médiévale, musique 1 PRÉSENTATION médiévale, musique, terme générique qui désigne la musique européenne entre environ 900 et 1400 et qui se rapporte également à un mouvement moderne s'intéressant aux pratiques d'interprétation de la musique antérieure au XIXe siècle.
Publié le 16/05/2013
Extrait du document
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Montpellier, par exemple, contient plus de trois cents motets à deux, trois et quatre voix, dont les sujets vont de la religion à l'érotisme et juxtaposent souvent les deux en latin et en français.
Un genre important est la pastourelle-motet qui relate les
amours rustiques de bergers et de bergères et introduit le personnage du chevalier séducteur.
Cette intrusion des conventions poétiques des troubadours et des trouvères se mêle fréquemment à la citation de refrains poétiques populaires, ou (dans
environ vingt cas connus) de chansons et de danses françaises profanes au lieu du ténor de plain-chant habituel.
L'utilisation de textes narratifs pour les voix supérieures des motets rendit nécessaire l'emploi de davantage de notes brèves, ceci pour qu'à chaque syllabe corresponde une note.
De nouvelles solutions furent trouvées.
Franc de Cologne (v.
1260)
inventa une forme de notation mesurée comprenant la ronde comme unité distincte (plus ou moins égale à la double croche moderne en transcription) et Petrus de Cruce (v.
1280) améliora la flexibilité du système, regroupant jusqu'à sept rondes
pour permettre une déclamation plus rapide du texte.
Cette évolution de la notation fut le fondement de l' ars nova (« art nouveau »), dont les principes furent exposés dans le traité éponyme (v.
1321) de Philippe de Vitry (1291-1361).
Parmi ses
raffinements de notation, Vitry et d'autres théoriciens contemporains introduisirent une nouvelle valeur, la minime, des indications de mesure et une méthode plus systématique pour noter les silences.
Pour la première fois, on put noter les rythmes
syncopés.
Cette technique atteignit un haut degré de complexité dans l' ars subtilor (« art plus subtil »), qui se développa à la fin du XIV e siècle à la cour papale d'Avignon.
4. 3 Ars nova
Bien qu'il soit plus juste d'employer le terme d' ars nova seulement pour la musique de la première moitié du XIV e siècle, il désigne maintenant plus largement le style de la période dans son ensemble, entre 1300 et 1400 environ.
Par opposition, on
désigna plus tard sous le nom d' ars antiqua la musique des époques précédentes.
Outre ses innovations en matière de notation, l'art nouveau du XIV e siècle instaura un certain nombre de techniques de composition dont l'influence devait être
considérable.
L'une de celles-ci était l'isorythmie, répétition des schémas rythmiques d'abord appliquée aux ténors des motets et dont le principe fut étendu à leurs voix supérieures et à certains mouvements de messes polyphoniques.
Le motet, qui
continuait à être une forme profane, se mit à exprimer la polémique et la satire (comme dans le Roman de Fauvel, long poème satirique écrit vers 1310-1314, fait de cent soixante-sept parties dont plusieurs dues à Philippe de Vitry).
Alors que les motets polyphoniques avaient pour fondement le ténor (généralement la voix la plus grave), les chansons polyphoniques de l' ars nova semblent avoir été construites de la voix la plus élevée (cantus) vers la voix la plus basse, les parties
basses servant d'accompagnement à la mélodie plus expressive issue de formes fixes (rondeau, Ballade et virelai en France).
Les structures musicales (par opposition aux structures poétiques) étaient fondées sur l'utilisation de deux parties
équilibrées et répétées, soit sur le même texte, soit sur un texte différent en fonction de la forme employée.
La forme du canon n'était pas rare, surtout dans des chansons de chasse (au sens le plus large), connues en France sous le nom de « chace »
et en Italie sous celui de caccia. Les chansons utilisaient les techniques de composition du motet quand elles avaient pour ténor une mélodie populaire.
Le cantus firmus (« mélodie fixe ») fut particulièrement employé dans les messes, surtout dans la
première moitié du XVe siècle.
Guillaume de Machaut et Francesco Landini (v.
1325-1397) furent les deux compositeurs majeurs du XIV e siècle.
Leurs œuvres furent conservées dans des manuscrits de facture exquise qui révèlent toute l'estime que leur portaient leurs
contemporains et successeurs.
Leurs productions respectives témoignent de la popularité en France du motet et des formes fixes, et en Italie du madrigal (qu'il faut se garder de confondre avec le madrigal du XVI e siècle) et de la ballata. Machaut,
premier compositeur connu à avoir composé une version entièrement polyphonique de l'ordinaire de la messe, était également l'un des poètes les plus en vue de son époque.
Ses œuvres, caractérisées par un emploi raffiné de l'isorythmie et de la
syncope, sont parfois qualifiées d'intellectuelles ou d'anguleuses, reproche injuste car elles montrent toujours une grande sensibilité au texte et déploient un lyrisme intense.
Landini s'impose pour son mélodisme et sa rythmique plus gracieuse.
Sa
musique annonce par certains côtés le bel canto italien.
Il nous reste relativement peu de musique instrumentale de cette époque.
Le petit nombre d'estampies (structure : AABBCC, etc.) préservées dans différents manuscrits des XIII e et XIV e siècles sont le plus souvent monophoniques et portent parfois
des titres originaux (Lamento di Tristan). Vers 1325, le nombre croissant d'arrangements pour clavier de compositions vocales (dont certains de Vitry dans le Robertsbridge Codex) marquent les débuts d'une tradition qui connaîtra son apogée dans
des recueils du XVe siècle, comme le Buxheim Orgelbuch (v.
1470).
La musique du XVe siècle devait beaucoup aux techniques et aux structures de la période de l' ars nova. C'est surtout en Angleterre que fut élaboré un idiome harmonique plus riche
qui atteignit sa maturité avec les messes et les motets de Leonel Power (v.
1370-1445), John Dunstable et d'autres dont les compositions sont conservées dans le manuscrit Old Hall (copie du début du XVe siècle).
La synthèse des styles nationaux,
qui coïncida avec l'établissement des messes cycliques comme forme musicale majeure en Europe (v.
1430-1470), fut en grande partie facilitée par la popularité et l'influence que connut la musique anglaise sur le continent.
5 TYPE D'INTERPRÉTATION
Dans son deuxième sens, le terme « musique ancienne » désigne un mouvement d'interprètes qui s'intéressent à une exécution authentique de la musique médiévale, de la Renaissance et baroque.
Il s'identifia largement au départ avec le travail de
recherche de David Munrow (1942-1976) et de l'Early Music Consort de Londres, qu'il dirigeait.
Devenu un terme passe-partout, il vaut pour toutes les recherches appliquées ayant pour but de recréer les conditions et les conventions de jeu telles
qu'elles existaient lors de la création d'une pièce donnée.
En 1973 fut créée au Royaume-Uni la revue trimestrielle Early Music, fondée par John Thompson, qui désirait mettre en place un forum où interprètes, musicologues, facteurs d'instruments et
organologues pourraient se rencontrer.
Elle connut rapidement un grand succès, car elle attirait l'attention sur les questions essentielles de l'édition musicale et des techniques d'interprétation.
Elle contribua grandement à l'instauration de forums
régionaux de musique ancienne au Royaume-Uni, ainsi qu'à celle d'un organisme national coordonnant le travail de diverses instances éducatives aussi bien que celui de groupes d'amateurs ou de professionnels.
Depuis le début des années 1970, les
festivals de musique ancienne et les expositions de reproductions d'instruments anciens ont fleuri dans toute l'Europe et en Amérique du Nord.
Des stations de radio comme France-Musique, France-Culture ou Radio-Classique font régulièrement la
promotion de récitals et de programmes éducatifs sur ce sujet.
Son répertoire s'étendant aujourd'hui des chants antérieurs au christianisme jusqu'aux œuvres du XIX e ou même du début du XXe siècle, le terme « musique ancienne » a acquis une
portée si vaste qu'il en perd tout son sens ou même induit en erreur.
Il a cependant prouvé sa valeur en tant que synonyme d'authenticité, bien que certains l'aient souvent associé à la notion de préciosité.
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