médecine, histoire de la - science.
Publié le 27/04/2013
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La médecine hébraïque dérive en grande partie de son contact avec la médecine mésopotamienne en Assyrie et à Babylone.
De nombreuses maladies sont considérées comme des manifestations du mécontentement de Dieu ; les maladies de peau
(groupées sous l’appellation zaraat, « souillure »), notamment, sont interprétées comme la marque d’une punition divine des péchés.
L’Ancien Testament met l’accent sur la prévention et fait allusion aux maladies causées par l’intrusion des esprits.
Le Lévitique renferme des instructions précises sur des sujets aussi variés que l’hygiène féminine, la mise à l’écart des malades, la désinfection du matériel pouvant transmettre les germes pathogènes.
Bien que la circoncision soit la seule intervention
chirurgicale clairement décrite, les fractures sont traitées à l’aide de bandages et les blessures pansées avec de l’huile, du vin et des baumes.
3. 4 Médecine indienne
Les pratiques médicales des anciens Hindous (1500 à 1000 av.
J.-C.) sont décrites dans les travaux de deux médecins, Charaka ( IIe siècle apr.
J.-C.) et Susruta ( IVe siècle apr.
J.-C.).
Susruta a laissé des descriptions précises de la malaria (paludisme),
de la tuberculose, et du diabète.
Il a aussi écrit au sujet du chanvre indien (le cannabis) et de la jusquiame dans son introduction à l’anesthésie et sur les antidotes contre les morsures de serpents venimeux.
Un ancien médicament hindou, dérivé de
la racine d’une plante indienne, le Rauwolfia serpentina, a été à l’origine du premier tranquillisant moderne.
Dans le domaine de la chirurgie, les praticiens hindous sont les plus compétents de toute l’Antiquité.
Ils sont ainsi les premiers à tenter des
greffes de peau et à pratiquer la chirurgie esthétique du nez.
Avec le développement du bouddhisme, l’étude de l’anatomie est interdite, et après la conquête par les musulmans, le champ d’action de la médecine régresse fortement.
Cependant, les connaissances les plus importantes concernant l’hygiène,
l’alimentation et l’eugénisme seront transmises en Occident, à partir du Xe siècle) grâce aux écrits des médecins du monde arabo-musulman.
3. 5 Médecine chinoise
Dans la Chine ancienne, les interdictions religieuses vis-à-vis des dissections conduisent à des connaissances parcellaires et/ou erronées de la structure et des fonctions du corps humain.
En conséquence, les techniques chirurgicales restent
élémentaires.
Les traitements externes comprennent des massages et la pose de ventouses.
Deux techniques thérapeutiques connaissent un extraordinaire développement : l’acupuncture, ou piqûre de la peau par des aiguilles et les cautères, ou
brûlures de la peau par application de moxa brûlants, une préparation de feuille d’armoise de Chine trempée dans l’huile.
Parmi les principaux médicaments chinois, on trouve la rhubarbe, l’aconit, le soufre, l’arsenic et le plus important d’entre eux,
l’opium.
Des préparations à base d’organes et d’excrétions d’animaux, survivances d’anciens rituels, sont aussi utilisées.
3. 6 Médecine grecque
La médecine grecque primitive est fondée sur la magie et les sortilèges.
Au VIIIe siècle av.
J.-C., Apollon est, selon les écrits du poète épique Homère, considéré comme un dieu guérisseur.
Cependant, dans l’ Iliade, Homère montre une connaissance
étendue du traitement des plaies et des autres blessures par la chirurgie qui est déjà reconnue comme une spécialité différente de la médecine interne.
Par la suite, Asclépios (assimilé par les Romains à Esculape) supplante Apollon comme dieu de la Médecine.
Des temples et des sanctuaires — appelés asclépiéions — lui sont consacrés dans la plupart des villes.
Les malades et les infirmes s’y rendent
pour y invoquer le dieu, qui leur apparaît en songe.
Les prêtres guérisseurs chargés du culte, les Asclépiades, sont considérés comme les descendants d’Asclépios.
Les rites de guérison qu’ils pratiquent, s’ils sont avant tout d’inspiration magique,
constituent cependant le terreau sur lequel se développe la médecine grecque.
Plusieurs livres du Corpus hippocratum attribué à Hippocrate (v.
460 av.
J.-C.-v.
377 av.
J.-C.) ont d’ailleurs probablement été écrits par des Asclépiades.
Au Ve siècle av.
J.-C., Kos et Cnidus sont les plus fameuses des écoles médicales grecques sous les Asclépiades.
Des règles éthiques exigeantes sont imposées aux médecins qui prêtent un serment consacré, connu sous le nom de serment
d’Hippocrate car attribué à ce dernier (et qui, sous une forme plusieurs fois modernisée, est toujours en usage de nos jours).
La connaissance de l’anatomie humaine est extrapolée à partir de la dissection d’animaux.
Les principes de la physiologie
reposent sur la théorie des quatre humeurs, dérivées des quatre éléments du philosophe Empédocle.
La douleur et la maladie sont alors attribuées à un déséquilibre entre ces humeurs.
Au IVe siècle av.
J.-C., le philosophe grec Aristote contribue grandement au développement de la médecine, par le biais de l’étude de l’anatomie animale fondée sur de nombreuses dissections.
Au IIIe siècle av.
J.-C., Alexandrie, en Égypte, siège d’une bibliothèque qui rassemble la plus grande collection de livres de l’Antiquité et d’une grande école médicale, est considérée comme le centre de la science médicale grecque.
C’est ainsi à
Alexandrie que l’anatomiste Hérophile réalise la première dissection publique.
C’est également là que le physiologiste Érasistrate effectue d’importants travaux sur l’anatomie du cerveau, des nerfs, des veines et des artères.
Les successeurs de ces
grands médecins se divisent en de nombreuses sectes opposées.
Parmi les plus notables, les empiristes fondent leur doctrine sur la prévalence de l’expérience, et leur pratique sur l’observation des symptômes en s’interdisant toute spéculation sur des
causes inapparentes, seulement accessibles par le raisonnement .
Ils excellent en chirurgie et en pharmacologie.
Au Ier siècle av.
J.-C., le roi Mithridate VI Eupator, élève des empiristes, développe le concept de la tolérance aux poisons par l’administration de doses graduellement accrues (c’est la mithridatisation, que l’on peut regarder comme une forme
naissante de théorie vaccinale).
3. 7 Médecine gréco-romaine
La médecine grecque d’Alexandrie influence fortement les conquérants romains.
Asclépiade (v.
124 av.
J.-C.-40 av.
J.-C.) joue un rôle important dans l’établissement de la médecine grecque à Rome au Ier siècle av.
J.-C.
S’opposant à la théorie des
humeurs, Asclépiade enseigne que le corps est constitué de particules discontinues, ou atomes, séparées par des pores.
La maladie est selon lui causée par les restrictions apportées aux mouvements ordonnés des atomes ou par le blocage des pores.
Il propose, comme méthode pour parvenir à la guérison, des exercices, des bains, et une alimentation spécifique plutôt que des médicaments.
Cette théorie réapparaîtra périodiquement sous des formes variées jusqu’au XVIII e siècle.
Les principaux auteurs de traités médicaux des Ier et IIe siècles apr.
J.-C.
sont Dioscoride, connu pour ses études sur les plantes médicinales, Galien de Pergame, dont les enseignements anatomiques (qui renferment de nombreuses erreurs, car fondés
sur la dissection d’animaux) feront autorité jusqu’au milieu du XVIe siècle, Celse, auteur d’une encyclopédie en vingt volumes, dont huit sont consacrés à la médecine, Artaeus de Cappadocce ( IIe siècle apr.
J.-C.), disciple d’Hippocrate, Rufus d’Éphèse
(début du IIe siècle apr.
J.-C.), renommé pour ses recherches sur le cœur et les yeux, et enfin Soranus d’Éphèse, qui a réuni des informations relatives à l’obstétrique et à la gynécologie, apparemment fondées sur des dissections humaines..
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