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Occupant la partie orientale de la péninsule Indochinoise, dont la vie

Publié le 14/12/2013

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Occupant la partie orientale de la péninsule Indochinoise, dont la vie est rythmée par la mousson, la vieille civilisation rizicole du Viêt-nam, fortement sinisée et indianisée, connut un millénaire d'indépendance politique et culturelle, avant d'être soumise à la colonisation française de 1887 à 1954. Coupé en deux par la guerre froide et le conflit avec les États-Unis, le pays, réunifié en 1975 sous le nom de République socialiste du Viêt-nam, connaît une croissance démographique encore explosive. Il tente de s'ouvrir au libéralisme économique tout en conservant son orthodoxie marxiste. Le Viêt-nam est une République de l'Asie du Sud-Est dont le territoire occupe la partie orientale de la péninsule Indochinoise. Il est bordé par le Cambodge et le Laos à l'ouest, par la Chine au nord, et est riverain de la mer de Chine méridionale à l'est et au sud. La Constitution de 1980 avait établi que la République socialiste du Viêt-nam était une dictature du prolétariat, ce qui, dans les faits, signifie une dictature du parti communiste. La nouvelle Constitution, adoptée en 1992, a réaffirmé la fidélité du Viêt-nam au marxisme-léninisme, mais elle autorise désormais l'économie de marché. Une Assemblée nationale détient le pouvoir législatif : elle élit un Conseil d'État, organe suprême de l'État. Le Conseil des ministres, qui exerce le pouvoir exécutif, est responsable devant l'Assemblée. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie du Sud-Est Indochine Géographie Les conditions naturelles. La configuration du territoire vietnamien est singulière : il s'étire sur 1 800 km - de la frontière chinoise au delta du Mékong - et se réduit en son centre à une bande d'une centaine de kilomètres de large. Au nord, de vigoureux reliefs (3 142 m au Fan Si Pan), profondément incisés par un abondant réseau hydrographique, s'ouvrent sur le delta du fleuve Rouge (Sông Koi), qui couvre 15 000 km2. L'étroite bande centrale correspond au rebord oriental des monts d'Annam (2 000 m) ; elle s'élargit vers le sud en une série de plateaux basaltiques, aux altitudes comprises entre 700 et 1 500 m (plateaux de Pleiku, Darlac, Kontum, etc.). La côte est jalonnée d'un chapelet de petits deltas, dont le plus grand ne dépasse pas 3 000 km2 ; ce n'est qu'à l'extrémité méridionale du pays que s'épanouit un autre grand delta, le plus vaste, formé par le Mékong sur une zone de subsidence. Le Viêt-nam est entièrement compris dans la zone tropicale rythmée par la mousson. Cependant, au nord, les températures sont relativement fraîches en hiver (15 o C) et les précipitations sont moins abondantes, mais mieux réparties qu'au sud, où la saison des pluies (mai-septembre) apporte plus de 2 000 mm d'eau, voire 4 000 mm sur les reliefs. Ces reliefs sont couverts par une forêt tropicale dense, mise à mal par les brûlis agricoles répétés et par les défoliants utilisés par les Américains pendant la guerre. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Annam Mékong Sông Koi Les livres tiers-monde - usine textile à Bangkok, en Thaïlande, page 5195, volume 10 Viêt-nam - le delta du fleuve Rouge, près de Ninh Binh, page 5514, volume 10 Viêt-nam - paysage du Nord, près de Hoa Binh, page 5515, volume 10 Viêt-nam - le delta du Mékong, à Can Tho, page 5515, volume 10 Les aspects humains. Les Vietnamiens représentent près de 90 % de la population. Ce peuple de riziculteurs occupe traditionnellement les plaines, alors que les plateaux et les montagnes sont peuplés très sporadiquement par les minorités : Thaïs, Tibéto-Birmans, Mias-Yaos, Muongs dans le Nord ; Proto-Indochinois sur les hauts plateaux du centre ; Chams dans le Sud. Seuls les Cambodgiens et les Chinois se sont installés en plaine, dans le delta du Mékong. Cependant, cette répartition a été modifiée à plusieurs reprises, à la fois par des événements historiques et par la pression démographique. Ainsi, l'exode d'après 1975, qui a touché plus d'un million de personnes, a très fortement réduit la communauté chinoise. La surpopulation des plaines, où les densités peuvent atteindre plus de 1 000 habitants au km2, a entraîné la colonisation de hautes terres par les Vietnamiens, processus encouragé dès les années cinquante et qui ne va pas sans heurts avec les minorités autochtones. La situation a tendance à s'aggraver dans un pays où le taux d'accroissement naturel reste supérieur à 2 % par an. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chams Thaïs vietnamien Les livres Viêt-nam - la rivière des Parfums, à Huê, dans le centre du pays, page 5516, volume 10 Viêt-nam - vue de Saigon, page 5516, volume 10 Viêt-nam - marée de vélos dans une ville du Nord, page 5516, volume 10 La vie économique. Les difficultés auxquelles le Viêt-nam a dû faire face avaient à la fois des causes historiques et structurelles (les séquelles d'une longue guerre, et les rigidités d'une économie de type soviétique), et des causes conjoncturelles (l'arrêt de la coopération de l'allié soviétique après l'éclatement de l'URSS). Le pays est alors entré dans l'ère des réformes, sur le modèle chinois, et s'est ouvert au marché international. Les résultats se traduisent par un taux de croissance qui est l'un des plus forts du monde. Les investissements étrangers ont surtout pour origine les nouveaux pays industriels d'Asie (Taiwan en tête) dont le Viêt-nam, membre de l'ASEAN, aspire à rejoindre les rangs, ainsi que le Japon, la France et les États-Unis, depuis que ceux-ci ont levé leur embargo. Le secteur des hydrocarbures et celui de la construction automobile en sont les principaux bénéficiaires. L'extraction des minerais non ferreux (zinc, manganèse, chrome, titane) est susceptible de se développer. L'agriculture, dans un pays rural à près de 80 %, reste toutefois l'activité dominante ; la production de riz permet au Viêt-nam d'en être le troisième exportateur mondial, et les cultures commerciales ont de riches potentialités. Le tourisme attire plus d'un million de visiteurs par an. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique) Les livres Viêt-nam - repiquage des plants dans une rizière inondée, page 5514, volume 10 Viêt-nam - le pont Chuong Duong (anciennement Paul-Doumer), à Hanoi, page 5516, volume 10 Viêt-nam - attelage dans une rizière, page 5517, volume 10 Viêt-nam - une usine de chaussures, page 5518, volume 10 Viêt-nam - un transbordeur dans le port de Haiphong, page 5518, volume 10 L'organisation de l'espace. Le Viêtnam est traditionnellement divisé en trois ensembles : au nord, le Bac Bô (connu en Français sous le nom de Tonkin) ; au centre, le Trung Bô (Annam) ; au sud, le Nam Bô (Cochinchine). Le Bac Bô est le foyer historique, avec Hanoi, la capitale ; il est aussi tout à la fois le « bol de riz » (équivalent de notre « grenier à blé ») et la base industrielle lourde du pays, avec les charbonnages de Quang Ninh, l'hydroélectricité de la rivière Noire et le centre portuaire et industriel d'Haiphong. Le Nord, voisin de la Chine avec laquelle les liaisons ferroviaires, interrompues depuis 1979, commencent à être rétablies, absorbe 40 % des investissements ; autour de Hanoi, une douzaine de villessatellites sont en projet. Le Trung Bô, dominé par Huê, reste un domaine de pêche maritime et d'agriculture très intensive, sur un espace réduit. Mais, depuis 1976, les plateaux de l'arrière-pays sont devenus un front pionnier, où plusieurs millions de personnes ont été déplacées vers les « nouvelles zones économiques ». Le Nam Bô est, avec le delta du Mékong, le domaine de la grande riziculture commerciale et celui des plantations dans l'arrière-pays basaltique : hévéas, théiers, caféiers, etc. C'est aussi et surtout, avec Saigon, la région de tout temps la plus dynamique du Viêt-nam, dynamisme que renforce l'exploitation récente du pétrole et du gaz naturel au large de l'embouchure du Mékong. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Annam Cochinchine Haiphong Hanoi Hô Chi Minh-Ville - Saigon Huê Tonkin Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Along (baie d') Cantho Cao Bang Cho Lon Da Nang Dalat Lang Son Mékong Sông Koi Tonkin (golfe du) Histoire La civilisation vietnamienne, née dans le delta du fleuve Rouge, est à l'origine celle d'une ethnie de langue austro-asiatique, les Kinhs. Celle-ci, plus nombreuse et plus tôt unifiée que les autres peuples de la région, a pu s'imposer à ces derniers et assimiler des influences étrangères tout au long de son histoire, sans perdre son identité. L'archéologie et les récits de fondation fournissent de rares données sur une civilisation ancienne mi-mythique, mi-historique, dominée par l'institution monarchique des rois Hung. Ceux-ci auraient régné sur un ensemble de tribus entre le milieu du IIe millénaire et le IIIe siècle avant J.-C. Art élaboré de la céramique, maîtrise progressive de la métallurgie du bronze et agriculture fondée sur le riz témoignent d'une première phase de développement autonome de l'aire vietnamienne. Du creuset de Dôngson au Viêt-nam sinisé. La culture dite de Dôngson, représentée autrefois comme la phase inaugurale et brillante de l'histoire nationale et comme le produit de possibles migrations, paraît en fait devoir s'enraciner directement dans la culture Hung. Elle s'en différencia à partir du Ier millénaire avant J.-C. par son extension, jusqu'au Yunnan, et par son exceptionnelle maîtrise de la métallurgie. C'est la « civilisation des tambours de bronze ». Peuple d'agriculteursmétallurgistes, élevant du bétail, vivant dans des habitations sur pilotis, pratiquant le culte des génies locaux et doté d'une écriture propre, les Hung instituèrent un système monarchique confié à un roi élu. La période de Dôngson confirma l'importance du Tonkin comme creuset ethnique et permit au peuple vietnamien de se construire et de se penser comme nation. Au IIIe siècle avant J.-C. s'affirma la présence chinoise. Le royaume sinisé et aristocratique d'Au Lac fit place au Nam Viêt (« pays du Sud »), créé en 208 avant J.-C. par le général chinois Triêu-Da, puis à l'installation, en 111 avant J.-C., de commanderies administrées par les Hans. Malgré la résistance nationale, incarnée notamment par les soeurs Trung qui dirigèrent une importante révolte en 40 après J.-C., le pays subit profondément et durablement l'empreinte de son protecteur chinois. Le Viêt-nam adopta en effet l'écriture idéogrammatique, recourut largement au lexique chinois et aux techniques venues de Chine, et l'État fut modelé selon les canons confucianistes. Le pays participa, à travers ses colons chinois, au commerce international entre monde sinisé et monde indianisé. C'est vraisemblablement d'abord de l'Inde qu'il reçut, à partir du IIe siècle, la marque du bouddhisme, qui s'y développa jusqu'au Xe siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Gia Long Huê Lê Ly Nguyên Les vicissitudes de l'indépendance. Le souci de l'indépendance nationale et la résistance aristocratique et communale aux visées centralisatrices de l'État chinois permirent en fin de compte le retour à l'indépendance, en 939. La première dynastie unifiée, celle des Ly, s'installa à Hanoi en 1010. Confirmant le système confucianiste d'organisation de l'État, elle veilla à s'appuyer aussi sur le bouddhisme, populaire et influent. L'oeuvre d'unification politique et culturelle engagée par les Ly fut poursuivie de 1225 à 1413 par la dynastie Trân. Ayant successivement résisté aux Song au XIe siècle, aux Mongols au XIIIe siècle, le pays retomba brièvement sous la domination chinoise au début du XVe siècle. Mais, dès 1428, il se libéra sous la direction de Lê Loi, qui fonda la dynastie des Lê postérieurs. Celle-ci étendit ses conquêtes vers le sud aux dépens du royaume indianisé du Champa, qui, depuis des siècles, harcelait le royaume viêt. Mais le XVIe siècle se consuma en usurpations et en luttes entre les grands, qui aboutirent à l'éclatement du territoire. Sous l'autorité symbolique des Lê, le pays fut de fait contrôlé, au nord, par la famille Trinh et, au sud, par celle des Nguyên, basés à Huê. Le statu quo du XVIIe siècle permit aux deux territoires de développer leur économie commerciale, de soutenir le renouveau du bouddhisme et d'élaborer des formes nouvelles d'art et de littérature populaires. La fin du XVIIIe siècle fut le temps de la crise et de la réunification. En effet, à la tête de paysans insurgés, les trois frères Tây Son engagèrent le combat contre les Nguyên, puis contre les Trinh, et se partagèrent le contrôle du pays. Mais ils furent éliminés par un descendant des Nguyên, Nguyên Anh, qui reçut l'appui de la France en la personne du missionnaire Mgr Pigneau de Béhaine, et qui, en quelques années, reconquit le pays et l'unifia sous son autorité. Nguyên Anh prit le nom de Gia Long et se proclama empereur en 1802. Sous son règne, l'État fut réorganisé et centralisé, et de grands travaux furent menés à bien (« route mandarine », de la frontière chinoise au Cambodge). L'influence chinoise, acceptée, se fit plus grande. En revanche, le pays résista à la pression croissante des puissances occidentales. Pendant ce millénaire d'indépendance, en effet, le Viêt-nam acheva de faire de sa culture une synthèse entre ses racines propres et les influences étrangères, chinoises notamment. Ainsi, la diffusion d'un confucianisme familial et populaire, de même que le prestige de la fonction mandarinale, des codes et des rites ne portèrent atteinte ni au statut des femmes ni aux particularismes communaux. Le christianisme, introduit à partir de 1615, eut longtemps une influence limitée : le recours par le missionnaire Alexandre de Rhodes, au XVII e siècle, à l'écriture latine pour noter la langue locale profita en fait à la diffusion du vietnamien. Enfin, la dynastie des Nguyên tenta, comme en témoigne leur splendide capitale, Huê, une fusion originale entre les modèles politiques et culturels inspirés de la Chine et de l'Occident. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chams Gia Long Huê Ly Nguyên Le Viêt-nam colonial. Pourtant, sous le règne de Gia Long (1802-1820), le Viêt-nam se ferma au monde, refusant ou négligeant les techniques apportées par les Occidentaux, jugés barbares. Mais l'empereur Tu Duc (1847/1883), gêné par les luttes entre factions de mandarins lettrés et par un malaise rural persistant, dut ouvrir le pays à l'impérialisme français, qui prit prétexte de persécutions contre les chrétiens pour intervenir. La Cochinchine fut conquise sans difficulté de 1859 à 1867. Mais il fallut encore plus de vingt ans, les hésitations de la IIIe République, puis l'obstination de Jules Ferry et 40 000 hommes pour occuper l'Annam et le Tonkin. Ces deux territoires, soumis au régime du protectorat, furent ajoutés à la colonie de Cochinchine et au Cambodge (sous protectorat français depuis 1863) pour constituer l'Union indochinoise (1887). Dix ans encore de répression sévère de la guérilla permirent d'instaurer un calme incertain, mais nécessaire à l'exploitation du pays. Malgré le maintien nominal, au centre, des structures de l'empire d'Annam, le gouvernement colonial français s'arrogea l'essentiel des pouvoirs, juxtaposant administration directe (en Cochinchine notamment) et recours à des relais autochtones. De grands travaux de mise en valeur furent entrepris par l'autorité coloniale et financés largement par l'impôt prélevé sur les populations locales. Une petite minorité de Français (20 000 personnes pour 20 millions de Vietnamiens) mit le pays, son marché et sa force de travail au service de la métropole. À côté d'exploitations villageoises, peu modernisées, se développa ainsi un secteur capitaliste de plantations (riz, hévéas), gérées par de gros propriétaires. L'industrie se limita à l'extraction de quelques ressources minières (charbon, étain, plomb) et à l'implantation de grandes usines (textile, ciment, arsenal). La constitution d'une bourgeoisie nationale enrichie par le progrès économique, le développement de l'éducation et l'émergence d'un groupe nombreux d'étudiants occidentalisés, dans un pays où perdurait un fort sentiment national s'appuyant sur une longue histoire, furent à l'origine des revendications qui s'exprimèrent à partir des années vingt à travers deux courants, dont le premier, national-réformiste, s'inspirait du Guomindang chinois. Le parti national vietnamien, appelé VNQDD, fut ainsi créé en 1927. Il tenta de profiter des grèves de 1927-1929 et déclencha, en février 1930, la révolte de la garnison de Yên Bay. L'échec de ce soulèvement et la répression qui s'ensuivit engendrèrent l'inquiétude dans une colonie devenue incontrôlable. D'autant qu'un second courant, socialiste celui-là, prenait la relève de la contestation et apparaissait comme le seul fédérateur possible du mécontentement indochinois. Animé depuis Canton par Nguyên Ai Quôc, le futur Hô Chi Minh, il donna naissance en 1930 au parti communiste indochinois. Fort de sa foi dans la vitalité et l'identité du peuple vietnamien, ce parti s'éloigna de la ligne prônée par le Komintern. Il porta toute son attention sur la spécificité paysanne du Viêt-nam, contesta la nécessité d'une avant-garde révolutionnaire et subordonna la lutte sociale à la lutte pour la libération nationale. Durement combattu par les autorités coloniales, à l'exception de la brève période du Front populaire, le parti communiste parvint cependant à se maintenir dans la clandestinité. En 1941, il fonda un mouvement fédérateur, le Front pour l'indépendance du Viêt-nam, ou Viêt-minh, destiné à combattre l'occupant japonais et les autorités françaises du régime de Vichy, restées en place jusqu'en mars 1945. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Annam Cochinchine Ferry Jules François Camille Gia Long Hô Chi Minh (Nguyên Tat Thanh, dit) Indochine française Lang Son Tonkin Viêt-minh Yên Bai Les livres Viêt-nam - prise de Saigon par l'escadre franco-espagnole, le 16 février 1859, page 5518, volume 10 Viêt-nam - audience donnée par l'empereur Tu Duc à la mission française, page 5519, volume 10 Viêt-nam - la rue de la Soie à Hanoi, page 5519, volume 10 Viêt-nam - paysans tonkinois interrogés par des militaires français du poste de Thuong-Lami (vers 1902-1905), page 5519, volume 10 Guerre d'Indochine et guerre du Viêt-nam. L'effondrement japonais, en août 1945, donna le signal de l'insurrection générale, et, dès le 2 septembre, l'indépendance de la République démocratique du Viêt-nam était proclamée par Hô Chi Minh. Les négociations de 1946 avec une France réinstallée en Indochine et désireuse de préserver le Viêt-nam dans le cadre neuf de l'Union française échouèrent finalement, notamment à propos du statut de la Cochinchine, où le hautcommissaire Thierry d'Argenlieu suscita la création d'une République séparée. L'échec diplomatique aboutit au conflit armé ; à la suite d'incidents suivis du bombardement du port de Haiphong par les Français (23 novembre 1946), le Viêt-minh répondit par l'attaque de Hanoi le 19 décembre. La guerre d'Indochine commençait. La victoire de Mao Zedong en Chine (1949) lui donna une dimension internationale : dans un contexte de guerre froide, les États-Unis soutinrent la France. Mais, malgré l'importance des moyens militaires mis en oeuvre, le choix d'installer un camp retranché français au coeur du sanctuaire viêt-minh échoua : Diên Biên Phu fut prise le 7 mai 1954, et ce désastre annula tout espoir de règlement en faveur des intérêts français. Le 20 juillet furent signés les accords de Genève, entre Hô Chi Minh et le nouveau président du Conseil Pierre Mendès France, qui mettaient fin aux affrontements, divisaient le Viêt-nam en deux zones de part et d'autre du 17e parallèle et prévoyaient la réunification du pays indépendant après des élections générales qui devaient avoir lieu en 1956. Mais, devenu indépendant, le Viêt-nam fut brisé par la guerre froide. Dans le Nord fut créée une république populaire, tandis que le Sud connaissait une situation chaotique (déposition de l'empereur Bao Dai en 1955 et mise en place d'une dictature nationaliste par le catholique Ngô Dinh Diem, finalement renversé en 1963). Entre Hô Chi Minh, fermement installé au Nord, et le gouvernement du Sud, soutenu par les États-Unis en pleine croisade anticommuniste, le conflit reprit à la fin des années cinquante par guérilla interposée. Directement présents sur le terrain à partir de 1965, engagés avec plus de 500 000 hommes en 1968, les États-Unis opposèrent à la guérilla du Viêt-cong (communistes vietnamiens) le poids de leur armée et de leur technologie. Les bombardements à grande échelle, l'emploi d'armes chimiques (napalm), les déportations (villages stratégiques) et la terreur n'entamèrent pas la résistance du Viêtnam communiste. L'ampleur du malaise américain, incarné par une génération d'artistes contestataires (Joan Baez, Bob Dylan, Jane Fonda...), les protestations internationales alimentées par l'activisme de la presse aboutirent au désengagement américain (accords de Paris, en janvier 1973). La guerre ne s'arrêta pas pour autant, et, deux ans plus tard, le Viêt-nam fut réunifié (30 avril 1975), après la prise de Saigon par les troupes communistes, qui la rebaptisèrent Hô Chi Minh-Ville. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie - Histoire - L'Asie contemporaine Baez Joan Bao Dai (Nguyen Vinh Thuy, dit) défoliant Diên Biên Phu États-Unis - Histoire - Les États-Unis en crise France - Histoire - Guerre et après-guerre ; croissance et crises - La IVe République (1946-1958) Genève Genève - Les conférences de Genève guérilla Haiphong Hô Chi Minh (Nguyên Tat Thanh, dit) Hô Chi Minh-Ville - Saigon Indochine française napalm Ngô Dinh Diêm Nguyên Van Thiêu Pham Van Dông République (IVe) Thierry d'Argenlieu Georges Louis Viêt-cong Viêt-minh Vô Nguyên Giap Les médias Nixon Richard Milhous Les livres Hô Chi Minh, page 2372, volume 5 États-Unis - Marines à l'entraînement au Viêt-nam du Sud, page 1761, volume 4 Viêt-nam - Diên Biên Phu, page 5520, volume 10 Viêt-nam - bombardement sur Saigon, en mai 1968, page 5520, volume 10 Le Viêt-nam réunifié. Les destructions massives et irréparables dont le Viêtnam avait souffert ne lui ont pas permis de participer à la prospérité du Sud-Est asiatique pendant les années quatrevingt. Soumis à la raideur doctrinale du nouveau pouvoir, qui mena une politique de « rééducation socialiste » extrêmement dure, le pays connut, en outre, une nouvelle guerre en 1979. En effet, la Chine intervint brutalement, lors de la guerre dite des « seize jours » (17 février-5 mars), pour réagir à l'expulsion de la minorité chinoise Hoa et à l'entrée des troupes vietnamiennes au Cambodge, alors soumis à la dictature sanguinaire des Khmers rouges. Ces difficultés nouvelles donnèrent lieu à plusieurs vagues de départs de « boat people » fuyant le pays pour des motifs ethniques, politiques, voire économiques. Le retrait des troupes vietnamiennes du Cambodge, en 1989, et le choix prudent d'un développement à la « Deng Xiaoping », combinant libéralisation économique et contrôle doctrinal, ont toutefois été les signes d'une volonté de rapprochement avec la Chine, et ont marqué les réels débuts de la reconstruction du Viêt-nam. L'embargo commercial dont celui-ci était l'objet depuis 1975 de la part des États-Unis a en outre été levé en 1994, et les relations diplomatiques entre les deux pays ont été normalisées en 1995 ; à cette date, le Viêt-nam a été admis au sein de l'ASEAN (Association des nations du Sud-Est asiatique). On observe cependant la persistance de luttes d'influences idéologiques au sommet de l'État. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cambodge - Histoire - Un pays sous influences successives Khmers rouges Pham Van Dông Les livres Viêt-nam - le Viêt-nam réunifié se dote d'institutions, page 5521, volume 10 Viêt-nam - boat people vietnamiens à Hongkong, page 5521, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cochinchine défoliant Gia Long Hanoi Hô Chi Minh-Ville - Saigon Huê Khmers rouges Lê Ly napalm Ngô Dinh Diêm Pham Van Dông Têt Thierry d'Argenlieu Georges Louis Tonkin Viêt-cong Viêt-minh Vô Nguyên Giap Arts Beaux-arts. Si la dénomination d'Indochine rappelle ordinairement les jours de la colonisation et des guerres de libération, appliquée à l'entité culturelle vietnamienne, elle ne manque pas d'une certaine pertinence. La culture vietnamienne est en effet le produit de la rencontre des cultures indienne, venue du sud, et chinoise, venue du nord. Toutefois, les Vietnamiens surent trouver des modes d'expression propres. Contrairement à l'idée encore largement répandue aujourd'hui, l'art vietnamien n'est pas le parent pauvre de son puissant voisin chinois. Très tôt, les artistes vietnamiens firent preuve d'une grande vitalité créatrice, à tel point que les empereurs de Chine firent plusieurs fois appel à eux pour concevoir l'architecture de leurs palais et décorer leurs demeures. Le Viêt-nam s'illustra dans l'art de la sculpture sur bois, héritage des civilisations préchinoises, dans la fabrication d'objets en pierre, en bronze, en terre cuite et en porcelaine (on peut signaler les sculptures qui ornent les temples de But-thap et de Thai-phuong), et dans la construction de monuments architecturaux finement décorés. Enfin, le Viêt-nam possède une riche tradition de la peinture sur soie et de la fabrication de meubles laqués incrustés de nacre. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie du Sud-Est Asie du Sud-Est - Beaux-arts Littérature. Longtemps soumis à l'influence chinoise, le Viêt-nam a produit, à côté d'une abondante littérature orale constituée de contes et de poèmes chantés d'origine préchinoise, une riche littérature écrite en chinois, qui s'est maintenue jusqu'en 1945. À partir de l'an mille environ apparurent une littérature de lettrés, d'aristocrates et de religieux, dominée par les oeuvres de Ly Thái Tông (1000-1054) et de Viên Chiêu (990-1091), entre autres, ainsi qu'une littérature plus populaire, représentée par exemple par les poèmes de Khóng Lò (mort en 1119). Dès le XIVe siècle prit forme une écriture nationale, le chunôm, inspirée de l'écriture chinoise, mais adaptée aux sons de la langue vietnamienne. C'est ainsi qu'apparurent des romans en vers qui marquèrent les véritables débuts d'une littérature proprement vietnamienne, à côté d'oeuvres chinoises (en graphie chinoise ou en chu-nôm), dues à des auteurs en renom, tel Nguyên Trai (1380-1442). Contes et récits, souvent inspirés de légendes chinoises ou de hauts faits historiques, étaient alors en vogue, l'oeuvre demeurée la plus célèbre étant le Kim Van Kiêu, de Nguyên Du (1765-1820). Vers 1657, le Père Alexandre de Rhodes introduisit un système de romanisation appelé quôc-ngu (langue nationale), qui allait faciliter l'essor littéraire, surtout à partir de 1862, où il commença à remplacer le chu-nôm. Ce système fut officialisé par l'administration coloniale française en 1919. Bien que l'influence chinoise restât forte, surtout dans les milieux aristocratiques, l'influence française marqua profondément l'art et la littérature du Viêtnam, qui se raccordèrent désormais aux grands courants de pensée du monde moderne. Les oeuvres classiques chinoises et françaises furent traduites en quôc-ngu, et, au début du XXe siècle, de nombreux mouvements de réforme, influencés par le journalisme, se firent jour dans la littérature vietnamienne. La « nouvelle poésie », réaliste, et le roman de moeurs firent leur apparition sous l'influence du Front populaire. La littérature d'après 1945, presque entièrement dégagée des systèmes de pensée chinois, se tourne vers des sujets plus réalistes et décrit la vie et les souffrances du peuple, adoptant un point de vue révolutionnaire, tels les poèmes de Tô Huu (né en 1920). Après la division du Viêt-nam en deux, le Nord s'est enorgueilli des poèmes de Hô Chi Minh (1890-1969), alors que, dans le Sud s'est développée, jusqu'à la réunification, une littérature influencée à la fois par la culture française et par l'esprit américain. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Hô Chi Minh (Nguyên Tat Thanh, dit) Musique. La musique vietnamienne a elle aussi subi, depuis le Xe siècle, la double influence indienne et chinoise ; elle est d'ailleurs souvent assimilée à celle de la Chine, en raison de leur système pentatonique commun. Musiques savante et populaire utilisent en effet la « gamme chinoise » à cinq sons principaux et deux sons auxiliaires, désignés par des idéogrammes et disposés sur la partition de droite à gauche et de haut en bas. Comme dans tout l'Extrême-Orient, voix et instruments résonnent à l'unisson, bien que le tissu mélodique varie fréquemment d'une partie à l'autre. La musique vocale est présente partout, au travail des champs, dans les processions, les déclamations poétiques, les marches et les danses funèbres. Le théâtre est chanté et dansé. En dehors de l'orchestre (bát âm), qui comprend flûtes, luths, vièles, tambours, cliquettes en bois, petits gongs, on trouve souvent le dàn tranh, cithare à seize cordes en soie, instrument commun à tout l'Extrême-Orient (zheng chinois, kayakeum coréen, koto japonais, jatag mongol). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats bac Dao Nguyên Thien Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie Les médias Viêt-nam - tableau en bref Viêt-nam - carte physique Viêt-nam - tableau en chiffres Asie - carte politique Les indications bibliographiques P. Brocheux et D. Hémery, Indochine, la colonisation ambiguë, 1858-1954, La Découverte, Paris, 1994. J. et S. Lacouture, Viêt-nam, voyage à travers une victoire, Seuil, Paris, 1976. Lê Thành Khôi, Histoire du Viêt-nam des origines à 1858, Sudestasie, Paris, 1982. J.-C. Pomonti et H. Tertrais, Viêt-nam, communistes et dragons. Le MondeÉditions, Paris, 1994.

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Ce peuple de riziculteurs occupe traditionnellement les plaines, alors que les plateaux et les montagnes sont peuplés très sporadiquement par les minorités : Thaïs, Tibéto-Birmans, Mias-Yaos, Muongs dans le Nord ; Proto-Indochinois sur les hauts plateaux du centre ; Chams dans le Sud.

Seuls les Cambodgiens et les Chinois se sont installés en plaine, dans le delta du Mékong.

Cependant, cette répartition a été modifiée à plusieurs reprises, à la fois par des événements historiques et par la pression démographique.

Ainsi, l'exode d'après 1975, qui a touché plus d'un million de personnes, a très fortement réduit la communauté chinoise.

La surpopulation des plaines, où les densités peuvent atteindre plus de 1 000 habitants au km 2, a entraîné la colonisation de hautes terres par les Vietnamiens, processus encouragé dès les années cinquante et qui ne va pas sans heurts avec les minorités autochtones.

La situation a tendance à s'aggraver dans un pays où le taux d'accroissement naturel reste supérieur à 2 % par an. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Chams Thaïs vietnamien Les livres Viêt-nam - la rivière des Parfums, à Huê, dans le centre du pays, page 5516, volume 10 Viêt-nam - vue de Saigon, page 5516, volume 10 Viêt-nam - marée de vélos dans une ville du Nord, page 5516, volume 10 La vie économique. Les difficultés auxquelles le Viêt-nam a dû faire face avaient à la fois des causes historiques et structurelles (les séquelles d'une longue guerre, et les rigidités d'une économie de type soviétique), et des causes conjoncturelles (l'arrêt de la coopération de l'allié soviétique après l'éclatement de l'URSS).

Le pays est alors entré dans l'ère des réformes, sur le modèle chinois, et s'est ouvert au marché international.

Les résultats se traduisent par un taux de croissance qui est l'un des plus forts du monde.

Les investissements étrangers ont surtout pour origine les nouveaux pays industriels d'Asie (Taiwan en tête) dont le Viêt-nam, membre de l'ASEAN, aspire à rejoindre les rangs, ainsi que le Japon, la France et les États-Unis, depuis que ceux-ci ont levé leur embargo. Le secteur des hydrocarbures et celui de la construction automobile en sont les principaux bénéficiaires.

L'extraction des minerais non ferreux (zinc, manganèse, chrome, titane) est susceptible de se développer.

L'agriculture, dans un pays rural à près de 80 %, reste toutefois l'activité dominante ; la production de riz permet au Viêt-nam d'en être le troisième exportateur mondial, et les cultures commerciales ont de riches potentialités.

Le tourisme attire plus d'un million de visiteurs par an. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique) Les livres Viêt-nam - repiquage des plants dans une rizière inondée, page 5514, volume 10 Viêt-nam - le pont Chuong Duong (anciennement Paul-Doumer), à Hanoi,. »

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