On comprend mieux ses rapports avec l'argent à la lumière d'une affaire qui lui fut longtemps reprochée, celle de l'annulation -- par ses soins -- de la dotation que Louis-Philippe avait accordée à ses enfants.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
Ce
qui estsûr, c'est quec'est luiqui décidera LouisNapoléon àpasser àl'acte.
Maispourcefaire, encore
fallait-il quecelui-ci soitreconnu.
Cenefutpas chose aisée...
C'est en1832 ques'était propagée lanouvelle delamort duduc deReichstadt, survenuele22 juillet à
Schönbrunn.
Danslesmilieux bonapartistes, cettemortcausa unegrande émotion, en
même tempsqu'elle inspira uncertain soulagement...
Sil'on necraignait d'êtrecruelenrappelant lemot qui
échappa àClaude Cheysson àl'annonce del'attentat réussicontre lepremier Égyptien Anouarel-Sadate, on
serait tentédedire que lamort dufils deNapoléon Ier
«levait unehypothèque ».La cause bonapartiste avait
besoin sinond'unchef, dumoins d'unprétendant.
Orleduc deReichstadt, c'étaitclairauxyeux detous, ne
pouvait êtrenil'un nil'autre.
Maisilétait nonmoins clairqu'aussi longtemps qu'ilvivait nulnepouvait l'êtreàsa
place.
Reste désormais àsavoir quivaleremplacer.
Onnesepresse guèrepourreprendre leflambeau.
«Ambès »a
fort joliment résumélasituation: «Jérôme restaitunpacifique tranquille, LouisBonaparte, unarthritique
littéraire, Joseph,revenud'Amérique, unMontesquieu voyageur,Lucienunlettré débonnaire.
Tousoubliaient
les heures degloire ancienne.
Leprince, lui,sepréparait parl'étude augrand rôlequ'il voulait tenir.»
Louis Napoléon s'enétait ouvert àsa mère en1834: «Comment lesFrançais sesouviendraient-ils denous,
quand nous-mêmes, nousavons tâchépendant quinzeansdenous faireoublier! Quand, pendant quinzeans,
le seul mobile detous lesmembres dema famille aété lapeur desecompromettre etqu'ils ontévité toute
occasion desemontrer, toutmoyen deserappeler publiquement ausouvenir dupeuple.
»
Du coup, lui-même s'estdonné unetoutautre règle: «Ilme semble quenotre butdoit être toujours denous
associer enquelque sorteàce qu'on faitenFrance, pournepas paraître étrangers àson sort.
»
Donc, Joseph restanthorsdujeu etn'ayant quedeux filles, leroi Louis nemanifestant quedesambitions
limitées, sonfrère aînéétant mortl'année précédente, LouisNapoléon estcelui surquitout peut seconcentrer.
Mais leproblème n'estpassisimple.
Carsiles frères deNapoléon sesatisfont deleur sortetsont déterminés à
ne rien faire, ilsne veulent pasqu'on agisse àleur place.
Aprèslamort del'Aiglon, Josephorganisa àLondres
une réunion defamille envue declarifier lasituation dynastique.
Enl'absence duroiLouis, quis'était gardéde
se déranger, LouisNapoléon s'yinvita; etfut reçu comme unchien dansunjeu dequilles.
Normalement, enapplication dusénatus-consulte du28floréal anXII, c'étaient, dansl'ordre, Joseph puisLouis
qui pouvaient
prétendre àla dignité impériale.
Encas dedéfection, lerôle deprétendant devaitrevenir àLouis Napoléon.
Aucun desdeux frères n'avait l'intention des'embarquer danscetteaventure.
Maisilssouhaitaient encore
moins laisser lavoie libre auturbulent jeunehomme.
Etleconclave setermina donceneau deboudin.
Unpeu
plus tard, saisiparune inspiration subite,Joseph publiauntexte bizarre, quidevait présenter àses yeux le
double avantage decamoufler élégamment cettedouble dérobade etde couper laroute àLouis Napoléon.
Il
proposait unesorte deréférendum, àl'occasion duquellesFrançais auraienteuàchoisir entrele
rétablissement del'Empire, lemaintien desOrléans, ouune nouvelle restauration desBourbons.
Cette initiative quelquepeuridicule marque àl'évidence unnouveau tournantdansledestin deLouis Napoléon.
La famille n'encombrait pluslepaysage.
Ilpouvait semanifester.
Celanetenait plusqu'à lui.
Deux faitsdurent leconforter danssadétermination.
D'unepart,depuis lamort del'Aiglon, l'attitude d'Hortense
à son égard avaitchangé dutout autout: désormais, jusqu'àsamort, elleallait letraiter ensouverain.
D'autre
part, laSainte-Alliance l'avaitenquelque sorteelle-même désignécommel'héritier légitime, enlefaisant
étroitement surveiller.C'étaitlàun signe quinetrompait pas.
Ainsi, auterme d'unejeunesse touràtour houleuse ettranquille, l'hommeétaitfait.Samission étaitclaire.
Illui
restait àaffronter letemps desépreuves, quiserait pourluil'occasion demieux définir cequ'il voulait pourla
France..
»
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