mélodrame - encyclopédie du théâtre.
Publié le 14/05/2013
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Parmi les mélodrames importants des années trente et quarante, on doit citer la Petite Lise (1930) de Jean Grémillon, la Chienne (1931) de Jean Renoir, Regain (1937) de Marcel Pagnol, Sans lendemain (1939) de Max Ophuls, la Vénus aveugle
(1941) d’Abel Gance, la Malibran (1943) de Sacha Guitry, les Enfants du paradis (1944) de Marcel Carné et les Dames du bois du Boulogne (1945) de Robert Bresson.
Les auteurs de l'après-guerre n'abandonnent pas non plus ce registre.
Parmi les meilleurs, citons Jacques Becker avec Casque d'or (1952), Max Ophuls avec Madame de (1953), Alexandre Astruc avec Une vie (1957), Jean-Luc Godard avec Vivre sa vie
(1962), Jacques Demy avec les Parapluies de Cherbourg (1964), François Truffaut avec les Deux Anglaises et le Continent (1971), Jean Eustache avec la Maman et la Putain (1973), Jacques Doillon avec la Femme qui pleure (1978) et Claude Chabrol
avec Betty (1992).
3. 2 La tragédie italienne
À l’époque fasciste, le mélodrame italien résiste sourdement à l'idéologie dominante, notamment à travers Comme la feuille (Come le foglie, 1934) de Mario Camerini et les Amants diaboliques (Ossessione, 1942) de Luchino Visconti.
Par la suite, le
mélodrame demeure bien présent dans le néoréalisme avec Sciuscia (1946) de Vittorio De Sica, Chronique d'un amour (Cronaca di un amore , 1950) de Michelangelo Antonioni, Europe 51 (1951) de Roberto Rossellini et la Strada (1954) de Federico
Fellini.
Des auteurs plus populaires s’y illustrent également, comme Raffaello Matarazzo dans Bannie du foyer (Tormento, 1951) et Vittorio Cottafavi dans Traviata 53 (1953).
Parmi les avatars modernes du mélodrame, citons l’Incompris (l’Incompreso, 1967)
de Luigi Comencini et le Dernier Tango à Paris (l'Ultimo Tango a Parigi, 1972) de Bernardo Bertolucci.
3. 3 Ailleurs dans le monde
Après l'Ange bleu (Der Blaue Angel, 1930) de Josef von Sternberg, le mélodrame allemand bascule dans la propagande nazie, avant de réapparaître dans toute sa splendeur, enrichi de connotations sexuelles, avec Rainer Werner Fassbinder, qui signe
notamment Tous les autres s'appellent Ali (Angst essen seele auf, 1943).
Le plus important des cinéastes suédois, Ingmar Bergman, s'appuie sur le mélodrame pour la Prison (Fängelse, 1948).
Le cinéma égyptien, quant à lui, le conjugue avec le film musical.
L'Indien Satyajit Ray respecte les conventions du mélodrame
dans le Salon de musique (Jalsaghar, 1957), tout comme son génial compatriote Guru Dutt dans l’Assoiffé (Pyaasa, 1957) et Fleurs de papier (Kaagaz ke Phool, 1959).
Enfin, les cinéastes japonais exploitent le mélodrame avec intensité et brio dans
Voyage à Tokyo (Tokyo Monogatari, 1953) de Yasujiro Ozu, la Rue de la honte (Akasen chitai, 1957) de Kenji Mizoguchi, Contes cruels de la jeunesse (Seishun zankoku monogatari, 1960) de Nagisa Oshima, ou encore Promesse (Ningen ga oka, 1986)
de Yoshishige Yoshida.
Le mélodrame fleurit également au Mexique avec Emilio Fernandez et la Perle (la Perla, 1946), en Grande-Bretagne avec Joseph Losey et le Messager (The Go-Between, 1971), en Belgique avec André Delvaux et Benvenuta (1983), en Suisse avec
Alain Tanner et la Femme de Rose Hill (1989), en Chine avec Chen Kaige et Adieu ma concubine (1993), au Canada avec Atom Egoyan et Exotica (1994), au Danemark avec Lars von Trier et Breaking The Waves (1996) et en Iran avec Abbas
Kiarostami et le Goût de la cerise (1997).
3. 4 Le flamboiement américain
Dès 1930, le mélodrame domine la production hollywoodienne.
Greta Garbo en devient à la fois l'idole et la grande prêtresse avec le Roman de Marguerite Gauthie r (Camille, 1936) de George Cukor.
Josef von Sternberg sature le genre d’images
baroques dans Blonde Venus (1932), Frank Borzage le transcende dans Ceux de la zone (Man's Castle, 1933), John Stahl en fait des succès comme le Mirage de la vie (Imitation of Life, 1934), Rouben Mamoulian l’habille pour la première fois en
Technicolor avec Becky Sharp (1935), Fritz Lang le politise avec J'ai le droit de vivre (You only live once, 1936) et Victor Fleming le glorifie à travers Autant en emporte le vent (Gone with the Wind, 1939).
Résistant aux modes avec Rebecca (1940) d’Alfred Hitchcock ou avec Lettre d'une inconnue (Letter from an Unknow Woman, 1948) de Max Ophuls, le mélodrame trouve deux éminents serviteurs en Douglas Sirk, avec notamment la Ronde de l'aube
(The Tarnished Angels, 1957) et le Mirage de la vie (Imitation of Life, 1959), et Vincente Minnelli avec Comme un torrent (S ome Came Running, 1959).
Parmi les grands auteurs américains de mélodrames, citons encore Raoul Walsh avec The Man I Love (1946), Charlie Chaplin avec les Feux de la rampe (Limelight, 1952), Joseph L.
Mankiewicz avec la Comtesse aux pieds nus (The Barefoot Contessa,
1954), Nicholas Ray avec Derrière le miroir (Bigger Than Life, 1955), ou encore Samuel Fuller avec Police spéciale (The Naked Kiss, 1964).
Plus récemment, Kramer contre Kramer (Kramer vs Kramer, 1979) de Robert Benton, Tendres Passions (Terms of Endearment, 1983) de James Brooks, le Temps de l'innocence (The Age of Innocence, 1993) de Martin Scorsese, la Leçon de piano (The
Piano, 1993) de Jane Campion, Before and After (1996) de Barbet Schroeder ou Titanic (1997) de James Cameron ont amplement démontré que les feux du mélodrame ne sont pas près de s’éteindre.
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