obscur.
Publié le 31/10/2013
Extrait du document
«
temps.
Déclaration capitale,quireviendra souventdanssabouche, etdont lasignification estdouble :d'abord
l'état desinstitutions dépenddescirconstances ;ensuite uneconstitution n'estpasimmuable: elleest, au
contraire, inéluctablement appeléeàévoluer.
Constatessentiel quipermet d'éclairer paravance cequi
déterminera lamarche versl'Empire libéral:laliberté estunétat vers lequel ilfaut tendre etqui n'est que
provisoirement inopportun.
D'ailleurs, ladictature dupremier Empireauraitforcément etfatalement, àterme, conduit àla liberté «comme
le soc defer qui creuse lesillon, prépare lafertilité descampagnes ».Dans l'immédiat, c'estencore etpour
longtemps d'ungouvernement fortqu'a besoin lepays.
Il lui faut «legénie d'unNapoléon oulavolonté d'uneConvention [...],une main fortequiabatte ledespotisme
de la
servitude avecledespotisme delaliberté ».Illui faut «une Monarchie quiprocure lesavantages dela
République sanssesinconvénients ».Illui faut unrégime «fort sans despotisme, libresans anarchie,
indépendant sansconquête ».
A ce stade, est-ilnécessaire desouligner que,pour Louis Napoléon, laplace centrale réservée ausuffrage
universel nerelève nullement delatactique oudeladémagogie?
Louis Napoléon ycroit, detoute sonâme.
C'est laclé devoûte deson système deconvictions.
Il est vrai que cetélément deréférence valeservir etqu'il lemettra enavant chaque foisqu'il lefaudra, etavec
beaucoup d'opportunité.
Cesera lecas àl'occasion ducoup d'État, dontilest lajustification uniqueetultime.
Ce sera lecas, encore, lorsqu'il cherchera dansleplébiscite lemoyen delaver lesfautes qu'onluiimpute.
On seméprendrait enrefusant decroire àsa sincérité.
Ases yeux, lesuffrage universel estbien lecritère
absolu etunique delalégitimité.
Légitimité quiconfère autantdegrands pouvoirs quedegrands devoirs.
Légitimité quidoit être entretenue etvérifiée: cesera lafonction desplébiscites.
Mais dèslorsque lalégitimité estassurée, lepouvoir, s'ilpeut êtrediscuté, nesaurait êtrecontesté.
Le schéma institutionnel qu'ilimagine enporte lamarque: àl'empereur, toutlepouvoir exécutif; àun corps
législatif, lepouvoir délibératif; aupeuple —etau peuple seul—lepouvoir électifetlepouvoir desanction.
Ce
qui n'exclut pasl'existence d'uneopposition :« Le pays seraheureux tantqu'il yaura harmonie parmicestrois
pouvoirs, c'est-à-dire lorsquel'opposition, quidoit toujours existerdansunÉtat libre, nesera quecomme les
dissonances delamusique quiconcourent àl'accord total!»
Dans untelschéma, l'intérêtnational estonnepeut mieux prisencompte, etl'esprit departi, quin'yapas sa
place, doitêtre dénoncé commeunehorreur absolue.
LouisNapoléon écritainsi: «Toutes lesintelligences n'ont
été occupées qu'àlutter entre elles, qu'àdiscuter surlaroute àsuivre aulieu d'avancer.
Ladiscipline politique
s'est rompue etau lieu demarcher droitàun but, encolonnes serrées,chacunaimprovisé unordre demarche
particulier ets'est séparé ducorps d'armée.
»
Au plus près delaconjoncture, prenantlaplume le14 novembre 1836,peuaprès lecoup deStrasbourg, pour
se désigner
comme leseul coupable, LouisNapoléon décrirauneFrance enproie àses yeux...
aurégime despartis: «
Aucun partiexistant n'estassez fortpour [...]renverser [leGouvernement]; aucunassezpuissant pourréunir
tous lesFrançais, sil'un d'eux parvenait às'emparer dupouvoir.
Cettefaiblesse duGouvernement, comme
cette faiblesse despartis vientdeceque chacun nereprésente quelesintérêts d'uneseuleclasse dela
société.
Lesuns nes'appuient quesurleclergé etlanoblesse, lesautres surl'aristocratie bourgeoise,d'autres
enfin surlesprolétaires seuls.»
Ce qu'il faut, c'est «réunir autour del'autel delapatrie lesFrançais detous lespartis enleur donnant pour
mobile l'honneur etlagloire».
Ces principes, ilfaut commencer parlesappliquer àsoi-même.
C'estainsiquedans unelettre àArmand Laity,
par laquelle ilautorise celui-ciàpublier saRelation historique desévénements du30octobre 1836,Louis
Napoléon écrit:«On vous demandera [...]oùest leparti napoléonien? Répondez:leparti estnulle partetla
cause partout.
Ceparti n'est nulle partparce quemes amis nesont pasenrégimentés, maislacause ades
partisans partout,depuisl'atelier del'ouvrier, jusquedansleconseil duroi, depuis lacaserne dusoldat jusqu'au
palais duMaréchal deFrance.
»
Cela revient àdire que lacause estnationale, etque lacréation d'unparti estformellement interdite.Etsiun
jour ungroupe —un rassemblement ?— devait seconstituer, ilne serait enaucun casunparti comme les
autres.
Comment doncnepas discerner, déjà,demultiples correspondances entrelapensée deLouis
Napoléon etcelle deCharles deGaulle?
La théorie delalégitimité, lesdangers dusystème despartis, lanécessité dedépasser, aunom del'intérêt
national, leursjeuxetoppositions factices,toutcela estd'une évidente similitude..
»
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