migrations de populations. expression faisant référence, en géographie humaine, aux déplacements, définitifs ou temporaires, de groupes de personnes d'une région à une autre : en premier lieu, les déplacements, très réguliers, pour des raisons d'emploi ou de loisir, qui n'impliquent pas un changement de résidence principale. On emploie parfois, pour les désigner, l'expression de « turbulence géographique ». Dans les sociétés traditionnelles et rurales, les mouvements sont liés au mode de vie. Les nomades et semi-nomades se déplacent dans le désert pour faire paître les troupeaux d'un point d'eau à un autre. La transhumance supposait parfois la migration saisonnière de tout un village. Des travailleurs agricoles saisonniers quittent leur résidence habituelle pour gagner les zones de récolte (pour les vendanges par exemple). Dans les sociétés industrielles et urbaines, la dissociation lieu de résidence-lieu de travail entraîne des migrations alternantes quotidiennes à trajet fixe. Lors des week-ends et pour les vacances en été, et de plus en plus aussi en hiver, de vastes migrations de loisirs, flux touristiques à trajets variables, modifient temporairement la carte de la répartition de la population d'un pays. On parle de « migrations intérieures » lorsqu'il s'agit de déplacements, le plus souvent définitifs, d'un point d'un territoire à un autre. Ce peut être un processus de peuplement, spontané ou organisé, de nouveaux espaces ouverts à la mise en valeur, comme dans le cas des fronts pionniers (par exemple, le « glissement » des paysans du Nordeste brésilien vers l'Amazonie). Mais le cas le plus général est celui de l'exode rural, avec transferts de populations des campagnes vers les villes. Pendant les périodes d'industrialisation, des millions de ruraux furent ainsi conduits vers les villes dans les pays développés. Aujourd'hui, les transferts se font plutôt de ville à ville, mais il existe aussi les migrations de retraite depuis les grandes villes vers les villes modestes et les bourgs. Dans les pays en voie de développement, l'exode rural se poursuit, alors que les villes ne sont pas toujours en mesure d'offrir à ces néocitadins les emplois qu'ils recherchent. Les migrations internationales. L'expression désigne les passages d'un pays à un autre. Elles sont fort anciennes et ce sont les plus complexes. Il a pu s'agir de transferts forcés (la traite des Noirs) ou de la volonté de peuplement de pays neufs (la migration vers l'Amérique du Nord, l'Australie...). Aujourd'hui, l'exode de réfugiés (par exemple, les « boatpeople », les Kurdes), les expulsions massives existent, mais les migrations internationales ont avant tout des causes économiques. C'est la recherche d'un emploi ou d'un meilleur niveau de vie qui les suscite. Le besoin de personnel qualifié crée un flux de migrants, temporaires le plus souvent, depuis les pays industrialisés vers le tiers-monde au titre de la coopération technique, ou en raison de hauts salaires (par exemple, les emplois offerts dans les pays du Golfe). Les pays les plus riches, les États-Unis notamment, pratiquent le « brain drain », attirant des cadres à très haute qualification. La migration la plus massive reste celle du tiers-monde vers les pays industrialisés, où des travailleurs étrangers viennent occuper les emplois les moins gratifiants, non pourvus par la population résidente. Cette population jeune, essentiellement masculine au départ, sans qualification, souvent exploitée, parfois clandestine, vivant dans des conditions difficiles, aidant ses parents par des envois d'argent, est censée s'établir pour une durée limitée, mais, en réalité, elle tend à s'installer dans la contrée d'accueil, à y faire venir la famille. Surgissent alors les problèmes d'intégration, en particulier pour les immigrés de la deuxième génération, des rapports avec le pays de départ et avec les résidents du pays d'accueil, le risque de réactions xénophobes n'étant pas exclu. Tous les pays industrialisés essaient de limiter désormais ces migrations (politique de quotas, contrôles aux frontières, etc.) et de mettre en place des politiques d'intégration. Cette migration du Sud vers le Nord est un problème social essentiel à la fin du XXe siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats population - Les perspectives démographiques Les livres migrations de populations - carte des principaux flux internationaux, page 3198, volume 6 Les migrations alternantes. Dans les grandes agglomérations, la dissociation entre le lieu de résidence et le lieu de travail entraîne des déplacements quotidiens. Ce va-et-vient de centaines de milliers de personnes depuis les banlieues vers le centre des villes est appelé « migrations alternantes » ou encore « mouvements pendulaires ». Ces migrations posent des problèmes spécifiques : exigence d'équipements (métro, RER, train), phénomène des heures de pointe, longueur des déplacements (plusieurs heures par jour), politique tarifaire, etc. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Paris - Géographie - Les fonctions économiques Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats boat-people brain-drain campagne - Les campagnes dans le monde contemporain coopération - 1.RELATIONS INTERNATIONALES désert - L'homme et le désert émigration exode rural flux migratoire France - Géographie - Les aspects humains - La diversité du peuplement immigration nomadisme Ouest (conquête de l') Paris - Géographie - Les fonctions économiques population - La mobilité spatiale des populations population - Les perspectives démographiques réfugiés révolution industrielle - Déséquilibres et contestations de la civilisation industrielle Royaume-Uni - Géographie - Les aspects humains traite des Noirs transhumance transports urbains - Sociologie des transports urbains travailleurs étrangers ville - Géographie du phénomène urbain - L'explosion urbaine
