Monarchie parlementaire de l'Europe septentrionale, ouverte sur la mer du Nord, et étirant le long de la péninsule scandinave un territoire très protégé, la Norvège est l'héritière des fiers guerriers vikings, terreur de l'Europe médiévale avant leur christianisation. Sa population, peu nombreuse et encore très rurale, jouit d'un des niveaux de vie les plus élevés du monde, grâce aux ressources pétrolières plus qu'à celles du bois et de la pêche. Attachante par sa musique populaire et romantique, la Norvège a aussi une forte tradition littéraire et théâtrale. La Norvège (en norvégien, Norge) est un royaume de l'Europe du Nord occupant la façade atlantique de la péninsule scandinave. Bordé au nord et à l'ouest par la mer de Norvège et la mer du Nord, ce pays très étiré en longueur compte, avec ses nombreux fjords, îles et archipels, plus de 20 000 km de côtes. Peu avantagé par son relief montagneux et sa faible population, il est devenu en deux décennies un pays riche (au premier rang des pays nordiques pour son produit national brut par habitant) grâce à l'exploitation des ressources pétrolières de sa plate-forme continentale. La Constitution de 1814 a été plusieurs fois remaniée. Le Parlement (Storting) est composé de 165 membres ; il est élu au suffrage universel à la représentation proportionnelle pour quatre ans. Il désigne en son sein une Chambre haute (Lagting) de 40 membres et une Chambre basse (Odelsting) de 125 membres. Le pouvoir exécutif est exercé par le conseil d'État dirigé par le Premier ministre et responsable devant le Parlement. La monarchie est héréditaire ; le souverain doit être de religion luthérienne, ainsi que la moitié des ministres au moins. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Scandinavie Géographie Les conditions naturelles. Une partie du territoire de la Norvège est située au-delà du cercle polaire. Le relief est essentiellement montagneux, avec de hauts plateaux et des sommets formés de roches dures et très anciennes. La partie méridionale renferme les sommets les plus élevés (2 286 m dans le Dovrefjell ; 2 470 m dans le Jotunheim). Cette région porte de vastes glaciers descendant parfois, à l'ouest, jusqu'à la mer (le Jostedal). Quelques rares vallées se faufilent entre les montagnes, se dirigeant vers la partie orientale de la Norvège méridionale ou vers les fjords de la côte occidentale. Le littoral, très découpé en îles et presqu'îles par ces longues vallées glaciaires envahies par la mer au quaternaire lors de la fonte de l'inlandsis, est constitué de hautes falaises et d'écueils, séparés par des chenaux étroits et très ramifiés et d'où tombent torrents et cascades. Le Sognefjord pénètre ainsi jusqu'à 200 km à l'intérieur, encaissé entre les parois qui s'élèvent à près de 1 700 m. Quelques plaines très exiguës sont recouvertes de dépôts fertiles laissés par les mers postglaciaires sur les rivages méridionaux du pays. Le climat, de type océanique, est rigoureux dans l'intérieur et sur les hauteurs, mais, sur le littoral, il bénéficie des vents maritimes venus du sud-ouest et de la remontée d'eaux provenant de la mer des Caraïbes (Gulf Stream) et longeant les côtes norvégiennes jusqu'à l'océan Glacial arctique, ce qui donne des températures particulièrement clémentes sous ces latitudes. La longueur de l'hiver augmente vers le nord. Les précipitations, abondantes surtout sur les montagnes (plus de 2 m), sont plus faibles vers l'intérieur et au nord (moins de 1 m et même de 500 mm). Les vents sont violents sur la côte et provoquent des chutes de neige au nord (plus de 2 m en altitude). Trois formes de végétation se succèdent du sud au nord et sur les reliefs de leur base au sommet : la forêt à feuilles caduques, la taïga de conifères et la toundra, formation basse (pelouse, lichens, mousses) avec seulement quelques arbres nains (bouleaux) en limite de forêt. Le sol est gelé en permanence en profondeur (tjäle). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats fjord Gulf Stream pôles - Les zones ou régions polaires - La zone polaire arctique Sognefjord taïga Les livres toundra, page 5231, volume 10 Europe - le fjord Geiranger, en Norvège, page 1799, volume 4 Norvège - le Hardangerfjord, au sud de Bergen, page 3476, volume 7 Norvège - soleil de minuit, au cap Nord, page 3477, volume 7 Les aspects humains. Le peuplement a été précoce, suivant le recul de l'inlandsis. Les populations se regroupèrent sur les rivages et dans les vallées intérieures, provenant, selon les époques, de l'ouest (îles Britanniques), du continent ouest-européen par le Jylland ou de Russie septentrionale par le nord de la péninsule scandinave. Cependant, une civilisation agraire ne se développa vraiment que dans les plaines méridionales. C'est sans doute la raison pour laquelle les Vikings lancèrent des expéditions sur les rivages méridionaux de l'Europe durant le haut Moyen Âge. La densité moyenne de population est faible ; elle est en fait beaucoup plus élevée dès lors qu'on considère la surface mise en culture (supérieure à 450 habitants/km 2). La Norvège reste un pays d'aspect très rural : les villes y sont peu nombreuses, même si elles regroupent désormais trois habitants sur quatre. Le niveau de vie est élevé ; le revenu national par habitant est l'un des plus forts du monde. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Norvège - le centre d'Oslo, page 3478, volume 7 Norvège - Bergen, page 3479, volume 7 La vie économique. Les terres cultivées, situées essentiellement dans le fond des vallées et en bordure des fjords, ne représentent que 3 % de la superficie totale, et l'agriculture, qui n'emploie guère qu'un actif sur vingt, couvre seulement 40 % des besoins alimentaires du pays, malgré les aides accordées par le gouvernement. Pauvreté des sols, brièveté de la période végétative et exiguïté des exploitations en sont les principales raisons. De plus, les productions végétales tendent à reculer, au profit de l'élevage (surtout laitier). Ainsi pâturages et prairies couvrent 60 % de la surface agricole utile. Les cultures fournissent, à côté des plantes fourragères, surtout des pommes de terre, de l'avoine et de l'orge, quelques légumes et fruits. Les coopératives jouent un grand rôle. Les paysans pratiquent souvent une autre activité (pêche, exploitation forestière), qui fournit un revenu d'appoint. La pêche est la grande activité du littoral, plaçant la Norvège au onzième rang mondial : elle est surtout pratiquée dans les eaux côtières par de nombreux petits bateaux (pêche artisanale) et au large par une flotte de plus en plus moderne. Avec l'industrialisation des méthodes de pêche et de traitement des prises, le nombre des pêcheurs décroît. Les espèces les plus recherchées changent : autrefois le hareng, aujourd'hui le capelan et le maquereau, utilisés surtout pour la fabrication de farines et d'huiles de poisson, mais aussi la morue, l'églefin, le colin, destinés à la consommation humaine. L'aquaculture connaît un grand développement (saumons, truites, etc.). Les neuf dixièmes des prises de poisson sont exportés, surtout sous forme surgelée, congelée, salée ou fumée (il existe de nombreuses usines de transformation du poisson). L'industrie a débuté fort modestement à la fin du XIXe siècle (travail du bois, mines). C'est l'utilisation de l'hydroélectricité fournie par les cours d'eau de régime pluvioglaciaire qui est à l'origine du premier essor industriel avec le traitement des ressources minérales nationales, surtout des minerais ferreux (cuivre...), ou de celles importées, par l'électrométallurgie et l'électrochimie (production de ferroalliages et d'aluminium). La découverte et l'exploitation depuis le milieu des années soixante des gisements d'hydrocarbures (pétrole et gaz) de la mer du Nord (Ekofisk, Statfjord, Frigg) ont permis un nouveau développement, bien que le gouvernement applique une politique très sage en matière d'investissements, surtout étrangers. De nouvelles industries ont été créées - pétrochimie, pâte à papier, industries alimentaires et électroniques -, permettant d'exporter des produits de valeur (engrais, informatique, ingénierie, etc.). Ces nouveaux échanges ont favorisé, avec les exportations des ressources énergétiques (électricité et surtout pétrole et gaz), le rééquilibrage de la balance commerciale et de celle des paiements, alors que le déclin du trafic de la flotte norvégienne et des ventes traditionnelles (minerais, bois, bateaux des chantiers navals) avait entraîné depuis les années cinquante un déficit chronique, qui limitait l'expansion économique et l'élévation souhaitée du niveau de vie. Complétez votre recherche en consultant : Les livres Norvège - réparation d'un chalut, page 3479, volume 7 Norvège - flottage des troncs sur le fleuve Glöma, dans l'Osterdal, page 3479, volume 7 Norvège - plate-forme pétrolière, en mer du Nord, page 3479, volume 7 L'organisation de l'espace. Les quatre cinquièmes de la population vivent dans les régions méridionales, où les activités industrielles et commerciales sont les plus développées, autour du fjord d'Oslo, sur le littoral autour de Bergen et de Stavanger, ainsi qu'autour du fjord de Trondheim. L'intérieur du pays est beaucoup plus vide, à l'exception des quelques vallées concentrant les grands axes de communication qui relient les deux ou trois villes actives de la Norvège centrale. En dehors de quelques pôles modernes (Bodø, Narvik, Tromsø), le Nord, aux communications difficiles, se dépeuple au profit du Sud, malgré les efforts des gouvernements pour retenir les habitants en exploitant les ressources régionales et en multipliant les équipements (universités, hôpitaux, liaisons aériennes), efforts qui grèvent fortement le budget national. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bergen Narvik Oslo Stavanger T romsø Trondheim Les livres Oslo, page 3638, volume 7 Trondheim, page 5286, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Barents (mer de) Bergen Finnmark Glacial arctique (océan) Hammerfest inlandsis Jan Mayen Lapons Lillehammer Lofoten (îles) Maelström Narvik Nord (cap) Nord (mer du) Oslo Rjukan Skagerak Sognefjord Spitzberg Stavanger Telemark T romsø Trondheim Tønsberg Varangerfjord Histoire Le sud de l'actuelle Norvège fut occupé dès la fin de la dernière glaciation. Les chasseurs de la culture d'Ahrensburg (vers 11000 avant J.-C.) y suivirent les troupeaux de rennes sauvages. À l'âge du fer (500 avant J.-C.-800 après J.-C.), le pays était morcelé en royaumes dirigés par un roi élu et des guerriers libres. Aux VIIIe et IXe siècles, les Norvégiens colonisèrent les îles de l'Atlantique nord et participèrent aux expéditions vikings vers l'Occident. À la fin du IXe siècle, l'unification du pays par Harold à la Belle Chevelure, chef de la famille des Ynglinger, fut à l'origine de migrations vers l'Écosse et l'Islande. Olav Tryggvesson (qui régna de 995 à 1000) renforça la monarchie en s'appuyant sur les assemblées locales (things). Au début du XIe siècle, le roi Olav II Haraldsson (saint Olav, 1016-1030) se convertit au christianisme, mais se heurta à une forte résistance. Les guerriers du Nord, qui restaient fidèles à Odin, le dieu des combats, tuèrent le roi à la bataille de Stiklestad (1030). Mais le christianisme finit par s'imposer, et le pays se couvrit d'églises en bois (stavkirker). La noblesse et l'Église, dirigée par l'archevêque de Nidaros, devinrent les principales forces du pays, aux dépens de la royauté et de la paysannerie. Sverre (11771196) restaura le pouvoir de la monarchie et mit fin aux guerres civiles. Son petit-fils, Haakon IV Haakonsson, roi de 1217 à 1263, et le fils de celui-ci, Magnus le Législateur, roi de 1263 à 1280, créèrent une administration centrale placée sous l'autorité d'un chancelier et d'un conseil royal. Mais ils durent céder les Hébrides et Man à l'Écosse (1266), et reconnaître d'importants privilèges aux marchands allemands de la Hanse, installés à Bergen. La mort de Haakon V, en 1319, fit passer la Norvège, terriblement affaiblie par la peste de 1349, dans les mains de son petit-fils, le prince suédois Magnus VII Eriksson (1319-1343), puis du fils de celui-ci, Haakon VI Magnusson (1343-1380). L'épouse de ce dernier, Margrethe, fille de Valdemar IV de Danemark, permit le rapprochement du Danemark et de la Norvège, puis se fit proclamer reine de Suède. Elle fut à l'origine de l'Union de Kalmar, conclue en 1397, qui réunissait sous l'autorité d'un même roi, Erik de Poméranie, les trois royaumes scandinaves. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ahrensburgien Bergen Éric - DANEMARK - Éric VII de Poméranie Éric - NORVÈGE - Éric Ier Blodöks Éric - NORVÈGE - Éric II Magnusson Prestahatare Haakon - Haakon Ier le Bon Haakon - Haakon II Haakon - Haakon III Haakon - Haakon IV le Vieux Haakon - Haakon V Haakon - Haakon VI Hanse Harald - NORVÈGE - Harald Ier Harald - NORVÈGE - Harald III Hardrade Hébrides (îles) Kalmar Magnus - Magnus Ier le Bon Magnus - Magnus VI le Législateur Magnus - Magnus VII Eriksson Man (île de) Margrethe - Margrethe Ire Odin Olav - Olav Ier Tryggvesson Olav - Olav II Haraldsson, le Saint Olav - Olav III Kyrre, le Tranquille Olav - Olav IV Magnusson Vikings Vikings - Diversité et unité du monde scandinave L'union avec le Danemark. La révolte de Gustave Vasa en Suède brisa l'union de Kalmar en 1523, tandis que Christian III faisait de la Norvège une partie du Danemark (charte royale de 1536) et y affermissait le luthéranisme. Le pays fut dès lors administré depuis Copenhague et perdit une grande part de sa personnalité, le danois allant même jusqu'à supplanter la langue nationale. La population passa de 150 000 habitants vers 1500 à plus de 900 000 vers 1800. L'économie demeura agricole et le nombre des paysans propriétaires augmenta. Les pêcheries, l'exploitation des forêts et les fonderies de fer et de cuivre fournissaient l'essentiel des produits d'exportation. La Norvège resta dépendante du Danemark pour l'importation des céréales. Elle participa aux guerres menées par les Danois pour contrôler la Baltique, puis pour contenir l'expansion suédoise. Christian IV (1577-1648) fixa la frontière nord de la Norvège et rebâtit Oslo, rebaptisée Christiania. Au XVIII e siècle, les souverains danois tentèrent la fusion des deux royaumes. Un sentiment nationaliste apparut alors, symbolisé par la création de la Société norvégienne. Les guerres napoléoniennes lui permirent de trouver sa première expression. D'abord neutre, le Danemark se rallia à Napoléon en 1807. La GrandeBretagne coupa alors les communications entre la Norvège et le Danemark, et, en 1814, par la paix de Kiel, Frédéric VI de Danemark fut contraint d'abandonner la Norvège à la Suède. Son fils, Christian VIII, réunit alors une assemblée (Storting) qui l'élut roi de Norvège et rédigea une Constitution libérale, dite d'Eidsvoll (17 mai 1814). Il ne put toutefois résister aux armées de Bernadotte, le futur roi Charles XIV de Suède, et le Storting accepta l'union personnelle des deux pays (1815). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bernadotte Charles Jean-Baptiste Charles - SUÈDE - Charles XIV Jean (Bernadotte) Christian - Christian III Christian - Christian IV Christian - Christian VIII Copenhague Danemark - Histoire - La Scandinavie déchirée Frédéric - DANEMARK et NORVÈGE - Frédéric VI Gustave - Gustave Ier Vasa Kiel Oslo Suède - Histoire - Vers la monarchie constitutionnelle De l'union avec la Suède à l'indépendance. Le Storting ne cessa de s'opposer au gouvernement suédois. Il obtint ainsi un pavillon norvégien pour la flotte de commerce, qui était alors la troisième du monde. La population atteignit 2 200 000 habitants en 1900, malgré l'émigration de plus de 800 000 Norvégiens aux États-Unis. Le chemin de fer, l'industrie textile et surtout les industries de transformation du bois (papier, cellulose) bouleversèrent l'économie du pays. Un prolétariat urbain apparut, pour lequel furent votées des lois sociales. En 1882, la gauche (Venstre) obtint la majorité au Storting. Le roi Oscar II dut nommer Premier ministre Johan Sverdrup et se soumettre ainsi au système parlementaire en Norvège. Le début du XXe siècle fut marqué par l'extension progressive du suffrage, devenu universel, pour les femmes comme pour les hommes, en 1913, et surtout par la querelle avec la Suède à propos de la représentation norvégienne à l'étranger qu'Oscar II refusait. Elle entraîna, le 7 juin 1905, la fin de l'Union et, en novembre, l'accession au trône d'un prince danois, qui prit le nom de Haakon VII (1905/1957) et auquel succédèrent Olav V (1957/1991), puis Harald V en 1991, placés à la tête d'une monarchie constitutionnelle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Haakon - Haakon VII Harald - NORVÈGE - Harald V Olav - Olav V Oscar - Oscar Ier Oscar - Oscar II Suède - Histoire - Vers la monarchie constitutionnelle La Norvège contemporaine. La Norvège resta neutre pendant la Première Guerre mondiale. Elle ne profita pas de la prospérité des années vingt en raison des difficultés de son agriculture, de ses constructions navales et surtout de ses pêcheries (à l'exception de la pêche à la baleine). À partir de 1935, le leader travailliste Johan Nygaardsvold redressa le pays en accentuant la participation de l'État dans la vie économique. En avril 1940, la Norvège, dont le port Narvik était un débouché du fer suédois, fut envahie par les Allemands. Le roi et le gouvernement se réfugièrent à Londres, d'où ils animèrent la résistance intérieure, tandis que le pays était gouverné par Vidkun Quisling, dictateur aux ordres des nazis. À la Libération, le Premier ministre travailliste Einar Gerhardsen (1945-1965) mit en place un programme social-démocrate pour améliorer les conditions de vie de la population. La Norvège devint membre de l'ONU, dont le premier secrétaire général, de 1946 à 1953, fut le Norvégien Trygve Lie, et elle adhéra à l'OTAN (1949). Elle renforça sa coopération avec les autres pays scandinaves (Conseil nordique), mais resta méfiante envers la CEE, qu'elle refusa de rejoindre, par un référendum, en 1972. La coalition de droite, dirigée par Per Borten (1965-1971), poursuivit la construction de l'État-providence, d'autant plus que l'exploitation du pétrole de la mer du Nord augmenta fortement les ressources du pays. Mais, peu à peu, la hausse des impôts et le nivellement social, inconvénients du modèle scandinave, furent contestés. Les conservateurs (Kaare Willoch et Jan Syse) et les travaillistes (Gro Harlem Bruntland), qui se sont succédé au gouvernement à partir de 1981, ont entrepris d'alléger le poids de l'État et de régler deux problèmes majeurs : la survie des flottes de commerce et de pêche, parmi les premières du monde, et l'adhésion de la Norvège à la CEE. Or, en 1994, les électeurs norvégiens ont, en majorité, à nouveau repoussé ce projet d'adhésion, isolant ainsi leur pays dans le monde scandinave. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Altmark (incident de l') Harald - NORVÈGE - Harald V Lie Trygve Halvdan Narvik Olav - Olav V Quisling Vidkun Les livres CEE - le « non » de la Norvège à l'Europe, page 917, volume 2 Norvège - bombardement allemand de navires réfugiés dans un fjord, en 1940, page 3480, volume 7 Arts Beaux-arts. À l'époque des Vikings, l'art norvégien, qui est surtout connu par les navires-nécropoles d'Oseberg, datant d'environ 800, se manifesta par de superbes motifs empruntés au monde animal, exécutés sur bois. Ce type d'ornementation se retrouve dans les premières églises chrétiennes, construites en bois, dans un style très original, qui atteignit son apogée aux XIIe et XIIIe siècles. Dès le milieu du XIe siècle, cependant, apparurent des monastères et des églises de pierre. Les plus beaux édifices religieux de Norvège sont les églises de Stavanger et de Trondheim, construites aux XIIe et XIIIe siècles, dans le style anglo-normand. L'influence anglaise s'exerça aussi sur l'art pictural, particulièrement florissant, du XIIIe siècle. Une autre manifestation intéressante de l'art médiéval norvégien est le tissage à la main, dont les traditions ont longtemps survécu dans l'artisanat rural. La Renaissance et le baroque marquèrent un déclin. Au XVIII e siècle se développa un style rococo rustique, exubérant, tandis que le néoclassicisme dominait l'architecture publique. À partir de 1814, Oslo, redevenue capitale, fut embellie par les soins de deux architectes d'origine danoise, Linstow et Grosch ; le premier dressa les plans du palais royal, construit de 1824 à 1848 ; le second, ceux de l'université, construite de 1841 à 1853. L'hôtel de ville, édifié de 1931 à 1950 sur les plans d'Arneberg et Poulsen, est le plus bel exemple d'architecture moderne en Norvège. C'est au XIX e siècle, au moment où s'affirma le nationalisme norvégien, qu'apparut une école de peinture originale. Son fondateur, Johan Christian Dahl, passa toute sa vie à Dresde ; mais les paysages qu'il peignit n'en sont pas moins typiquement norvégiens. Tidemand, installé à Düsseldorf, et Gude, qui travaillait aussi en Allemagne, sont également représentatifs de cette tradition nationale, qui se maintint jusqu'au XXe siècle, chez Werenskiold et Harriet Backer par exemple, qui adaptèrent le réalisme des portraitistes et des paysagistes français à la peinture de leur milieu. Vers l'année 1890, les oeuvres au contenu politico-social de Christian Krohg, chef de l'école naturaliste, choquèrent l'opinion. À la même époque, les tapisseries de Gerhard Munthe marquèrent l'avènement d'un nouveau style décoratif. Edvard Munch rendit célèbre la peinture norvégienne. Il introduisit le symbolisme et l'expressionnisme dans son pays et fonda une école de peinture monumentale, illustrée par Axel Revold, Henrik Sørensen, Per Krohg et Storstein. Un trait commun à ces artistes, ainsi qu'à Reidar Aulie, Erling Enger, Kai Fjell et Arne Ekeland, est leur faculté d'assimilation : ouverts aux influences étrangères, ils n'eurent aucune peine à faire de leurs emprunts l'expression même de l'esprit national. Le plus célèbre sculpteur norvégien est Gustav Vigeland. Son exposition permanente au Frogner Park est particulièrement saisissante. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Dahl (Johan Christian Clausen) Munch Edvard Oslo Stavanger Trondheim Vikings Vikings - Une civilisation originale Les livres église - la Stavkirke de Fantoft, page 1584, volume 3 Scandinavie - l'église en bois (Stavkirke) de Heddal, page 4654, volume 9 tapisserie - détail d'un fragment de la tapisserie de l'église de Baldishol en Norvège, page 5036, volume 9 Norvège - l'obélisque du parc de Frogner, à Oslo, page 3476, volume 7 Norvège - Le Désir, d'Edvard Munch (1863-1944), page 3481, volume 7 Littérature. Peu d'exemples restent en Norvège de la poésie eddique médiévale, à la différence de l'Islande. Dans la tradition des « miroirs du prince » (traités d'éducation politique et morale), le Konungsskuggsjá attribué à Einar Gunnarsson (XIIIe siècle) apparaît original par sa prise en compte des milieux marchands. Après la conquête danoise, Petter Dass, au XVIe siècle, et surtout, au XVIIIe siècle, Ludvig Holberg écrivirent en danois. Il faut attendre la vague nationaliste et romantique du XIXe siècle (Henrik Wergeland, Johan Sebastian Welhaven) et le regain des contes et des ballades populaires (Peter Christen Asbjørnsen, Jorgen Moe) pour que la littérature norvégienne retrouve sa langue, ou plutôt ses langues : à côté du norvégien officiel mâtiné de danois (le riksmål, aujourd'hui bokmål), certains poètes, savants ou journalistes, comme Ivar Aasen, Arne Garborg ou Aasmund Vinje, tentèrent de recréer une langue plus authentique (le landsmål, aujourd'hui nynorsk). C'est à la fin du XIXe siècle, avec Henrik Ibsen et Bjørnstjerne Bjørnson, que la littérature norvégienne prit une importance internationale, bientôt confirmée par les romans psychologiques de Knut Hamsun. Le réalisme l'emporta dès lors avec Kristofer Uppdal et Oskar Braaten, qui scrutaient le monde industriel, avec Olav Duun et Gabriel Scott, plus intéressés par la vie régionale, et même avec Sigrid Undset ou Johan Falkberget dans leurs romans historiques. Cela n'empêcha pas l'expression d'une certaine religiosité (surtout chez Sigrid Undset), plus nette encore chez les poètes Olav Bull, Herman Wildenvey, Arnulf Øverland. Ce dernier fut pourtant l'un des premiers à articuler mysticisme, recherche psychologique (voire psychanalytique) et souci politique, suivi en cela par Sigurd Hoel, Tarjei Vesaas et Helge Krog, même si certains romanciers ont voulu rester plus proches de l'orthodoxie chrétienne (Sigurd Christiansen, Ronald Fangen) ou de la tradition paysanne (Sletto, Krokann). Après la Seconde Guerre mondiale, la critique des institutions sociales s'est faite plus virulente chez Jens Bjørneboe, plus revendicatrice en faveur du patrimoine naturel et culturel chez Vesaas. L'écriture est aussi devenue une source nouvelle d'expérimentation en poésie (Rolf Jacobsen, Stein Mehren, Einar Okland, Sigmund Skard et surtout Claes Gill, Tor Jonnsson, Knut Ødegård), ainsi que dans les récits brefs dont les Norvégiens s'avèrent friands (Terje Stigen, Bergljot Hobaek Haff). Le théâtre ne s'est démarqué que récemment de l'emprise d'Ibsen et de Bjørnson, grâce à Odd Eidem, Skagestad et Stein Mehren. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bjørnson Bjornstjerne Bojer Johan Borgen Johan Garborg Arne Evenson Gunnarsson Gunnar Hamsun (Knut Pedersen, dit Knut) Ibsen Henrik Lie Jonas norvégien Undset Sigrid Vesaas Tarjei Wergeland Henrik Arnold Les livres Norvège - Henrik Ibsen dans son bureau, à Christiania (aujourd'hui Oslo), page 3481, volume 7 Musique. Les premiers documents écrits découverts datent des XIIe et XIIIe siècles, notamment le manuscrit d'un hymne à Magnus Orknöyjarl, un chant à deux voix, en tierces parallèles, le tout premier exemple écrit d'une musique polyphonique en Norvège. De nombreux témoignages dans les légendes attestent une activité musicale populaire très riche. Avec l'avènement du christianisme, le chant grégorien fut importé et resta vivant dans la liturgie jusqu'en 1685, l'année d'une grande réforme dans l'Église, qui privilégia la venue d'un chant psalmodique auquel toute la communauté des croyants pouvait participer. Pendant très longtemps, seuls trois personnages jouèrent le rôle principal dans la vie musicale en Norvège, le cantor et l'organiste, dans le cadre de la musique religieuse, et le « musicien de la ville », organisant toutes les pratiques musicales lors de fêtes communales ou d'événements exceptionnels. En effet, la situation politique - l'union avec le Danemark -, dont la conséquence était l'absence d'une aristocratie et d'une cour royale, empêcha le pays de posséder orchestres et opéra. Au XVIIIe siècle apparut dans de nombreuses villes une vie associative rassemblant instrumentistes et chanteurs amateurs dans des orchestres et des choeurs. De ces institutions allaient naître les grandes formations professionnelles que possède le pays aujourd'hui, en particulier l'Orchestre philharmonique d'Oslo. Le premier Opéra, en revanche, ne fut créé à Oslo qu'en 1918, et ce n'est qu'en 1950 qu'il fut véritablement institutionnalisé et entretenu par des fonds publics. Dans le domaine de la création, ce n'est qu'au XIXe siècle que l'on put reconnaître certains compositeurs d'importance, et en tout premier lieu Edvard Grieg (1843-1907), dont l'oeuvre d'esprit romantique et nationaliste, utilisant abondamment des mélodies populaires norvégiennes, devait devenir un symbole pour la sensibilité musicale norvégienne et, ainsi, un repère de l'histoire musicale de ce pays. Au XXe siècle se fit jour une réaction virulente contre cet esprit nationaliste, un mouvement d'inspiration avant-gardiste puisant ses racines dans l'esprit de Darmstadt, mais aussi dans celui de la musique polonaise contemporaine, avec essentiellement trois protagonistes, Finn Mortensen, Egil Hovland et tout particulièrement Arne Nordheim (né en 1931), devenu depuis le début des années soixante le compositeur le plus respecté de la modernité norvégienne. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Flagstad Kirsten Grieg Edvard Hagenp Olsen Ole Oslo Svendsen Johan Severin Les livres Norvège - Edvard Grieg, page 3481, volume 7 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bjørnson Bjornstjerne Dahl (Johan Christian Clausen) Darmstadt Grieg Edvard Hagenp Hamsun (Knut Pedersen, dit Knut) Ibsen Henrik Munch Edvard Undset Sigrid Vesaas Tarjei Wergeland Henrik Arnold Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Europe Les médias Norvège - tableau en bref Norvège - carte physique Norvège - tableau en chiffres Europe - carte politique Les indications bibliographiques J.-J. Fol, les Pays nordiques aux XIXe et XXe siècles, PUF, Paris, 1978. W. Mead, Norvège : terre de tous les rêves, Soline, Courbevoie, 1990. C. Palser-Kieser et M. Bruggmann, la Norvège, Silva, Zurich, 1989.