Mathis Grünewald
Publié le 08/04/2015
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Ce grand polyptyque à volets se trouvait au-dessus de l'autel du couvent des Antoniens dans la ville alsacienne d'Isenheim. En 1511, le sicilien Guido Guersi, recteur du couvent-hôpital, confie au peintre allemand Mathis Grünewald l'exécution des panneaux qui, en mesure de s'ouvrir et de se refermer selon trois dispositions différentes, composent une iconographie très élaborée. La succession des images visibles sur l'autel est en rapport avec les phases de la maladie de ceux qui sont hospitalisés auprès de la fondation religieuse, laquelle se consacre aux soins des malades affligés du feu de Saint Antoine. Au centre de la séquence, figure sur la gauche un concert d'anges se déroulant sous un riche baldaquin, et que l'on interprète comme une allégorie de la Nativité. A droite, la Vierge à l'Enfant est placée dans un paysage très lumineux, tandis que la présence d'un lit à côté d'eux se réfère encore à la maladie. Dans ce qui est son chef-d'oeuvre, Grünewald ne respecte pas exactement les proportions des figures, mais il sait suggérer une narration par des accentuations expressives et des couleurs éclatantes: dans certains des panneaux du polyptyque, il manifeste un goût pour le fantastique qui permet de le rapprocher de Jérôme Bosch.
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