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On comprend mieux ses rapports avec l'argent à la lumière d'une affaire qui lui fut longtemps reprochée, celle de l'annulation -- par ses soins -- de la dotation que Louis-Philippe avait accordée à ses enfants.

Publié le 31/10/2013

Extrait du document

On comprend mieux ses rapports avec l'argent à la lumière d'une affaire qui lui fut longtemps reprochée, celle de l'annulation -- par ses soins -- de la dotation que Louis-Philippe avait accordée à ses enfants. Les biens en cause furent saisis, et dévolus à des institutions de bienfaisance ou d'intérêt général. Louis Napoléon ne pouvait pas ne pas mesurer, d'avance, l'inconvénient politique de sa décision. S'il l'a prise, c'est par conviction. D'abord, parce qu'il n'attachait pas à l'idée de propriété une importance absolue. Et surtout, parce que, comme l'a fort justement écrit Paul Guériot, il « considérait que ce qu'un chef d'État reçoit de la nation doit faire retour à la nation, et ce fut un principe auquel il est toujours resté fidèle «. D'ailleurs, l'usage qu'il fit de sa liste civile interdit de prétendre qu'il mit le pays en coupe réglée... Et c'est à bon droit qu'il pouvait, sur la route de l'exil, écrire à l'impératrice : « Je suis fier d'être tombé du trône sans avoir placé d'argent à l'étranger... « Quand il mourut, sa fortune ne dépassait pas celle de bien des membres de la haute ou moyenne bourgeoisie et se composait d'ailleurs, pour une bonne part, de propriétés en Italie héritées de son père. Un décret du 7 septembre 1870 -- on n'avait guère perdu de temps -- instituera une commission chargée de réunir, classer et publier les papiers saisis aux Tuileries (plusieurs dizaines de fascicules furent ainsi diffusés). A partir de cette moisson, on n'aurait pas été fâché de pouvoir, fût-ce de manière informelle, mettre en accusation l'empereur déchu. Il y a là une illustration de cette propension qu'ont les hommes des nouveaux pouvoirs, lorsqu'ils ont été trop longtemps à leur goût confinés dans l'opposition, à rechercher on ne sait quelles raisons criminelles ou délictueuses expliquant la désaffection dont ils ont été l'objet. Quoi qu'il en soit, cette commission Bloch-Lainé avant la lettre fit chou blanc. Elle ne trouva rien qui puisse donner lieu à scandale ou susciter l'indignation ou, a ortiori, provoquer une intervention de la justice. n essaya bien de solliciter certains documents, mais les quelques « révélations « qu'on ne manqua pas de colporter furent rapidement démenties. C'est ainsi que, sur la base de « notes trouvées aux Tuileries «, il fut affirmé qu'une banque anglaise, la compagnie Baring avait effectué pour le compte de l'empereur un placement 'une valeur de 28 millions de francs. Dès le 22 octobre 1870, ladite compagnie choisit la voie la plus solennelle à ses yeux -- une lettre dans le Times -- pour infirmer catégoriquement cette rumeur: « [...] A aucune époque, nous n'avons fait de placement pour le compte de l'Empereur, et [...] nous n'avons aucune valeur qui lui appartienne. « Sans doute, on ne saurait dire que tous ceux qui entourèrent Louis Napoléon, après son arrivée au pouvoir, furent aussi désintéressés que lui. Il y en eut pourtant au moins un. C'est Persigny. Sa rencontre avec Louis Napoléon va compter dans leur vie à tous deux. Il est difficile de dire s'ils se rencontrèrent par hasard ou par le truchement de Joseph, qui cherchait à se débarrasser de l'un et à s'éloigner de l'autre. e qui est certain, c'est que Victor Fialin, dit de Persigny, faux comte, futur duc, est un vrai bonapartiste, un authentique militant. Il a la foi. Il est convaincu. Peut-être plus encore que le prince lui-même. Corps et âme, il va se mettre u service de Louis Napoléon, qui parfois le traitera sans ménagement, lui préférant d'autres proches, souvent lus brillants et plus utiles que lui, mais jamais aussi loyaux et sincères. ersigny cherchait à servir. C'était d'ailleurs sa devise. Il unira sa destinée au seul des Bonaparte qui lui araissait avoir le sens de sa mission. Persigny n'a alors que vingt-sept ans. C'est peu dire qu'il a eu une eunesse agitée. Il s'est engagé à dix-sept ans, s'est retrouvé maréchal des logis à vingt-trois. On l'a vite jugé rop républicain pour devenir un bon officier de la monarchie de Juillet: limogé, il a commencé une carrière de ournaliste, ou plus précisément de militant bonapartiste, mais n'avait jusque-là jamais entendu parler du prince. près leur rencontre, son choix est fait. Ce sera Louis Napoléon qu'il servira. Et il sera, selon ses propres ermes, le « Loyola de l'Empire «. Devant son suzerain, il avait, selon ses propres dires, « une franchise brutale, ont il ne lui était pas toujours facile de contenir l'expression et qui lui avait été bien nuisible au cours de sa vie . algré ses manières brusques, son caractère difficile et son impulsivité, Persigny sera l'un des principaux ompagnons de Louis Napoléon, peut-être le plus proche de tous, car il partagera son sort pour le meilleur et le ire: il sera à Strasbourg, le suivra en Angleterre, participera au coup de Boulogne et sera emprisonné. On le etrouvera près de lui lors de la campagne présidentielle, puis à l'Élysée, et, après le coup d'État, au Comité de édaction de la Constitution. Ministre de l'Intérieur en février 1852, il préparera les élections et le deuxième lébiscite, mettant en place le personnel préfectoral et brusquant l'avènement de l'Empire. Ambassadeur à ondres, et de nouveau ministre, il sera sacrifié en 1863, victime de l'hostilité de l'impératrice. Mais dans sa isgrâce dorée, il continuera à servir l'empereur et à lui témoigner une fidélité qui aura été, littéralement, à toute preuve. Ce qui est sûr, c'est que c'est lui qui décidera Louis Napoléon à passer à l'acte. Mais pour ce faire, encore fallait-il que celui-ci soit reconnu. Ce ne fut pas chose aisée... C'est en 1832 que s'était propagée la nouvelle de la mort du duc de Reichstadt, survenue le 22 juillet à Schönbrunn. Dans les milieux bonapartistes, cette mort causa une grande émotion, en même temps qu'elle inspira un certain soulagement... Si l'on ne craignait d'être cruel en rappelant le mot qui échappa à Claude Cheysson à l'annonce de l'attentat réussi contre le premier Égyptien Anouar el-Sadate, on serait tenté de dire que la mort du fils de Napoléon Ier « levait une hypothèque «. La cause bonapartiste avait besoin sinon d'un chef, du moins d'un prétendant. Or le duc de Reichstadt, c'était clair aux yeux de tous, ne pouvait être ni l'un ni l'autre. Mais il était non moins clair qu'aussi longtemps qu'il vivait nul ne pouvait l'être à sa place. Reste désormais à savoir qui va le remplacer. On ne se presse guère pour reprendre le flambeau. « Ambès « a fort joliment résumé la situation: « Jérôme restait un pacifique tranquille, Louis Bonaparte, un arthritique littéraire, Joseph, revenu d'Amérique, un Montesquieu voyageur, Lucien un lettré débonnaire. Tous oubliaient les heures de gloire ancienne. Le prince, lui, se préparait par l'étude au grand rôle qu'il voulait tenir. « ouis Napoléon s'en était ouvert à sa mère en 1834: « Comment les Français se souviendraient-ils de nous, quand nous-mêmes, nous avons tâché pendant quinze ans de nous faire oublier! Quand, pendant quinze ans, le seul mobile de tous les membres de ma famille a été la peur de se compromettre et qu'ils ont évité toute occasion de se montrer, tout moyen de se rappeler publiquement au souvenir du peuple. « Du coup, lui-même s'est donné une tout autre règle: « Il me semble que notre but doit être toujours de nous associer en quelque sorte à ce qu'on fait en France, pour ne pas paraître étrangers à son sort. « Donc, Joseph restant hors du jeu et n'ayant que deux filles, le roi Louis ne manifestant que des ambitions limitées, son frère aîné étant mort l'année précédente, Louis Napoléon est celui sur qui tout peut se concentrer. Mais le problème n'est pas si simple. Car si les frères de Napoléon se satisfont de leur sort et sont déterminés à ne rien faire, ils ne veulent pas qu'on agisse à leur place. Après la mort de l'Aiglon, Joseph organisa à Londres une réunion de famille en vue de clarifier la situation dynastique. En l'absence du roi Louis, qui s'était gardé de se déranger, Louis Napoléon s'y invita; et fut reçu comme un chien dans un jeu de quilles. Normalement, en application du sénatus-consulte du 28 floréal an XII, c'étaient, dans l'ordre, Joseph puis Louis qui pouvaient prétendre à la dignité impériale. En cas de défection, le rôle de prétendant devait revenir à Louis Napoléon. Aucun des deux frères n'avait l'intention de s'embarquer dans cette aventure. Mais ils souhaitaient encore moins laisser la voie libre au turbulent jeune homme. Et le conclave se termina donc en eau de boudin. Un peu plus tard, saisi par une inspiration subite, Joseph publia un texte bizarre, qui devait présenter à ses yeux le double avantage de camoufler élégamment cette double dérobade et de couper la route à Louis Napoléon. Il proposait une sorte de référendum, à l'occasion duquel les Français auraient eu à choisir entre le rétablissement de l'Empire, le maintien des Orléans, ou une nouvelle restauration des Bourbons. Cette initiative quelque peu ridicule marque à l'évidence un nouveau tournant dans le destin de Louis Napoléon. La famille n'encombrait plus le paysage. Il pouvait se manifester. Cela ne tenait plus qu'à lui. Deux faits durent le conforter dans sa détermination. D'une part, depuis la mort de l'Aiglon, l'attitude d'Hortense à son égard avait changé du tout au tout: désormais, jusqu'à sa mort, elle allait le traiter en souverain. D'autre part, la Sainte-Alliance l'avait en quelque sorte elle-même désigné comme l'héritier légitime, en le faisant étroitement surveiller. C'était là un signe qui ne trompait pas. Ainsi, au terme d'une jeunesse tour à tour houleuse et tranquille, l'homme était fait. Sa mission était claire. Il lui restait à affronter le temps des épreuves, qui serait pour lui l'occasion de mieux définir ce qu'il voulait pour la France. II L'IDÉOLOGUE Il y a sans doute quelque paradoxe à présenter Louis Napoléon comme un idéologue, lui qui, plus et mieux que quiconque en son temps, a fait du pragmatisme une règle de conduite. Dès ses années de jeunesse, il a dans ses carnets souligné la nécessité absolue pour le chef ou l'homme public de toujours savoir s'adapter aux circonstances: « Comme il faut, au départ d'une expédition, laisser de la place dans ses coffres pour ce que l'on n rapportera au retour, il faut en engageant une action laisser une part à l'imprévu dans les plans les mieux préparés. C'est lui qui l'emportera peut-être sur ces plans. « Et, plus tard, dans son célèbre discours de Bordeaux, il expliquera que si la France adhère à sa personne c'est parce que, justement, elle a compris « qu' [il n'est] pas de la famille des idéologues «. Mais Louis Napoléon n'en a pas moins des principes, une conception des problèmes de son temps, et des idées. Des idées très précises et résolument novatrices. Ces idées, il n'en est pas seulement l'héritier ou le dépositaire. Il les a forgées, mûries, ciselées. C'est qu'il a beaucoup réfléchi, beaucoup travaillé, beaucoup écrit. Ayant voyagé plus souvent que la plupart des hommes de son temps, il a observé, comparé, et fait son choix. En 1848, quand il se lance enfin dans la phase légale et victorieuse de son action publique, il disposera d'un substantiel corps de doctrine, complet et cohérent, qui sera sa référence constante. Est-il trop tôt pour souligner qu'il en fut, pratiquement, le seul adepte? Un trait d'esprit, qui lui a été prêté au temps de l'Empire, illustre plaisamment la singularité de ses convictions: « L'impératrice est légitimiste; le prince Napoléon est républicain; Morny est orléaniste; moimême, je suis socialiste; il n'y a que Persigny qui soit bonapartiste, et il est fou. « De fait, sa grande originalité, qui le distingue de nombre de ses contemporains, c'est qu'il ne limite pas sa réflexion politique à la forme du gouvernement et aux conditions de son exercice. Il introduit dans sa pensée une dimension économique et sociale qui fait souvent défaut chez d'autres que lui. S'il a sa conception de l'organisation politique souhaitable pour la France, il s'interroge aussi sur les buts qu'elle doit se proposer d'atteindre, alors que tant de ses partisans et adversaires considèrent le débat sur la nature du régime comme une sorte de fin en soi. Les républicains, par la voix de Jules Favre, n'ont-ils pas expressément prétendu que la question sociale n'existait pas? Il est vrai que lui-même ne la découvrira que progressivement, encore que, dès 1833, il ait écrit que le «bonheur commun « passait par la reconnaissance des droits de l'homme, auxquels il ajoutait déjà le droit à l'aide sociale et à la garantie du travail. L'important est qu'il en fera l'objectif central de toute son action. Peut-être a-t-il été servi par les circonstances, même si celles-ci ont paru de prime abord lui avoir été contraires. L'aventurier qui se lance dans l'équipée de Strasbourg n'a pas encore de réponse cohérente à apporter aux problèmes du pays qu'il veut gouverner. Louis-Philippe, en l'obligeant à quitter le continent et à ouvrir les yeux sur d'autres réalités, puis en lui imposant après l'opération avortée de Boulogne de longues années d'emprisonnement -- qu'il saura mettre à profit -- lui rendra, sans le savoir, un fier coup de main. L'évadé de Ham est intellectuellement prêt au pouvoir; il ne lui restera plus qu'à attendre l'occasion propice. C'est dire que, pour Louis Napoléon, la genèse de sa doctrine se situe dans cette période d'intense agitation. Ces tentatives avortées, loin de l'avoir desservi, ont été autant d'occasions de former un homme politique et de préparer un empereur. *** Tout ou presque, s'agissant de la pensée politique de Louis Napoléon, est contenu dans les Rêveries politiques, qu'il rédige en 1833, à l'âge de vingt-cinq ans. C'est une oeuvre de jeunesse, du type de celles qu'on traite souvent avec une sympathie condescendante, mais elle ne manque pas d'intérêt. L'âme y est à nu et, au-delà des maladresses d'expression, on y découvre des principes qui ne subiront plus de changement. La publication, l'année suivante, de ses Considérations politiques et militaires sur la Suisse lui offre l'occasion d'approfondir certaines de ses thèses. Puis vient un autre ouvrage capital, les Idées napoléoniennes, où sa pensée se complète, s'éclaire et s'élargit: publié en 1839, ce livre sera réédité trois fois et traduit en six langues. S'il est souvent considéré comme l'oeuvre politique maîtresse de Louis Napoléon, il ne contredit en rien les Rêveries, lesquelles gardent l'avantage de la fraîcheur et de la spontanéité. On peut donc s'efforcer de comprendre la pensée politique de Louis Napoléon à partir d'un rapprochement de ces deux textes, en les reliant à d'autres fragments, en particulier ceux qu'on trouve dans maints passages de sa correspondance, où il se montre fort prolixe, et qui éclairent souvent ce qui a pu paraître ailleurs quelque peu

« Ce qui estsûr, c'est quec'est luiqui décidera LouisNapoléon àpasser àl'acte.

Maispourcefaire, encore fallait-il quecelui-ci soitreconnu.

Cenefutpas chose aisée... C'est en1832 ques'était propagée lanouvelle delamort duduc deReichstadt, survenuele22 juillet à Schönbrunn.

Danslesmilieux bonapartistes, cettemortcausa unegrande émotion, en même tempsqu'elle inspira uncertain soulagement...

Sil'on necraignait d'êtrecruelenrappelant lemot qui échappa àClaude Cheysson àl'annonce del'attentat réussicontre lepremier Égyptien Anouarel-Sadate, on serait tentédedire que lamort dufils deNapoléon Ier «levait unehypothèque ».La cause bonapartiste avait besoin sinond'unchef, dumoins d'unprétendant.

Orleduc deReichstadt, c'étaitclairauxyeux detous, ne pouvait êtrenil'un nil'autre.

Maisilétait nonmoins clairqu'aussi longtemps qu'ilvivait nulnepouvait l'êtreàsa place. Reste désormais àsavoir quivaleremplacer.

Onnesepresse guèrepourreprendre leflambeau.

«Ambès »a fort joliment résumélasituation: «Jérôme restaitunpacifique tranquille, LouisBonaparte, unarthritique littéraire, Joseph,revenud'Amérique, unMontesquieu voyageur,Lucienunlettré débonnaire.

Tousoubliaient les heures degloire ancienne.

Leprince, lui,sepréparait parl'étude augrand rôlequ'il voulait tenir.» Louis Napoléon s'enétait ouvert àsa mère en1834: «Comment lesFrançais sesouviendraient-ils denous, quand nous-mêmes, nousavons tâchépendant quinzeansdenous faireoublier! Quand, pendant quinzeans, le seul mobile detous lesmembres dema famille aété lapeur desecompromettre etqu'ils ontévité toute occasion desemontrer, toutmoyen deserappeler publiquement ausouvenir dupeuple.

» Du coup, lui-même s'estdonné unetoutautre règle: «Ilme semble quenotre butdoit être toujours denous associer enquelque sorteàce qu'on faitenFrance, pournepas paraître étrangers àson sort.

» Donc, Joseph restanthorsdujeu etn'ayant quedeux filles, leroi Louis nemanifestant quedesambitions limitées, sonfrère aînéétant mortl'année précédente, LouisNapoléon estcelui surquitout peut seconcentrer. Mais leproblème n'estpassisimple.

Carsiles frères deNapoléon sesatisfont deleur sortetsont déterminés à ne rien faire, ilsne veulent pasqu'on agisse àleur place.

Aprèslamort del'Aiglon, Josephorganisa àLondres une réunion defamille envue declarifier lasituation dynastique.

Enl'absence duroiLouis, quis'était gardéde se déranger, LouisNapoléon s'yinvita; etfut reçu comme unchien dansunjeu dequilles. Normalement, enapplication dusénatus-consulte du28floréal anXII, c'étaient, dansl'ordre, Joseph puisLouis qui pouvaient prétendre àla dignité impériale.

Encas dedéfection, lerôle deprétendant devaitrevenir àLouis Napoléon. Aucun desdeux frères n'avait l'intention des'embarquer danscetteaventure.

Maisilssouhaitaient encore moins laisser lavoie libre auturbulent jeunehomme.

Etleconclave setermina donceneau deboudin.

Unpeu plus tard, saisiparune inspiration subite,Joseph publiauntexte bizarre, quidevait présenter àses yeux le double avantage decamoufler élégamment cettedouble dérobade etde couper laroute àLouis Napoléon.

Il proposait unesorte deréférendum, àl'occasion duquellesFrançais auraienteuàchoisir entrele rétablissement del'Empire, lemaintien desOrléans, ouune nouvelle restauration desBourbons. Cette initiative quelquepeuridicule marque àl'évidence unnouveau tournantdansledestin deLouis Napoléon. La famille n'encombrait pluslepaysage.

Ilpouvait semanifester.

Celanetenait plusqu'à lui. Deux faitsdurent leconforter danssadétermination.

D'unepart,depuis lamort del'Aiglon, l'attitude d'Hortense à son égard avaitchangé dutout autout: désormais, jusqu'àsamort, elleallait letraiter ensouverain.

D'autre part, laSainte-Alliance l'avaitenquelque sorteelle-même désignécommel'héritier légitime, enlefaisant étroitement surveiller.C'étaitlàun signe quinetrompait pas. Ainsi, auterme d'unejeunesse touràtour houleuse ettranquille, l'hommeétaitfait.Samission étaitclaire.

Illui restait àaffronter letemps desépreuves, quiserait pourluil'occasion demieux définir cequ'il voulait pourla France.. »

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