mentalités (histoire des), reconstitution et analyse des comportements et des modes de représentation qui forment la vision du monde des hommes du passé.
Publié le 09/11/2013
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mentalités (histoire des), reconstitution et analyse des comportements et des modes de représentation qui forment la vision du monde des hommes du passé. Chaque société possède sa propre vision du monde, c'est-à-dire un certain nombre de représentations de la nature, de la vie, des rapports humains et des relations au divin. Mais les attitudes des hommes face à la vie, à l'amour, à la mort ou à l'imaginaire se sont transformées au cours de l'histoire. Comme l'écrit Philippe Ariès : « Certaines choses étaient concevables, acceptables, à une certaine époque, dans une certaine culture, et elles cessaient de l'être à une autre époque et dans une autre culture. » L'histoire des mentalités étudie et tente d'expliquer ces changements. De nouveaux champs d'étude. En France, délaissant l'histoire événementielle que privilégiait la tradition positiviste, Marc Bloch et Lucien Febvre ont réalisé, au sein de l'école des Annales, les premières recherches sur l'histoire des mentalités : étude du pouvoir magique des rois (Marc Bloch, les Rois thaumaturges, 1924) et étude des mentalités religieuses (Lucien Febvre, le Problème de l'incroyance au XVIe siècle : la religion de Rabelais, 1942). Avec la multiplication des travaux de démographie historique, de nouveaux thèmes de recherche sont apparus : histoire de la famille et de l'enfant (Philippe Ariès), histoire de la sexualité (Jean-Louis Flandrin) ou encore histoire des comportements face à la mort (Philippe Ariès, Pierre Chaunu, Michel Vovelle). L'exploitation de documents d'archives a permis d'étudier l'évolution des mentalités populaires. Ainsi, Michel Vovelle a analysé la piété populaire en Provence grâce aux testaments conservés. De même, Robert Mandrou a expliqué le changement d'attitude des magistrats vis-à-vis des sorciers au XVIIe siècle, en étudiant les procès du temps. Si l'époque moderne a été privilégiée par les historiens des mentalités, les autres périodes ont également fait l'objet de recherches de ce type. Citons, par exemple, les travaux de Henri-Irénée Marrou et de Paul Veyne sur l'Antiquité gréco-latine, les études de Georges Duby et de Jacques Le Goff sur les mentalités médiévales, ou encore les analyses de Maurice Agulhon sur la société provençale au XIXe siècle. Il n'est pas rare que des historiens fassent appel à d'autres disciplines comme l'ethnologie (Emmanuel Le Roy Ladurie), la sociologie et la philosophie (Michel Foucault, Michel de Certeau) pour mieux comprendre les mentalités des hommes du passé. En brassant ainsi les disciplines, l'histoire des mentalités est devenue l'un des secteurs les plus dynamiques de la recherche historique actuelle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Annales d'histoire économique et sociale (les) Ariès Philippe Bloch Marc Certeau (Michel de) Chaunu Pierre Duby Georges Febvre Lucien Foucault Michel histoire Le Goff Jacques Le Roy Ladurie Emmanuel Mandrou Robert Marrou Henri Irénée Moyen Âge - Le Moyen Âge en perspective nouvelle histoire patrimoine historique
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