Marie II (ou Maria da Gloria)

Reine de Portugal. Fille de Pierre IV, roi du Portugal (et 1er empereur du Brésil), et de Marie Léopoldine, fille de l'empereur d'Autriche François II et de Marie-Thérèse de Bourbon (Rio de Janeiro, 4 avril 1819-Lisbonne, 15 novembre 1853). Mariée le 26 janvier 1835 au prince Auguste, Charles, Eugène Napoléon, duc de Leuchtenberg, mort deux mois après, et remariée le 1er janvier 1836 au prince Ferdinand de Saxe-Cobourg et Gotha. A l'abdication de son père, le 2 mai 1826, la petite Marie, enfant de sept ans, devint reine du Portugal et fut fiancée à son oncle l'infant Michel, sous condition que celui-ci prêterait serment de fidélité à la Charte constitutionnelle, octroyée par Pierre IV le 29 avril. L'infant tint promesse le 4 octobre, et les fiançailles eurent lieu le 29, malgré l'influence de Metternich et, plus tard, de ses soeurs installées à Madrid, qui l'incitaient à instaurer l'absolutisme. Pierre lui confia la régence et le nomma son lieutenant (3 août 1827). Installé à Lisbonne et ayant renouvelé son serment, il tenta de se faire proclamer roi absolu par les trois Etats du royaume (11 août 1828), en déclarant nulles l'élection de Pierre (10 mars 1826) et la Constitution octroyée par lui le 29 avril de la même année. L'empereur du Brésil décida d'envoyer sa fille à Vienne. En arrivant à Gibraltar, elle dut prendre la route de Londres. Ne trouvant aucun appui en Angleterre, la jeune reine retourna au Brésil. Sur ces entrefaites, la révolution contre Michel éclata aux Açores (22 juin 1828), à l'initiative d'une régence libérale. Vu l'instabilité de son gouvernement au Brésil, Pierre renonça à la couronne impériale, en faveur de son fils Pierre II (7 août 1831). Il partit pour l'Europe avec Marie, pour se mettre à la tête des partisans de la jeune reine et organiser en France et en Angleterre une expédition militaire, avec des troupes en bonne partie mercenaires concentrées à Belle-Isle. L'escadre, commandée par Sartorius, partit des Açores et débarqua le corps expéditionnaire à Mindelo. Celui-ci s'installa à Porto (7 juillet 1831), que les troupes absolutistes assiégèrent pendant deux ans. En 1833, une escadre, aux ordres du duc de Terceira, débarqua au sud du Portugal, dans l'Algarve, et prit la route de Lisbonne, où celui-ci entra le 24 juillet. La guerre civile se poursuivit dans les provinces. Par la Convention d'Evora-Monte (26 mai 1834), Michel, vaincu, dut reprendre le chemin de l'exil. Le 17 septembre, après la déposition du régent par Pierre, gravement malade, la jeune reine fut déclarée majeure et, le 24, jour de la mort de son père, elle prit en main le gouvernement. Sa besogne n'était pas facile. Dans les conditions orageuses du pays, la reine Marie II se distingua toujours par son aplomb, son courage et son bon sens de gouvernante constitutionnelle, cherchant à accomplir sa mission d'apaisement politique, social et religieux, face aux plus grandes difficultés. La reine donna l'exemple de la compréhension en visitant le pays du nord au sud et gagnant les populations par sa sympathie rayonnante. Le problème dynastique fut résolu. De son second mariage, elle eut onze enfants, dont sept lui survécurent, tous parfaitement élevés, ce qui donna à leur mère le surnom d'Educatrice. A trente-quatre ans, elle mourut, au cours de son dernier accouchement, à la grande tristesse de toute la nation.