans doute créé l’un des premiers grands rôles romantiques avant la lettre.
Les opéras
allemands de Mozart, inspirés des singspiel, comprennent des œuvres comiques, comme l’Enlèvement au sérail (1782), et symboliques, comme la Flûte enchantée (1791).
6 LE ROMANTISME
Au cours du XIX e siècle, le romantisme se développa en France, en Allemagne et en Italie, et gagna l’opéra.
Paris était alors le berceau du « grand opéra », combinaison grandiose de spectacle, d’action, de ballets et de musique.
La plupart des opéras
de ce style furent écrits par des compositeurs étrangers installés en France.
Les premiers exemples en sont la Vestale (1807) de Gasparo Spontini et Lodoïska (1791) de Luigi Cherubini, tous deux Italiens, ainsi que Masaniello, ou la Muette de Portici
(1822), de Daniel Auber (1782-1871).
Ce style atteignit son apogée dans les œuvres fleuve du compositeur né à Berlin Giacomo Meyerbeer, comme Robert le diable (1831) et les Huguenots (1836).
L’opéra authentiquement français les Troyens
(1859) d’Hector Berlioz, qui mit en scène la guerre de Troie ainsi que la légende de Didon et Énée, fut ignoré dans son propre pays (représenté en 1863).
En fait, il ne fut jamais exécuté entièrement du vivant du compositeur.
Faust (1859), de Charles
Gounod, d’après le poème de l’écrivain allemand Johann Wolfgang von Goethe, fut l’un des opéras français les plus populaires du milieu du XIX e siècle.
Le premier grand opéra allemand du XIX e siècle est Fidelio (1805, révisé en 1806, 1814) de Ludwig van Beethoven, singspiel dramatique pour lequel le compositeur écrivit quatre ouvertures différentes.
Il s’inspira du thème de la délivrance d’un
personnage détenu injustement en captivité, selon un schéma d’intrigue devenu extrêmement populaire pendant la Révolution française.
Carl Maria von Weber créa l’opéra romantique allemand Der Freischütz (1821) et les opéras tout aussi
rocambolesques Euryanthe (1823) et Oberon (1826).
L’opéra allemand atteignit l’un de ses sommets avec Richard Wagner qui donna naissance à ce qu’il a appelé le drame en musique, dans lequel le texte (dont il était l’auteur), la partition et la mise en scène étaient indissolublement liés.
Ses premiers
opéras, tels que le Vaisseau fantôme (1843), Tannhäuser (1845) et Lohengrin (1850), conservèrent des éléments de l’ancien style, notamment des arias et des chœurs.
Mais dans ses œuvres ultérieures, comme Tristan und Isolde (1865) et la célèbre
tétralogie l’Anneau du Nibelung (1852-1874), inspirée d’une légende nordique, Wagner abandonna les conventions précédentes, utilisant un style prolixe dans lequel l’orchestre était un protagoniste du drame au même titre que les personnages.
Dans
les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1868), il décrivit les guildes médiévales, tandis que Parsifal (1882) était imprégné de mystique.
Les œuvres de Wagner font un grand usage du leitmotiv, terme musical identifiant un personnage ou une idée
revenant régulièrement dans toute l’œuvre et lui donnant souvent son éclairage psychologique.
Le festival de Bayreuth, en Allemagne, fut créé en 1876, en réponse à un vœu de Wagner.
La nouvelle approche de l’opéra adoptée par Wagner exerça
une profonde influence sur la production musicale ultérieure, tant dans la composition que dans la mise en scène.
L’opéra italien, quant à lui, continua de laisser une place de choix à la voix.
Gioacchino Rossini composa des opéras-comiques comme le Barbier de Séville (1816) et la Cenerentola (Cendrillon, 1817), qui ont éclipsé ses œuvres plus dramatiques,
comme Guillaume Tell (1829), qui n’est plus connu aujourd’hui que pour son ouverture.
Le style du bel canto, littéralement (« beau chant » en italien), caractérisé par des airs coulants, expressifs et souvent spectaculaires, s’est également épanoui
dans les œuvres de Vincenzo Bellini, dont Norma (1831), la Sonnambula (1831) et I Puritani (1835), ainsi que dans les opéras de Gaetano Donizetti, Lucia di Lammermoor (1835), ou dans ses comédies l’Élixir d’amour (1832) et Don Pasquale (1843).
Cependant, l’homme qui a personnifié l’opéra italien reste Giuseppe Verdi : il a insufflé à ses œuvres une vigueur dramatique et une vitalité rythmique inégalées.
À la puissance pure de ses premiers opéras, Nabucco (1842) et Ernani (1844), se sont
ajoutés les personnages beaucoup plus subtils de Rigoletto (1851), Il Trovatore (le Trouvère, 1853), la Traviata (1853), Un ballo in maschera (Un bal masqué, 1859) et la Forza del destino (la Force du destin, 1862).
Aïda (1871) associe les splendeurs
visuelles du grand opéra aux subtilités musicales d’une histoire d’amour tragique.
Les deux derniers opéras de Verdi, Otello (1887) et Falstaff (1893), composés à un âge avancé, étaient une adaptation de pièces de Shakespeare ; leur continuité
dramatique et musicale a amené certains critiques à accuser Verdi d’imiter Wagner.
Néanmoins, les opéras de Verdi restent profondément italiens, utilisant la voix humaine comme principal moyen d’expression et les passions humaines comme thème
central.
La Russie vit se développer sa propre école nationale d’opéra, qui commença avec Une vie pour le Tsar (1836) de Mikhaïl Glinka, suivi du Prince Igor (créé en 1890, après sa mort) d’Alexandre Borodine, le Coq d’or (1909) de Nikolaï Rimski-Korsakov
et enfin, le chef-d’œuvre du genre, Boris Godounov (1874) de Modest Moussorgski.
Les opéras les plus célèbres de Piotr Ilitch Tchaïkovski sont Eugène Onéguine (1879) et la Dame de pique (1890).
7 LA FIN DU XIX E SIÈCLE ET LE DÉBUT DU XX E
Carmen (1875), du compositeur français Georges Bizet, fut considéré par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche comme un rayon de lumière méditerranéen dissipant le brouillard de l’idéal wagnérien.
Opéra-comique à l’origine (terme qui, au
XIX e siècle, désignait l’opéra français avec des dialogues parlés, sérieux ou comiques), Carmen présentait dans son rôle-titre un personnage au caractère très marqué qui donnait à l’opéra un nouvel élan réaliste.
La mort prématurée de Bizet à l’âge
de trente-six ans interrompit une carrière prometteuse.
Le compositeur français le plus productif de la dernière partie du siècle fut Jules Massenet, auteur notamment de Manon (1884), Werther (1892), Thaïs (1894), ainsi que d’autres opéras
sentimentaux, offrant néanmoins un intérêt dramatique.
Les autres œuvres caractéristiques de la période furent Mignon (1866) d’Ambroise Thomas, Lakmé (1883) de Léo Délibes, Samson et Dalila (1877) de Camille Saint-Saëns et les Contes
d’Hoffmann (créés à titre posthume, 1881) de Jacques Offenbach, compositeur parisien né en Allemagne qui s’imposa comme le maître de l’ opéra-comique français du XIX e siècle, appelé opéra bouffe. À la fin du XIX e siècle, Gustave Charpentier
composa Louise (1900), opéra réaliste d’un style très différent, mettant en scène la classe ouvrière de Paris.
Par ailleurs, Claude Debussy renouvela le genre de l’opéra avec Pelléas et Mélisande (1902).
Dans l’opéra italien, le réalisme prit le nom de vérisme. Les deux exemples les plus célèbres furent Cavalleria rusticana (1890) de Pietro Mascagni et Pagliacci (1892) de Ruggero Leoncavallo, mélodrames courts sur la passion et le meurtre.
Le
véritable successeur de Verdi fut Giacomo Puccini, qui composa des opéras toujours mélodiques, chargés d’émotion et mettant le chant en valeur comme Manon Lescaut (1893), la Bohème (1896), Tosca (1900), Madame Butterfly (1904), ainsi que.
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