Mann Thomas, 1875-1955, né à Lübeck, écrivain allemand.
Publié le 07/11/2013
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Mann Thomas, 1875-1955, né à Lübeck, écrivain allemand. Issu d'une famille aisée de Lübeck, il débuta sa carrière littéraire à Munich dans l'équipe de la revue satirique Simplicissimus. Son premier recueil de nouvelles, le Petit Monsieur Friedemann (1898), et son roman les Buddenbrooks (1901) révélèrent la portée de sa réflexion sur la création artistique. Dans Mort à Venise (1912), considéré comme l'un de ses plus beaux récits, il mit en scène le personnage de l'écrivain Gustav Aschenbach, soumis à une passion amoureuse pour le jeune Tadzio, dont la beauté lointaine le conduit à la mort. Le traitement symbolique de l'art et du beau, la collusion de l'amour et de la mort dans l'atmosphère lourde d'une Venise infestée par le choléra, firent de ce roman la pierre angulaire de l'esthétique décadente (Luchino Visconti en tira un film remarquable en 1971). La Première Guerre mondiale déclencha chez l'écrivain une prise de conscience politique sous la forme d'un nationalisme fervent. Dans Considérations d'un apolitique (1918), il proclama la supériorité de la culture germanique. En dépit des affinités de son « conservatisme révolutionnaire » avec le nationalsocialisme, il revint toutefois sur ses positions pour dénoncer le danger nazi (Discours aux Allemands. Un appel à la raison, 1930). Ces préoccupations accompagnaient son travail littéraire et, en 1924, il publia un autre chef-d'oeuvre, la Montagne magique, qui s'inscrit dans la tradition allemande du roman d'éducation (Bildungsroman). On y trouve, sous une trame apparemment linéaire, toute une gamme de réflexions digressives (politiques, philosophiques, religieuses) caractéristiques de « l'esprit européen » d'avant-guerre. Il obtint le prix Nobel en 1929. Les années d'exil. L'année 1933 ouvrit une période de crise politique et d'exil. Thomas Mann s'installa en Suisse, puis aux États-Unis (1938-1952), où il multiplia les interventions (discours, allocutions radiophoniques) condamnant la politique hitlérienne, tout en achevant sa tétralogie (Joseph et ses frères) dont le dernier volume parut en 1943. 1947 fut l'année de Docteur Faustus, roman qui convoque toutes les ressources de la fiction pour exprimer avec force la tragédie allemande de la guerre. Ceux qui suivirent ne retrouvèrent pas la même intensité, même s'ils témoignent d'une grande maîtrise formelle (l'Élu, 1951 ; les Confessions du chevalier d'industrie Felix Krull, 1954, inachevé). Parallèlement à son activité romanesque, Thomas Mann publia de manière suivie des essais sur Freud (1929), Wagner (1933), Goethe (1949), Tchekhov (1954) et Schiller (1955), autant de « rencontres » qui ponctuèrent son incessante quête intellectuelle. Son art de la composition, sa pratique de l'ironie et la distance qu'il maintint dans ses peintures les plus réalistes font de Thomas Mann l'un des écrivains allemands les plus accomplis du siècle. Penseur de son art et de son temps, il est aussi l'héritier d'une grande tradition humaniste ; et c'est à la lumière de la filiation qu'il entretint avec ses maîtres en littérature (Fontane, Goethe), en philosophie (Schopenhauer, Nietzsche) et en musique (Wagner) que son oeuvre prend toute sa signification. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Allemagne - Arts - Littérature - XIXe et XXe siècles Mann Heinrich Mann Klaus Les livres Allemagne - Thomas Mann en 1929, année où il reçut le prix Nobel, page 163, volume 1
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