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Nerval (Gérard Labrunie.

Publié le 16/11/2013

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Nerval (Gérard Labrunie. dit Gérard de), 1808-1855, né à Paris, écrivain français. Considéré longtemps comme un écrivain romantique mineur, il ne fut réhabilité et apprécié qu'au début du XXe siècle. On associe le plus souvent le poète au symbolisme et au surréalisme dont il apparaît comme l'un des précurseurs. Si l'esthétique des Chimères (sonnets regroupés en 1854 à la fin des Filles du feu) le rapproche du premier courant, et si l'onirisme d'Aurélia (1855) trouve de profonds échos dans le second, l'oeuvre de Gérard de Nerval ne doit pas être seulement examinée à l'aune de l'influence qu'elle exerça. L'épanchement du songe dans la réalité. Fils d'un médecin militaire, Nerval perdit sa mère à l'âge de 2 ans et fut élevé par son grand-oncle dans le Valois. Élève au lycée Charlemagne, il se prit d'amitié pour Théophile Gautier, alors son condisciple, et se lia avec la jeunesse romantique des Jeunes-France dont il partagea la vie de bohème. Cette époque turbulente fut marquée par ses amours malheureuses avec la comédienne Jenny Colon pour laquelle il se ruina. Après la mort de celle-ci, survenue en 1842, Nerval entreprit un grand voyage en Orient auquel ses inlassables recherches ésotériques donnèrent ensuite une sorte de prolongement. Sans domicile fixe et souffrant de troubles mentaux de plus en plus graves, il fut interné à maintes reprises. Sérieusement éprouvé par la maladie, il écrivit pourtant la majeure partie de son oeuvre au cours des dernières années de sa vie (les Illuminés, 1852 ; la Bohême galante, 1852 ; Petits Châteaux de Bohême, 1853 ; Contes et facéties, 1853 ; les Filles du feu, 1854 ; Aurélia, 1855). Le 26 janvier 1855, à l'aube, on le trouva pendu à un réverbère, rue de la Vieille-Lanterne à Paris. Il est difficile de ne pas voir dans l'oeuvre de Nerval une transposition de sa vie affective. Ainsi, la nouvelle Sylvie (écrite en 1853 et publiée dans l es F illes du feu ) évoque son enfance heureuse dans le Valois, tandis que le récit d'Aurélia rappelle le souvenir de Jenny Colon. À l'inverse, Nerval peupla son imaginaire de références mythiques, religieuses, occultes et littéraires qui lui servaient non seulement à modifier les contours du réel, mais aussi, à la manière de garde-fous, à échapper au néant. Ainsi fonctionne, par exemple, le jeu des souvenirs où ce qui relève de la mémoire personnelle est sans cesse relayé par les « chimères ». Dans sa vie comme dans son oeuvre, l'écrivain a récupéré toutes les mythologies d'Orient et d'Occident pour les faire siennes. Ses récits de voyage ( Voyage en Orient, 1851 ; Lorely, souvenirs d'Allemagne, 1852) dans lesquels il se fait tour à tour observateur, rêveur et érudit, montrent bien son art de reconstruire l'espace par le rêve, à la recherche d'un « ailleurs » vertigineux. Cette oeuvre en pièces détachées dont les morceaux furent souvent réunis à la hâte tire sa singularité de l'agencement subtil des tableaux. Mais son charme tient autant aux trouvailles de la composition qu'à la limpidité du style. Son art de la nuance et sa recherche de l'harmonie se retrouvent dans les divers registres qu'il a su explorer. Qu'il s'inspire de la prose fantastique ou qu'il renouvelle la tradition du sonnet, Nerval travaille inlassablement ses phrases jusqu'à atteindre la plénitude du rythme et de l'image. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cénacle France - Arts - Littérature - Le XIXe siècle orientalisme sonnet Les livres Nerval (Gérard Labrunie, dit Gérard de), page 3411, volume 6

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