Miller Henry, 1891-1980, né à New York, écrivain américain.
Publié le 12/11/2013
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Miller Henry, 1891-1980, né à New York, écrivain américain. D'origine allemande, il plaça son oeuvre au carrefour de l'Europe et de l'Amérique, se servant des mythes de l'une pour mieux détruire les figures de l'autre, et recréant ainsi sa propre généalogie grâce au mouvement et à la magie de l'écriture. Ses deux grandes trilogies : Tropique du Cancer (1934), Printemps noir (1936), Tropique du Capricorne (1939), puis Sexus (1945), Plexus (1949), Nexus (1960), réunis sous le titre de la Crucifixion en rose, jouent autant de la fiction et du fantasme onirique que de la stricte autobiographie. Elles n'en furent pas moins à l'origine du succès, mais aussi du scandale qui rangea d'emblée Miller dans la classe des « maudits ». L'aventurier du sexe. Écrivain de la bohème anarchisante des années vingt et trente à Paris, il fut surtout celui qui pénétrait l'intimité des êtres. La misère sociale et politique ne se découvre vraiment, pour lui, que dans sa répercussion immédiate sur des manières, des attitudes, des émotions individuelles. Tel est ce qui lui fit rechercher avant tout les aventures sexuelles : à la fois parce que le sexe demeurait à ses yeux la dernière aventure encore promise à l'être moderne, et parce qu'il permettait non seulement d'amener la révélation de l'intime, mais encore de s'inscrire dans l'expérience du cosmos (l'OEil cosmologique, 1939 ; le Monde du sexe, 1940). Chez Miller, tout se passe comme si la passion sexuelle devenait passion du Christ, simultanément martyre et révélation, que l'écriture romanesque a pour mission de lier inextricablement. C'est à partir de l'intimité du moi que Miller mit en perspective l'Amérique d'après-guerre, dénonçant ses aveuglements et ses misères (le Cauchemar climatisé, 1945 ; Dimanche après la guerre, 1945), mais également ses privilèges et ses bonheurs (Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch, 1955). Pour autant, il ne se retrancha jamais dans son propre système d'écriture, comme en témoigne son ouverture aux oeuvres d'autres créateurs : écrivains du passé (les Livres de ma vie, 1952 ; Rimbaud, 1952), du présent (en particulier dans sa correspondance avec Anaïs Nin), ou encore peintres (Peindre c'est aimer à nouveau, 1960). Ses derniers ouvrages, les plus récents comme Jours tranquilles à Clichy (1966) ou Virage à 80 (1973), sont caractéristiques à la fois de la posture de « vieux sage » que prétendit prendre Miller à la fin de sa vie et de sa révolte toujours présente. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Nin Anaïs Les livres Miller Henry, page 3202, volume 6
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