Manche (tunnel sous la).

Manche (tunnel sous la). ouvrage permettant la traversée souterraine du pas de Calais. On le désigne souvent sous le nom d'Eurotunnel, qui est en fait celui de la société qui assure la maîtrise de l'ouvrage. Historique. L'existence d'un détroit de 31 km seulement entre la France et la Grande-Bretagne a éveillé très tôt l'idée d'en assurer le franchissement direct. De nombreux projets virent le jour au XIXe siècle. L'idée d'un tunnel, évoquée dès 1751, fut reprise en 1802 et transmise au Premier consul Napoléon Bonaparte. L'utilisation de tubes métalliques fut envisagée dès 1803 et relancée en 1834. On lança en 1852 le premier projet de pont fixe proprement dit (avec viaduc central permettant le passage des navires), et, en 1855, le dernier projet d'assemblage d'éléments posés sur le fond. En 1869, la Grande-Bretagne participa pour la première fois à ces réflexions, sous l'influence de lord Grosvenor : création du Channel Tunnel Committee avec la participation des Rothschild, fondation en 1876 de la Channel Tunnell Co, qui concéda en 1875 l'exploitation ferroviaire d'un futur tunnel. Les premiers travaux furent entrepris du côté français en 1878 par le forage, à Sangatte, d'un puits de près de 100 m et l'amorce d'une galerie sur 1,8 km, suivis par des travaux analogues sur l'autre rive. Ces opérations furent arrêtées sur injonction gouvernementale britannique, invoquant des raisons militaires manifestement absurdes. Des projets de ponts furent présentés à plusieurs reprises jusqu'en 1890. Le dossier du tunnel ne fut repris qu'en 1956 à l'initiative de la Compagnie financière de Suez, aboutissant à une convention internationale en 1973, au lancement de nouveaux travaux, interrompus dès 1975 par une rétractation du gouvernement britannique, qui conduisit à la perte des ouvrages amorcés. Des projets de pont furent à nouveau présentés en 1960 et 1980. Le dossier du tunnel ne fut rouvert qu'en 1981 ; cela donna lieu à une première étude financière en 1984, à une large consultation technique en 1985, à l'adoption des principes du projet actuel en 1986, puis à sa ratification par les autorités et les Parlements britanniques et français en 1987, et enfin au lancement effectif du chantier qui, après certains retards, fut achevé en 1994. Définition du projet retenu. Il s'agit d'un ouvrage souterrain de 50,5 km - dont 38 sous la mer -, constitué de deux tunnels ferroviaires parallèles de 7,6 m de diamètre, distants de 30 mètres, séparés par un tunnel de service de 4,8 m de diamètre, relié aux tunnels ferroviaires tous les 375 m. Il est creusé à une profondeur de 40 m sous le fond de la mer, et atteint une profondeur maximale de 100 m au-dessous du niveau de la mer, approximativement au centre du détroit. Le trafic routier a été volontairement exclu pour des raisons de ventilation et de sécurité. Le trafic ferroviaire comporte le passage de trains de voyageurs et de marchandises, et celui de navettes simples ou doubles, chacune d'elles, d'une longueur de 800 m, supportant 120 voitures ou 28 camions. Le trajet Paris-Londres, de centre à centre, par TGV s'effectue en 3 heures. Une ligne à grande vitesse, reliant Londres à Folkestone, devrait entrer en service en 2003 et réduire d'une demi-heure la durée du trajet. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Calais chemin de fer - La traction - Les trains à grande vitesse Eurotunnel Folkestone France - Géographie - La vie économique - Les transports Manche Nord-Pas-de-Calais - Population et vie économique Pas-de-Calais (62) - La vie économique travaux publics - Les grandes disciplines des travaux publics - Les ouvrages d'art tunnel Les livres tunnel - ouvrage terminal du tunnel sous la Manche du côté français, dit puits de Sangatte, page 5301, volume 10 tunnel - creusement d'un tunnel en roches sédimentaires, page 5301, volume 10