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Naissance de la chimie moderne

Publié le 22/02/2012

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chimie
La "découverte" de la composition de l'air par Lavoisier illustre cette compréhension du travail scientifique. Au milieu du XVIIIe siècle la communauté des savants s'accordait sur la théorie de la combustion, qui expliquait ce phénomène par la libération du phlogistique (feu). Selon cette théorie, la matière est composée de quatre éléments fondamentaux et simples, derniers termes de l'analyse : l'eau, l'air, la terre et le feu. Or un fait impossible à concilier avec la théorie est venu inquiéter les savants. On observait expérimentalement une augmentation du poids de l'élément calciné au lieu, selon la théorie, d'une diminution consécutive à l'échappement du phlogistique. La réaction initiale des savants est instructive : ils ont d'abord cherché à concilier l'expérience avec la théorie plutôt que de remettre celle-ci en cause. « Le doute est le fait d'un esprit fort » : le mot d'Alain se vérifie ici. Guyton émit l'hypothèse ad hoc suivante : le phlogistique, lors de la combustion, est remplacé par de l'air, et si nous constatons une augmentation de la masse, c'est parce que le phlogistique, moins lourd que l'air, a un poids négatif. La substitution du phlogistique à l'air explique ainsi l'augmentation de poids constatée. Cette explication, qui frise l'irrationnel (le concept de poids négatif est obscur), ne convainquit pas Lavoisier (1743-1794). Il détermina un protocole rigoureux, consistant à peser chacun des éléments (le métal et l'air contenu dans la cloche sous laquelle se déroule l'expérience) avant et après la calcination, et qui exigea par d'ailleurs des conditions techniques inédites. Ce protocole reposait sur un principe, postulé et non prouvé par Lavoisier : « Rien ne se crée, ni dans les opérations de l'art, ni dans celles de la nature, et l'on peut poser en principe que, dans toute opération, il y a une égale quantité de matière avant et après l'opération » (Traité élémentaire de chimie, 1789). Lavoisier découvrit ainsi (expérience de la calcination du phosphore de 1772) que le supplément de masse de l'élément calciné s'accompagnait d'une diminution de l'air, ce qu'il expliqua par l'hypothèse de la composition de l'air. La suite de ses travaux mit au jour quelques-uns des composants de l'air, puis de l'eau. La chimie moderne était née.
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« d'un mot, accessible à tous les locuteurs, ne peut être comprise comme une représentation subjective et privée. Frege est amené, dans Sens et référence (1892), à distinguer le sens d'un signe ( Sinn ), qui est un concept objectif, la représentation subjective ( Vorstellung ) qui accompagne son usage dans notre esprit et l'être individuel qui constitue sa référence (Bedeutung ), et que le signe dénote ou désigne.

Il abandonne la notion de représentation au profit de celle de signification et défend l'idée que celle-ci est universelle et objective.

Cela implique aussi qu'à toute pensée corresponde effectivement une entité idéelle réelle. Le langage, une pseudo-science Mais le langage réserve une autre difficulté, qui est de savoir si la structure grammaticale de nos énoncés correspond adéquatement à la structure réelle (ou ontologique, c'est-à-dire qui concerne ce qui est, les choses qui sont) du monde.

Or la variété des langues naturelles, qui fait qu'il existe une multiplicité de grammaires incompatibles, oblige à constater que la syntaxe d'une langue n'a aucune légitimité scientifique et ne préjuge pas d'une correspondance avec le monde.

La science est une langue bien faite, disait Condillac (1715-1780) – et inversement, pourrait-on dire, nos langues sont des pseudo-sciences confuses et erronées.

Or nos façons de raisonner et de penser dépendent de la langue naturelle dans laquelle nous opérons. La nécessité de créer une langue purifiée pour penser en vérité Frege se propose donc de mettre sur pied une autre langue, artificielle et rigoureuse, pour formuler une pensée adéquate. « Mon intention ne consiste pas à représenter une logique abstraite par des formules, mais bien à exprimer un contenu au moyen de symboles écrits d'une façon plus précise et plus claire. »

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